Elections locales - 42% des élécteurs UMP se disent prêts à voter Front National

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• Publié le: 16 février 2015
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La porosité des électorats FN et UMP

Sondage réalisé par

pour

Publié le lundi 16 février 2015

Levée d’embargo ledimanche 15 février–23H00

Méthodologie

Recueil

Echantillon

Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français interrogés par Internetles 12 et 13 février 2015

Echantillon de1 013 personnesreprésentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

La représentativité del’échantillonest assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge et profession del’interviewéaprès stratification par région et catégoried’agglomération.

Synthèse détaillée

DUEL UMP-FN : Le parti de Marine Le Pen poursuit sa progression dansl’Opinion

1 - Popularité comparée du FN et del’UMP:l’imagedes deux partiss’estaméliorée depuis deux ans, mais les courbes se rapprochent, celle du FN progressant plus que celle del’UMP Un tiers des Français (32%) aaujourd’huiune bonne opinion du Front national, soit à peine 8 points de moins quel’UMP(40% de bonnes opinions). Les deux partis ont tous deux connu une nette progression de leur popularité ces 4 dernières années et plus particulièrement depuis deux ans avec la déception des Français àl’égardde la gauche au pouvoir. Mais sil’UMPa connu une progression assez nette de sa popularité sur cette période (après une baisse de 3 points suite à la guerre Fillon-Copé), passant de 27% de jugements positifs en mars 2011 (données TNS-Sofres) à 40%aujourd’hui …le FN a progressé encore plus fortement (+20 points contre +13 points àl’UMP)passant de 12% de bonnes opinions en mars 2011 à 32% en ce mois de février 2015, 4 ans après. Alorsqu’enmars 2011l’UMP disposait de 15 points de popularité de plus que le FN, il ne dispose plus désormais que de 8 points de plus en termes de bonnes opinions, son avanced’imagesur le parti de Marine le Pen ayant fondu de moitié. Le FN ne laisse guère indifférent. Tout comme sa dirigeante qui appartient à la fois au podium des personnalités suscitant à la fois le plusd’adhésionet au podium de celles suscitant le plus de rejet, le parti suscite beaucoupd’avistrès tranchés. Ainsi, alors quel’UMPne suscite « que » 8% de très bonnes opinions et « que » 22% de très mauvaises opinions, le FN suscite plus de jugements très positifs (12%) et surtout beaucoup plusd’avistrès négatifs (le double del’UMPavec 44%).S’agissantde la porosité du FN et del’UMPet, plus globalement del’attiranceque pourrait exercer le parti de Marine le Pen sur les autres partis, les tendances sont nettes.

Synthèse détaillée

Si beaucoup a été écrit sur le gaucho-Lepénisme, notre sondage confirme une fois de plus que le Front national séduit bien davantage les électeurs issus de la droite que ceux issus de la gauche. Alors que les électeurs de Jean-Luc Mélenchon de 2012 ne sont « que » 5% à avoir une bonne opinion du FN, et que ceux de François Hollande ne sont que 8% (et 15% pour ceux du second tour), les électeurs qui avaient voté pour Nicolas Sarkozy il y a trois ans sont 37% à avoiraujourd’huiune bonne opinion du parti de Marine le Pen. Les jugements positifs culminent même à 50% auprès des électeurs Sarkozy de second tour (parmi lesquels figuraient certains électeurs FN de premier tour). La « porosité » joue bien dans les deux sens : 45% des électeurs de Marine le Pen en 2012 ont une bonne opinion del’UMP. Mais, comme le montre clairementl’évolutionde la popularité de ces deux partis au cours de ces dernières années, la force ascendante à droite est bien le Front national et pasl’UMP: alors que le socle de popularité du parti de Nicolas Sarkozys’érode(un quart de ses électeurs ontaujourd’huiune mauvaise opinion de leur propre parti) celui du FN apparaît bien plus solide (seulement 8% des électeurs de Marine le Pen en 2012 ontaujourd’huiune mauvaise opinion de leur parti).

2 - Conséquence : le « potentiel de vote » FN poursuit sa progression, tant au niveau local que national : plusd’untiers des Français envisage de pouvoir voter FN Attention, un potentiel électoral ne constitue en aucun cas une intention de vote. Cette question ajoute aux personnes se déclarant « certaines » de pouvoir voter pour un parti ou un candidat, celles quin’excluentpas de pouvoir le faire (celles disant pouvoir « probablement » voter pour ce parti). Un score de potentiel de vote est donc structurellement par essence plus élevéqu’unvote ouqu’une intention de vote. Néanmoinss’agissant d’unparti comme le Front nationall’observationempirique montre que le parti parvient souvent à transformer en vote une très large part de son potentiel.

