LES AUTOROUTES DE L'ARNAQUE !

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• Publié par: stop-arnaques
• Publié le: 29 décembre 2011
• Nombre de lectures: 19
• Langue: Français

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LES AUTOROUTES DE L'ARNAQUE !

Le droit à la mobilité fait partie des fondements élémentaires de notre liberté... Les usagers de l'autoroute représentent une clientèle captive : de quoi pousser certains professionnels à l'abus, que la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) a vocation à sanctionner. De manière générale, la tendance est à l'augmentation de tous les coûts liés à une escapade sur les autoroutes françaises.

La privatisation en 2005 des sociétés concessionnaires d'autoroutes a ainsi entraîné une hausse continue des tarifs de péages. Les premiers concernés sont donc évidemment les automobilistes, «pris en otage» et qui doivent dans le même temps anticiper les fluctuations des cours du carburant. Ainsi, les traditionnels grands départs au moment des vacances estivales deviennent-ils de plus en plus problématiques pour le budget des familles. En février 2011, les sociétés d'autoroutes ont par exemple augmenté leurs prix de 2,24%. Concrètement, on assiste à d'importantes disparités : se rendre à Montpellier depuis Paris coûte à présent autour de 54 € en péages pour plus de 730 km sur autoroute ; mais pour un trajet Bordeaux-Paris, soit 501 km, il faut débourser presque la même somme (52 €) ; rallier la capitale depuis Tours (239 km) revient à 21,50 €.

Des péages toujours plus coûteux

Or le gouvernement l'avait assuré au moment de la privatisation : les hausses annuelles ne devaient pas dépasser 70% de l'inflation. Cette promesse n'est pas respectée, comme le prouve l'augmentation de février dernier : + 2,24% alors que l'inflation était en 2010 de 1,52%. Les autoroutes du sud de la France (ASF) affichaient même une hausse supérieure, de 2,47%. Pour l'association «40 millions d'automobilistes», qui vise à défendre les intérêts des usagers des voitures, cette énième envolée des tarifs ne pouvait s'expliquer « ni par l'amélioration des services ni par le développement des infrastructures ou encore par l'entretien, très largement financé par le montant actuel des péages ». Les concessionnaires, quant à eux, ont évidemment un autre avis sur la question. Ils justifient ces coûts par la construction et l'entretien du réseau, comme l'expose le site Internet de l'APRR (société des Autoroutes Paris-Rhin-Rhône) : « Il est important de savoir que le péage résulte du choix fait par la France de financer les autoroutes par les recettes de péage, à la différence des routes nationales, départementales et autoroutes sans péage, financées par les impôts et les taxes payés par l'ensemble des contribuables. En contrepartie, le péage autoroute en France vous garantit de bénéficier d'une route sûre, confortable et régulièrement entretenue ». Il n'empêche, la plupart des usagers voient la situation d'un autre oeil. Car à cette politique tarifaire croissante s'ajoutent les frais liés aux arrêts nécessaires dans les aires de services et de repos...

Sur l'autoroute, les cours de l'essence flambent plus qu'ailleurs...

La conduite en général et sur l'autoroute en particulier, du fait des trajets importants et des vitesses élevées, implique un certain nombre de règles. Ainsi, le conducteur doit-il se reposer toutes les 2 heures environ, en faisant des pauses propices au repos et à la concentration. Les aires de repos et de services font donc partie des étapes obligatoires sur les grandes distances.

En outre, lorsque le témoin d'alerte du niveau d'essence se rappelle à votre bon souvenir, l'arrêt en stationservice devient inévitable... Or ce n'est un secret pour personne : les prix de l'essence sur l'autoroute sont systématiquement plus chers qu'ailleurs. Il s'agit donc d'être prévoyant pour éviter au maximum le réapprovisionnement sur les grands axes autoroutiers. Les traditionnels conseils pour consommer moins d'essence (veiller à ce que les pneus soient bien gonflés, au bon entretien du véhicule pour éviter un moteur encrassé, rouler à vitesse constante...) sont primordiaux pour minimiser les frais.

