Gravures rupestres de l Oued Merlouk dans les Monts d Ougarta (Sahara occidental) - article ; n°7 ; vol.55, pg 339-366
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Gravures rupestres de l'Oued Merlouk dans les Monts d'Ougarta (Sahara occidental) - article ; n°7 ; vol.55, pg 339-366

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1958 - Volume 55 - Numéro 7 - Pages 339-366
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Marie Henriette Alimen
Gravures rupestres de l'Oued Merlouk dans les Monts d'Ougarta
(Sahara occidental)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1958, tome 55, N. 7-8. pp. 339-366.
Citer ce document / Cite this document :
Alimen Marie Henriette. Gravures rupestres de l'Oued Merlouk dans les Monts d'Ougarta (Sahara occidental). In: Bulletin de la
Société préhistorique française. 1958, tome 55, N. 7-8. pp. 339-366.
doi : 10.3406/bspf.1958.3668
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1958_num_55_7_3668Gravures rupestres de l'Oued Merlouk
dans les Monfs d'Ougarta
(Sahara Occidental)
PAR
M"» M. H. ALIMEN
Les Monts d'Ougarta se dressent, en djebels successifs, aux confins de
la Hamada du Guir, à une soixantaine de kilomètres au Sud-Ouest de
Beni-Abbès. Fortement entaillés par les érosions quaternaires, ils pré
sentent un réseau complexe de petites vallées, souvent fortement en
caissées et qui, aujourd'hui, ne sont plus fonctionnelles, en dehors des
rares et éphémères écoulements qui suivent de fortes pluies. Les divers
petits oueds d'un même secteur, le plus souvent parallèles à la direction
générale des djebels, sont collectés dans un couloir principal, perpen
diculaire aux directions tectoniques, le kheneg, qui s'ouvre sur le
piedmont par une sorte d'embouchure, le foum.
C'est dans un tel système fluviatile fossile, au voisinage Nord du
Massif rhyolithique précambrien du Bou Kbaïssat, que se trouve la
station de gravures préhistoriques qui fait l'objet de ce travail. Elle est
située dans un petit kheneg et surtout dans un oued afférent de sa rive
gauche, creusé dans les schistes et quartzites ordoviciens qui dominent
la région de la Daïet el Oussakh. L'oued, dénommé Oued Merlouk par
les indigènes, et le kheneg, sont figurés, sans noms mentionnés, sur la
feuille d'Ougarta au 200 000e, au droit du Hassi Daïet el Oussakh, et au
Sud-Est du Fedj Arnara (2" 40' de longitude, 29° 50' de latitude).
Comme nous l'avons antérieurement noté (H. Alimen, Ph. Guinet,
A. Poueyto, 1952), la découverte de cette station rupestre, et celle de
Marhouma, à 30 km du Sud-Est de Béni-Abbès (H. 1954) éten
dent notablement dans le Sahara Occidental, l'aire de répartition des
gravures rupestres aujourd'hui connues.
1. Circonstances de la découverte.
La station de gravures fut repérée par Philippe Guinet et André
Poueyto, en mars 1950, au soir d'une méharée, sans qu'ils aient pu s'y
arrêter, dans la nécessité où ils étaient d'atteindre un point d'eau pour
leurs chameaux. Ils ne virent que quelques figures à la nuit tombante.
En décembre ±951, Philippe Guinet et moi-même sommes retournés à
l'Oued Merlouk, dans le but de retrouver cette station, au cours d'une
randonnée que le général Quénard avait remarquablement facilitée, en
nous donnant la possibilité de nous adjoindre à un convoi dirigé par
le Capitaine Tintignac. Ayant cependant alors un programme géologique
précis à remplir, je n'ai pu consacrer à la prospection de l'a station
préhistorique de l'Oued Merlouk qu'un temps réduit. Cela m'a fait long
temps hésiter à publier mes relevés, dans l'idée de retourner à l'Oued
Merlouk; je m'y décide aujourd'hui, considérant que ce projet a peu de
chances actuellement d'être réalisé, la station, assez difficile d'accès et
de séjour en temps normal, l'étant devenue davantage dans les circons
tances présentes.
