"J accuse"… l ADEME !
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"J'accuse"… l'ADEME ! Par Michel Gay Le 16 avril 2015 N°141 Moi, simple citoyen contribuable et consommateur français, j’accuse l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) de masquer les réalités techniques et financières dans ses rapports et ses scénarios de production d'énergie. En omettant (sciemment ?) d'indiquer les désastreuses conséquences financières et sociales de ses propositions, elle ne veut pas faire apparaitre que la réduction, voire la disparition du parc nucléaire serait punitif pour les Français. J’accuse l’ADEME de tromper le gouvernement, les élus et les Français sur les possibilités de production des énergies renouvelables intermittentes et sur leurs coûts exorbitants. Les performances énergétiques sont surestimées. En revanche, l’ADEME, allié à une "entreprise spécialisée dans l'aide à la décision" (Artelys), sous-estime considérablement les problèmes techniques et financiers du stockage pour pallier la variabilité aléatoire des productions éolienne et photovoltaïque. Comment peut-on "aider à la décision" avec des conclusions aussi fallacieuses ? J’accuse l’ADEME de fournir des solutions irréalistes en se retranchant derrière des dizaines "d'experts" aveuglés par des modélisations fumeuses reposant sur des hypothèses fantaisistes.

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Publié le 31 août 2015
Nombre de lectures 256
Langue Français

Extrait


"J'accuse"… l'ADEME !



Par Michel Gay

Le 16 avril 2015
N°141


Moi, simple citoyen contribuable et consommateur français, j’accuse l'Agence de
l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) de masquer les réalités
techniques et financières dans ses rapports et ses scénarios de production d'énergie.
En omettant (sciemment ?) d'indiquer les désastreuses conséquences financières et sociales
de ses propositions, elle ne veut pas faire apparaitre que la réduction, voire la disparition du
parc nucléaire serait punitif pour les Français.

J’accuse l’ADEME de tromper le gouvernement, les élus et les Français sur les
possibilités de production des énergies renouvelables intermittentes et sur leurs
coûts exorbitants. Les performances énergétiques sont surestimées. En revanche,
l’ADEME, allié à une "entreprise spécialisée dans l'aide à la décision" (Artelys), sous-estime
considérablement les problèmes techniques et financiers du stockage pour pallier la
variabilité aléatoire des productions éolienne et photovoltaïque. Comment peut-on "aider à la
décision" avec des conclusions aussi fallacieuses ?

J’accuse l’ADEME de fournir des solutions irréalistes en se retranchant derrière des
dizaines "d'experts" aveuglés par des modélisations fumeuses reposant sur des
hypothèses fantaisistes. Ses prévisions sont biaisées par une idéologie « verte »
antinucléaire qui soutient de puissants intérêts particuliers pour promouvoir les éoliennes et
1les panneaux photovoltaïques. L'ADEME prévoit de multiplier par … vingt l'implantation
d'éoliennes en 2050, dont 5000 éoliennes en mer (63% de la production d'électricité au lieu
de 3% aujourd'hui), et de multiplier par… quinze la surface de panneaux solaires (17% de la
production d'électricité au lieu de 1% aujourd'hui).

J'accuse l'ADEME de lâcheté. Elle échafaude des scénarios abracadabrants puis elle se
lave les mains des suites redoutables que pourraient avoir leur mise en application. Dans 30
ans, nos enfants se poseront la question rituelle : "comment a-t-on pu en arriver là ?" Mais
les responsables (coupables ?) auront disparu.

J'accuse l'ADEME de supercherie. A l'aide d'hypothèses savamment choisies et
d'omissions, elle s'efforce de "prouver" des absurdités aux Français qui n'ont pas la
compétence (ou le temps) pour relever leurs sophismes.

Le rapport caricatural "Vers un mix électrique 100% renouvelable en 2050" fondé
partiellement sur sa propre "Contribution à l’élaboration de visions énergétiques
203022050 ", est un délire de science fiction naturaliste. C'est un déni des réalités physique,
technique et industrielle. Qualifié "d'ambitieux" par ses auteurs, il n'en est pas moins
trompeur, et le ministère de l'Ecologie a eu la sagesse de le retoquer au grand dam de
l'ADEME qui l'a communiqué aux médias.
Il présente l'apparence du rationnel alors qu'il ne constitue qu'une succession
d'approximations biaisées et d'hypothèses farfelues. L'impossibilité technique de construire

1
"Vers un mix électrique 100% renouvelable en 2050" page 44
2
Publiée le 8 novembre 2012 et sous une forme différente en avril 2013
1 d'immenses capacités de stockage d'électricité nécessaires au fonctionnement d'une forte
proportion (80% à 100%) d'énergies renouvelables intermittentes, comme l'éolien et le
solaire, apparaît comme une formalité, et son coût gigantesque est minimisé.

Ah, l'ADEME… Le pouvoir en place devrait faire le ménage dans le financement de cette
agence d'état devenue une secte antinucléaire. Non seulement elle vampirise les deniers
des contribuables mais, en plus, elle inocule le poison de l'utopie dans l'économie française.

En 2030, tandis que la population aura augmenté de 10% (68 millions d'habitants), l’ADEME
prévoit une consommation d'énergie dans le bâtiment résidentiel et tertiaire (bureaux,
magasins,…) en baisse de plus d'un tiers par habitant par rapport à 2010. Elle envisage
3cependant en parallèle une croissance soutenue du PIB (1,8% par an). Jamais une telle
évolution divergente n'a eu lieu dans le monde.
En 2050, elle se base sur une division par deux de la consommation électrique pour
l'ensemble des bâtiments. Elle annonce aussi une baisse de 20% de la mobilité individuelle,
dix millions de voitures électriques, une généralisation des chauffe-eau électriques pour les
particuliers, et… une consommation électrique identique à celle d'aujourd'hui (422
térawattheures). Compte-tenu des erreurs de rendements et des oublis (voir annexe) le coût
de production peut être multiplié par dix !

Comment une agence étatique financée par les contribuables pour informer les citoyens et
les décideurs peut-elle proposer des scénarios techniquement aussi ineptes et
économiquement aussi délirants ? Est-elle incompétente, est-elle intellectuellement
malhonnête, est-elle infiltrée par des idéologues qui préfèrent le chaos des énergies
intermittentes à la poursuite du nucléaire, ou bien obéit-elle à une injonction de sa hiérarchie
pour tromper les Français ?

La loi de transition énergétique a pour objectifs de réduire notre consommation d'énergie et
nos émissions de gaz à effet de serre, tout en améliorant notre compétitivité économique.
Remplacer l'énergie nucléaire par des renouvelables intermittentes ne correspond à aucune
de ces trois priorités.

Au mépris des réalités physiques et financières, l'ADEME maquille le futur.
Elle cherche à substituer une vision idéologique "verte", dont le surcoût serait de plusieurs
centaines de milliards d'euros, à une politique énergétique digne de ce nom pour un pays de
plus de 60 millions d'habitants. Dans le même temps, le Président de la République parle de
"sérieux budgétaire" et de "pacte de compétitivité".

L'ADEME, c'est "branquignols et Grand-Guignol".

3
PIB = Produit intérieur brut. Mesure de la production économique réalisée à l’intérieur d'un pays. Le
PIB vise à quantifier — pour un pays et une année donnée — la valeur totale de la « production de
richesse ».
2 ANNEXE

Pour les plus curieux

Huit développements pour soutenir les accusations de falsification de la réalité par l’ADEME dans
son document :
"Contribution de l’ADEME à l’élaboration de visions énergétiques 2030-2050" du 8 novembre
2012.
Cette "contribution" sert de point d'appui à son nouveau rapport (2015) :
"Vers un mix électrique 100% renouvelable en 2050".


1) L’ADEME ignore l’intermittence.

4L’ADEME augmente jusqu'à 79 GW la puissance installée du parc éolien (46 GW) et
photovoltaïque (33 GW) en 2030. Elle multiplie ainsi par sept le parc de production "fatale" de
2011 sans traiter la question de la gestion de l'intermittence et sans s’inquiéter de l’adéquation
entre la production instantanée et la demande d’électricité. L'éolien ne produit en équivalent
pleine puissance que 25% du temps et le photovoltaïque seulement 15%, et de manière aléatoire
et fatale.
Comparer des moyennes de productions annuelles est notoirement insuffisant quand il s’agit
d’équilibrer un réseau à chaque instant pour alimenter un pays de plus de 60 millions d’habitants.
On ne sait pas stocker l'électricité nécessaire à une grande nation comme la France pendant
plusieurs jours,… ni même pendant quelques heures.


2) L’ADEME ignore la réalité économique.

Dans sa « contribution », l’ADEME ignore que l’investissement dans ce parc intermittent
s’élèverait à 190 milliards d'euros

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