Comment organiser la performance des politiques publiques : présentation d'un concept nouveau - article ; n°2 ; vol.17, pg 105-121

Bernard Dafflon

Description

Politiques et management public - Année 1999 - Volume 17 - Numéro 2 - Pages 105-121
Utiliser les instruments de mesure de performance et d'efficacité dans les services publics locaux - allant de la simple et traditionnelle comparaison des coûts à la panoplie des techniques de la NGP - nouvelle gestion publique - requiert d'identifier au préalable de manière correcte et pertinente les problèmes, les contenus et les enjeux des politiques soumises à évaluation. Or, les acteurs, politiques ou bureaucratiques, chargés d'interpréter la demande, d'articuler l'offre et de la mettre en œuvre, ne savent très souvent pas comment aborder cette démarche. Leur fournir une méthode permettant l'appréhension et la compréhension des problèmes en terme de politique économique, avant de mettre en œuvre les outils de gestion, est donc indispensable. Celle qui est proposée ici part du fait que les prestations publiques locales se situent à la croisée entre logique concurrentielle et logique sociale de sorte que la performance des services publics locaux ne saurait se définir et s'évaluer exclusivement à l'aune de celle des entreprises du secteur privé. Une autre approche est nécessaire.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: POLITIQUES_ET_MANAGEMENT_PUBLIC
• Publié le: 01 janvier 1999
• Nombre de lectures: 28
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Bernard Dafflon
Comment organiser la performance des politiques publiques :
présentation d'un concept nouveau
In: Politiques et management public, vol. 17 n° 2, 1999. La performance publique. Actes du neuvième colloque
international organisé en collaboration avec l'IUP management public, Institut d'Etudes Politiques d'Aix-en-Provence
et avec le concours du ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Aix-en-
Provence - 28/29 mai 1998 - Tome 1 - A la recherche de la performance publique. pp. 105-121.
Résumé
Utiliser les instruments de mesure de performance et d'efficacité dans les services publics locaux - allant de la simple et
traditionnelle comparaison des coûts à la panoplie des techniques de la "NGP - nouvelle gestion publique" - requiert d'identifier
au préalable de manière correcte et pertinente les problèmes, les contenus et les enjeux des politiques soumises à évaluation.
Or, les acteurs, politiques ou bureaucratiques, chargés d'interpréter la demande, d'articuler l'offre et de la mettre en œuvre, ne
savent très souvent pas comment aborder cette démarche. Leur fournir une méthode permettant l'appréhension et la
compréhension des problèmes en terme de politique économique, avant de mettre en œuvre les outils de gestion, est donc
indispensable. Celle qui est proposée ici part du fait que les prestations publiques locales se situent à la croisée entre logique
concurrentielle et logique sociale de sorte que la performance des services publics locaux ne saurait se définir et s'évaluer
exclusivement à l'aune de celle des entreprises du secteur privé. Une autre approche est nécessaire.
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Dafflon Bernard. Comment organiser la performance des politiques publiques : présentation d'un concept nouveau. In:
Politiques et management public, vol. 17 n° 2, 1999. La performance publique. Actes du neuvième colloque international
organisé en collaboration avec l'IUP management public, Institut d'Etudes Politiques d'Aix-en-Provence et avec le concours du
ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Aix-en-Provence - 28/29 mai 1998 - Tome
1 - A la recherche de la performance publique. pp. 105-121.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pomap_0758-1726_1999_num_17_2_2232COMMENT ORGANISER LA PERFORMANCE DES POLITIQUES PUBLIQUES :
PRÉSENTATION D'UN CONCEPT NOUVEAU
Bernard DAFFLON'
Résumé Utiliser les instruments de mesure de performance et d'efficacité dans les services
publics locaux • allant de la simple et traditionnelle comparaison des coûts à la
panoplie des techniques de la 'NGP - nouvelle gestion publique" - requiert d'identifier
au préalable de manière correcte et pertinente les problèmes, les contenus et les
enjeux des politiques soumises à évaluation. Or, les acteurs, politiques ou
bureaucratiques, chargés d'interpréter la demande, d'articuler l'offre et de la mettre en
œuvre, ne savent très souvent pas comment aborder cette démarche. Leur fournir une
méthode permettant l'appréhension et la compréhension des problèmes en terme de
politique économique, avant de mettre en œuvre les outils de gestion, est donc
indispensable. Celle qui est proposée ici part du fait que les prestations publiques
locales se situent à la croisée entre logique concurrentielle et logique sociale de sorte
