La technique levalloisienne au Sahara nord-occidental - article ; n°7 ; vol.53, pg 344-351
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1956 - Volume 53 - Numéro 7 - Pages 344-351
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1956
Nombre de lectures 34
Langue Français

Extrait

Mademoiselle Henriette Alimen
Jean Chavaillon
La technique levalloisienne au Sahara nord-occidental
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1956, tome 53, N. 7-8. pp. 344-351.
Citer ce document / Cite this document :
Alimen Henriette, Chavaillon Jean. La technique levalloisienne au Sahara nord-occidental. In: Bulletin de la Société
préhistorique française. 1956, tome 53, N. 7-8. pp. 344-351.
doi : 10.3406/bspf.1956.3346
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1956_num_53_7_3346La technique levalloisienne
au Sahara nord-occidental *
Sa durée - Son évolution
PAR
H. ALIMEN et J. CHAVAILLON
Des considérations basées sur la patine comparée des pièces et sur leur
situation relativement aux surfaces topographiques de divers âges du
Quaternaire, ont déjà incité l'un de nous à pressentir qu'au Sahara
nord-occidental « la technique levalloisienne est certainement très an
cienne et qu'elle s'est poursuivie très longtemps, peut-être jusqu'au
Néolithique» (1, p. 183). Les récoltes de plusieurs missions, échelonnées
entre les années 1950 et 1955, nous ayant fourni des nucleus et des
éclats caractéristiques du débitage levalloisien, il nous est possible au
jourd'hui d'affirmer la pérennité de cette technique à travers les in
dustries successives allant de l'Acheuléen supérieur jusqu'à l'aube du
Néolithique, sinon même jusqu'au Néolithique. Ces pièces sont in
cluses dans trois ensembles industriels, distincts typologiquement et
chronologiquement dans notre région : l'Acheuléen supérieur, l'Atérien
et un dernier complexe industriel où, en l'état actuel de nos recherches,
il nous est encore difficile de faire la séparation entre Paléolithique
supérieur et Néolithique, et que nous désignerons donc, dans cette note,
sous le terme « Paléolithique supérieur-Néolithique ».
La technique levalloisienne de débitage s'est ainsi poursuivie pendant
de très longues durées, depuis la fin du deuxième Pluvial du Sahara (Ka-
masien),à travers le troisième Pluvial (Gamblien) et les trois épisodes
humides post-gambliens, subissant comme nous allons le voir une cer
taine évolution.
Précisons d'abord que, dans la définition que nous avons adoptée
pour la technique levalloisienne, nous suivons F. Bordes (4). Pour la
clarté de cette communication, nous rappellerons les points essentiels de
sa définition.
Le nucleus levallois est préparé de manière à en tirer un seul éclat,
de forme prédéterminée, que celle-ci soit ovale, arrondie ou triangulaire;
il est en général aplati, et de forme grossièrement ovale. Il est d'abord
épannelé sur les bords, puis, à partir de ces enlèvements, pris comme
plans de frappe successifs, la surface supérieure du nucleus est « pelée »
par des enlèvements généralement centripètes. Enfin un choc est porté
sur une portion du pourtour, qui peut préalablement avoir été préparé
par la formation de petites facettes. Ainsi donc, l'éclat emporte ou non,
plusieurs petites facettes sur son plan de frappe, suivant les dimensions
de celles-ci.
Il est intéressant aussi de considérer le rôle que doit jouer, dans cette défini
tion, l'angle du plan de frappe avec la surface d'éclatement de l'éclat. H. Kel-
ley Í14) souligne que dans les éclats levallois, facettés ou non, cet angle est
approximativement droit. Nous ferons remarquer que, dans nos lots, certains
nucleus sont à plan de frappe d'apparence générale nettement oblique, et les
éclats associés à de perpendiculaire à la surface d'éclatement. Ce
fait s'explique aisément si on note que sur ces nucleus, la surface de frappe
va en se redressant lorsqu'elle atteint la surface supérieure du nucleus, jusqu'à
lui être presque normale au niveau d'où est parti le choc. Toutefois, nos nu
cleus de l'Acheuléen ont un plan de_ frappe qui reste nettement oblique à la
(*) Communication présentée le 24 novembre 1955. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 345
surface supérieure jusqu'à sa rencontre avec celle-ci, et les éclats qui en sont
partis ont eux aussi un plan de frappe oblique. Nous ne pouvons donc, pour
nos lots sahariens, regarder l'angle droit du plan de frappe de l'éclat comme
un caractère général.
1er Stade. — Technique protolevalloisienne a l'Acheuléen supérieur
(Kamasien II).
Nous avons récemment décrit un nucleus de grandes dimensions et
divers éclats, associés à une industrie à bifaces typologiquement rat
tachée à l'Acheuléen supérieur (2), et chronologiquement attribuable
au deuxième maximum du deuxième Pluvial saharien (Kamasien II).
Fig. 1. — Nucleus circulaire. Golfe d'Ouarourout. 2e stade (icr lot).
a : Face supérieure; b : prolil.
Rappelons que ces pièces proviennent d'un conglomérat d'un petit
oued quasi-fossile des Monts d'Ougarta. l'Oued Farès. En décrivant
en détail et en figurant dans notre comunication antérieure (2, fig. 2)
ces diverses pièces, nous les avons apparentées à la technique Victoria
West II d'Afrique australe (Protolevalloisien II) :
Ce nucleus est nettement levalloisien par la préparation de la face supérieure,
destinée à y provoquer l'enlèvement d'un éclat unique. Il présente cependant SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 346
des particularités : ses dimensions sont grandes (190 mm. de long), il est épais
100 mm.), « high backed » selon le terme de C. Van Riet Lowe (16) ; les facettes
de préparation de la face supérieure sont centripètes, fortement obliques sur
le centre de la surface et non dans le plan d'ensemble de cette surface. Le
choc de débitage a fourni un éclat à plan de frappe lisse, formant un angle
obtus de 120° avec la surface d'éclatement. L'éclat était large et le bulbe épais.
Ces divers traits justifient l'attribution de ces pièces à un stade
archaïque du Levalloisien, très voisin de ceux qui ont été définis comme
Protolevalloisien en Afrique du Sud, et que l'on dénomme aussi technique
Victoria West (vraisemblablement Victoria West II). Mais ce nucleus
n'est pas sans analogie avec le très vieux Levalloisien d'Europe.
2e Stade. — De l'Acheuléen final a l'Atérien (Gamblibn) (Fig. 1 et 2).
Dans un second ensemble, nous avons réuni des pièces dont certaines
ont été trouvées 'in situ, mais la» majorité recueillies en surface. Nous
ne pouvons pas préciser de façon fine leur position chronologique et
leur ensemble peut s'étaler sur un temps assez long. Les indications
fournies par les pièces récoltées en couche sont peu parlantes. L'une pro
vient d'un dépôt de pente des environs immédiats de Béni-Abbès. Cet
éboulis, en l'état actuel de nos recherches, paraît se rattacher à la ter
rasse gamblienne Qla. Il n'est pas exclus d'ailleurs que la pièce soit an
térieure à la formation du cône d'éboulis. Une seconde pièce fut récoltée
parmi les conglomérats tapissant le fond d'un petit ravin du golfe d'Oua-
rourout, au Nord de Béni-Abbès, conglomérats dont l'époque de formation
est difficile à préciser. Nous devons donc faire appel à d'autres critères
(matière première utilisée et patine).
La matière qui constitue ces pièces n'est plus le quartzite, qui était le mat
ériau presque exclusif des temps acheuléens, mais la meulière, ou d'une ma
nière plus générale, les diverses roches siliceuses à grain fin empruntées à la
dalle meuliériforme qui couronne le Pliocène de la Hamada. Rappelons que
cette dalle revêt des faciès pétrographiques variés : grès siliceux, grès meulié
riforme, meulière franche, calcédoine, silex, silex japsoïde brun foncé. Nous
avons déjà indiqué (1, p. 186) que ce changement notable dans le choix du
matériau se manifeste au cours de l'Atérien, où se mélangent roches quartzi-
ieuses et meuliériformes, pour s'affirmer de façon accusée dans le groupe final
Paléolithique supérieur-Néolithique, au Sahara comme en mainte autre contrée

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