La croissance économique et l expansion extérieure du Japon - article ; n°3 ; vol.35, pg 315-325
12 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La croissance économique et l'expansion extérieure du Japon - article ; n°3 ; vol.35, pg 315-325

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
12 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Politique étrangère - Année 1970 - Volume 35 - Numéro 3 - Pages 315-325
Des revenus peu élevés - La domination économique en Asie - Les implications de la puissance - Un engagement réaffirmé - Développer la force militaire.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 44
Langue Français

Extrait

Alain Bouc
La croissance économique et l'expansion extérieure du Japon
In: Politique étrangère N°3 - 1970 - 35e année pp. 315-325.
Résumé
Des revenus peu élevés - La domination économique en Asie - Les implications de la puissance - Un engagement réaffirmé -
Développer la force militaire.
Citer ce document / Cite this document :
Bouc Alain. La croissance économique et l'expansion extérieure du Japon. In: Politique étrangère N°3 - 1970 - 35e année pp.
315-325.
doi : 10.3406/polit.1970.2113
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1970_num_35_3_2113CROISSANCE ÉCONOMIQUE LA
ET L'EXPANSION DU JAPON
par Alain BOUC
Des revenus peu élevés — La domination économique en Asie —
Les implications de la puissance — Un engagement réaffirmé —
Développer la force militaire.
Le Japon a été longtemps une puissance politique de faible
poids. Mais en devenant le troisième grand mondial par sa
production nationale, il a étendu son influence politique, et en
particulier en Asie où il joue dès maintenant un rôle de premier
plan. Ce n'est pas la première fois dans l'histoire du monde que
la puissance politique résulte de la croissance économique, mais
le Japon d'après la seconde guerre mondiale en est certainement
un des exemples les plus marquants.
Les chiffres mesurant l'expansion japonaise sont à manier
avec précaution, en raison des changements de valeur du yen
notamment. Il est en tout cas certain que le produit national
nippon a dépassé successivement après 1964 ceux de la France,
de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne. Il était estimé en
1968 à quelque 142 milliards de dollars, alors que celui de la
France se trouvait aux alentours de 120 milliards. La deuxième 316 bouc
puissance économique mondiale, l'Union Soviétique, dépasse
de très loin le Japon, avec quelque 350 milliards de dollars.
Le taux de croissance japonais oscille, depuis la fin de la
guerre, entre 8 et 12 % avec une moyenne d'environ 10 %.
Si l'on s'en tient au seul secteur industriel, il s'élève jusqu'à
15 %. Le capitalisme japonais est, de manière constante, le
plus dynamique du monde.
Il a pris la première place pour la construction navale et
produit chaque année la moitié environ de la production de la
planète. Il vient également au premier rang pour des branches
industrielles telles que les motocycles, les machines à coudre,
les appareils photographiques, les postes à transistors et les
microscopes électroniques. Il construit en outre les plus grands
hauts fourneaux du monde.
La croissance japonaise va-t-elle se poursuivre ? Cela est
probable. Elle repose sur des bases saines, sur le développement
d'industries de base qui donne à l'ensemble de l'économie un
rythme élevé d'expansion. Elle résulte également d'un très gros
effort de recherches techniques et de progrès rapides de la pro
ductivité dans les plus importantes branches industrielles.
Avec la poursuite de la croissance, le rôle international du
Japon va augmenter, tant sur le plan économique que sur le
plan politique. Cette réussite va poser au pays des problèmes,
comme également au reste du monde, ainsi que nous le verrons
plus loin.
Des revenus peu élevés
Malgré les progrès des dernières années, le niveau de vie
japonais reste bas. La production japonaise est supérieure dé
20 à 30 % à la production française, mais la population nip
ponne est double de la nôtre. La production par tête est donc
plus basse qu'en France et, dans l'ensemble, il en est de même
de la productivité. Le revenu national japonais par tête vient au
20*™ rang sur le plan mondial. LE JAPON 317
Une appréciation purement statistique et monétaire est insuf
fisante lorsqu'il s'agit de juger le niveau de vie. En fait, plusieurs
des besoins humains fondamentaux ne sont pas satisfaits. Le
Japonais mange mal, peu, selon une ration alimentaire non
équilibrée. Parmi les principaux pays développés du monde, le
Japon est celui où la consommation de protides est la plus
basse. On n'y consomme que très peu de viande, principalement
du porc, et presque pas de lait ou de fromage. Les calories
alimentaires absorbées étaient par habitant, en 1967, de 23 %
inférieures à celles de France. La situation n'est pas meilleure
en ce qui concerne le logement. Malgré la situation peu brillante
de l'habitat en France, le nombre de pièces par personne y reste
supérieur de plus de 30 % au chiffre nippon.
Il faut noter en revanche quelques domaines où le Japon a
pris une avance relative. 80 % des jeunes gens font des études
secondaires complètes. Un cinquième d'entre eux obtiennent un
diplôme universitaire. La plupart des employés sont bacheliers.
Les effectifs estudiantins globaux sont d'environ 1 million et
demi de jeunes gens. Le taux d'accession à l'enseignement supé
rieur est donc plus élevé que celui de la France, où, pour une
population inférieure de moitié, le chiffre correspondant se
trouve aux alentours de 600 000 étudiants.
Le système d'enseignement sert sans doute mieux qu'en
France les besoins du monde de la production. En revanche, les
troubles universitaires dépassent en fréquence et en violence
ceux de notre pays. L'intervention de la police dans les campus
universitaires est demeuré un fait presque quotidien pendant
toute l'année 1969. Elle était décidée sans que les doyens aient
été toujours consultés au préalable, ou sans qu'ils y
consenti.
Les Japonais sont d'autre part très en avance sur le plan de
la consommation des produits durables tels que les appareils
de radio et de télévision, les magnétophones et autres objets de
ce genre. Le nombre des postes de télévision par habitant est
une fois et demie supérieur à celui de la France. Tous ces
appareils sont très bon marché en raison d'une intense concur- 318 bouc
rence. L'effort de publicité est considérable lorsqu'il s'agit de
lancer un nouveau modèle. La plupart des Japonais disposent
de plusieurs magnétophones ou plusieurs postes à transistors,
voire de plusieurs postes de télévision.
Sur le plan proprement salarial, le retard du Japon reste sen
sible. Il est difficile de connaître avec précision le niveau des
rémunérations, car leur structure est complexe. L'on dispose
principalement d'informations sur les employés des grandes
entreprises. Selon les statistiques du Ministère du Travail, le
revenu moyen d'un ménage, composé d'un chef de famille
salarié de quarante ans, de sa femme et de deux enfants était
en 1969 de 1 350 francs par mois, compte tenu de la dernière
dévaluation du franc. Sur cette somme, le salaire régulier du
chef de famille était d'environ 800 francs, y compris les trois,
quatre ou cinq mois de salaires supplémentaires, distribués en
primes en juin et à l'occasion des fêtes de fin d'année.
En septembre 1969, le Ministère du Travail a précisé que
pour l'ensemble des salariés, le revenu moyen annuel était de
l'ordre de 10 000 francs. Cette moyenne couvre des disparités
sensibles de revenus. En fait 40 % des salariés gagnent moins
de 7 000 francs par an, chiffre relativement bas pour un pays
industrialisé.
Les petites entreprises sont beaucoup moins généreuses que
les grandes à cet égard. En 1960, les entreprises de moins de
trente ouvriers distribuaient des salaires égaux à 46% de ceux
des firmes de plus de 500 ouvriers. Le rapport s'est un peu
amélioré par la suite ; mais, en 1967, les salaires des petites
entreprises ne représentaient encore que 60 % de ceux que
distribuaient les grandes unités.
La situation est particulièrement difficile dans les industries
rurales, dans ces petites entreprises mal distinctes des activités
agricoles. Les salariés, qui appartiennent à des familles pay
sannes cherchent un complément au revenu très bas que pro
cure le travail des femmes sur lesquelles retombe une grande
partie des charges de l'agriculture. Dans ces petites industries
rurales, le salaire moyen est d'environ 500 francs par mois. LE JAPON 319
La domination économique en Asie
Malgré ces difficultés sur le plan individuel, la puissance
économique japonaise s'affirme.

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents