La crue exceptionnelle d octobre 1960 dans l ouest du Massif Central - article ; n°383 ; vol.71, pg 36-63
29 pages
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La crue exceptionnelle d'octobre 1960 dans l'ouest du Massif Central - article ; n°383 ; vol.71, pg 36-63

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Description

Annales de Géographie - Année 1962 - Volume 71 - Numéro 383 - Pages 36-63
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 96
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

M. Pardé
La crue exceptionnelle d'octobre 1960 dans l'ouest du Massif
Central
In: Annales de Géographie. 1962, t. 71, n°383. pp. 36-63.
Citer ce document / Cite this document :
Pardé M. La crue exceptionnelle d'octobre 1960 dans l'ouest du Massif Central. In: Annales de Géographie. 1962, t. 71, n°383.
pp. 36-63.
doi : 10.3406/geo.1962.16150
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1962_num_71_383_16150LA GRUE EXCEPTIONNELLE D'OCTOBRE 1960
DANS L'OUEST DU MASSIF CENTRAL
Les pluies tombées sur l'Ouest du Massif Central ou, plus précisément,
sur le plateau de Millevaches et ses abords, du 3 au 4 octobre 1960, ont
provoqué sur les rivières qui drainent cette région des crues désastreuses.
Tulle et Brive sur la Corrèze, Terrasson et Montignac sur la Vézère, Aubusson
et Argenton sur la Creuse ont éprouvé des inondations sans précédent connu.
Montluçon sur le haut Cher a été moins sinistré.
Sur la genèse et les caractères de cette véritable catastrophe nationale,
nous pouvons offrir des données numériques nombreuses et très significatives.
A cet égard notre information est plus complète que pour les inondations
antérieures. Car la Quatrième Circonscription Électrique de Limoges (autrefois
Service des Forces hydrauliques du Centre), le Service hydrométrique dit
ordinaire des Ponts et Chaussées, et Y Électricité de France ont amélioré
beaucoup le nombre et la précision des relevés pluviométriques et hydromét
riques depuis une quinzaine d'années.
Puis on éprouve bien plus d'intérêt qu'autrefois pour l'étude de tels
phénomènes., Et dans une séance spéciale de la Société Hydrotechnique de
France, le 5 mai 1961, six excellents rapports ont été présentés sur l'inon
dation considérée. Tous ces textes, énumérés a la fin de cet article, nous ont
été obligeamment communiqués, longtemps avant ladite réunion, direct
ement par les auteurs, ou par la Société Hydrotechnique de France. Et l'on
nous a envoyé quantité de renseignements complémentaires.
Grâce à cette documentation, sans avoir dû consacrer six mois de travail
exclusif à l'examen de cette crue mémorable, je puis ci-dessous la définir
assez exactement par quelques indications caractéristiques et comparatives.
Pluie responsable et ses facteurs atmosphériques
Si l'on considère d'abord dans son foyer central l'averse qui a provoqué
les inondations des 3-5 octobre et si l'on examine les débits maxima avec des
notions suffisantes sur la valeur et la signification comparées des chiffres
hydrométriques, on s'étonne que les crues n'aient point été plus violentes,
car l'averse a été véritablement sensationnelle pour la région considérée.
En effet une pluie record de 180 mm à Tulle en 6 h les 12-13 juillet 1932
s'est limitée à une très petite surface. D'autres déluges estivaux, peut-être
encore pires, ont dû ne frapper avec violence que quelques dizaines à
quelques centaines de kilomètres carrés.
Puis, lors des averses extensives, les chiffres supérieurs à 80 ou à 100 mm
en un jour, à 120 ou 150 en une seule station, doivent être extrêmement rares.
Or, en 24 h, du 3 au 4 octobre 1960, on a relevé à Millevaches même, vers
les sources de la Vézère, 200 mm ; à St-Merd un peu plus bas, 184 mm ; à
Bugeat, encore plus loin sur la haute Vézère, 193 mm ; à Gentioux, vers les Eymouhar. w . ,
40 60 80 100 120 140 160 160 , m£\g'JA
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 1. — Averse maximale en 24 н du 3 au 4 octobre 1960
sur l'Ouest du Massif Central.
D'après M. P. Guillot et le Centre hydrométéorologique de l'E.D.F. à Bort. ANNALES DE GÉOGRAPHIE 38
sources de la Maulde, affluent de la Vienne, 195 mm, à Corrèze sur la rivière
de ce nom, à mi-chemin de la source et de Tulle, 180 mm. Les isohyètes de
l'averse forment des ovales étroits dans le sens Est-Ouest et allongés du Nord
au Sud. Celui de 160 mm va à peu près de Confolent sur la haute Creuse à
Albussac au Sud de Tulle. L'isohyète de 120 mm pousse une pointe au Sud de
la Dordogne jusqu'à l'Ouest de Gramat et il monte dans le Nord jusqu'au
Nord de Chambon sur la Tardes, affluent du Cher. La largeur de cette aire
extrêmement arrosée est trois ou quatre fois inférieure à la longueur dans le
sens méridien. L'aire qui a reçu 100 mm s'étend au Sud de la Dordogne,
jusqu'au delà de Labastide-Murat où il est tombé encore 112 mm. La région
de St-Céré n'a guère été plus indemne, et de fortes pluies sont tombées jusque
sur le Lot moyen dans un petit espace (fig. 1).
Les précipitations totales du 3 au 5 n'ont pas dépassé de beaucoup la
pluie diluvienne de 24 h. Par exemple elles ont donné à Millevaches 220 mm
au lieu de 200 ; à Tulle 156 au lieu de 125, à Labastide-Murat 133 au lieu de 112.
Finalement l'isohyète de 120 mm cerne environ 5 000 km2.
D'autre part, très rapidement vers l'Ouest et vers l'Est de la zone ovale
qui a reçu le déluge, les précipitations sont devenues modérées, puis faibles.
Par exemple à la latitude de Millevaches, on n'a guère relevé en 24 h plus de
60 mm à Pierre Buffîère et 33 à Chalus. A l'Ouest de Gentioux il est tombé
50 mm seulement à Limoges et 14 à Rochechouart, au Sud de St-Junien.
Montignac, sur la basse Vézère, a reçu seulement 52 mm et Périgueux 33.
Puis à l'Est malgré l'obstacle que les plus puissants reliefs occidentaux du
Massif Central opposent aux vents d'Ouest à Sud-Sud-Ouest, on trouve des
précipitations bien peu dangereuses, par exemple en 24 h, 34 mm à Aurillac,
35 à Cahors, 29 à Bort-les-Orgues. Donc le haut bassin de la Dordogne n'a
recueilli qu'une pluie médiocre.
Grâce aux ombrographes nouvellement installés, M. Guillot a pu tracer
les hyétogrammes pour chaque groupe de deux heures en des stations qui
comptent parmi les plus arrosées. Et l'on constate d'abord que dans ces
parties, vers Confolent, St-Merd et le Chammet, où il tomba environ 180 mm,
les précipitations les plus puissantes ont eu lieu à peu près entre 14 et 20 ou
22 h le 3, avec 4 ou 5 h extrêmement pluvieuses. Mais il n'y eut pas d'inter
ruption complète ou même d'atténuation très sérieuse suivie de paroxysmes
nouveaux marqués.
Nulle part (fig. 2) l'intensité moyenne horaire en 2 h ne semble avoir
atteint 20 mm. Mais il se peut qu'en certains points, une seule heure ait
reçu 20 ou 25 mm, ce qui serait déjà une pluie pas anodine en 24 h sur la région
parisienne en hiver. On a relevé en 40 mn, 20 mm à St-Merd et 17 au Chammet ;
puis en 4 h à St-Merd à peu près 72 mm et 63 au Chammet.
Si nous considérons d'autre part les pluies moyennes sur l'ensemble de
certains bassins en 24 h, nous trouvons d'après une évaluation assez
rapide mais probablement pas très erronée, à l'amont de Bugeat sur la Vézère
pour 143 km2, 195 mm ; à l'amont de В rive (947 km2), sur la Corrèze 160 mm ;
et 185 pour la Corrèze supérieure (175 km2) avant la localité de ce nom. Et nous GRUE D'OCTOBRE 1960 DANS LE MASSIF CENTRAL 39
ne connaissons pas avec certitude de pluie pareille ayant frappé en 24 h à la
fois 500 à 2 000 km2 au total lors des averses les plus remarquables dont nous
avons notion pour nos montagnes les plus arrosées par les pluies océaniques
comme les Vosges méridionales, les Préalpes, les Pyrénées. De même, les
intensités pluviales en 4 h ont dû, lors de l'averse ici décrite, excéder sens
iblement les précipitations réalisées dans les mêmes temps avant les crues les
S1 Merd Monceaux
Hyerogrammes des pluies tombées dans l'ouest
du Massif Central les 3 et 4 octobre 1960
les rectangles 'indiquent les 'intensités
moyennes horaires pendant 2 heures
ill-
JLTL
le Chammef Confolent
Fie. 2. — • Hyétogrammes.
D'après M. P. Guillot et le Centre hydrométéorologique de l'E.D.F. à Bort.
plus célèbres du Rhône supérieur, de l'Ain, du Drac, de la Garonne pyré
néenne et de ses affluents et peut-

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