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"On n'est pas là pour plaire" Clermont balbutie son rugby depuis le début de la saison. Pourquoi selon vous ? On a du mal à mettre notre jeu en place, c'est vrai. On a été poussé dans nos derniers retranchements à domicile par des équipes comme le Racing et le Stade Français. Mais tout n'est pas négatif car on garde le rythme des deux grosses écuries de ce championnat Toulon et Toulouse. Il faut que l'on soit plus cohérent, que l'on arrête de faire des fautes bêtes. Clermont peine à séduire aussi. Euh ça, ça ne me perturbe pas plus que ça. De ne pas faire un rugby qui plaît ne m'inquiète pas. Car ce n'est pas la beauté, l'esthétique d'un match qui fait gagner, ça se saurait. Dans le passé, on a joué des matches en étant séduisant, mais que l'on perdait. La finalité, c'est de gagner. Si on joue bien et que l'on perd, on fait quoi ? De bien jouer, ça ne rapporte pas forcément des points. Si on peut allier les deux c'est top, mais le principal, c'est de gagner, c'est ce qui fait avancer un groupe, valide les certitudes qu'il peut acquérir. Comment Clermont peut-il rectifier le tir ? Il faut que l'on continue à bosser, que l'on garde l'état d'esprit qu'il y a dans le groupe car il est bon. Tous les joueurs ont la même envie, celle de continuer à avancer. On sait que tous les gars ont envie et ça c'est important. Il y a des progrès dans le jeu, mais on se fait encore parfois peur en défense, on se précipite par moments.

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Publié le 19 décembre 2012
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Langue Français

Extrait

"On n'est pas là pour plaire"

Clermont balbutie son rugby depuis le début de la saison. Pourquoi selon vous ?

On a du mal à mettre notre jeu en place, c'est vrai. On a été poussé dans nos derniers retranchements à domicile par des équipes comme le Racing et le Stade Français. Mais tout n'est pas négatif car on garde le rythme des deux grosses écuries de ce championnat Toulon et Toulouse. Il faut que l'on soit plus cohérent, que l'on arrête de faire des fautes bêtes.

Clermont peine à séduire aussi.

Euh ça, ça ne me perturbe pas plus que ça. De ne pas faire un rugby qui plaît ne m'inquiète pas. Car ce n'est pas la beauté, l'esthétique d'un match qui fait gagner, ça se saurait. Dans le passé, on a joué des matches en étant séduisant, mais que l'on perdait. La finalité, c'est de gagner. Si on joue bien et que l'on perd, on fait quoi ? De bien jouer, ça ne rapporte pas forcément des points. Si on peut allier les deux c'est top, mais le principal, c'est de gagner, c'est ce qui fait avancer un groupe, valide les certitudes qu'il peut acquérir.

Comment Clermont peut-il rectifier le tir ?

Il faut que l'on continue à bosser, que l'on garde l'état d'esprit qu'il y a dans le groupe car il est bon. Tous les joueurs ont la même envie, celle de continuer à avancer. On sait que tous les gars ont envie et ça c'est important. Il y a des progrès dans le jeu, mais on se fait encore parfois peur en défense, on se précipite par moments. On est encore inconstants, il faut qu'on travaille, qu'on remette notre jeu en place.

"CLERMONT N'A PLUS GAGNÉ DE TITRE DEPUIS 2010, ÇA COMMENCE À FAIRE LONG"

Avez-vous complètement évacué votre échec de la saison dernière ?

Oui. On a atteint les demi-finales de deux compétitions, c'était beau, mais pas suffisant car, au final, on n'a rien gagné. Disputer les phases finales c'est quelque chose de magnifique et il faut en profiter à fond car on n'est jamais sûr de les revivre l'année d'après. L'aventure était donc belle, mais elle s'est mal terminée. Je ne vous cache pas que les jours suivants les éliminations contre le Leinster et Toulon, c'était difficile, mais on est des grands garçons, des compétiteurs et cela demande donc une grande faculté d'adaptation aux évènements. Il faut que l'on évacue les échecs au plus vite. Il est difficile pour moi de parler pour les autres, mais je pense que c'est sincèrement ce que l'ensemble du groupe a fait. On repart sur de nouvelles bases cette année.

Avec quelles ambitions ?

Ce serait bien de gagner un titre. On n'y a plus goûté depuis 2010, ça commence à faire long. Même si on dispute régulièrement les phases finales, on est en manque de titres.

Quel est votre rôle dans le groupe quand les choses vont moins bien ?

Je suis un râleur et je suis quelqu'un de très franc donc j'essaie d'apporter des solutions, on discute beaucoup entre nous, avec les coachs. Quand j'ai quelque chose à dire, je le fais, je n'aime pas les faux-semblants.

Maintenant, vous vous sentez comme un poisson dans l'eau à Clermont, mais vos débuts ont été compliqués. Le gagneur que vous êtes en at-il souffert ?

Oui, bien sûr, mais j'en suis rapidement arrivé à la conclusion que j'avais besoin de temps. J'arrivais de Bourgoin avec beaucoup d'envie, mais dans un environnement très différent. J'ai complètement changé de vie en venant à Clermont, j'ai perdu mes repères et mes habitudes. Les attentes n'étaient pas les mêmes non plus. A Bourgoin, j'étais l'enfant formé au club, j'étais dans mon cocon. Là, j'arrivais dans un club qui était régulièrement dans le haut du tableau et en phase finale. Il fallait que j'intègre un nouveau système de jeu, avec de nouveaux coachs, dans un nouvel environnement. Il m'a fallu du temps pour digérer tout cela. J'ai aussi eu le tort de reprendre trop tôt après une blessure à l'épaule contractée avec Bourgoin en finale du Challenge Européen. J'avais envie de montrer de quoi j'étais capable le plus vite possible, mais mon épaule me gênait encore. Je ne faisais pas de mauvais matches, mais j'étais loin de ce que l'équipe attendait de moi. J'ai aussi peut-être joué contre-nature, en voulant ressembler à Pierre Mignoni.

Cette expérience vous a-t-elle été utile ?

Bien sûr. Elle m'a renforcé mentalement et motivé pour prouver aux gens qui pensaient que je ne pouvais pas m'imposer à Clermont qu'ils avaient tort.

Si vous êtes bien installé à Clermont désormais, en bleu vous êtes en concurrence. Comment le vivez-vous ?

Moi, je n'écoute pas trop ce qu'on dit à l'extérieur, je me suis blindé et je pense que ça me sert bien aujourd'hui. J'ai toujours estimé que j'étais en situation de concurrence. Même quand j'étais titulaire, je savais que rien n'était acquis et que je pouvais très bien ne pas être aligné pour le prochain match. Je ne dis pas que ça me fait plaisir quand je suis remplaçant. Je suis un gagneur donc je n'aime pas ça, mais je pars toujours du principe qu'une place n'est jamais acquise et cela me fait progresser. L'équipe nationale n'appartient à aucun joueur et nous sommes simplement de passage.

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