Synthèse détaillée

Oraujourd’hui,36% des Français envisagent de pouvoir voter pour le FN à une élection locale comme les prochaines élections départementales. Mis en relief avec nos premières intentions de votes nationales pour les départementales, ce résultat confirme cette propension du FN à transformer mieux que les autres une bonne part de son « potentiel » : le parti de Marine le Pen est déjàaujourd’huià près de 30% des intentions de vote dans les sondages de premier tour des élections départementales du mois prochain. Autre enseignement majeur de notre sondage de « potentiel de vote » : en juin 2013, les Françaisn’étaient« que » 29% à envisager de pouvoir voter pour le FN, soit un gain de 7 points enl’espacede moins de 2 ans. La porosité du vote FN avecl’électoratUMP est très grande, puisque les électeurs qui avaient voté Nicolas Sarkozy au premier tour de la présidentielle de 2012 sont 42% à ne pas exclure un vote FN local àl’avenir(13% en sont même « certains »). Ceux qui avaient voté pour lui au second tour sont même une majorité (55%) à envisager ce vote FN. Le potentiel de vote en faveur de Marine le Pen àl’électionprésidentiellen’est qu’àpeine plus faible (33%), ce qui est logique : l’électionprésidentielle, perçue comme la mère de toutes les élections étant structurellement plus difficile pour des votes antisystèmes. Surtout, ce potentiel de vote « Mariniste » connaît une progression identique à celui du vote FN local soit 7 points de gains depuis juin 2013. Comme pour le vote local, les électeurs « Sarkozy » de premier tour en 2012 sont prèsd’untiers à envisager de voter Marine le Pen à la présidentielle et ceux qui avaient voté pour lui au second tour (dont une partie était des électeurs FN de premier tour) sont 50% à envisager de le faire !

Synthèse détaillée

3 - Le Front républicain parle aux Français, mais surtout aux électeurs de gauche. Les électeurs del’UMP, eux, préfèreraient encore voter FN plutôt que PS. Le Front républicain, onl’aconstaté dansd’autresenquêtesd’opinion,fonctionne désormais à sens unique. Si les électeurs de gauche envisagent majoritairement de voter UMP lorsd’unsecond tour en cas de duel avec le FN, cen’estplus le cas des électeurs UMP . Notre sondage envisage ici un duel de second tour PS-FN lors des prochaines départementales. Si au global, cette hypothèse donne le PS gagnant (48% contre 31% pour le FN et 20%d’abstentionou de vote blanc),c’est« grâce » au vote de gauche (avec un report au trois quarts des électeurs de Jean-Luc Mélenchon), à celui des électeurs de François Bayrou (à 51%), mais pas du tout à ceux de Nicolas Sarkozy. Le vote FN est, avec 37%, autant choisi que la ligne officielle, le « ni-ni » (36%) par les électeurs de premier tour del’ex-Président. Quant au vote PS, il est minoritaire, choisi par seulement un peu plusd’unquart (27%) de ces électeurs.

4 - Les difficultés del’UMPfont baisser la préférence des Français pour un parti indépendant Les difficultés électorales del’UMPet entre leaders (maintes fois étalées au grand jour) font baisser la préférence des Français pour un parti indépendant.Aujourd’hui, c’est l’allianceavec le Centre qui est privilégiée par 41% des Français (soit 5 points de plusqu’ennovembre dernier) au détriment de l’indépendance(39%, soit 9 points de moins).L’hypothèse d’unealliance avec le FN progresse aussi à 19% (soit 4 points de hausse). Les choix des électeurs de premier tour de Nicolas Sarkozy reflètent bien les débats entre les représentants del’UMP: Si 49% choisiraient la « ligne Juppé »,c’est-à-dire une alliance avec le Centre,l’autremoitié privilégieraitl’indépendance(32%) oul’allianceavec le FN (19%). Finalement, ce sont les électeurs de gauche (sans doute essentiellement par stratégie !) qui souhaitent le plus que l’UMPreste indépendante (64% chez les électeurs de Mélenchon, 45% chez les électeurs de premier tour de Hollande). Les électeurs de Marine Le Pen, quant à eux, voientd’untrès bonœilune alliance UMPFN, ils sont 58% à la souhaiter.

Synthèse détaillée

5 - Le sujet de rapprochement entre les dirigeants del’UMPet du FN : la Sécurité.L’économiedemeure un point de différenciation. Si les Français envisagent minoritairement une alliance FN-UMP,c’estaussi parce que les dirigeants des deux partis ne sont pas jugés très proches idéologiquement. Sur les 9 sujets testés, 6 sont en effet considérés comme étant des sujetsd’éloignementplus que de proximité.L’Europeapparaît comme la pierre d’achoppementessentielle, 76% des Français estimant que les positions des dirigeants des deux formations sont éloignées en la matière. Les sujets économiques (croissance, emploi, pouvoird’achat,impôts), prépondérants pour nos concitoyens, sont également des points de distanciation entre les deux partis. Sur la Sécurité en revanche, les positions apparaissent plus proches aux yeux des Français (60%), ainsi que sur la famille (53%) etl’immigration(50% contre 49%). Si les électeurs de premier tour de Nicolas Sarkozy sont sur la même ligne quel’ensembledes Français, ceux de Marine Le Pen voient moins de différences en matière économique, en particulier surl’Emploi(50% jugent les propositions proches).C’estun point essentiel sur lequel les dirigeants des deux partis devraient exprimer plus souvent et plus nettement leurs différencess’ils souhaitent continuer à vivre séparément.

6 - Si le FN reste pour les Français un parti qui progresse essentiellement pour des raisons exogènes (81%), la gestion par des maires FN est désormais saluée par une majoritéd’entreeux Les Français expliquent avant tout la progression du Front national pour des raisons extérieures au parti : contexte économique (43%) et, presque tout autant, difficultés des autres partis (38%). Les raisons « endogènes » apparaissent minoritairement : la personnalité de Marine Le Pen est citée par 10% des Français et le programme du FN par 9%. Les électeurs de premier tour de Nicolas Sarkozy sontd’accordavec cette analyse et ceux du Marine Le Pen citent majoritairement eux aussi des raisons exogènes (60%), même si logiquement pour eux le programme (21%) et la personnalité de Marine Le Pen comptent plus que pour les autres Français (19%). Le FN,s’ilsouhaite prouverqu’ilpeut gouverner, devra convaincre plus encorequ’ilest autre chosequ’unparti anti-système.

Synthèse détaillée

L’épreuvedes faits pourrait le renforcer en la matière puisque les Français sont désormais majoritaires (53%) à considérer que les villes qui ont un maire Front national sont « bien gérées », ilsn’étaientque 38% à le dire en mai dernier. Gaël Sliman et Céline Bracq, Odoxa

Popularité de l’UMP et du FN

9

Pour chacun des partis politiques suivants, en avez-vous une très bonne opinion, plutôt une bonne opinion, plutôt une mauvaise opinion ou une très mauvaise opinion ?

L'UMP

Le Front National

Très bonne opinion

8%

12%

32%

20%

Plutôt bonne opinion

24%

38%

44%

22%

Plutôt mauvaise opinion

ST Bonne

40%

32%

ST Mauvaise

Très mauvaise opinion

60%

68%

(NSP)

Evolution de la popularité du FN et de l’UMP

10

Pour chacun des partis politiques suivants, en avez-vous une très bonne opinion, plutôt une bonne opinion, plutôt une mauvaise opinion ou une très mauvaise opinion ?

45% 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0%

27%

12%

Mars 2011*

36%

24%

Juin 2012*

33%

23%

Décembre 2013*

40%

32%

Février 2015

* Données TNS Sofres

FN

UMP

Marine Le Pen

9%

11

7%

24%

François Bayrou

13%

59%

Popularité de l’UMPselon le vote en 2012

3%

85% 33%

3% 11%

1%

25%

54%

51%

49%

Plutôt bonne opinion

9%

6%

nd Vote au 2 tour François Hollande

Nicolas Sarkozy

31%

13% 16% 42% 76% 45%

ST Mauvaise

42%

38%

53%

18%

30%

41%

84% 84% 58% 24% 55%

34%

ST Bonne

Pour chacun des partis politiques suivants, en avez-vous une très bonne opinion, plutôt une bonne opinion, plutôt une mauvaise opinion ou une très mauvaise opinion ?L’UMP

Très mauvaise opinion

14% 67% (NSP)

43%

3% 10%

17%

Nicolas Sarkozy

Très bonne opinion

Plutôt mauvaise opinion

er Vote au 1 tour Jean-Luc Mélenchon

François Hollande 4% 12%