«Les entrepreneurs sont rançonnés, découragés, démotivés /»
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«Les entrepreneurs sont rançonnés, découragés, démotivés /»

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Description

«Les entrepreneurs sont rançonnés, découragés, démotivés /» Fondateur en 1952 d'un cabinet d'expertisecomptable et de commissariat aux comptes, auteur de nombreux ouvrages, Jean Roux est toujours en activité (Métropole et Outre-mer) Mémoire vivante de l'évolution de la fiscalité en France depuis l'après-guerre, il accepte de nous livrer son regard sur la situation en 2012. Au cours de votre longue carrière, vous avez pu mesurer le poids et l'évolution de la fiscalité sur les entreprises françaises. Va-ton de mal en pis ? Il y a une aggravation continue, non seulement du montant des impôts à payer mais aussi du formalisme pour remplir les déclarations, qui devient insupportable. Les entreprises sont paralysées par les complications législatives, en particulier les 30.000 pages de textes fiscaux ! Une simplification est impérative, ne serait-ce que pour les bulletins de paye. Savez-vous qu'ils contiennent 25 à 30 lignes contre 4 au Royaume- Uni ? Et la situation va en empirant : le Code du travail, qui représentait 800 pages en 1962, en représente plus de 2.600 en 2012. En ce qui concerne les bulletins de salaire, la Revue Fiduciaire a publié en 2011 un dictionnaire de la paye qui compte 1.040 pages de textes avec 800 mots-clés ! Voila un aperçu de la paperasse qui étouffe les entreprises de ce pays. Où faire des économies ? L'État verse trop de subventions à d'innombrables associations, ou moins en combine avec le pouvoir politique.

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Publié le 28 janvier 2012
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Langue Français

Extrait

«Les entrepreneurs sont rançonnés, découragés, démotivés /»
Fondateur en 1952 d'un cabinet d'expertisecomptable et de commissariat aux comptes, auteur de nombreux ouvrages, Jean Roux est toujours en activité (Métropole et Outre-mer) Mémoire vivante de l'évolution de la fiscalité en France depuis l'après-guerre, il accepte de nous livrer son regard sur la situation en 2012.
Au cours de votre longue carrière, vous avez pu mesurer le poids et l'évolution de la fiscalité sur les entreprises françaises. Va-ton de mal en pis ? Il y a une aggravation continue, non seulement du montant des impôts à payer mais aussi du formalisme pour remplir les déclarations, qui devient insupportable. Les entreprises sont paralysées par les complications législatives, en particulier les 30.000 pages de textes fiscaux ! Une simplification est impérative, ne serait-ce que pour les bulletins de paye. Savez-vous qu'ils contiennent 25 à 30 lignes contre 4 au Royaume- Uni ? Et la situation va en empirant : le Code du travail, qui représentait 800 pages en 1962, en représente plus de 2.600 en 2012. En ce qui concerne les bulletins de salaire, la Revue Fiduciaire a publié en 2011 un dictionnaire de la paye qui compte 1.040 pages de textes avec 800 mots-clés ! Voila un aperçu de la paperasse qui étouffe les entreprises de ce pays.
Où faire des économies ? L'État verse trop de subventions à d'innombrables associations, ou moins en combine avec le pouvoir politique. Mais attention, je ne critique pas les subventions pour la diffusion de la langue et de la culture françaises ou celles qui soutiennent la recherche, car elles me semblent justifiées. L'État ne doit pas augmenter le taux de pression fiscale pour équilibrer les budgets car actuellement, en frappant de plus en plus les chefs d'entreprise, créateurs, investisseurs, cadres, ces derniers s'en vont et le PIB diminue ainsi que les rentrées fiscales.
Certains patrons et hauts revenus quittent la France pour des raisons fiscales. Comment les retenir ?
Il est difficile de leur trouver tort car en France, ils sont rançonnés, découragés, démotivés ! Environ 2,7 millions de Français ont quitté la France en trente ans, pour cause de surimposition. Sachant que chaque emploi crée environ 100.000 euros de PIB, et en ne retenant que 1.200.000 Français actifs à l'étranger, cela représente 120 milliards d'euros de PIB créés dans les pays d'accueil et avec
un taux d'imposition de 40%, 40%, lesrecles recettes fiscales se montent à 48 milliards d'euros. Pour les faire en partie revenir, il faut supprimer l'ISF (Incitation à Sortir de France...), et plafonner les impôts sur les revenus à 40 ou 42%. Je suis également favorable à l'exonération des droits de succession dans le cadre familial, car les dégâts causés par cette fiscalité antipatrimoniale ont pour résultat qu'au-delà de 8 à 10 millions d'euros de capital, une entreprise fondée trente ans auparavant subit 45% de droits de succession au décès du créateur (taux marginal). L'entreprise ne peut pas, dans ces conditions, être reprise par les héritiers et elle tombe dans le giron de sociétés étrangères. Les entreprises françaises sont cassées en plein développement par ces droits de succession confiscatoires. En conséquence, il y a par exemple très peu de grosses PME en France par rapport à l'Allemagne. Même l'immobilier familial est concerné. Actuellement, 600.000 maisons d'habitation ou résidences secondaires ont pu être reprises par des étrangers pour cause de successions difficiles.
Que font les politiques ? Je n'entends qu'un seul discours : Il faut taxer les riches "... Mais les riches sont partis ! Ils paient leurs impôts, créent, investissent et dépensent à l'étranger. En chassant les dirigeants d'entreprise, les chercheurs, les cerveaux, tous qualifiés du terme péjoratif de "riches ", on a cassé tout le tissu industriel et commercial français. Dorénavant, ce sont les classes moyennes qui risquent fort d'être frappées par les nouveaux justiciers qui sévissent dans un pays qui fut, pendant des siècles, à l'avant-garde du progrès humain tant dans les techniques que dans les arts ou dans les multiples aspects de la vie sociale.
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