Autre mondialisation wolton
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l'ouvrage aura eu le mérite de faire prendre conscience d'une autre mondialisation, non strictement économique, mais politique et culturelle, et de la nécessité de penser ensemble identité, culture et communication.

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Langue Français

Extrait

Article de la rubrique « Lire »
Mensuel N° 138 - Mai 2003
Les troubles du moi. Dépression, phobies, anxiété
L'autre mondialisation
Dominique Wolton, Flammarion, 2003, 216 p., 20 €.
Sylvain Allemand
L'essor des technologies de l'information et de la communication a accrédité l'idée de l'émergence
d'un village global où les individus seraient affranchis des clivages culturels, politiques et sociaux,
et où les relations seraient interactives, fluides, transparentes. Or, que constatons-nous avec la
mondialisation de l'information ?
« L'autre n'a jamais paru aussi proche mais aussi menaçant ou
différent. Chacun voit tout, sait tout, mais réalise aussi ce qui le sépare des autres, sans avoir
forcément envie de s'en rapprocher »
, écrit Dominique Wolton en songeant notamment à la montée
des radicalismes.
Preuve s'il en était encore besoin que l'information n'est pas la communication, et que la
communication ne saurait non plus être réduite à la technologie, qu'elle dépend aussi du contexte
politique et des conditions socioculturelles. Pour qu'une révolution se produise, il faudrait que ces
trois composantes changent ensemble. Or,
« les individus modifient moins vite leur manière de
communiquer qu'ils ne changent d'outils »
. Ce que n'ont pas su voir les prophètes de la société de
l'information, qui n'ont pas pris non plus la mesure du fossé entre l'émetteur et le récepteur : loin
d'être passif, ce dernier interprète l'information, comme d'ailleurs les produits de l'industrie
culturelle. Résultat :
« Le monde est fini, mais la diversité des points de vue sur le monde est infinie.
»
Autant d'affirmations que l'auteur a eu l'occasion de développer dans ses précédents ouvrages, à la
lumière des acquis des théories de la réception. Tout l'intérêt de ce dernier livre est de déplacer
l'analyse à l'échelle du monde pour contester l'idée d'une culture mondiale en émergence.
« Plus il y
a de messages, plus les conditions culturelles de la réception priment. »
Pour autant, D. Wolton n'épouse pas les idées de métissage et de dépassement des identités. Parce
que ces dernières permettent d'amortir le choc de l'ouverture au monde, on assiste au contraire à leur
affirmation. Qui plus est, les pays du Sud
« ont perdu leurs complexes à l'égard de l'Occident, et
souhaitent accéder à la "révolution" mondiale des techniques de communication tout en conservant
leurs idées, et leurs cultures »
. D'où cette défiance manifeste à l'égard de l'information dont le
caractère occidental ne ferait plus illusion.
Dans ce contexte, la question est de savoir comment organiser à l'échelle du monde une cohabitation
culturelle, un concept que D. Wolton a eu l'occasion d'exposer au sujet de l'Europe. A défaut
d'indiquer en quoi elle peut consister concrètement, l'ouvrage aura eu le mérite de faire prendre
conscience d'une autre mondialisation, non strictement économique, mais politique et culturelle, et
de la nécessité de penser ensemble identité, culture et communication.
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