Pourquoi se souviendra-t-on de la navette Endeavour ?

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• Publié par: science-magazine
• Publié le: 26 avril 2011
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• Langue: Français

Extrait

Pourquoi se souviendra-t-on de la navette Endeavour ?

Une astronaute de la navette américaine Endeavour vient de réaliser une première, bien involontaire, la perte d'une trousse à outils dans l'espace.

Tout avait bien commencé. La navette Endeavour a pris son envol de Cap Canaveral (Floride) le 14 novembre 2008 avec sept astronautes à son bord, pour se diriger vers la station spatiale internationale (ISS). Sa mission ? Livrer 14,5 tonnes d'équipements composés, outre de matériel destiné à des expériences scientifiques, des cabines pour dormir, des appareils pour faire des exercices, des toilettes, un réfrigérateur, deux fours, un congélateur, et un système de recyclage des eaux usées, dont l'urine... Ce dernier, qui a coûté la bagatelle de 250 millions de dollars, devrait permettre de réduire de 6,8 tonnes par an la quantité d'eau potable devant être transportée depuis la Terre. Ces nouvelles installations vont permettre de doubler la capacité d'hébergement de l'avant-poste orbital, qui reçoit régulièrement pour de longs séjours des spécialistes de différentes nations afin qu'ils puissent mener à bien leurs études, notamment sur la micro gravité. Le Japon et l'Europe possèdent depuis 2008 leur propre module de recherche -Kibo pour les premiers, Columbus pour les seconds-, intégré à la station. Malgré un incident de dernière minute, une porte n'avait pas été sécurisée par des ouvriers, l'engin a été lancé. 8 minutes et 33 secondes plus tard, il atteignait l'orbite terrestre. Le 16 novembre il s'amarrait à la station spatiale internationale, à quelque 340 km d'altitude à la verticale de la frontière entre l'Inde et la Chine.

... ENDEAVOUR ... ET JAMES COOK !

Endeavour est la cinquième et la plus récente des navettes spatiales de la Nasa. Elle doit son nom à James Cook, explorateur du XVIIIe siècle, qui commandait un bateau s'appelant HM Bark Endeavourlors de sa première expédition.

La trousse à outils s'échappe

Alors que la navette était à environ 200 mètres de la station, le commandant de bord lui a fait faire une pirouette pour que les occupants de la station puissent photographier son « ventre » et s'assurer qu'il n'avait pas subi de dégâts. Les clichés ont été envoyés à Houston pour analyses. Le 18 novembre a lieu la première sortie sur les quatre programmées. Et c'est là que l'incident se produit. Heidemarie Stefanynshyn-Piper, sortie dans l'espace afin de travailler sur le mécanisme de rotation d'une des trois doubles antennes solaires, a laissé échapper sa trousse à outils, sous l'oeil de caméras de la Nasa (National Aeronautics and Space Administration). Les images ont fait le tour du monde. L'astronaute tentait tout simplement de nettoyer le sac et son contenu salis par de la graisse provenant d'un pistolet de lubrification. Son compagnon de marche, Steve Bowen, a dû partager sa propre trousse à outils avec elle. Ensemble, ils ont réussi à mener à bien les tâches prévues. Les trois autres sorties ont été plus conformes à ce qui était attendu.

Après être restée seize jours en orbite, dont douze amarrés à la station, la navette Endeavour s'est posée en Californie, sur la base militaire d'Edwards dans le désert de Mojave. C'était le 27e vol de la navette vers la station spatiale internationale, dix ans presque jour pour jour après la première mission d'assemblage de l'habitation installée loin, très loin au-dessus de nos têtes, et la 124e mission d'une navette.

L'histoire retiendra-t-elle cette anecdote ? On ne peut pas encore le dire. Ce qui est sûr c'est que cette perte à proximité de la station et de la navette aurait pu être dangereuse. Tous les objets volant peuvent représenter un danger pour les vaisseaux spatiaux futurs, raison pour laquelle la Nasa les traque.

Mystérieuse odeur

Il semble bien que l'air de la station spatiale internationale (ISS) a une odeur particulière, celle d'un steak trop cuit, de métal brûlant, ou de mobylette, selon les témoignages de plusieurs astronautes ayant séjourné dans ce lieu clos. D'où proviennent-elles ? De l'espace ou de l'avant-poste orbital ? Pour l'instant, pas de réponse, mais un chimiste britannique a été recruté afin de recréer l'odeur en laboratoire. Cette idée peut sembler pour le moins farfelue, pas pour la Nasa, qui au contraire la prend très au sérieux. Cet organisme, prévoit d'intégrer la mystérieuse odeur à la formation des astronautes, qui sont déjà plongés dans de grands réservoirs d'eau pour simuler la perte de pesanteur, afin d'augmenter le réalisme de leur entraînement. Affaire à suivre.