LES BRÉSILIENS FONT-ILS TOUJOURS DANSER LE CHAUDRON ?
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LES BRÉSILIENS FONT-ILS TOUJOURS DANSER LE CHAUDRON ? Après la Panthère Alex, Aloisio et Ilan de gauche à droite, Brandao saura-t-il enflammer le Chaudron ? Peu de Brésiliens ont véritablement marqué le destin de l'ASSE. Au contraire des Argentins, longtemps restés dans la nostalgie de la réussite exceptionnelle d'Oswaldo Piazza, ambassadeur de luxe au pays des gauchos, les compatriotes de Brandao n'ont jamais eu de modèle à suivre... jusqu'à la réussite d'Alex Dias au début du XXIème siècle, véritable idole de Geoffroy-Guichard et symbole, avec son alter ego, Aloiso, du renouveau stéphanois après la remontée en Ligue 1 et le titre de champion de France de L2 en 1999. Avant cette ère moderne, il fallait redescendre jusqu'en 1950 pour retrouver la trace d'une forte marque brésilienne chez les Verts. Et c'est certainement parce que l'expérience ne fut pas concluante qu'elle ne fut pas renouvelée de si tôt. En effet, en 1951, la première période carioca du club débouche sur le recrutement de De Oliveira, Zara et Nola (aucun n'étant international) pour une neuvième place peu concluante en championnat et l'abandon de la filière sudaméricaine... malgré les 7 buts de Nola qui sera le seul à demeurer deux saisons pour aller jusqu'en demi-finale de Coupe de France (battu par Lille à Marseille) et laisser place nette à la génération N'Jo Léa, Mekloufi puis Keita.

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Publié le 13 septembre 2012
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Langue Français

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LES BRÉSILIENS FONT-ILS TOUJOURS DANSER LE CHAUDRON ? Après la Panthère Alex, Aloisio et Ilan de gauche à droite, Brandao saura-t-il enflammer le Chaudron ?

Peu de Brésiliens ont véritablement marqué le destin de l'ASSE. Au contraire des Argentins, longtemps restés dans la nostalgie de la réussite exceptionnelle d'Oswaldo Piazza, ambassadeur de luxe au pays des gauchos, les compatriotes de Brandao n'ont jamais eu de modèle à suivre... jusqu'à la réussite d'Alex Dias au début du XXIème siècle, véritable idole de Geoffroy-Guichard et symbole, avec son alter ego, Aloiso, du renouveau stéphanois après la remontée en Ligue 1 et le titre de champion de France de L2 en 1999. Avant cette ère moderne, il fallait redescendre jusqu'en 1950 pour retrouver la trace d'une forte marque brésilienne chez les Verts. Et c'est certainement parce que l'expérience ne fut pas concluante qu'elle ne fut pas renouvelée de si tôt. En effet, en 1951, la première période carioca du club débouche sur le recrutement de De Oliveira, Zara et Nola (aucun n'étant international) pour une neuvième place peu concluante en championnat et l'abandon de la filière sudaméricaine... malgré les 7 buts de Nola qui sera le seul à demeurer deux saisons pour aller jusqu'en demi-finale de Coupe de France (battu par Lille à Marseille) et laisser place nette à la génération N'Jo Léa, Mekloufi puis Keita. Avant les guerres d'indépendance, l'Afrique a alors bien meilleure presse parmi les supporteurs stéphanois que ces footballeurs d'outre-Atlantique qu'on dit si peu faits pour les rigueurs du climat forézien. Le Brésil du roi Pelé n'est pas encore entré en action. Lorsqu'il le sera, porté par une ribambelle de joueurs plus doués les uns que les autres, les dirigeants stéphanois successifs garderont toujours en mémoire les difficultés d'intégration rencontrées par le trio De Oliveira-Zara-Nola. Et laisseront notamment l'OM essuyer les plâtres avec le duo star Jairzinho-Paulo Cesar en 1974. Marseille n'est pas Saint-Etienne où les valeurs à défendre sont aux antipodes du strass et des paillettes si recherchées par les artistes du ballon. Plus porté vers l'Europe du Nord ou de l'Est, le recruteur en chef, Pierre Garonnaire, ne fit ensuite qu'une exception en allant chercher un Argentin, Piazza, pour permettre aux Verts de dominer la France du football dans les années 70-80 et de renforcer un ADN presque exclusivement européen ensuite (Rijvers, Samardzic, Curkovic, Dugalic, Durkovic, Rep puis Kurbos, Moravcik, Swierciewski...) C'est Robert Nouzaret, sous la présidence d'Alain Bompart et avec la bénédiction de Gérard Soler, qui rouvrit la boite de Pandore en allant chercher Alex et Aloiso en 1999 alors que le club végétait en Ligue 2. "A cette époque, il s'agissait de seconds choix, se souvient Nouzaret, car au départ nous étions sur un Polonais et un Norvégien. Mais comme ils étaient trop chers ou trop exigeants, on s'est rabattu sur les Brésiliens que nous n'avions vus que sur cassette. Pour être exact, c'est d'abord Aloiso que j'avais bien aimé sur vidéo... Gérard (Soler) est allé le voir jouer au Brésil et est revenu en me disant qu'on ne pouvait pas le prendre sans Alex, qui était son complément idéal." Rapidement, dans la dynamique de la montée, les deux compères prirent confiance, et devinrent les chouchous de Geoffroy-Guichard. "Ils étaient aussi différents que complémentaires, l'un était un taureau, l'autre un joueur très fin, rajoute Nouzaret. Aloiso était un homme de vestiaire, avec une réelle autorité sur le groupe, qui se comportait à l'entraînement comme en match, toujours à fond. Alex était un petit malin qui essayait davantage de tricher, et qui ne se donnait vraiment à fond que pendant les matches. Les entraînements ne l'intéressaient pas trop (rires) !" "Disons que l'entraînement n'était pas sa priorité, confirme Lionel Potillon qui eut le privilège de jouer avec les deux, et même les trois, puisque avec l'arrivée de John Toshack, Luiz Alberto était aussi venu se joindre à eux. Ce relatif dilettantisme n'empêcha pas Alex de faire la panthère plus qu'à son tour pendant deux saisons mémorables (1999-2001) au cours desquelles il inscrivit 31 buts en 60 rencontres. "On est arrivé en même temps, se souvient Stéphane Pédron, et cela a tout de suite fonctionné sur le terrain car ils se connaissaient bien pour venir du même club. Ils avaient tous les automatismes. L'un sans l'autre, ça n'aurait pas marché aussi bien. Le grand pivot et le petit qui tourne autour... même si par moments on s'arrachait les cheveux car ils avaient tendance à ne jouer que tous les deux. Heureusement, ils marquaient beaucoup de buts (rires) !" Aloiso un peu moins que son compatriote (10 en 40 matches) mais en raison d'une grave blessure qui le tiendra éloigné des terrains pendant six mois, et avec une influence plus grande sur le groupe puisqu'il en fut parfois le capitaine. "Son profil se rapproche davantage de celui de Brandao", nous dit Potillon. "C'était un tank, mais à mon sens bien meilleur techniquement que Brandao, précise Pédron qui n'est pas très fan de l'ancien marseillais. En plus, avec ses problèmes extra-sportifs, je demande à voir ce que ça va donner. Par contre, une chose est sûre, s'il est dans la continuité de ce qu'il sait faire, il ne lâchera rien et devrait plaire au public pour ça. Si en plus il marque quelques buts..." alors il pourrait définitivement faire du Forez, longtemps considérée hostile, une terre accueillante aux Auriverde. "Oui, longtemps on a cru que le climat ou la mentalité des gens n'étaient pas compatibles avec la nonchalance des Brésiliens, leur art de vivre, nous dit Stéphane Pédron depuis Lorient où il est devenu recruteur à son tour. Pourtant Alex et Aloiso n'ont eu aucun problème pour s'adapter. Ils ont marqué très vite et ont donc rapidement répondu sur le terrain à ceux qui doutaient d'eux." Le constat est le même chez Robert Nouzaret : "Ce n'est pas un problème de nationalité, mais de valeur, de talent. Dans la mesure où Saint-Etienne offre tout pour réussir à un joueur qui arrive, le club était même l'endroit idéal pour Alex et Aloiso, suffisamment familial, mais très passionnel en même temps." "Ici, le public est très connaisseur, se persuade Potillon, il saura faire la part des choses. Même s'il n'a pas le profil technique du joueur brésilien tel qu'on se l'imagine, Brandao a d'autres qualités, comme celle de mouiller le maillot en permanence notamment pour s'imposer rapidement." Et de prendre un autre illustre exemple d'intégration accélérée avec Araujo Ilan, un joueur qu'il a aussi côtoyé au FC Sochaux et qui en avait bluffé plus d'un à Sainté : "Au bout de trois mois, il parlait français tellement bien qu'on se demandait si en fait il ne l'était pas vraiment. Ilan était un joueur très intelligent dont le parcours prouve si besoin en est encore que les Brésiliens ont toute leur place chez nous." L'actuel joueur de Bastia, qui a manqué ses retrouvailles avec son ancienne équipe pour cause de suspension a poussé le paroxysme de l'intégration en épousant une Stéphanoise. On devrait donc le revoir dans le coin après sa carrière. Et qui sait, peutêtre croisera-t-il alors Alex Dias qui vient de lancer un appel du pied aux dirigeants stéphanois pour revenir dans l'encadrement d'un club où il était revenu un an après son escapade mitigée au PSG. A ce moment-là, peut-être y aura-t-il encore Brandao dans les parages pour accueillir de nouveaux compatriotes. "C'est souvent une question de filière, de série, termine Nouzaret. Il suffit qu'un recruteur vous mette sur la piste d'une bonne affaire, ce qui était le cas avec Alex et Aloiso, qu'on a pu bien revendre ensuite au PSG, pour que d'autres suivent dans la foulée. Le problème, après eux, c'est que les prix ont augmenté et qu'on n'a pas pu suivre." Le problème aussi, et peut-être surtout, c'est que l'affaire des faux-passeports est venue brutalement couper la ligne Saint-Etienne-Rio de Janeiro. Mais ça, c'est une autre affaire...

NOUZARET : "AU DÉBUT, ALEX ET ALOISO, C'ÉTAIENT DES SECONDS CHOIX"

AVANT D'ÉPOUSER UNE STÉPHANOISE, ILAN PARLAIT FRANÇAIS COURAMMENT AU BOUT DE TROIS MOIS...

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