Constantes et variables de la politique étrangère du Brésil - article ; n°1 ; vol.34, pg 33-55
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Politique étrangère - Année 1969 - Volume 34 - Numéro 1 - Pages 33-55
La politique étrangère du Brésil eut longtemps comme principal objectif d'orienter favorablement ses relations avec son voisin le plus puissant, l'Argentine, qui lui a parfois causé quelques soucis : rapports avec les pays de l'axe, péronisme, compétition vis-à-vis des Etats-Unis. Les rapports du Brésil avec les Etats-Unis font l'objet d'un examen plus approfondi. Bien qu'ayant signé, avec des réserves, le traité de dénucléarisation de l'Amérique latine, le Brésil s'est refusé jusqu'ici à signer le traité de non-prolifération. Le Brésil n'a pas retrouvé aux Nations-Unies le rôle de seul grand pays d'Amérique qu'il a joué à la Société des Nations. Son rôle actuel au sein de l'O.N.U. n'est cependant pas négligeable.
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Cléantho de Paiva Leite
Constantes et variables de la politique étrangère du Brésil
In: Politique étrangère N°1 - 1969 - 34e année pp. 33-55.
Résumé
La politique étrangère du Brésil eut longtemps comme principal objectif d'orienter favorablement ses relations avec son voisin le
plus puissant, l'Argentine, qui lui a parfois causé quelques soucis : rapports avec les pays de l'axe, péronisme, compétition vis-à-
vis des Etats-Unis.
Les rapports du Brésil avec les Etats-Unis font l'objet d'un examen plus approfondi.
Bien qu'ayant signé, avec des réserves, le traité de dénucléarisation de l'Amérique latine, le Brésil s'est refusé jusqu'ici à signer
le traité de non-prolifération.
Le Brésil n'a pas retrouvé aux Nations-Unies le rôle de seul grand pays d'Amérique qu'il a joué à la Société des Nations. Son rôle
actuel au sein de l'O.N.U. n'est cependant pas négligeable.
Citer ce document / Cite this document :
de Paiva Leite Cléantho. Constantes et variables de la politique étrangère du Brésil. In: Politique étrangère N°1 - 1969 - 34e
année pp. 33-55.
doi : 10.3406/polit.1969.6049
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1969_num_34_1_6049CONSTANTES ET VARIABLES
DE LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE DU BRÉSIL
par Clêantho de PAIVA LEITE
Directeur de l'Institut Brésilien des relations internationales
La politique étrangère du Brésil eut longtemps comme principal
objectif d'orienter favorablement ses relations avec son voisin le
plus puissant, l'Argentine, qui lui a parfois causé quelques soucis :
rapports avec les pays de l'axe, péronisme, compétition vis-à-vis
des Etats-Unis.
Les rapports du Brésil avec les Etats-Unis font l'objet d'un
examen plus approfondi.
Bien qu'ayant signé, avec des réserves, le traité de dénucléarisat
ion de l'Amérique latine, le Brésil s'est refusé jusqu'ici à signer le
traité de non-prolifération.
Le Brésil n'a pas retrouvé aux Nations-Unies le rôle de seul
grand pays d'Amérique qu'il a joué à la Société des Nations. Son
rôle actuel au sein de l'O.N.U. n'est cependant pas négligeable.
La politique étrangère du Brésil a gardé une certaine cohé
rence et stabilité au cours de ses 150 années de vie indépen
dante, mais de temps en temps des variables se sont introduites
à la suite de changements intervenus, soit dans la conjoncture
politique et économique internationale, soit dans la situation interne et le poids relatif de « groupes de pression »
politiques, économiques et militaires.
Avant de me référer aux quelques aspects particuliers de
cette politique, il est utile de mentionner quelques facteurs his
toriques et institutionnels dont l'influence a été décisive. 34 PAIVA LEITE
Pour échapper à l'invasion des troupes de Napoléon, le siège
du Royaume du Portugal a été transféré en 1808 de Lisbonne
à Rio de Janeiro. Le roi Don Juan VI du Portugal n'est re
tourné en Europe que six ans après le Congrès de Vienne. A ce
moment, il a laissé au Brésil son fils, le Prince Pedro, qui est
devenu en 1 822 le premier empereur, après la proclamation de
l'indépendance. Un deuxième Pedro II, a gouverné
de 1840 à 1889. Pendant cette longue période de gouverne
ment impérial, les relations extérieures du Brésil ont été in
fluencées, dans une large mesure, par l'héritage des pro
blèmes de la politique étrangère du Portugal, surtout dans
ses relations avec l'Espagne et l'Angleterre.
On note pendant toute la période de l'Empire et pendant la
période républicaine qui l'a suivie, une remarquable stabilité
de la représentation du Brésil à l'étranger. Le vicomte de
Cabos Frio a été Secrétaire général du ministère des Affaires
étrangères pendant 50 ans : trente ans pendant l'Empire et
vingt ans après la proclamation de la République. La carrière
diplomatique, qui est établie depuis longtemps, a contribué à la
stabilité de la politique étrangère et lui a donné un caractère de
continuité. Celle-ci a d'ailleurs été particulièrement remarquée
par ceux qui ont étudié l'histoire brésilienne des xixe et xxe siè
cles. C'est grâce à l'influence de l'Itamaraty que la politique
étrangère est restée cohérente et que l'administration a pu résis
ter à chaque tentative des politiciens d'introduire des change-
mens importants dans cette politique.
Sauf quelques exceptions, les questions de politique étrangère
n'étaient pas soumises à d'importants débats publics. La force
de l'opinion publique n'avait pas beaucoup d'influence sur
la politique étrangère excepté pour les problèmes importants
ou dans le cas de crises passagères relatives aux relations
du Brésil avec ses voisins ou dans certains cas particuliers
1" guerre mondiale, Cuba, etc.). En (guerre du Paraguay,
conséquence, les décisions fondamentales de la politique étran
gère étaient prises au sein du gouvernement d'alors ou plutôt
au ministère des Affaires étrangères (Itamaraty), sans que BRÉSIL 35
l'opinion publique ni le congrès y participent. C'est seulement
pendant la deuxième période du gouvernement Vargas (1951-
54) et au cours des gouvernements Kubitchek, Quadros,
Goulart et Castello Branco, qu'ont eu lieu des discussions,
quelquefois assez vives, sur les questions de politique étran
gère. Celles-ci avaient lieu au Congrès, dans les assemblées
d'étudiants, à la presse, à la radio, etc. L'absence de débat
public sur les questions de politique étrangère explique, jusqu'à
un certain point, la stabilité de cette politique qui, pendant
longtemps, a été décidée par un corps permanent et stable
de l'administration publique.
Il est impossible de faire un tour d'horizon de la politique
étrangère du Brésil sans tomber dans la superficialité et la
généralisation de sujets évoqués trop rapidement. J'ai donc
essayé de me concentrer sur trois groupes de questions qui
me semblent présenter un exemple significatif des constantes
et des variables de la politique étrangère brésilienne :
a) relations avec l'Amérique Latine, surtout avec l'Argent
ine ;
b) relations avec les Etats-Unis ;
c) politique au sein de l'Organisation des Nations Unies.
Relations avec l'Amérique Latine.
Le Brésil a hérité du Portugal ses problèmes de frontières
avec les anciennes colonies espagnoles en Amérique. Un des
plus importants problèmes a été probablement celui de la
Colonie de Sacramento et de la Province de Cisplatina. Celui-ci
a été permanent entre 1811 et 1828. Il était dû en partie aux
influences personnelles de la reine du Portugal, Carlota Joa-
quina, qui rêvait de sauver les colonies du Rio de la Plata
pour la Couronne espagnole ; en partie aux intérêts des com
merçants portugais établis dans la Colonie du Sacramento,
qui s'efforçaient de préserver leurs relations commerciales
avec les exploitations minières de la Bolivie et du Pérou ; à 36 PAIVA LEITE
cela s'ajoutaient les aspirations des révolutionnaires des « Pro-
vincias del Rio de la Plata » qui voulaient empêcher l'expan
sion de l'administration portugaise et brésilienne jusqu'aux
limites du Rio de la Plata. Après une période pendant laquelle
il a appartenu à l'Empire du Brésil, le territoire de Cisplatina
est devenu indépendant en 1828 à l'issue d'une campagne mi
litaire où les forces de l'Empire et de la Province du Rio de
la Plata se sont retrouvées dans le camp de l'Uruguay.
L'accord de 1828, qui reconnaît l'indépendance de l'Uruguay
et lui donne les garanties de ses voisins, est le résultat de
longues négociations menées surtout par les représentants de
l'Angleterre qui voulaient s'assurer l'équilibre en Amérique
latine des anciennes colonies du Portugal et de l'Espagne. Par
ailleurs, l'Angleterre, sous le leadership de Canning, continuait
à exerce

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