La République fédérale d'Allemagne, puissance économique. Dynamique interne de la croissance allemande - article ; n°1 ; vol.45, pg 7-19

François Cellier

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Statistiques et études financières - Année 1980 - Volume 45 - Numéro 1 - Pages 7-19
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: STATISTIQUES_ET_ETUDES_FINANCIERES
• Publié le: 01 janvier 1980
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Extrait

François Cellier
La République fédérale d'Allemagne, puissance économique.
Dynamique interne de la croissance allemande
In: Statistiques et études financières. Hors série, 1980. pp. 7-19.
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Cellier François. La République fédérale d'Allemagne, puissance économique. Dynamique interne de la croissance allemande.
In: Statistiques et études financières. Hors série, 1980. pp. 7-19.
doi : 10.3406/ecop.1980.6015
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecop_0338-4217_1980_hos_45_1_6015L'économie allemande constitue, sinon un modèle,
République La au moins une référence en Europe, par sa réussite
passée et sa puissance présente. Encore faut-il, pour
que l'exemple profite, essayer d'en tirer des enseignfédérale ements qui répondent aux interrogations actuelles.
Cette préoccupation conduit à poser deux questions :
en quoi la République fédérale d'Allemagne (Rfa) il-
d'Allemagne, lustre-t-elle un progrès économique qu'on croyait in
défini et dont la marche s'est pourtant, insensiblement
d'abord, déréglée ? Quelles particularités font la force puissance
(ou la faiblesse) de ce pays?
économique. La dernière question évoque naturellement le rôle
international de la Rfa qu'il est nécessaire d'analyser
en détail mais qui, dans cet article, restera en arrière
Dynamique plan de l'étude des caractéristiques internes de la
croissance allemande.
interne Traiter de ce sujet ne s'impose pas tant par souci de
méthode que par l'intérêt de ce qu'il révèle sur le
de la croissance fonctionnement d'une grande économie, ses modali
tés, les déséquilibres qu'éventuellement elles gé
nèrent et leur double nature conjoncturelle et struc
allemande. turelle. L'exemple allemand, en effet, mérite à ce. titre
attention, car la dynamique économique interne de
la Rfa, depuis sa fondation, n'a été ni régulière au
niveau de sa mesure, ni homogène au niveau des
mécanismes qui la régissent. Le début des années
soixante et, sans doute, le milieu de l'actuelle décenn
ie ont marqué par deux fois la fin d'une époque et
le commencement d'une autre. Après une période
d'essor très rapide et parvenue au plein emploi, l'éc
onomie allemande s'est engagée dans une croissance
moins vive aux déséquilibres sanctionnés par deux
récessions (1967 et 1975), la seconde, bien sûr, aussi
d'origine mondiale d'où l'ampleur des problèmes qui
en ont résulté.
Aujourd'hui, la Rfa reste une des toutes premières
puissances industrielles, la première des grandes na
tions par la part de son industrie dans le Pnb, d'où sa
puissance extérieure, mais aussi l'importance des
adaptations auxquelles le pays devra procéder pour Chargé à François la Direction de Cellier mission de la prévision
venir à bout du sous-emploi. :
Les trois périodes du développement:
de la renaissance à la maturité,
ses contradictions, puis la crise
mage. Celui-ci qui frappait 400 000 personnes au dé
but de 1948 (en taux: 2,5%) en affectait 1 200 000
en 1 949 et 1 600 000 en 1 950 (en taux : 1 0,5 %). Essor
dans Des longue prévalu, l'offre, le courte problème deux une période, période restait, tandis fonction façons de que sinon en la qu'ont demande de fait, croissance, l'autre, documentation négligée, des les modalités censée et économistes les l'une, au cycles, traiter moins de historique, polarisée formation a d'envisager plutôt cantonnée longtemps sur de phéde la d'autant plus remarquable que la production dans le
même temps doublait, retrouvant à la fin son niveau
d'avant-guerre. Alors commençait vraiment un pro
cessus de développement, qui devait conduire, en dix
nomène bien compréhensible vu les certitudes d'alors ans, au triplement de la production industrielle et à
et la confiance qu'elles donnaient en l'avenir. On sait l'élimination complète du chômage, malgré une forte
aujourd'hui ce qu'il en est, d'où le regain d'intérêt croissance de la population active disponible (+ 3,5
suscité par les analyses portant sur la longue période. millions).
Pour autant, l'étude des phases cruciales d'exacer- A l'origine de ce succès, d'abord, entre 1950 et 1955, bation puis de dénouement des tensions ne doit pas une croissance très rapide de la production, de natuêtre abandonnée, tant il est vrai que les dérèglements re extensive, sans substitution notable donc du capitdu système économique ont des manifestations tout al au travail. Les équipements sont sans doute de autant brusques que progressives. On s'efforcera plus mieux en mieux utilisés et combinés à la main-d'œuvre loin de le montrer en faisant l'analyse des récessions car le capital par tête croît peu (1 à 2% par an) tandis de 1966-1967 et 1974-1975. Mais d'abord il nous que les progrès de productivité du travail sont pourfaut présenter les trois grandes périodes de la crois tant élevés (7% par an en terme horaire dans l'ensemsance allemande que la plupart des économistes s'a ble de l'économie). La apparente du capiccordent â distinguer: les années cinquante, les an tal et, quoique moins, sa rentabilité, augmentent donc. nées soixante et le début de l'actuelle décennie, enfin L'économie allemande investit, surtout dans l'industla période récente dont il est plus difficile de com rie. Le stock de capital industriel augmente à un rytprendre toute la spécificité. Cette distinction s'impose hme accéléré (en moyenne un peu plus de 7% par an). que l'on considère l'emploi ou les conditions de mise Dans le même secteur l'emploi salarié augmente à en valeur du capital, elle peut être complétée si sont peine moins: plus de 6% par an, tandis que la valeur isolées les périodes de transition 1955-1960 et ajoutée croît à un rythme annuel moyen de 13,7%. d'éphémère redressement 1967-1970. Le total des emplois dans l'ensemble de l'économie
s'accroît de 2,7% en moyenne par an. Malgré l'impor
tante augmentation de la population active disponible
(2,2 millions entre 1950 et 1955) il ne reste plus la
dernière année que 930 000 chômeurs (en taux: 5%)
contre 1 600 000 cinq ans auparavant. Reconstruction et essor
économique: 1950-1960 Tableau 1 : 1950-1960: formation de l'offre*
(taux de croissance annuel moyen en volume)
Industrie Ensemble de l'économie
Kl T Y K N Y k d'un La décennie essor sans bien précédent particulière et de d'après-guerre, la résorption celle pro-
4,1 2,7 -0.4 1950-1955 13,7 7,1 5,2 9.5 gressive.d'un chômage à l'origine important, a com
1955-1960 8.2 8,9 2,9 6.5 6.1 1.5 -1.6 mencé par une période de reconstruction (1950-1955),
pour s'achever, au cours des cinq années suivantes, travail Y : production K: capital N : emploi total T: temps de dans des conditions préfigurant déjà les changements
futurs.
Tableau 2 : 1950-1960 : marché du travail*
(milliers) Au sortir de la guerre, donc â sa fondation, la Rfa dis
posait encore d'un grand potentiel industriel, à peu Population active Population active Chômage près comparable à celui de l'immédiat avant-guerre. disponible occupée Pourtant la production était très basse et le chômage Salariés Non salariés Allemande Etrangère par ailleurs minime. Jusqu'à la réforme monétaire
1950 21 526 51 13 674 6 323 1 580 de 1948, l'économie allemande administrée par les
alliés, utilisait mal sa main-d'œuvre. Cette situation 1955 23 687 71 16 840 5 990 928
prit fin dès que furent instaurées les conditions pro 24 776 251 1960 19 005 5 787 235
pices au fonctionnement autonome d'une économie » Rfa, hors Sarre et Berlin de marché. La mise en évidence alors, d'une inadé
quation entre les installations industrielles et la force Nb sauf indication contraire les statistiques de Comptabilité nationale de travail se traduisit par une montée rapide du portées dans cet article sont issues des comptes en ancienne base progrès, dans les domaines de la production et Tableau 3 : croissance du salaire réel par tête, Ces
part des salaires dans la valeur ajoutée brute et de l'emploi, devaient être parachevés au cours des
corrigée de la salarisation croissante cinq ann&