La confédération des nomades Kel Ahaggar (Sahara Central) - article ; n°388 ; vol.71, pg 602-619
21 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La confédération des nomades Kel Ahaggar (Sahara Central) - article ; n°388 ; vol.71, pg 602-619

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
21 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Annales de Géographie - Année 1962 - Volume 71 - Numéro 388 - Pages 602-619
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 99
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Pierre Rognon
La confédération des nomades Kel Ahaggar (Sahara Central)
In: Annales de Géographie. 1962, t. 71, n°388. pp. 602-619.
Citer ce document / Cite this document :
Rognon Pierre. La confédération des nomades Kel Ahaggar (Sahara Central). In: Annales de Géographie. 1962, t. 71, n°388.
pp. 602-619.
doi : 10.3406/geo.1962.16283
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1962_num_71_388_16283602 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
Tableau Annexe I
Population musulmane totale et regroupée.
Population musulmane Population regroupée
Arrondissements
(Les départements (p. 100) (p. 100)
I960 accroissement 1960 par rapport sont en caractères gras)
par rapport à population (en milliers) (en milliers)
à 1954 1960
Alger 645 + 85 0 0
Maison Blanche . . 191 + 12 34 17,8
Blida 284 + 42 ■24 8,5
Alger 1120 + 56 58 5,8
Boghari 94 + 21 9 9,5
Djelfa 140 10 71,5 + 28
Médéa 122 21,3 + 31 26
Paul Cazelles 81 + 59 0 0
Aumale 154 45 29,3 + 18
Bou-Saada 21,0 76 + 17 16
— 14 Tablât 73 20 27,2
Médéa 740 + 21 125 16,9
Cherchell 68 + 5 32 47,0
Duperré 118 21 17,8 + 13
Miliana 46 113 + 12 40,8
Orléansville 165 + 20 40 24,2
Ténes 115 80 69,6 + 16
Teniet El Had . . . — 9 87 67 76,8 666 287 43,1 + 9 — 16 Azazga 104 23 22
Bordj-Ménaïel . . . — 3 61 108 56,3
Bouira 90 33 36,7 + 29
Fort National . . . 110 — 26 32 29,0
— 16 Palestro 66 53 80,0
Tizi-Ouzou 17 12,4 147 + 5
Dra-El-Mizan — 9 31,0 109 34 734 254 34,6
Aïn-Beïda 99 26,3 + 16 26
Aïn-Mlila 112 + 24 25 22,3
Collo 94 79 84,0
Constantine 363 10,4 + 41 38
— 19 El-Milia 78 27 34,7
Mila 204 31 15,2 + 24
Philippeville 186 121 65,1 + 19
Djidjelli 182 122 67,0 + 4
Constantine 35,5 1318 + 17 469
24,2 Bone 223 + 32 54
Clairfontaine .... 75 23 30,7 + 3
Guelma 72 113 + 22 63,7
— 17 La Calle 49 35 71,4
15 Souk-Arhas 102 29 28,4
Tébessa 131 — 13 18 13,7
Bone 693 231 34,8 + 23 — 17 Akbou 88 21 23,9
195 + 16 21 10,8 Bordj-Bou-Arreridj Msilla .' 88 + 13 18 20,5 Saint- Arnaud .... 162 10 6,2 + 19
104 Sétif + 60 0 0
Bougie 167 15 8,9 + 118
79 4 5,1 Kerrata + 123
— 87 La Fayette 14 15 107,2
Sidi-Aïch 66 0 0 *
seta 963 104 10,8 — 13 2 Arris 64 6 93,7
94 Batna + 40 24 25,5
Biskra 174 + 30 15 8,6
— 11 Corneille 55 8 14,5
Khenchela .... 110 + 8 35 31,8
— 27 Barika 60 2 3,3
Batna 557 + 7 90 16,2
Cassaigne 67 + 6 28 39,4
121 Inkermann + 9 10 8,2
Mascara 101 14 + 5 13,9
75 Palikao + 21 24 3,2
Relizane 130 + 20 10 7,6
147 Mostaganem . . , + 27 10 6,8 . . . 645 97 + 15 15,1 — 4 Aïn-Temouchent 112 23 20,5
Oran 295 + 49 6 20,3 — 1 Perrégaux 80 7 87,5
161 Sidi-Bel-Abbès . + 30 30 18,6
Le Telagh 45 + 2 16 35,6
Oran 693 + 23 72 10,4
— 11 Aflou 33 28 84,9
51 — 7 Frenda 22 43,1
Tiaret 163 + 35 13 7,9
49 Vialar + 26 11 22,4
Tiaret 296 + 17 75 25,3
68 Beni-Saf + 10 25 36,8
— 16 Marnia 52 19 36,5
Nemours 69 + 8 68 98,5
— 22 Sedbou 32 20 62,5
Tlemcen 134 34 25,4 + 16 355 + 3 166 46,8
— 16 Aïn Sefra 16 7 43,7 — 12 42 Geryville 43 102,5
— 18 Mécheria 32 33 103,2
86 46 Saïda + 10 53,5
— 4 176 129 73,3
Tableau Annexe II
Évolution des centres de regroupement (1958-1961).
Centres définitifs Centres provisoires Total Chiffres
Militaires Date
Habitants Cent. Habit. Cent. Habit. Habit. Cent.
