Janvier 2010
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Extrait

Interview de Laurent Bibard Page 3
Qualifornication Page 8
Le cadeau de Noël Page 9
Le Pouce Beyond information
Le s e d’absencesLes absents ont toujours tort, dit-on. Nous, on s'est dit que voter avec ses pieds était un phénomène qui méritait qu'on s'y attarde. Des années 70 où les contrôles d'absence n'avaient pas lieu, en passant par la "génération sacrifiée" d'il y a quelques années, lorsqu' aucune absence n'était permise (cela n'a duré qu'un an), le système en vigueur à l'Essec a connu beaucoup de modifications. Le Pouce, en collaboration avec des professeurs de l'Essec, s'attaque à ce problème complexe et évalue le système d'absences actuel afin d'en proposer un meilleur, meilleur pour tous, car contrairement à ce qu'on pense en général, les intérêts des élèves convergent avec ceux des professeurs en ce domaine. Pages 4 &5 Les mille et une Nuits ère La Nuit de l'Essec, 1 soirée étudiante (comprendre : gérée de A à Z par des étudiants, car sinon le Point Gamma rassemble plus de monde) de France. Mais comment se passe l'organisation, quels sont les enjeux qu'il y a derrière ? Une petite enquête permettant de comprendre un peu mieux ce qu'il se passe, et pourquoi le résultat de cette soirée est ce qu'on retient en général du mandat d'un BDE. Pages 6 &7
Janvier 2010Numéro 2Mensuel des étudiants du Groupe EssecGratuit
Page 2 Page des assoces Edito onne année à tous ! (C'est un peu EBA (Essec Basketball Association) B tard, mais Gad Elmaleh a dit qu'on ssec/Sup'élec : défaite de 10 points de l'Essec, début de match très intense des deux E faisait comme ça en France…)côtés au niveau défensif. Sup'élec, en provoquant plus de fautes grâce à des Bonne année également, en avance cette pénétrations in the paint, assure aux lancers francs et creuse l'écart avant la mi-temps. Ils fois, à nos congénères chinois qui fêteront continuent la percée après la pause, l'Essec contient leur offensive, mais n'arrive pas sur la le 14 février l'année du Tigre ! Les canards fin à raccrocher au score. offriront ce jour-là, Saint Valentin oblige, Essec/HEC : victoire écrasante (plus de 20 points) sur HEC lors de ce match retour, le des fleurs à leur copine achetées (enlevez le match aller avait été serré et s'était soldé aussi par une victoire cergyssoise, mais au bout de "s" pour les plus désespérés d'entre vous) à deux prolongations. L'Essec a maintenu une longueur d'avance tout au long du match un pakistanais, tandis que les vrais iront se grâce à une défense bien en place (en témoigne le problème de fautes qui nous a gêné ème la coller dans le 13 (gambei !). durant tout le match). I love this game !! er Après un 1 numéro qui partait un peu dans tous les sens, nous avons décidé de Sife changer radicalement à partir de 'entrepreneuriat social t'intéresse ? Sife Essec, association présentant chaque année le maintenant : nous irons dorénavant à concours Sife, travaille régulièrement sur des projets qui, non seulement te feront l'opposé (toujours dans tous les sens en aborder ce monde, mais qui te permettront aussi d'établir des contacts si tu désires faire ta fait). Plus sérieusement, nous espérons que carrière dans ce milieu. nous remplirons une fois de plus notre Après trois victoires consécutives en 2005, 2006 et 2007 au concours France, et un passage mission, qui est, entre autres, de vous à vide en 2008, Sife Essec is back in business en 2009/2010 et compte bien le rester par la informer/divertir (rayez la mention suite! Au programme de cette année, trois projets : Campus Durable (travailler pour faire inutile). Pour les PIs venant de construire de l'Essec et des autres établissements de Cergy des modèles en matière de développement des routes en Corrèze, ça devrait être plus durable), Inaden (développement d'une filière de maroquinerie équitable), et ATEG facile : après trois semaines, tout est bon à (business plan et travail d'étude pour construire un incubateur agricole à Lélouma, en prendre (un peu comme quand vous vous République de Guinée). êtes maté un match du PSG après vos concours "pour vous détendre"). Ce mois de Janvier annonce une bonneNet Impact année 2010 en termes de polémiques Désormais c'est possible de faire des missions de conseil (rumeurs de BDE commun au Groupe en management et stratégie ouvertes à tous les étudiants Essec, Pierre Tapie seul contre tous les de l'ESSEC, auprès des ONGs via un partenariat récent de médias...), ce qui nous réjouit car ça nous Net Impact ESSEC et l'association IDEAS (Institut de donne des os à ronger. Du sang et des Développement de l'Ethique et de l'Action pour la larmes, c'est ça qui faitvendr… lire les Solidarité). journaux gratuits. Et puis si tout allait C'est une très bonne opportunité pour appliquer vos bien, ça serait quand même bien capacités d'analyse et pour apprendre en travaillant en ennuyeux, non (et effectivement, vous ne binôme avec des experts de domaines divers. Le projet de seriez pas en train de lire ce papier coincé conseil sera donc géré par un expert en binôme avec vous. entre Nanterre et Houilles-Carrières) ? D'abord, il y aura une période d'évaluation et ensuite une Quoi qu'il en soit, bonne Nuit de l'Essec à phase d'accompagnement de l'ONG. En moyenne, le tous. Pour les PIs, ne magouillez pas trop projet durera un an, avec une charge de travail d'un après-derrière vos bars. Vendre quelques midi par semaine pour la phase d'évaluation, voire moins pour l'accompagnement, bouteilles au black à 4h du matin ça peut dépendant de ce qu'il y a à améliorer. Par exemple, si vous deviez aider à élaborer le plan le faire, faire rentrer les cousins 24h avant stratégique, ce serait plus de travail que si vous les suiviez concernant la gouvernance et ils dans le local de Quand Lira-t-on, non, il ne devraient se réorganiser à l'interne, ou recruter quelqu'un de plus. faut pas abuser (le local de Quand Lira-t-on Il y aura plusieurs missions possibles au cours de l'année avec des ONGs et fondations quand même...). différentes.  Pour ceci, il serait opportun de suivre d'abord les formations proposées par IDEAS.  Comme ces formations ne sont pas proposées très souvent, il est conseillé d'y participer  maintenant, même si vous n'avez pas encore de projet précis.  Les prochaines dates de formation sont les suivantes :  Mercredi 3 février : - de 14h à 18h30 Livres Gestion financière et Efficacité de l'Action du  Guide par Louis-Michel Payen Mercredi 10 février : - de 14h à 17h Le plan stratégique (comment l'élaborer, comment l'analyser) par Michel Decombas, consultant La prochaine mission ouverte commence dans la semaine du 25 janvier et sera avec les "Entrepreneurs Sans Frontières". Contactez netimpact.essec@gmail.com pour plus d'informations. Journal édité par Essec Agrafes SA Société anonyme au capital social de 40 €essecpouce@gmail.com
Page 3 Vie de l’ecoleThe Bib Bard Theory Les PIs ne le connaissent pas, mais tous les autres s'en souviendront longtemps. Le Pouce a interviewé pour vous l'ancien directeur de l'Essec, pour faire plaisir aux vieux et pour le faire connaître aux nouveaux. Cette interview est la suite et fin du dossier de notre précédent numéro.Le Pouce -Pourquoi avoir accepté le poste de directeur de l'Essec ?Laurent Bibard- Ça a un peu vieilli tout ça, vous ne trouvez pas ? Trêve de plaisanterie, cela a dépendu de la manière - remarquable - dont cela m'a été proposé, et du souhait de servir les étudiants par d'autres moyens encore que l'enseignement. Qui plus est, une carrière professionnelle se rythme : c'était le bon moment pour continuer d'apprendre à apprendre ! (ndlr: il a le copyright) LP - Quels ont été les grands dossiers de votre mandat ? LB -Les étudiants, les étudiants, et encore les étudiants ! A part ça, quelques broutilles, le MBA, l'international, la structure pédagogique exceptionnelle de l'ESSEC, le développement d'une offre pédagogique sans cesse innovante et favorisant la capacité de changement et d'écoute des futurs professionnels que vous êtes, etc…LP -Quels ont été les gros dossiers de votre mandat ?LB -Le mien : je n'ai pas assez travaillé en direct avec les étudiants et le regrette vivement. Ce n'est pas à proprement parlerIdem, votre avis ? un échec, mais un regret. Je laisse sinon à toutes et tous le soin d'estimer ce que furent succès et échecs de mon engagement au poste de direction de l'école, ce n'est pas à moi de le dire ! LP -Quel a été votre pire moment ? Votre meilleur moment ? LB -La question doit être posée autrement : est-ce un poste à prendre ? OUI ! Car on apprend tant dans la réussite que dans l'adversité quand les choses ne fonctionnent pas tout à fait comme on voudrait. Retenez ça pour vos propres décisions futures ! LP -Vous avez vu évoluer la population de l'Essec pendant des années, comment décririez-vous cette évolution ? LB -Un engagement croissant, une capacité pratique et une habileté technique croissantes, et sans aucun doute une difficulté à se positionner en regard des règles de fonctionnement collectives tout aussi croissante... Il ne faut pas s'inquiéter du dernier point, ça se travaille. Mais c'est un point auquel il faut veiller avec le plus grand soin. C'est une question mondiale : comment se réinvente actuellement le lien social, le lien politique, la relation tout court, dans un contexte inédit historiquement en intensité de transformation généralisée au niveau de la planète. N'empêche que l'urgence est ici et maintenant et pas seulement plus tard et plus loin. On est en train de commencer là... LP -Quelle est la plus grosse bêtise qu'un élève ait faite ? LB -Vous imaginez qu'on peut les compter ? LP - Le parcours d'élève le plus atypique ?LB -Tous. Il n'y a rien de plus banal que de revendiquer l'originalité par les temps qui courent, vous ne trouvez pas ? Très sérieusement, tout parcours esta-typique si on ne vit pas dans les statistiques mais dans les décisions personnelles. C'est là un point exceptionnellement rare et puissant de la pédagogie de l'ESSEC que de favoriser chacune et chacun dans son parcours propre. Que ce ne soit pas facile à réaliser, c'est autre chose ! LP - Combien d'élèves ont voulu coucher avec vous pour avoir leur année ? Combien de fois avez-vous accepté ? LB -Tous et toutes l'ont voulu, c'était donc tout ou rien ! En toute lucidité, par manque de temps, je n'ai répondu favorablement à personne. LP -N'était-ce quand même pas un petit peu mieux avant ? LB -When ? (ndlr: on apprécie ce baroud d'honneur de Laurent Bibard, qui démontre une fois de plus que quand il s'agit de rhétorique, c'est lui le patron. D'ailleurs, je ne sais même plus qui je suis ni pourquoi je suis là.)