Certains automobilistes n'hésitent pas à quitter l'autoroute pour faire le plein, quitte à perdre un peu de temps. Mais la tactique s'avère payante quand on sait qu'on enregistre une différence d'environ 0,15 € par litre de sans plomb ou de gazole... Les stations proches des sorties peuvent afficher leurs tarifs sur le bord des autoroutes. Elles sont ainsi souvent prises d'assaut lors des grandes migrations saisonnières.

On peut trouver sur le Web des sites comparateurs de prix spécialisés en carburant. Le plus fiable d'entre eux étant certainement www.prix-carburants.gouv.fr, qui permet pour chaque région de situer les stations pratiquant les tarifs les plus intéressants en fonction du carburant et de l'itinéraire envisagé.

Lors d'un arrêt en station-service sur l'autoroute, il convient également d'être vigilant si l'on vous propose des prestations particulières. Le «piège» classique étant ainsi d'accepter une vérification du niveau d'huile alors que le moteur est chaud. Le niveau est plus bas ; pourtant nul besoin de le compléter.

Les stations-service sur autoroute justifient leurs prix plus élevés en rappelant qu'ils sont les concessionnaires des sociétés autoroutières, à qui ils doivent reverser une part de leur chiffre d'affaires. Ils font également face à des frais d'exploitation élevés (avec notamment beaucoup d'enseignes ouvertes 24h/24).

Les sandwicheries se font du beurre

Mêmes causes, mêmes conséquences semble-t-il pour les sandwicheries qui occupent les stations-service. Elles doivent 5% de leur chiffre d'affaires au propriétaire de la station, et répercutent donc cette «taxe» sur leurs prix, la plupart du temps fort élevés. Du côté des grandes enseignes qui se sont installées sur le bord des autoroutes (Leclerc, Carrefour...), les étiquettes affichent en général des valeurs plus raisonnables mais les tarifs sont tout de même plus importants que dans les magasins «classiques». Là aussi, des charges plus importantes sont invoquées comme explication.

Mais la facture demeure salée pour le voyageurconsommateur. Longtemps, les aires de repos et de services sont restées des lieux de haltes nécessaires et rapides. On y faisait éventuellement le plein, on se dégourdissait les jambes en allant aux toilettes, on mangeait un sandwich «maison» avant de repartir. Or les habitudes ont globalement évolué : les automobilistes prennent moins de temps pour se faire leur casse-croûte avant le départ, et privilégient donc l'achat sur place... L'anticipation est donc là aussi un maître mot pour faire des économies, comme pour le ravitaillement en essence.

DÉPANNAGE SUR AUTOROUTE

Pour les malchanceux qui crèvent ou sont victimes d'une panne en pleine autoroute ou sur une aire de services, les dépenses liées au dépannage sont réglementées. Ainsi, le prix forfaitaire des opérations pour des véhicules de moins de 1,8 tonne est passé de 114,50 à 117 € au mois d'octobre dernier. Les tarifs sont majorés de 50% la nuit entre 18 et 8 heures, tout comme les week-ends et jours fériés.

LORSQUE LES USAGERS CONTRE-ATTAQUENT...

À la mi-novembre, un automobiliste alsacien, commandant de police à la retraite, a porté plainte pour escroquerie contre la Sanef (Société des autoroutes du nord et de l'est de la France), parce qu'il estimait qu'une portion de trajet d'environ 12 km était indûment facturée aux automobilistes. Cette action en justice fait suite à un article des Dernières Nouvelles d'Alsace qui évoquait une anomalie se perpétuant depuis 1977, date du rachat par le conseil général du Bas-Rhin du tronçon en question, qui devait donc théoriquement être gratuit. D'après les calculs avancés dans la plainte de l'usager, avec 20.000 véhicules par jour qui empruntent ce tronçon de l'A4, voilà pour la Sanef de quoi récolter environ 5,5 millions d'euros par an... L'enquête de police devrait être rapidement bouclée.