Nantes vers le dépôt de bilan ?

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• Publié par: le-foot-hebdo
• Publié le: 13 avril 2011
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• Langue: Français

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Nantes vers le dépôt de bilan ?

Quinzième, seulement cinq petits points devant le premier relégable, Metz, avant la réception de Dijon vendredi, le fC Nantes est au bord du gouffre sportivement. Capables de battre Ajaccio (2-0, 28ème journée) mais aussi de perdre à Grenoble et à Vannes, les Canaris sont tout simplement en train de vivre l'une des pires saisons de leur histoire. Car, si la menace du National inquiète les supporters, il en est une autre qui plane sur la Jonelière : le dépôt de bilan. Aujourd'hui, le club qui était déjà descendu en Ligue 2 en 2007, avant le rachat par Waldemar Kita, voit ses chances de survie diminuer semaine après semaine. Depuis l'automne 2001 et le départ de Raynald Denoueix après le rachat du club par La Socpresse (société contrôlée par Serge Dassault), le club n'a cessé de dégringoler. Si les résultats ont fait illusion jusqu'en 2004 et la finale de la Coupe de la Ligue perdue contre Sochaux, les départs de Landreau et toulalan en 2006 symbolisent la fin d'une époque. Sauvés de justesse en 2005, 14èmes en 2006, les Canaris ne se relèveront jamais d'une politique sportive et économique désastreuse (4 présidents et 12 entraîneur en 10 ans). Le retour en Ligue 1 le temps de la saison 2008/2009 n'y fera rien : le mal est trop profond pour être guéri en quelques mois. Mauvais choix dans les hommes, que ce soit au niveau de l'encadrement ou sur le terrain, centre de formation devenu trop coûteux pour son (très) faible retour sur investissement, erreurs de communication... le Nantes de Kita fait fausse route. et sans les millions d'euros de l'homme d'affaire franco-polonais (injectés dans le club à perte), voilà bien longtemps qu'il serait rayé de la carte. "Le problème aujourd'hui est simple", explique Gilles favard, ancien bras droit de Kita. "Si vous faites rapidement le calcul, vous vous apercevez que les recettes annuels atteignent difficilement les 10 millions d'euros (billetterie + Marketing + droits télé) alors que les dépenses font le double avec déjà une masse salariale de 600 000 euros hors charges par mois." Ajoutons à cela les 5,5 M€ de fonctionnement du centre de formation et vous aurez compris que Nantes va droit dans le mur.

Kita, un entrepreneur Kita, un entrepreneur qui s'est vraiment qui s'est vraiment investi investi

Larièpe a perdu des millions

Arrivé en juin 2009 pour tenter de mettre un peu d'ordre dans la maison jaune et verte, favard est reparti 18 mois plus tard avec des ennemis mais sans réussite. "Nous avons dû nous séparer de 27 personnes, mais ce n'est pas suffisant. Vous vous rendez compte que le personnel administratif est de 44 personnes rien que pour le centre de formation !" s'insurge t-il. L'homme d'affaire rompu au milieu de football depuis de longues années, estime aujourd'hui qu'il "ne faut pas tout mettre sur le dos de Kita, qui a racheté le club en Ligue 2", mais reconnaît qu'aujourd'hui le propriétaire du club n'a pas les compétences pour le sortir de l'ornière. "Le problème, c'est qu'il ne connaît rien au football et qu'il prétend tout savoir". omniprésent à tous les niveaux (on dit qu'il appelle les joueurs 48 heures avant les matchs), Waldemar Kita a surtout eu le tort de mal s'entourer. Au lieu d'oeuvrer pour le club, il a creusé le trou dans lequel il est en train de s'enfoncer. "La plus grosse erreur de Kita a été de faire confiance à Larièpe (directeur sportif entre 2007 et 2009), qui a fait perdre des dizaines de millions d'euros au club, en achetant des joueurs à des prix démesurés et en leur offrant des salaires exorbitants". C'est l'époque des babovic, Djordjevic, Gravgaard et autre Klasnic (payé 250 000 euros par mois). La formation n'est plus rentable et la balance des transferts penche dangereusement du côté déficit.

Nantes vit largement au dessus de ses moyens et le paye cher. Si ce n'est pas sportivement dans les prochaines semaines, avec la menace bien réelle d'une relégation en National, ce sera pour la saison prochaine. "Aujourd'hui, le véritable problème, c'est Waldemar Kita" estime favard qui s'est senti trahi par son ancien ami. "Pour espérer s'en sortir, le club doit revenir au plus vite dans les clous, sans avoir peur d'employer les grands moyens, à moins que quelqu'un ne soit prêt à dépenser 20 millions d'euros pratiquement à perte. Car une grande partie de l'argent ira directement dans les poches de Kita qui a beaucoup investi dans le club. L'idéal serait qu'il lâche le club pour rien, car aujourd'hui, si vous me demandez le prix du FC Nantes, je vous dit c'est zéro". Il y a dix ans, le club se dirigeait pourtant vers son septième titre de champion de france, et en 1996, il rentrait dans le cercle très fermé des clubs français ayant disputé une demifinale de coupe d'europe des clubs champions (ancêtre de la Lligue des Champions). Un temps déjà si lointain. on peut reprocher beaucoup de choses au président Kita, sauf son investissement personnel et financier qui se chiffrerait à la bagatelle de 65 millions d'euros. Cela mériterait un peu de décence de la part de certaines critiques. Allez le fCN!

Le milieu de terrain nantais Aurélien Capoue.

Guy Hillion peut-il sauver les Canaris ?

A Nantes, il n'y a pas que les entraineurs qui s'accumulent. Après Pascal Praud, Christian Larièpe et Gilles favard, la liste des collaborateurs de Waldemar Kita s'allonge avec le retour de Guy hillion au club. L'ancien recruteur emblématique du fC Nantes, qui avait quitté le club en 2000 et qui travaillait pour le club anglais de Chelsea, est depuis le 1er avril le nouveau "coordinateur sportif" du fC Nantes. "Pour le Président Kita, le coordinateur sportif s'occupe de tout le côté sportif, jeunes et pros", explique ce dernier sur le site officiel du club. Devenu la pierre angulaire du fonctionnement du club, celui qui est surtout reconnu pour son aptitude à dénicher les jeunes talents, aura-t-il les épaules assez larges ? Notamment pour résister à l'omnipotence de son président ? on peut se poser la question.