Page 4 Dossier du mois Absences n m'avait dit : "Tu verras, l'école c'est la liberté". On m'avait dit : "Tu verras, l'école, c'est l'indépendance". On m'avait dit : "Tu verras, la O vie associative sera plus importante que tout"... Alors je suis venue. J'ai vu. Et j'ai su qu'on m'avait menti. En prépa, j'étais maternée, on notait mes absences, j'avais des obligations de présence. Mais en prépa, je n’avais pas de pénalité si je ne venais pas. Au fond, je savais bien queje me pénalisais moi-même. Si j'avais vraiment l'envie et la force de préparer mes concours seule, je pouvais le faire sans qu'on me punisse. En école, ce temps est révolu. Mais quels sont les avantages d'un système aussi strict sur les absences ? Qui est pénalisé lorsque je ne vais pas en cours ? Et pourquoi je ne vais pas en cours ? On passera les accidents, les réveils manqués et autres circonstances exceptionnelles. Dans tous les cas, si le cours est à la hauteur, je me pénalise moi-même en n'y allant pas. Je répète :sile cours est à la hauteur. Alors au lieu de pénaliser les élèves flemmards, il vaudrait peut-être mieux réfléchir à la cause de leurs absences répétées. Si les étudiants ne sont pas capables de se prendre en main à 20 ans, quand le seront-ils ? Et que ceux qui sèchent allègrement leurs cours pour faire la fête soient libres de repayer leurs années... Qui y perd à part eux-mêmes ? Personne. Dans une société où nous sommes tous maternés, l'ESSEC ne fait pas exception et c'est bien dommage. Mais la question n'est peut-être pas aussi simple... Sommes-nous vraiment à la hauteur de la responsabilisation que nous demandons ? Absences : raisons multiples et variées Le point de vue de l'élève : 1. Je suis malade. Je n'ai jamais été absente, donc je peux me permettre de rater un cours, enfin... je perds mon bonus. Je vais chez le médecin, grippe A. Déjà, il faut que j'aille chez le médecin en-dehors de mes heures de cours, ensuite il faut que je prenne une décision. Finalement, je vais en cours, parce que c'est la première semaine de mon trimestre, et sait-on jamais, j'aurais peut-être besoin de mon forfait d'absence. Mes camarades seront bien contents d'avoir un nid à microbes à côté d'eux, mais mon bonus est sauf! Je ne pourrai rien suivre, je dormirai en cours, mais peu importe ! Quand faut y aller, faut y aller ! « Les amants et les maris ne doivent pas trop rester dehors. J'ai connu des absents qui avaient tort quatre fois par our. » Lord B ron 2. J'ai fait la fête. Pour la 15èmefois du trimestre, je suis vaseuse, j'ai le cœur au bout des lèvres, le visage pâle et la tête en vrac. Mais je dois aller en cours si je veux valider mon cours de stat (non pas pour le contenu, mais pour éviter un malus irrattrapable). Solut ion toute faite : je ne vais pas me coucher, comme ca je suis sûre de ne pas manquer mon réveil. J'arrive en cours, zombie. Mais mon enveloppe corporelle est là, c'est l'essentiel, je ne serai pas notée absente. Là où le bât blesse, c'est que moi je perds mon temps, mais je risque de faire perdre du temps à mes voisins et voisines. En effet, qui apprécie de suivre un cours en compagnie de cadavres, au mieux silencieux, au pire malodorants, quittant le cours brusquement... 3. Je n'ai pas envie d'aller en cours, je suis fatiguée, je ne suis pas motivée. Mon cours est inintéressant, le prof totalement à côté de la plaque, je sais avant même d'y être que ces 3h seront temps perdu, textos, mots croisés, petits sommes. Mais j'y vais. Sac sur le dos , prête à perdre ma matinée avec un prof incompétent. Il paraît qu'à 20 ans on n’est pas assez mûrs pour reconnaître la valeur de nos cours. Pourtant, onnous demande de les noter. Quelle note plus claire qu'un amphi vide ? On appelle même ça "voter avec ses pieds" et il paraît que c'est la façon la plus explicite d'exprimer son désaccord. Le point de vue du prof: Un minimum de contrôle est nécessaire pour certifier la qualité du diplôme. Pour évaluer un élève, il y deux options : des partiels exigeants ou des partiels plus faciles mais impliquant un contrôle des présences en cours. Les quelques professeurs rencontrés seraient tout à fait enclins à abandonner ce système contraignant d'absences avec la contrepartie d'une augmentation significative du niveau d'exigence de l'école. Qui ne s'est jamais dit : ce cours est complètement vide et creux, le partiel quasiment donné ? Mais d'un autre côté, qui choisit réellement les cours compliqués avec des professeurs compétents ? Il y a là le paradoxe de l'ESSEC : critiquer l'essence même du cours, mais choisir le professeur qui note le plus largement, qui donne le moins de travail et qui ne note pas les absences. Ne pourrait-on pas dire : A comportement pipeau, cours pipeau ? Cela dit, l'ESSEC a choisi la deuxième option pour différentes raisons : tout ne peut pas être évalué par des partiels. Tout ne s'apprend pas dans les livres. La notation continue est donc privilégiée, ce qui rend la présence en cours fortement souhaitable. La solution pourrait être la suivante : trouver un système à géométrie variable. Des cours techniques (comme les stats ou la compta) peuvent être évalués par un partiel, d'autres non. Il faudrait établir une typologie des cours et avoir un système pour chaque type de cours. Cette solution conduirait à un système d'absences différent pour chaque cours, à savoir : à cours fortement théorique, absences illimitées permises (mais partiels plus exigeants), à cours fortement pratiques, présences quasi-obligatoires (système actuel). Y aurait-il une explication culturelle à ce paradoxe de l'élève insatisfait choisissant des cours d'autant plus creux ?En France, la structure scolaire domine, et ce même dans le supérieur. Les profs s'accordent à dire que le meilleur cours serait celui cautionné par l'intérêt du sujet de la part des étudiants, où la présence est facultative. Mais...
Page 5 Dossier du mois - Nous sortons, pour une bonne partie d'entre nous, de classe préparatoire. Ces deux années d'études intensives nous ont habitués à un enseignement de haut niveau ayant des exigences très élevées, non seulement en termes de quantité de travail, mais également en termes de profondeur de réflexion. Or l'arrivée en école renverse totalement ces habitudes. Le travail est limité et la profondeur intellectuelle des cours relativement décevante. Pour beaucoup, c'est la désillusion. On a l'impression de régresser, de sous-utiliser les capacités d'analyse acquises durement en prépa. Les professeurs en sont conscients, mais le management, le business, c'est aussi beaucoup de bon sens. Nous n'aurons pas à résoudre des problèmes intellectuellement extrêmement complexes, contrairement à ceux qui se destinent à la recherche par exemple. Cet aspect devrait être plus souvent souligné. D'une certaine façon, les écoles sont "victimes" de la qualité de la prépa. - En France, il n'y a pas, dans le cursus des élèves quels qu'ils soient, une éducation progressive à la responsabilité. Malgré nos 20 et quelques années, nombreux sont ceux pour qui une liberté totale correspondrait à un décrochage tout aussi complet. Nous entrons à l'écol e avec de telles attentes en termes de détente, de soirées, de temps libre, que l'école ne peut que nous décevoir. Si on nous accor dait cette liberté de choisir nos cours par rapport à notre intérêt, je pense qu'une grande partie d'entre nous choisirait d'aller aux cours qui n'ont pas lieu les lendemains de soirées, ni trop tard dans l'après-midi, ni trop tôt le matin. Ce qui réduit fortement les créneaux possibles... La meilleure preuve n'est-elle pas les inscriptions en MBA ? Quelle proportion d'entre nous a choisi ses cours en fonction du contenu du cours, de la compétence (avérée ou non, mais tout du moins indiquées dans le Court Mais Trash) du professeur ? Il me semble, mais je me trompe peut-être, que beaucoup ont choisi leurs cours pour l'horaire, la facilité d'avoir le partiel, la quantité de travail demandée très limitée, etc... Et la valorisation de l'engagement associatif dans tout ca ? Là encore, il y a une contradiction notable : engagez-vous, mais ne soyez pas absents ! Merci pour le conseil, mais comment le mettre en pratique? Dès lors que l'engagement dans une association, quelle qu'elle soit, est un peu poussé, il y a forcément des obligations de calendrier. Si certains professeurs considèrent qu'un réel engagement associatif correspond presque systématiquement à un fort désengagement scolaire, il me semble qu'il est possible de trouver un terrain de conciliation et d'entente. Certains évènements, comme le T5B, sont bénéfiques pour la renommée de l'école et forment également les élèves à une gestion professionnelle de ce type de rencontres. Il pourrait sembler cohérent de permettre certaines absences pour un nombre restreint d'évènements. Il est également à noter que les professeurs interrogés sont prêts à être plus souples sur les absences imputables à la vie associative mais qu'ils ne sont pas tenus au courant du calendrier de celles-ci. Si un calendrier des évènements essentiels (campagne, T5B, répétitions de théâtre primordiales,...) était mis à la disposition des professeurs, le dialogue pourrait s'en trouver simplifié. La vie associative est l'un des fers de lance de l'école, l'une des raisons pour lesquelles nous nous levons le matin et ce que nous vendons lorsqu'on présente l'ESSEC dans nos anciennes prépas. Un étudiant a beaucoup à gagner à s'engager, à prendre des responsabilités et à apprendre par la pratique ce qu'on nous enseigne en cours. Il ne s'agit pas pour autant de substituer à un engagement scolaire un engagement associatif mais de réussir à concilier les deux. Mais pour que cette conciliation soit possible, il faut mettre en place une meilleure concertation entre les professeurs et les associations pour que les premiers comprennent l'importance de certaines absences. Mettre en place un système d'absences correspondant à chacun est sans doute aussi complexe voire irréalisable que de parvenir à un cursus parfaitement à la demande. Si certains sont capables et prêts à faire le tri entre les cours constructifs et ceux qui ne le sont pas (et il y en a), d'autres savent que sans l'obligation de présence, ils ne seraient pas en cours du tout. Cependant, nous sommes formés pour prendre plus tard des décisions, avoir des responsabilités, jongler avec plusieurs activités et gérer un emploi du temps complexe. Or ces besoins ne sont pas accompagnés d'une politique en notre direction qui va dans le même sens. Entre l'obligation d'aller en cours et celle d'assister à différentes journées à l'utilité pour le moins contestable, nous sommes parfois infantilisés et déresponsabilisés ce qui est contraire à la loi qui dit : "le client est toujours roi". Au prix où je paye mes cours, je suis une cliente, avec certes des obligations mais également un droit de regard sur le déroulement de ma scolarité en fonction de mes propres priorités d'orientation et de choix de vie. En résumé : Voici donc, une synthèse des recommandations issue de nos discussions avec les professeurs : - ouvrir le débat sur un système d'absences à géométrie variable (un système d'absences doit avoir un but, but qui ne peut être le même pour tous les cours du catalogue). - tenir les professeurs au courant du calendrier de la vie associative et des événements "incontournables", ce qui permettrait une compréhension mutuelle propice à l'ouverture d'un débat sur la question. - réduire la "théorisation du bon sens" dans certains cours et faire plus de mises en situation concrètes. Le système en vigueur à l'Essec l'est aussi dans quasiment toutes les écoles de commerce de France et de Navarre. L'Essec a ici l'opportunité de reconnaître la complexité du problème et de s'y attaquer, et par dessus tout d'assumer les valeurs qu'elle défend : innovation, responsabilité, humanisme (si si). Bérengère
Page 6 Dans les coulisses de... … la Nuit de l’Esseca y est, nos chers PI attendent avec impatience de rentrer de leur stage terrain pour Ç achever la préparation de leur bar et pour une soirée de folie. Jobs pour la Nuit, décors, formations pour apprendre à servir l’alcool comme il faut, ils ne sont pas au bout de leurs peines. Mais qu’en est-il de tous ceux qui travaillent en coulisses depuis des mois pour cet événement majeur du campus ? Des mois de préparation…pour 10h de soirée Tout commence bien avant que les PI ne découvrent le campus. Dès la passation, le BDE commence à se préparer. Premier travail : assimiler la somme des connaissances transmises par les BDE antérieurs, principalement lors de réunions ou au sein de Livres Blancs. Tout est minutieusement calibré, entre autres la comm’ pour les PI. A partir de là, le travail commence. Unancien Respo Nuit décrit la préparation comme « une course de fond suivie d’un sprint » en fin de parcours. Un mois avant la Nuit, les Respos travaillent en fait 10h par jour minimum. La dernière semaine, c’est 24h/24. Quand au BDE, il n’est pas en reste: trois semaines avant la Nuit, l’affichage commence, puis la prévente des places et enfin le montage durant la dernière semaine. Pas étonnant que le BDE soit étrangement absent ou peu entreprenant dans les semaines qui précèdent l’événement (heureusement,les PI sont en stage terrain, ils ne s’en rendent pas compte).La sécurité, le casse-tête de tous les BDE Le budget sécurité fait partie des plus gros postes de la Nuit avec les sons et lumières. Et il ne fait qu’augmenter depuis que la commission desécurité a serré les vis. Le coup de grâce était intervenu en 95, quand l’administration avait annulé la Nuit de l’Essec la veille de l’événement suite à l’interdiction de la commission de sécurité. M. Beaulieu, chargé de vérifier que le BDE gère au mieuxles enjeux relatifs à la sécurité, nous explique l’ampleur des dispositifs mis en place. La sécurité, c’est en premier lieu l’« ordre public », c'est-à-dire éviter les bagarres, contrôler les entrées, ne pas faire entrer de fêtards déjà alcoolisés, etc. Elle inclut la coopération avec les forces de l’ordre, la Croix Rouge, mais aussi et surtout les prestataires engagés spécialement pour la Nuit (les « gorilles en rouge », selon un de nos correspondants). En second lieu, la sécurité c’est aussi la protection des lieux. L’administration confie le campus et ses différents espaces au BDE pour une Nuit (Dôme depuis 2008, Galion depuis 2009). Cette année, en exclusivité, le couloir entre le GH et le Learning Center sera accessible (pas la cafèt, c’est trop fragile). L’ouverture de ce couloir est une bénédiction pour tous : il permet de désengorger le couloir du Foy’s, « véritable coupe-gorge », selon M. Beaulieu. Il s’agit de restituer ces espaces en bon état, d’éviter la casse, et surtout, les incendies. Raisonpour laquelle les PI ne doivent pas mettre de peinture dans les marges de 20cm de leurs décors, raison, entre autres, pour laquelle la capacité sera toujours limitée à 6000 personnes en cas d’évacuation. Raison pour laquelle, en 2008, 500 personnes sont restées bloquées à l’extérieur du gymnase ou se produisait Martin Solveig, et qui avait atteint sa capacité maximale. Secret défense n°1, bien sûr, le budget sécurité. Les artistes de la Nuit : comment faire rêver ? C’est un des premiers chantiers du BDE qui entre en fonction. Dès le mois de Juin, la comm’Nuit réfléchit aux artistes qu’ils vont bien pouvoir inviter, en fonction des espaces disponibles (plateau rock/electro/hip hop). Comment les contactent-ils ? Par leurs bookers, quand on les connaît. Sinon,il faut faire jouer le réseau : anciens Essecs, anciens BDE, connaissance de connaissance…Il faut être dans le milieu, bien sûr. Secret défense n°2, le budget « artistes », et les modes de négociation pour fixer les prix. Mais on se doute que le BDEn’estpas vraiment en mesure de négocier face à Martin Solveig, Bob Sinclar ou Laurent Wolf. L’argent : ça fait rêver aussi…C’est le secret-défense n°3, mais on comprend pourquoi : comment le BDE gère-t-il les flux d’argent considérables brassés en une seulesoirée ? Points consos, ventes de places à l’entrée…Des dizaines de milliers d’euros circulent pendant ces 10 heures dans le campus. Apart qu’on voit bien les « gorilles rouges » à proximité des points de vente, pas moyen d’en savoir plus. Et pour cause.Souvenez-vous du Point Gamma 2007. La plus grosse soirée étudiante en France. En 2007, se produisaient à l’X David Vendetta, Tété, Gunther et d’autres. En 2007,Point le Gamma s’est fait braquer à main armée : 50 000€. Perdre 50 000€, c’est hors de question pour le BDE pour qui le seul but, depuis 2000, c’est de faire une soirée à l’équilibre. Avec l’augmentation de l’euro, des prix des fournisseurs, et l’inflation, c’est aussi un casse-tête. Pour information, si on veut avoir une idée de l’augmentation duprix des artistes : prenez le prix en Francs à l’époque, mettez un € derrière, c’est le même. Le prix de la place pour la Nuit n’avait cependant pas augmenté depuis 2000 (25€), ce qui explique les augmentations de l’année passée (28€) et de cette année (29€).(suite page suivante)
Page 7 Dans les coulisses de... La Nuit de l’Essec, modèle à revoir ?On l’entend souvent : le modèle de la Nuit de l’Essec est un peu dépassé. A ce sujet, Le Pouce a rencontré le Président du Point Gamma 2007. Il nous donne sonpoint de vue sur les galas étudiants. L’association qui se charge de l’organisation de la soirée a fait un U-Turn il y a peu en réduisant le nombre d’étudiants (de 20 000 personnes à 7 000 environ), et en changeant le type d’invités (comiques,etc). Ils ont stoppé la pub dans les quartiers environnant l’école, et obligent les gens à montrer leur carte étudiant (différence principale avec la Nuit de l’Essec, selon lui). Cependant, malgré ces changements, il se montre pessimiste vis-à-vis des soirées type galas étudiants : « Ces soirées sont très chères pour les gens qui viennent, le prix augmente d’un euro par an avec l’inflation. En ce moment, les gens ne veulent plusdépenser 30€ pour un gala étudiant. Il y a trois raisons à cela : le prix de la place,la localisation de la soirée (c’est loin), et pour finir, les gens ne sont plus attirés par ce type de gala. Ils préfèrent se la coller entre potes chez eux, avec une bouteille. En gros, selon moi, les galas sont voués à l’échec. »A l’Essec, tous les ans,c’est au BDE qui fera la plus grosse Nuit, le plus d’entrées. A réfléchir : moins d’entrées, Nuit plus soft, peut-être moins de boulot pour le BDE et plus de temps et d’argent pour d’autres chantiers ? C’est un sujet assez important, qui est largement discuté lors des réunions entre anciens et nouveaux BDE. Principale objection : la Nuit, c’est l’un des aspects fondamentaux du cahier des charges pour un BDE entrant. On veut bien entendu faire mieux que ceux d’avant. C’est difficile d’être les premiers à tout révolutionner. A voir…Hélène … de l’EPSCIes rumeurs couraient ces derniers temps comme quoi le BDE Epsci aurait fait faillite, et qu'en conséquence une fusion des BDE Essec et D Epsci était envisagée par l'administration. On est allé creuser un peu, les Bankiztador démentent (oui, on a creusé un peu), et de toute façon, en 1995 lorsque la Nuit de l'Essec avait été annulée par la commission de sécurité, le BDE Essec s'était retrouvé avec environ 800 000 Francs de dette, dette qui avait été épongée par l'administration sans contreparties (si, si…). Une faillite semble donc trèsimprobable. Bref, c'est pas demain la veille que des Epsci vont débarquer en masse à des soirées Essec ! Euh... Non, rien en fait. … du gouvernement
« Société de merde !! »
« Net’inquiète pas, jeune brebis égarée. Je compte instaurer un quota de chômeurs de 0% en France, un quota de SDF de 0%, et un quota de RER A de 100%. Merci qui ? »
Merci Superchatel ! ! Epouse-moi !
Ainsi parlait Eusaebius Page 8 Qualifornication n s'est tous dit un jour devant une pub Herbal Essences ou Barbara Gould que quelque part c'était allé un peu trop loin (enfin pour O ceux qui ne sont pas encore devenus complètement lubriques). Chaque jour, nous sommes soumis en moyenne à 2000 stimulus publicitaires, dont la plupart recourent à la technique bien connue qui consiste à mettre une jolie femme sexy pour attirer notre pauvre regard saturé. Et il ne s'agit pas que des pubs provocantes: les belles femmes sont partout, seulement elles ne sont pas toujours en petite tenue. Soyons clairs : il ne s'agit pas de débattre du caractère moral ou non de cette sexualisation manifeste de la communication, ça a déjà été vu et revu 1000 fois (et en plus ça se résume toujours à des affrontements entre les cyniques et les hypocrites). Non, ce qui me perturbe dans cette histoire, c'est qu'à l'Essec où l'on est censé faire des aller-retours constants entre théorie et pratique, tout ça tout ça, et bien on aborde ce sujet dans la pratique (spéciale dédicace aux noms des bars des E1 à la Nuit de l'Essec au business model des soirées essec ouvertes aux extérieurs: on placarde 1000 affiches avec des femmes dénudées dans Cergy, et grâce aux 1000 lascars séduits par le concept on renfloue u n peu les caisses). Mais dans la théorie, pas du tout : on parle beaucoup de SWOT et autres choses en marketing, mais JAMAIS on n'aborde la règle d'or qui est: "mets des femmes dans ta comm' et ça marchera". Du coup, je suis allé demander à quelqu'un de compétent en la matièr e, en l'occurrence Emmanuelle Le Nagard (ELN), professeur de Marketing à l'Essec, à qui j'ai exposé ce problème. Emmanuelle Le Nagard -Tout d'abord, dans les techniques publicitaires, on quantifie très bien la mémorisation d'une pub et en effet, utiliser des femmes jolies et sexy est très efficace sur ce plan. Le problème, c'est qu'on ne sait pas aussi bien mesurer l'impact d'une pub en terme d'impact sur le comportement du client: il voit la pub mais va-t-il acheter le produit ? Ce "marketing de l'émotion" n'est pas encore assez formalisé et au point pour être présent dans les supports de cours de marketing ; dans la pratique, l'évaluation de ces techniques se limite encore trop souvent à la mesure de la mémorisation sans pouvoir s'attacher à leur impact réel. Le Pouce -Très bien, mais ce que vous dites vaut surtout pour les pubs les plus provocantes usant clairement du corps féminin pour attirer l'oeil du passant, mais qu'en est-il de l'immense majorité des autres cas, où des femmes jolies sont présentes sans que forcément la carte du sexe ne soit jouée explicitement ? ELN -Le risque dans l'utilisation excessive d'images de femmes jolies réside dans le décalage possible entre ce qui est perçu de la marque et la réalité. Un contre-exemple flagrant est la pub Dove qui avait été plébiscitée et qui montrait des femmes âgées, ridées, bref pas du tout parfaites (pub dans laquelle les clientes se reconnaissaient). Cela rejoint la question de l'efficacité réelle de ces techniques. Ainsi, les supports de cours de marketing n'abordent pas ces techniques car d'une part, les mécanismes de la créativité publicitaire sont rarement abordés en marketing, et d'autre part car ces techniques sont trop empiriques et pas assez théoriques, leur impact est difficile à quantifier. LP -On n'entend pas non plus parler de recherches dans ce domaine, alors que si je vous suis bien, c'est un peu ce qui manque non ? Par exemple, je me souviens d'un article de The Economist qui avait étudié la corrélation entre beauté du visage (= symétrie) et réussite professionnelle, les résultats étaient sans appel. ELN -Effectivement, mais c'est souvent politiquement incorrect. LP -Pourtant, le marketing ethnique, qui aussi aborde un sujet sensible en France, est bien présent dans les supports de cours (spéciale dédicace aux étudiants de Cergy Le Haut qui luttent pour trouver un sauciflard non hallal au Franprix). ELN -vrai, la réalité est que nous sommes beaucoup influencés, en tout cas au niveau des C'est manuels, par le politiquement correct d'Amérique du Nord. La question des "races" (au sens anglais du terme) y est bien moins taboue que ce qui touche à la sexualité. On observe un peu l'inverse en France. LP - Ne pensez-vous pas que peut-être les recherches en marketing sur la beauté, son impact dans la communication et le monde de l'entreprise en général, sont aussi plus contradictoires avec nos valeurs que le marketing ethnique ? Les premières touchent à l'égalité des chances, tandis que le second relève plus d'un pragmatisme et d'un certain bon sens. ELN -En effet, le marketing ethnique est finalement moins dérangeant au niveau de nos valeurs, car il implique aussi quelque part une acceptation de la diversité au sein de notre société. Je comprends maintenant un peu mieux pourquoi ce sujet passe à la trappe. N'empêche, quand je vois ceci : http://www.dailymotion.com/video/x3kduk_groland-la-savonette-cest-mieux_fun (assez galvaudé, mais une vision de plus ne fait pas de mal), j'ai bien envie de m'acheter une savonnette. FR
