Etude de la station préhistorique d Ougarta (Sahara occidental) - article ; n°7 ; vol.44, pg 223-233
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1947 - Volume 44 - Numéro 7 - Pages 223-233
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1947
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Vinot
Etude de la station préhistorique d'Ougarta (Sahara occidental)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1947, tome 44, N. 7-8. pp. 223-233.
Citer ce document / Cite this document :
Vinot André. Etude de la station préhistorique d'Ougarta (Sahara occidental). In: Bulletin de la Société préhistorique française.
1947, tome 44, N. 7-8. pp. 223-233.
doi : 10.3406/bspf.1947.2181
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1947_num_44_7_2181SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 223
Kl tide de la station préhistorique d'Ougarta
(Sahara occidental).
PAK
André VINOT.
Notre collègue M. Paul Fitte a découvert de nombreuses stations
préhistoriques, jonchant le Sahara, au cours de longs mois de tra
vail dangereux et difficile. /
De ses expéditions il a rapporté un matériel extrêmement abon
dant : plusieurs tonnes. >
Le dépouillement et l'étude d'une telle moisson représente une
somme de travail telle, qu'un homme seul ne peut songer à l'entr
eprendre personnellement.
Pour se soulager et ne pas retarder la diffusion de ses découv
ertes, M. Fitte a fait appel à quelques-uns d'entre nous pour
l'aider dans cette tâche.
Il m'a fait l'honneur de me confier une part de ce travail. Je ne
sais si j'aurai été digne de sa confiance, mais je tiens à préciser
que c'est au titre d'auxiliaire de M. Fitte que je vais exposer ici
l'étude d'une station à laquelle son inventeur a donné le n° 1999.
Malgré son indice élevé, elle n'est pas l'ultime.
Le numérotage se poursuit encore au delà.
Elle a été découverte en décembre 1946 à Ougarta.
Cette localité est située à 90 kilomètres au Sud-Sud-Ouest de Beni-
Abbès, charmante palmeraie arrosée par l'Oued Saoura. De
Abbès, une piste difficile conduit à Ougarta.
Cette agglomération vit des produits de sa petite palmeraie al
imentée en eau par une foggara (drainage souterrain) dont le cours
entame les schistes sous-jacents. L'eau ainsi drainée est fortement
chargée d'alun. Les mélanopsis y abondent.
Les autochtones — négritiques, musulmans — vivent dans un
ksar que jouxte le cimetière et son marabout. Un peu plus loin, un
bordj, de construction récente, complète « l'urbanisme » de ce coin
perdu.
C'est sur les restes.de la terrasse de 10/15 mètres que sont édifiés
ïe ksar et son cimetière, sur les tombes duquel sont déposés des
vases en terre cuite à pâte grossière. Suivant le degré de piété de
l'indigène, ces vases seront ou entiers ou brisés. M. Fitte fait r
emarquer qu'il a observé ce bris rituel d'une façon constante sur
une aire qui s'étend du Soudan jusqu'au Sud Algérien et comprend
presque toutes les oasis sahariennes (notamment celles du Touat-
Gourara).
Lors des inhumations actuelles une faible épaisseur de terres est
rejetée à la surface, et c'est là que M. Fitte a ramassé les pièces que
j'ai ensuite étudiées.
Il ne s'agit en somme que d'un échantillonnage, le gisement étant
sans doute loin d'être épuisé. On ne peut que faire des conjectures
sur son importance. - SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAIS» 224
Deux matériaux ont été utilisés avec à peu près la même prédi
lection : le silex et le quartz.
Les silex ont été importés tandis que les quartz proviennent du
massif carbonifère voisin : les chaînes d'Ougarta.
A. Composition du gisement.
21 pièces de quartz r soit 47 %
et 24 de silex soit 53 %
se décomposant en :
Lamelles brutes = 3 = 6,2 % retouchées ■ = 3 = 6,2 %
Lames à dos abattu , = 7 = 15 %
Pointes = 2 = 4,3 %
Pointe type de Châtelperron = 1 = 2,1 %
Coches = 3 = 6,2 %
Grattoirs = 4 = 8,5 %
Eclats à encoches = 3 = 6,2 %
Eclats = 4 = 8,5 %
Outils atypiques = 5 = 10,1 %
Pointes de flèches = 2 = 4,3 %
Pointe pédonculée = 1 = 2,1 %
Microburins = 2 = 4,3 %
Nucléis = 5 = 10,1 %
et 2 fragments d'œuf d'autruche
soit au total 47 pièces.
B. Etude technique des pièces.
1° Lamelles brutes. — Leur aspect est paléo. supérieur.
— Les bulbes et les plans de frappe sont nettement apparents.
— Ces pièces semblent provenir du nucléis en cours d'épuise
ment.
— La pièce n° 3 paraît avoir été faite à des fins d'outillage, mais
elle n'a été ni achevée ni utilisée.
2° Lames retouchées. — La pièce n° 4 est une lame épaisse longue
de 0m05.
Elle porte sur son bord tranchant gauche, des retouches amples
et abruptes.
— Pas de retouches sur le bord droit, en forme de dos.
— La pièce n° 5 est analogue à la précédente, mais plus longue;
les retouches sont également sur le bord tranchant gauche, mais les
plus fines ont été corrodées par l'action du bicarbonate acide de
Ca légèrement décalcifié.
— La pièce n° 6 est une fine lame de quartz en forme de pointe
large. Malgré la différence de matière ses retouches marginales sont
analogues à celles portées par les pièces 4 et 5. Le sens d'exécution
des retouches du bord gauche semble être l'inverse de celui du bord
droit qui en est également pourvu. A peut-être servi de retouchoir.
3° Lames à dos abattu. — Exécution nettement néolithique. L'en- ■
SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 225
semble est très homogène. A noter la pièce n° 13 en quartz, mais
de même facture que les pièces tirées du silex. La pièce n° 9 accuse
une ébauche de soie pédonculée.
4° Pointes. — Les deux exemplaires sont bruts de débitage et
Fig. 1. — Carte de l'Afrique. Situation d'Ougarta.
présentent un plan de frappe apparent et légèrement oblique. La
pièce n° 14, malheureusement en mauvais état, est le fait d'un enl
èvement très habile. Pas de retouches apparentes.
5° Pointe type de Châtelperron. — La pièce microlithique n° 16
est absolument franche, portant sur son arête tranchante des retou
ches fines et abruptes. Elle rappelle certaines pièces de l'outillage FíHre
ïj"
Fig. 2. — Plan de la palmeraie d'Ougarta et de ses dépendances, d'après
le levé au 1 /5.000e effectué le 14.X.1946 par MM. Torres, Vidal, Chapuis
et Bizouerne. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 227
capsien d'El Mekta, préfigurant des éléments du natoufien de Pales
tine et même du Tardenoisien français.
6° Coches. — Une est en silex, 2 sont en quartz. Instruments
frustes, grossièrement préparés. Les 2 outils de quartz présentent
des coches à peine ébauchées (pièces 17 et 18).
7° Grattoirs. — 2 en quartz (nos 20 et 21); 2 en silex (noe 22 et
23). Ils portent en général des retouches assez longues et inclinées.
La pièce n° 23 en silex opaque calcédonieux a de grandes analogies
n° 3-4 de avec certains grattoirs discoïdes aurignaciens (B. S. P. F.,
1947, p. 92, fig. n° 11).
8° Eclats à encoches. — 3 pièces en quartz (nos 24-25 et 26). La
matière utilisée s'est montrée rebelle ei ces outils sont presque
atypiques.
9° Eclats. — 2 en silex (nos 27 et 28); 2 en quartz (nos 29 et 30).
Déchets de débitage. Les plans de frappe et les bulbes sont très nets.
La pièce n° 29 — triangulaire — est peut-être une ébauche, négli
gée par la suite; son allure est sébilienne (abrasement du plan de
frappe).
10° Outils atypiques. — NOI! 31 à 35. Ils sont en quartz tous les 5
et c'est peut-être la raison de leur aberrance. Cependant la pièce
lancéolée n° 33 a peut-être été utilisée comme retouchoir.
11° Pointes de flèches. — a) № 36 en silex. C'est une pointe
foliacée, sans pédoncule, où les retouches serrées et fines — comme
des retouches solutréennes — découpent sur les bords de délicates
barbelures. Exécution soignée, d'un beau fini. Néolithique saharien.
On trouve sur ce microlithe un travail ressemblant à ce que l'on
peut voir sur certaines grandes pièces du Néo. final égyptien.
b) La pièce n° 37 est en quartz. C'est une pointe triangulair

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