(*) Séance du 28.11.1957. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 340
2. Vue d'ensemble de la station.
L'Oued Merlouk est aujourd'hui dans une région totalement inhabitée;
les oasis les plus proches sont à plus de 20 km (Zeghamra est à une
vingtaine de kilomètres et Ougarta à plus de 45 km). Cependant aux
temps préhistoriques, les Monts d'Ougarta n'étaient pas désertés de cette
façon; certains de leurs oueds furent même des points d'élection pour
l'habitat préhistorique, tel le Kheneg et Tlaïa et ses tributaires, riches
habitats acheuléens, atériens et néolithiques. Il ne paraît pas en avoir
été ainsi pour l'Oued Merlouk, du moins en ce qui concerne les stations
de surface, et ce que notre rapide prospection nous a révélé. Cet oued
nous a paru être uniquement une station d'art rupestre et non un habitat.
Les gravures commencent au confluent de l'oued et du kheneg et se
poursuivent sur le flanc Nord de l'oued jusqu'à sa tête, c'est-à-dire
jusqu'au col qui sépare l'Oued Merlouk du réseau hydrographique
(kheneg et ses oueds), situé plus au Nord-Ouest; la plupart des gravures
sont sur des blocs éboulés, quelques-unes cependant sont inscrites sur la
paroi rocheuse elle-même. Nous en avons fait un inventaire vraisembla
blement incomplet, et il nous a été impossible d'en faire un relevé
topographique précis. La représentation que nous donnons à la figure 1
ne situe donc les gravures relevées que de façon approchée. Elle donne
leur ordre au flanc de l'oued plutôt leurs distances relatives exactes.
Les blocs gravés sont situés en général à flanc de versant, quelques-uns
au fond du thalweg, tout près du flanc rocheux; peut-être ces derniers
ont-ils glissé récemment. L'exposition générale est Sud, très légèrement
Sud-Sud-Ouest, et l'ensemble est exposé en plein soleil tout le jour.
Les figurations sont en général faciles à voir, placées sur les faces
supérieure ou latérales des blocs. La plupart des animaux ont été dessinés
pour être vus dans leur position naturelle; quelques-uns cependant sont
à 90° de leurs voisins. Une particularité intéressante doit être signalée :
dans plusieurs cas, deux blocs, de très grande masse, se faisant face
par leurs parois latérales, séparées par un étroit intervalle, portaient
cependant des gravures sur ces faces latérales, aujourd'hui quasi inaccess
ibles.
3. Conditions matérielles des relevés.
Quelques gravures ont été relevées directement sur le terrain à travers
un papier calque (éléphant n° 6, chèvre n° 14 notamment) mais le temps
nous était beaucoup trop mesuré pour qu'un tel procédé puisse être
employé autrement qu'exceptionnellement. Nous l'avons réservé à
quelques figures logées de telle façon que l'on n'en pouvait prendre de
photos (entre deux blocs trop rapprochés par exemple). Les autres
figurations ont été photographiées, toujours dans les mêmes conditions,
sauf les groupes 17 et 21, et de manière à pouvoir calculer leurs dimens
ions réelles, d'après les photos; plusieurs d'ailleurs pour permettre
les vérifications, ont été mesurées sur le terrain. Toutes les photographies
ont été prises de face, perpendiculairement à la surface gravée, sauf pour
la gravure 20 (entrelacs), qui se trouvait sur une face latérale d'un bloc,
séparée du bloc voisin par un espace où il était impossible de se glisser;
les dessins ont été effectués d'après les calques et les relevés photo
graphiques.
4. Patine des gravures.
La roche gravée est un quartzite dur ou un quartzite schisteux, micacé,
assez tendre. Dans les deux cas, la roche est gris-clair en profondeur,
mais fortement patinée en surface en brun-noir. Les gravures ne pré
sentent pas toutes le même degré de patine. Nous mettrons d'abord
absolument à part quelques traits, à patine extrêmement faible, et
visiblement sans lien de style et de technique avec l'ensemble. Ce sont
des graffiti subactuels sans intérêt. Les autres gravures présentent, soit
une patine à peine plus faible que la patine générale de la roche,
notablement plus faible, avec une couleur « brun-Terre de Sienne ».
Cependant il me paraît impossible de s'appuyer sur cette différence
d'intensité de patine pour définir deux âges artistiques à l'Oued Merlouk. ft 342 SOCIETE PREHISTORIQUE FRANÇAISE
II est des figures qui portent deux états de patine très différents. Le
sujet 20, notamment, présentait une portion de la gravure sur la face

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