QUE FAIRE DES CLONES?

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• Publié par: science-magazine
• Publié le: 25 octobre 2011
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• Langue: Français

Extrait

QUE FAIRE DES CLONES?

Le 23 février 1997, le monde entier apprenait la naissance de Dolly, la célèbre brebis qui fut le premier mammifère obtenu par clonage. Des chercheurs écossais avaient fait fusionner in vitro un noyau cellulaire et un ovule énucléé, et avaient obtenu un embryon qu'ils avaient implanté in utero dans une femelle porteuse. Cette réussite révolutionnait la science! Mais si la technique du clonage présente un intérêt évident dans divers domaines (sélection d'animaux aux caractéristiques intéressantes, sauvegarde d'espèces menacées...), l'illusion de pouvoir reproduire des individus à l'identique est retombée. En effet, si le noyau de la cellule initiale contient l'ADN d'un seul individu, celui-ci subit l'influence du peu d'ADN contenu dans l'ovule énucléé ainsi que de l'environnement foetal. Le cloné par rapport à son donneur se différencie plus que deux jumeaux entre eux.

Quinze ans après, où en est-on? Quelques milliers d'animaux seulement ont été clonés car la banalisation de cette technique se trouve freinée par son coût encore très élevé. D'ailleurs d'autres techniques plus simples peuvent être utilisées pour sélectionner le cheptel. Par contre la vente de semences de clones a pris de l'essor dans certains pays.

Peut-on retrouver dans nos assiettes de la viande d'animaux clonés ou de leurs descendants? Aucune traçabilité n'est pour l'instant instaurée alors que la qualité des produits issus de clones est à étudier tant ces animaux connaissent des problèmes de santé et peuvent être porteurs de maladies. Des questions sanitaires, mais également éthiques quant à la condition animale et au risque à terme d'étendre la technique du clonage à l'humain, se posent donc. Les éluder entamerait encore un peu plus la confiance des consommateurs déjà bien diminuée par de multiples affaires, comme l'hormone de stimulation laitière, d'autant que, dans le cas du clonage, aucun retour en arrière ne serait envisageable.

Selon les pays, les interdictions varient. En Europe, malgré diverses propositions des députés européens, aucune décision n'a pour le moment été prise. Quels sont les risques exacts pour le consommateur? Quelles sont les marges de manoeuvre au niveau national? Le débat qui s'engage va faire couler beaucoup d'encre...