que la performance des services publics locaux ne saurait se définir et s'évaluer
exclusivement à l'aune de celle des entreprises du secteur privé. Une autre approche
est nécessaire.
* Université de Fribourg.
Revue POLITIQUES ET MANAGEMENT PUBLIC, Volume 17, n° 2, juin 1999.
© Institut de Management Public - 1999. Bernard DAFFLON 106
Introduction Dans son rapport de 1997 sur les 'Questions et les évolutions dans la gestion
publique pour 1996 et 1997', l'OCDE constate que l'introduction d'outils et
d'instruments de mesure de la performance durant la dernière décennie a renforcé le
pouvoir managérial en effaçant quelque peu le rôle des choix des politiques publiques
et de leur légitimation. En raccourci, en "Nouvelle Gestion Publique" (NGP), le risque
est fort que "la rame domine le gouvernail". Or, 'les procédures clés de la gestion
publique peuvent avoir pour effet, explicitement ou non, d'encourager ou de
déclencher le lancement d'un réexamen approfondi des fonctions de l'Etat'. Mais trop
souvent, on veut faire l'épargne de ce réexamen, considéré comme non
indispensable, trop compliqué, politiquement peu opportun, alors même que "/es
changements dans la gestion publique s'effectuent avec d'autant plus d'efficacité qu'ils
s'insèrent dans un ensemble de priorités politiques ' (OCDE, 1 997, p. 1 7).
C'est à cette question que s'adressent les réflexions que résume cet article. Son
objectif est de présenter une nouvelle approche permettant de saisir les enjeux de la
performance publique en partant d'une distinction claire entre l'offre, la fonction de
production et la demande des politiques publiques au niveau local. Utiliser les
instruments de mesure de performance et d'efficacité dans les services publics locaux
- allant de la simple et traditionnelle comparaison des coûts à la panoplie des
techniques de la NGP - requiert en effet d'identifier au préalable de manière correcte
et pertinente les problèmes, les contenus et les enjeux des politiques soumises à
évaluation. Les intentions des politiques doivent être traduites en objectifs
opérationnels, ce qui est en soi déjà une démarche délicate. Or, les acteurs, politiques
ou bureaucratiques, chargés d'interpréter la demande, d'articuler l'offre et de la mettre
en œuvre, ne savent très souvent pas comment aborder cette démarche. Leur fournir
une méthode permettant l'appréhension et la compréhension des problèmes en terme
de politique économique avant de mettre en œuvre les outils de gestion est donc
indispensable. C'est le but de l'algorithme de décision que propose le schéma suivant.
Il se situe en amont des méthodes visant à améliorer la performance, définie d'une
manière très synthétique comme la mesure chiffrée du rendement à l'intérieur
organisation offrant des politiques publiques. A dire vrai, nous nous méfions de ces
calculs fortement réducteurs, qui ont pour principale • sinon seule - raison de quantifier
des résultats, alors que la dimension collective est avant tout hors marché, délicate à
mesurer. On ne peut pas toujours substituer au concept de citoyen celui de client. Il y
a tout simplement inadéquation entre le besoin de mesurer la performance publique,
non marchande, et l'usage d'outils faisant référence à des pratiques commerciales.
D'où la question, la seule qui nous intéresse pour l'instant, en forme de titre de la
section suivante.
Afin d'avoir une vision claire des problèmes liés à la fonction d'allocation du secteur Mesurer, oui, mais
mesurer quoi ? public et de bien saisir les différents types de prestations offertes par les collectivités
décentralisées entrant dans le cadre de cette fonction, il convient tout d'abord de
distinguer nettement les fonctions d'offre, de production et de demande. Cette
distinction met en évidence des questions essentielles (celles qui justifient l'existence Comment organiser la performance des politiques publiques 1 07
d'un secteur public) et focalise l'attention sur ses caractéristiques (rationalité non
marchande et logique de l'action publique). Ces dernières sont, par nature, autant
d'entraves à la performance, entendue au sens commercial, et justifient une définition
spécifique de la performance publique.
Contrairement au secteur privé où offre et demande se rencontrent directement sur le
marché pour aboutir à un prix d'équilibre, ces deux fonctions sont séparées sur le public par un filtre intermédiaire qui est la fonction de production. Cette
distinction est très importante dans le secteur public alors qu'elle n'est pas pertinente
dans le secteur privé1. La motivation d'une telle séparation provient des mécanismes
internes propres à l'organisation publique. Les objectifs du politique, régulateur de
l'offre, ne sont pas identiques à ceux des opérateurs, bureaucrates ou entreprises
chargées de l'exécution de la tâche si elle n'est pas produi