365 000 1- 1-58
460 000 1- 4-58 — 1- 7-58
800 000 740 000 1-10-58 886 462 279 1-21-59 — - 900 000 1- 4-59 — 1 040 000 1- 7-57
1 090 460 651 521 780 1 132 756 1 240 1-10-59 481 235 — — — 1- 1-60 1 150 000
— 1 335 1- 4-60 698 187
1 513 172 1- 7-60 822 1 373 951 1 679 653 064 857 720 887
1 660 514 2 104 1 621 311 1080 1002 045 1 024 1-10-60 658 469 — 1- 1-61 1 027 151 1 217 1 868 545 2 380 841 394 1 763 — 1 958 302 2 392 1- 4-61 1 070 1 103 383 1 322 787 919
1 071 007 1 281 1 854 671 2 385 1-10-61 783 664 1 104 LA CONFÉDÉRATION DES NOMADES KEL AHAGGAR
(SAHARA CENTRAL)
(Pl. XIII.)
Le Hoggar représente sans doute l'un des milieux naturels les plus hos
tiles du Sahara. Mis à part les massifs montagneux de l'Atakor et de la
Tefedest, les précipitations y sont rares et particulièrement irrégulières,
vu la position continentale du Hoggar, à mi-chemin entre les zones méditer
ranéenne et soudanaise. Sur ce pays presque entièrement rocheux et imper
méable, une forte evaporation réduit encore l'effet bienfaisant des pluies :
les grandes plaines monotones et désertes (Tanezrouft, Ténéré, IghargharT
Amadror) sont recouvertes d'une très mince pellicule alluviale, incapable
de retenir l'eau, et sont presque entièrement dépourvues de végétation.
Seuls les massifs montagneux, où l'aridité s'atténue, abritent dans les fonds
de vallées et parfois sur les pentes une végétation buissonnante qui, bien
qu'intermittente, est plus favorable à la vie nomade.
Dans l'isolement de ces montagnes s'est conservé un groupe humain
extrêmement original, les Kel Ahaggar, infime fraction de l'ensemble touareg
puisqu'ils sont estimés à 5 000 environ1, alors qu'on en dénombre au Sud
environ 300 000 au Niger et 175 000 au Soudan. Mais tandis que ces derniers
se mêlaient à des populations noires ou arabes, les Touaregs du Hoggar,
retranchés du monde arabe au Nord par la muraille presque inhabitée des
Tassilis, isolés des Maures à l'Ouest par l'immense désert du Tanezrouft,
et des Toubous à l'Est par la plaine inhabitable du Tafassasset, ont conservé
presque intacte une forme de civilisation berbère dont l'équilibre, déjà très
fragile, est particulièrement menacé aujourd'hui au contact du monde
moderne.
I. — Fondements de la société touarègue
Cette civilisation semble être le résultat d'une fusion entre différents
éléments de civilisations berbères, puisque, autant qu'on puisse faire le
départ entre les légendes et l'histoire, les Touaregs se rattachent aussi bien
aux anciens Libyens du Fezzan et du Sud tunisien, qu'aux Berabers de l'Ouest
saharien.
La langue (tamacheq ou tamahaq), typiquement berbère, est la seule
langue berbère qui possède une écriture (le tifinar) d'ailleurs très archaïque,
sans voyelles, dont le déchiffrage est, même pour un Targui, un exercice de
devinette. Très inférieure au français et à l'arabe comme moyen de commun
ication par écrit, elle n'est pratiquement utilisée aujourd'hui que pour
de courts messages ou des billets doux, tandis que la langue se maintient
fortement comme moyen d'expression orale, soutenue par tout un folklore
1. Le recensement de 1960 indique un total de 4 902 Touaregs et 1167 serviteurs. Ces
chiffres doivent être un peu inférieurs à la réalité. LA CONFÉDÉRATION DES NOMADES KEL AHAGGAR 605
de légendes, de poèmes épiques et amoureux dont le Père de Foucauld a
laissé un recueil célèbre.
Les croyances. — Ce conservatisme berbère se traduit également dans la
déformation typique de la religion musulmane. L'Islam a pénétré tardivement
au Hoggar, et il est resté très superficiel. De nombreux Touaregs ignorent
l'arabe et le Coran, ils n'observent guère le jeûne et les prières rituelles. Très
rares sont ceux qui sont allés à La Mecque. En revanche ils ont une grande
admiration pour les hommes religieux venus de l'Adrar des Iforas ou, surtout
depuis le début du siècle, du .Tidikelt (marabouts de Tit et d'In Amguel
par exemple). Ils croient également à l'existence de génies des montagnes
(surtout sur les volcans), et, contre le pouvoir des esprits (djenoun), ils
recherchent une protection dans le fétichisme et portent tous des amulettes
(rira).
Le droit coutumier. — Si les Touaregs ne sont pas des hommes très rel
igieux, ils ont en revanche un respect très scrupuleux des traditions et règles
strictes de la vie sociale (kanoun). On peut voir là encore un trait de la ment
alité berbère. Ces coutumes concernent aussi bien les règles de la bien
séance (particulièrement pointilleuses au Hoggar) que des attitudes plus
nettement morales : le courage, la noblesse, la fierté.
Place de la femme dans la vie sociale. — Comme dans les sociétés ber
bères, la femme joue un rôle très important en pays touareg. Non voilées,
les jeunes filles jouissent d'une grande liberté, elles animent les tindé, sorte
de cours d'amour, où elles perpétuent la tradition poétique et musicale du
Hoggar (quelques-un

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents