«Sans politique publique, la filière risque de disparaître»
2 pages
Français

«Sans politique publique, la filière risque de disparaître»

Cet ouvrage peut être téléchargé gratuitement
2 pages
Français
Cet ouvrage peut être téléchargé gratuitement

Description

«Sans politique publique, la filière risque de disparaître» Un géant aux pieds d'argile», voilà à quoi ressemble la filière française du solaire selon Céline Alleaune, consultante chez Kurt Salmon. En refusant de l'aborder sous l'angle de la politique industrielle et énergétique, l'État n'a pas accompagné la structuration de ce secteur. Ainsi privés de perspectives, certains installeurs vont disparaîître. Diverses mesures ont été mises en oeuvre pour booster le marché du solaire à son lancement. Ontelles eu des effets pervers ? Du milieu des années 2000 jusqu'au moratoire de 2010, les gouvernements ont abordé le photovoltaïque en considérant que son développement relevait uniquement de la croissance verte, instaurant dès lors des recettes simplistes. Mais en minorant sa dimension stratégique, l'État a contribué à créer un effet d'aubaine, où l'aval du secteur a réalisé des marges excessives, certains acteurs agissant même pour la seule recherche de profits financiers. Or, le photovoltaïque répond à des enjeux structurel, énergétique et industriel appelant la conduite d'une politique globale. Face à cette bulle opportuniste, le gouvernement décide dès 2010 de baisser les tarrifs de rachat d'électricité et les crédits d'impôt. Quelles en ont été les conséquences ?

Informations

Publié par
Publié le 28 janvier 2012
Nombre de lectures 16
Langue Français

Extrait

«Sans politique publique, la filière risque de
disparaître»
Un géant aux pieds d'argile», voilà à quoi ressemble la filière française du solaire selon Céline Alleaune, consultante chez Kurt Salmon. En refusant de l'aborder sous l'angle de la politique industrielle et énergétique, l'État n'a pas accompagné la structuration de ce secteur. Ainsi privés de perspectives, certains installeurs vont disparaîître.
Diverses mesures ont été mises en oeuvre pour booster le marché du solaire à son lancement. Ontelles eu des effets pervers ? Du milieu des années 2000 jusqu'au moratoire de 2010, les gouvernements ont abordé le photovoltaïque en considérant que son développement relevait uniquement de la croissance verte, instaurant dès lors des recettes simplistes. Mais en minorant sa dimension stratégique, l'État a contribué à créer un effet d'aubaine, où l'aval du secteur a réalisé des marges excessives, certains acteurs agissant même pour la seule recherche de profits financiers. Or, le photovoltaïque répond à des enjeux structurel, énergétique et industriel appelant la conduite d'une politique globale.
Face à cette bulle opportuniste, le gouvernement décide dès 2010 de baisser les tarrifs de rachat d'électricité et les crédits d'impôt. Quelles en ont été les conséquences ? Les effets se sont fait ressentir dès 2011, comme le prouvent des études retraçant le développement du solaire sous forme de courbe en cloche : au milieu des années 2000, les marchés se développent vite avant d'être freinés brutalement et d'entrer en décroissance. Outre la déstabilisation des acteurs de la filière, cela a engendré la destruction de milliers d'emplois, entre 8.000 et 15.000. Un paradoxe dès lors que l'intégration de l'énergie issue du sooleil présente un formidable potentiel de croissance.
Quels fondements auraient dû accompagner la naissance de la filière solaire pour assurer sa pérennité ?
Il fait se pencher sur deux aspects. D'une part, la question de la contribution de l'énergie photovoltaïque au bouquet électrique national devait être posée. Aujourd'hui, cette part ne s'élève qu'à 0,2%, ce qui s'avère disproportionné par rapport à l'objectif de 27% d'énergies renouvelables instauré par le paquet énergie-climat. D'autre part, il fallait s'interrogeer sur l'organisation et la croisssance du marché mondial de l'énergie solaire, pour savoir comment positionner la France dans la conquête de celui-ci. Or, jusqu'à présent, l'État n'a pas été capable de proposer une politique globale et cohérente sur ces deux points.
Une telle doctrine permettraitelle aujourd'hui de relancer le marché français ?
La production photovoltaïque étant destinée à devenir compétitive, autant disposer d'un cadre de politique publique stable qui permet d'accompagner une croissance rentable et soutenable. Certes, la recherche développement française s'avère très performante grâce à de grands laboratoires comme UNES et l'IRDEP, au point de se classer parmi les premières quant au rendement énergétique des panneaux photovoltaïques. Mais tout cela étant encore loin d'être commercialisé, la relance de la filière requiert donc une politique énergétique claire et une émulation industrielle entre ses acteurs. Alors qu'elle n'a installé quel à 2 GWen 2010 (contre 20 GW dans le monde), la France doit prendre un rôle plus important dans la croissance de ce marché mondial. Cela passe par une intégration plus forte de l'amont du secteur, la maîtrise de la production technologique mais aussi par un effet de vitrine des installations de notre propre territoire.
Quel avenir pour cette filière ?
L'année 2012 sera en décroissance sur tous les segments solaires, et des études tendent même à démontrer que ce scénario se poursuivra jusqu'en 2015 sans de nouvelles politiques publiques. Or, trois années de décroissance, pour un secteur essentiellement constitué de PME-PMI, ce n'est pas tenable : l'aval de la filière risque donc de disparaître, ce qui serait dramatique. Mais si les perspectives se clarifient rapidement, la France peut disposer d'une filière performante et devenir une Nation leader à l'échelle mondiale.
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents