La lecture à portée de main
Description
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Publié par | motorevue |
Publié le | 05 juillet 2012 |
Nombre de lectures | 13 |
Langue | Français |
Extrait
Et même tronçonner... Rapport au déploiement de ces nouveaux cinémomètres (le nom « savant » des radars) qui ne se contentent désormais plus de vous figer au moment de passer devant la cabine maléfique, mais qui poussent le vice jusqu'à mesurer votre vitesse moyenne entre deux cabines espacées de plusieurs kilomètres. Avec ce nouveau dispositif de radars tronçons, dont trois exemplaires ont été installés au mois de juin dernier dans l'Hexagone, et en attendant les quarante supplémentaires qui quadrilleront notre territoire d'ici la fin 2012, ce n'est plus l'excès instantané qui est relevé, mais la moyenne de l'excès. Ce nouvel appareillage, nos têtes pensantes de la Sécurité routière le légitiment en ces termes : « En allongeant la zone de contrôle de la vitesse, ces équipements ont pour but de lutter contre le comportement dangereux de certains conducteurs qui freinent à l'approche d'un radar et accélèrent après l'avoir dépassé. » Dans l'absolu, ils auraient pu dire « presque tous » les conducteurs à la place de « certains »... OK, mais alors, allons un peu plus loin dans la logique. Si le surplus de dangerosité est bien occasionné par la simple présence de ces radars fixes, ce que l'on ne conteste pas et que l'on souligne même depuis le début, pourquoi ne pas décider de les supprimer alors purement et simplement pour les remplacer par ces seuls radars tronçons, dont le mode opératoire particulier annihilerait ces zones de contrôle fixes paradoxalement accidentogènes ?
Si tel était le cas, une logique emprunte de sincérité émergerait alors dans ce qui ressemble bien plus à un océan de mauvaise foi. Il n'en est rien, ces nouveaux matériels venant s'ajouter aux quelque 4 200 radars fixes dont l'avenir n'est absolument pas d'être déterrés... 4 200 radars qui poursuivront leur office, peut-être moins bankables qu'avant (d'où la nécessité d'en créer de nouveaux), mais continuant néanmoins de surprendre des usagers de la route qui, d'un mauvais réflexe ou au contraire d'une énergique et volontaire attention, mettront toujours à l'instant de les doubler de méchants coups de patins ! Les 40 radars tronçons attendus au soir de 2012, qui en appelleront d'autres en 2013, renforceront simplement un arsenal répressif en perpétuelle évolution. Un arsenal répressif qui, s'il a indiscutablement amélioré les résultats en matière d'accidentologie, aura aussi contribué à remplir les caisses de l'État, semblant souvent faire de cette mission son objectif principal. Une preuve ? Il suffit d'envisager de près le fonctionnement d'un radar tronçon pour constater que son mode opératoire ne permettra pas (ou pas souvent) d'identifier l'auteur de l'infraction (plusieurs voies de circulation étant visées, le plus souvent de dos, difficile donc d'imaginer que les conducteurs soient reconnaissables), mais bien le possesseur de la carte grise du véhicule contrevenant, lui seul étant pécuniairement responsable. L'argent mais pas l'auteur, autant dire aucune vertu éducative incluse dans la sanction. Quoi que l'on y fasse, il semble bien que l'autel de la sécurité se pare toujours de larges feuilles d'or.
Trac