Ainsi parlait Eusaebius Page 9 C’était il n’y a pas si longtemps…Le cadeau de Noël ’ai enfincompris pourquoi ! Pourquoi on offrait des cadeaux à Noël ! Tout le monde semble prendre ce fait pour un truisme millénaire ; de sorte que personne ne prend plus le temps de s’en étonner. Certes nos bons vieux philosophes ont d’autres sujets bien plus brûlants sur lesquels se défouler, mais cette année j’ai pourtant cru apercevoir une dimension toute particulière de la chose à l’ouverture de mon cadeau.Intéressons-nous d’abord aux moments qui précèdent l’ouverture. Ces moments peuvent s’étendre sur une durée plus ou moins longue. Ils jouent un rôle primordial dans le processus en tant qu’ils alimentent un espoir créé de toutes pièces, un espoir entièrement artificiel. Cet espoir ne vise rien en particulier, il n’existe et n’a de sens qu’en vue d’un évènement futur : la découverte du cadeau. C’est en cela qu’il est artificiel. Nous touchons d’ailleurs ici au cœur de mon propos : le cadeau estun palliatif moral, un substitut psychologique venant corriger un mal-être profondément enfoui en chacun de nous et qui retrouve toute sa vigueur en ces fins de décembre toujours terribles pour tous. Est-ce une heureuse coïncidence si, au moment même où les décorations de noël habillent nos rues et nos maisons, si, au moment même où le Judaïsme célèbre sa fameuse fête des lumières, Hanouka, il suffit de regarder par la fenêtre pour n’y voir que noirceur et désolation ? Imaginez une seconde, la tristesse des coins de rue abandonnés aux plaques de givre et aux arbres dénudés. Imaginez l’enchaînement laconique et interminable de ces journées beaucoup trop froides, qui commencent toujours beaucoup trop tard et se finissent toujours beaucoup trop t ôt. En ces temps de lassitude et de monotonie profondes comment ne pas s’effondrer et tenir jusqu’au printemps sans sombrer dansla plus terrible des déprimes ? C’est alors qu’intervient la « magie » du cadeau de noël ! Le cadeau de noël nous donne matière à penser. Il occupe tous lesesprits, nous tend une bouée de sauvetage au moment même où l’environnement hivernal détériore notre humeur. La neige n’est plus synonyme de désolation mais de manteau blanc venant habiller l’arbre de noël au pied duquel seront disposés les cadeaux. On ne se réfugie plus chezsoi pour se protéger des intempéries mais pour partager des moments de convivialité avec nos proches. En soi,la neige n’a rien d’amical. Pour certains elle incarne une terrible meurtrière. En cette période difficile, chacun est en recherche d’une aide extérieure, d’une attention particulière, d’un soutien moral appuyé. Le cadeau offre tous ces avantages. C’est un merveilleux prétexte pour ne pas passer seul une des nuits les plus reculées de l’hiver et se réchauffer le cœur. Noël n’a plus grand-chose de religieux et je pense qu’au fond il n’a jamais été vraiment question ici de croyance au sens propre du terme. Il s’agit plus d’une foi dans des lendemains meilleurs. Pour certains, cette foi tire son énergie dans des textes sacrés, et pour d’autres dans la réunion de leurs proches.Mais revenons-en au fait qui est à l’origine de cet article ; la découverte de mon cadeau. Après avoir longuement attendu ce moment, une attente que je ne m’avouaispas vraiment jusqu’alors, mais qui était bien là, latente, atteignant son paroxysme lors des quelques secondes précédant le moment fatidique, je me jetai enfin sur le papier cadeau. Grande fut ma surprise lorsque je me retrouvai nez à nez avec un livre illustré d’architecture durable rédigé entièrement en anglais. Je restai là, songeur, comme médusé devant la photo de ce qui semblait être une coquille métallique. Je tentais bien de porter mon attention sur les quelques lignes rédigées en anglais, en dessous de l’image, censées m’éclairer sur le sujet. Mais rien n’y fit, mon espoir venait d’être irrémédiablement réduit en cendres. De façonévidente, on n’avait pas vraiment eu le temps d’y songer, et ce cadeau avait dû faire l’objet d’une réflexion quelque peu précipitée. Voilà ce qui m’affecta. Le sentiment qui me prit de l’intérieur et me noua la gorge ne fut pas de l’ordre d’une déception puérile relative à l’attente d’un présent précis, mais fut bien plus douloureux. Pendant quelques instants je me suis senti seul, comme laissé pour compte. Bien sûr ce n’était pas vraiment le cas mais ce fut pourtant bien ce que je ressentis et ce qui suscita mon étonnement à l’origine de cette réflexion. Une solitude qui se réveillait, ou plutôt une peur indicible de la solitude qui se formait à partir de germes déjà là en moi. Ces mêmes germes qui sont là, en attente, en chacun de nous. La joie du cadeau suffit à nous faire oublier ces motifs d’inquiétude, mais retirez le cadeau et vous verrez.Ce soir j’ai enfin compris la force symbolique et guérisseuse du cadeau… encore un de ces remèdes éphémères que l’homme se prescrit pour combattre un mal-être qu’il se refuse d’admettre, mais qui peut ressurgir dès lors que les choses ne se passent pas comme prévu. Avec l’âge, on apprend à ne plus s’enflammer devant la perspective de cadeaux ; simple mesure d’auto-défense. La possibilité d’un nouvel espoir déchu (car bien qu’artificiel, le sentiment de déception qu’il pourrait entraîner est lui bien réel), la menace de la goutte qui feraitdéborder le vase, sont pour nous autant de raisons de reléguer à l’enfance une coutume qui n’a rien d’enfantin.Ben
La fresque de Cergerac Chers petits camarades, bonne année !Celui de sage esprit, de héros, d’homme de bienLe club des Centenaires du RERSans être un prophète, il convertit les siens Jamais il ne se rend, sans être de ces féroces LA FRESQUE DE CERGEREACQui gâchent et pervertissent leurs esprits si véloces. Son nom de Byrano figure l’invulnérable.Fantaisie d’Etudes Supérieures en trois actesSurveiller avec soin son alimentation, Le service des autres, telles sont ses ambitions. Acte IPur sans être crétin, il n’est jamais coupable,Beau, jeune, intelligent, tous l’aiment…C’est larentrée de janvier. Pélimène revient vivre auRosier avec Passandre, Plytemnestre, la Lingère, laLA GOUVERNANTE Gouvernante, mais aussi Pléôcatre, son ennemie jurée,A table ! flanquée de la Soubrette. Pendant ce temps, Paesar et sonScène cinquième ami Picéron découvrent le lieu de leurs études. Scène quatrièmeTous sont réunis en Grande Assemblée. Le Rosier. La Soubrette est sortie ; Plytemnestre est allée seDONNA FRANCESCA coucher. On sonne. La Gouvernante va ouvrir. UnMes enfants, mes amis, mes chers camarades, homme en cape fait son entrée. Passandre frissonne.Retour à Cergerac, ce n’est pas une boutade. Fraîchement revenus de mois de dur labeur LA GOUVERNANTE Butiner dans les champs et planter des choux-fleurs, Dame ! Un revenant !C’est avec grand plaisir que nous vous retrouvonsMaintenant qu’est achevée l’heure de la moisson.PELIMENE Aussi tenez-vous prêts pour cette nouvelle ère Un esprit ! Qui conditionnera votre brillante carrière. Aux secrets de la réussite et de l’élite,PASSANDRE, dans un murmureserez initiés par nos esprits critiques, Vous C’est soudain… Point de place pour la médiocrité, car ici L’intelligentsia du pays est réunie. PYRRHUSGentilshommes soyez à l’affût, soyez tout tactÔ Mesdames, Bonsoir ! Moi parmi vous, enfin. Serrez les mains vers vous tendues ; tout contact  Une fois pris peut se révéler providentiel, PELIMENEDès que l’on se meut en milieu professionnel.Contez votre périple ! La renommée de notre épaisse institution GOUVERNANTE Vous ouvre grand les portes des corporations Soyez le bienvenu ! Les meilleures du commerce, des produits de l’usure.PYRRHUS Que d’inventions je vis, d’incroyables contréesrêves les plus fous seront réalisés! Vos Je fis la connaissance d’un homme au cœur d’orSi de l’humanisme l’esprit vous respectez.Que vous rencontrerez. En terre de Palvador Sur vos fiers chevaux partez à la conquête Je fus un bienheureux. J’aurais tant à conter !Goliath, à qui vous couperez la tête. De PELIMENE Vos prédécesseurs sont autant de modèles Je ne vous apprends rien. Vous étiez attendu.Dont s’inspirer, en cas de crise existentielle Prenez le cas exemplaire de Dame Coco, PYRRHUS Elle qui voulait gérer des comptes et des magots Mais où ? Se retrouva finalement en Extrême-Orient  Exaltée à traireles vaches, au fond d’un couvent,PELIMENE Revenue de chez les barbares, elle conduisit Mais ici même. En Normandie une péniche émirati.  Convertie par un poète romantique, PYRRHUS Elle partit en Angleterre ouvrir boutique, Par qui ?Pour la contacter aujourd’hui, envoyez voir Une diligence en Italie dans le terroir, PELIMENEElle y tient une fabrique de spaghettis aux œufsPar une exquise Qui rendent les poules et les paysans moins gueux. Rougissant ; car pour vous, elle s’est au mieux mise. PAESAR,chuchotant à l’oreille de PicéronPYRRHUSQu’est-ce que ce discours emberlificoté ? Une soupe aux tomates, je suppose ? Elle ne nous conte guère que des absurdités.  Arrachez ma chemise et coupez-moi un bras, PASSANDRE, en apartéla bonimenteuse, vrai, il repoussera. Pour  Le coquin !  DONNA FRANCESCA PYRRHUS, à PassandreMaintenant assez parlé ! Ma langue s’emballe,Ne vous méprenez pas, l’estomac me tenailleVotre attention sur le pieu de l’ennui s’empale.Mon cœur cependant a apaisé sa faim.aînés vous ont préparé un grand banquet, Vos  Pressez-vous car le sanglier est embroché, LA GOUVERNANTEIls vous présenteront foule d’activités,Bah, passez donc le seuil, entrez, faisons ripaille. Que vous souhaitiez chasser ou danser la bourrée. PELIMENEScène sixième Vous nous parliez, Monsieur, d’un ami...La Cour des miracles. PYRRHUSC’est un saintCHARLATAN! LE Jamais un chevalier on ne vit plus superbe Achetez mes potions ! Du courage, vaillant ; du panache, de la verve, Il est ainsi ce rôle qu’en tous lieux il endosse LE LEPREUX
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Gratuite, mon essence ! LE PIEUX Couvrez-vous d’eau bénite, de ce lot d’indulgences! PAESAR, se faufilant entre les étals.Place, manants, j’enrage ! Contre les acrobates,Stupides œuvriers, travailleurs des faubourgsCes gens sont des petits, leur dévouement balourd Gagnerait à placer dans des œuvresadroites LE CHARLATAN Dépensez votre argent ! LE PIEUX Défendez les enfants ! LE CHARLATAN Mon bon, viens-t’en goûter mon ragoût Bresse BleuFabriqué de moisi, il te remettra preux Tant de chevaliers ragent de se trouver bien las Leurs épouses rêvassent à les trouver moins sages Dans ma cave j’ourdis un remède miracleD’ailleurs on se l’arrache, je m’en suis fait l’oracleLE FAT Insinuerais-tu là que ma hardiesse a fui ? Mais que ta poule au pot me gaverait, l’ami ?LE CHARLATAN, outré :Point de gallinacées, me prends-tu pour un gueux ? Une décoction d’anguille et de Bernard l’HermiteElle ne fait pas grossir, vous en prendrez un peu ? Ce sera vingt écus. Il m’en reste une marmiteLE FAT Ventre-saint-gris, quel prix! Monsieur, l’affaire est faite Raboulez au plus vite votre épatante souplette. PAESAR, hélant une jouvencelle. Oh ça, Mademoiselle ! Mesurez votre course ! PLEOCATRE, se prenant les jupons dans une cage à singeQuel imbécile me hèle? Quelqu’un est à mes trousses ! LE LEPREUX Soignez-moi ! LE PIEUX Pour mes pauvres ! Donnez tout ! LE LEPREUX Aimez-moi ! PAESAR Vous perdîtes ce sou, et filâtes votre bas. PLEOCATRE Mon bas ? Quelle laideur ! Cependant quant au sou Il encombrait ma bourse; c’est bien gentil à vousPermettez, la poubelle sera pourtant sa place, En ce qui me concerne, je ne garde que les liasses. PAESAR Vos convictions, madame, se placent à la hauteur De l’attente qu’avait éveillée en mon cœur,L’image fugace du mollet frémissantSous vos riches jupons de satin voletant. PLEOCATRE Qui êtes-vous Monsieur, à me parler ainsi ? PAESAR Paesar, pour vous servir. LE LEPREUX Gratuits, mes salsifis!
Le Pouce & Vous
Perles des ragots **Pour les non-geeks, à lire de bas en haut**
Le dossier du mois prochain : Lefinancement de l’Essecille(ahhh la vie re ngaine de s frais de scolarité qui monte nt, qui montent…)
Envoye z-nous vos avis e t comme ntaire s à e sse cpouce @gmail.com
Ouh la vilaine galvaude du côté de l’ESC Toulouse…
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Esse c Agrafe is in da place... Et si vous faite s le s malins je pre nds la murale .
Erratum : Suite à une OPA de C&H, le local dQeL TO n'e st plus le local de QL TO mais le local C&H. Onenaencoreparlédansl'éditocem-ocis,mias c'était pour juste pour la blague filée .
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