Le coin salarial en France depuis 1970 - article ; n°4 ; vol.115, pg 93-106
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Description

Économie & prévision - Année 1994 - Volume 115 - Numéro 4 - Pages 93-106
Le coin salarial en France depuis 1970,
par Yannick L'Horty, Renaud Méary, Nicolas Sobczak.

Le coin salarial représente l'écart entre le coût du travail réel supporté par l'employeur et le pouvoir d'achat du salaire net de tout prélèvement. Il dépend d'une part du poids des prélèvements sociaux et fiscaux, qu'ils soient directs et indirects, et d'autre part des termes de l'échange, qui rapportent les prix à la consommation, auxquels les salariés sont sensibles, aux prix à la production, que considèrent les employeurs. Depuis le début des années soixante-dix, le coin salarial ainsi mesuré a fortement augmenté en France : en 1970, le coût du travail représentait environ 1,9 fois le salaire net de tout prélèvement ; en 1993, cette valeur atteint 2,3. Cette hausse trouve essentiellement son origine dans la progression des cotisations sociales versées par les employeurs et les salariés. Par ailleurs, la progressivité du coin salarial est demeurée relativement stable sur les vingt dernières années, malgré la moindre dégressivité des prélèvements sociaux. Si l'accroisssement du coin salarial peut contribuer à expliquer la montée du chômage, l'évolution de la progressivité aurait joué dans un sens plus ambigu.
The Wage Wedge in France Since 1970,
by Yannick L'Horty, Renaud Méary and Nicolas Sobczak.

The wage wedge represents the deviation between the real cost of labour borne by the employer and the purchasing power of the wage net of all contributions. It depends on the weight of tax and social security contributions as well as on the terms of trade, which relate the consumer prices to which employees are sensitive to the producer prices heeded by employers. The wage wedge thus measured has increased sharply in France since the early 1970s. In 1970, the cost of labour represented approximately 1.9 times the wage net of all contributions. By 1993, this value had risen to 2.3. The increase is due essentially to the rise in social contributions. Although the growth of the wage wedge could help to explain the rise in unemployment, the development of its progressiveness would seem to have had a more ambiguous effect.
Transferencias fiscales, reparto del ingreso y equilibrio de los empleos de servicio,
por Didier Blanchet.

Este artículo propone un modelo que describe el equilibrio de los empleos de proximidad y su articulación con el sistema de transferencias. Un modelo microeconómico desagregado describe la interacción entre la oferta y la demanda de estos servicios : modelo de subsidio sectorial del lado de la oferta, explicado por las diferencias de productividad individual en el sector principal, arbitraje trabajo doméstico / trabajo mercante del lado de la demanda. El artículo presenta la estructura de un modelo semejante y algunos resultados analíticos simples.
Die Entwicklung des sogenannten wage wedge in Frankreich seit 1970,
von Yannick L'Horty, Renaud Méary, Nicolas Sobczak.

Unter wage wedge ist der Unterschied zwischen den realen Arbeitskosten des Arbeitgebers und der Kaufkraft des Lohns nach Abzug sämtlicher Abgaben zu verstehen. Er hängt von der Höhe der Sozial- und Steuerabgaben sowie von den Austauschrelationen ab, die die Verbraucherpreise, auf die die Arbeitnehmer achten, und die Erzeugerpreise, denen das Interesse der Arbeitgeber gilt, in Verhältnis setzen. Seit Beginn der siebziger Jahre hat der so gemessene wage wedge in Frankreich stark zugenommen; denn 1970 betrugen die Arbeitskosten ca. 1,9-mal soviel wie der Lohn nach Abzug sämtlicher Abgaben, während sich dieser Wert 1993 auf 2,3 beläuft. Zurückzufuhren ist diese Steigerung im wesentlichen auf die Erhöhung der Sozialbeiträge. Die Zunahme des wage wedge kann zwar den Anstieg der Arbeitslosigkeit erklären helfen, die Entwicklungsrichtung seiner Progression ist, so scheint es, jedoch weniger eindeutig.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 55
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Yannick L'Horty
Renaud Méary
Nicolas Sobczak
Le coin salarial en France depuis 1970
In: Économie & prévision. Numéro 115, 1994-4. Études du marché du travail. pp. 93-106.
Citer ce document / Cite this document :
L'Horty Yannick, Méary Renaud, Sobczak Nicolas. Le coin salarial en France depuis 1970. In: Économie & prévision. Numéro
115, 1994-4. Études du marché du travail. pp. 93-106.
doi : 10.3406/ecop.1994.5688
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecop_0249-4744_1994_num_115_4_5688Résumé
Le coin salarial en France depuis 1970,
par Yannick L'Horty, Renaud Méary, Nicolas Sobczak.
Le coin salarial représente l'écart entre le coût du travail réel supporté par l'employeur et le pouvoir
d'achat du salaire net de tout prélèvement. Il dépend d'une part du poids des prélèvements sociaux et
fiscaux, qu'ils soient directs et indirects, et d'autre part des termes de l'échange, qui rapportent les prix à
la consommation, auxquels les salariés sont sensibles, aux prix à la production, que considèrent les
employeurs. Depuis le début des années soixante-dix, le coin salarial ainsi mesuré a fortement
augmenté en France : en 1970, le coût du travail représentait environ 1,9 fois le salaire net de tout
prélèvement ; en 1993, cette valeur atteint 2,3. Cette hausse trouve essentiellement son origine dans la
progression des cotisations sociales versées par les employeurs et les salariés. Par ailleurs, la
progressivité du coin salarial est demeurée relativement stable sur les vingt dernières années, malgré la
moindre dégressivité des prélèvements sociaux. Si l'accroisssement du coin salarial peut contribuer à
expliquer la montée du chômage, l'évolution de la progressivité aurait joué dans un sens plus ambigu.
Abstract
The Wage Wedge in France Since 1970,
by Yannick L'Horty, Renaud Méary and Nicolas Sobczak.
The wage wedge represents the deviation between the real cost of labour borne by the employer and
the purchasing power of the wage net of all contributions. It depends on the weight of tax and social
security contributions as well as on the terms of trade, which relate the consumer prices to which
employees are sensitive to the producer prices heeded by employers. The wage wedge thus measured
has increased sharply in France since the early 1970s. In 1970, the cost of labour represented
approximately 1.9 times the wage net of all contributions. By 1993, this value had risen to 2.3. The
increase is due essentially to the rise in social contributions. Although the growth of the wage wedge
could help to explain the rise in unemployment, the development of its progressiveness would seem to
have had a more ambiguous effect.
Resumen
Transferencias fiscales, reparto del ingreso y equilibrio de los empleos de servicio,
por Didier Blanchet.
Este artículo propone un modelo que describe el equilibrio de los empleos de proximidad y su
articulación con el sistema de transferencias. Un modelo microeconómico desagregado describe la
interacción entre la oferta y la demanda de estos servicios : modelo de subsidio sectorial del lado de la
oferta, explicado por las diferencias de productividad individual en el sector principal, arbitraje trabajo
doméstico / trabajo mercante del lado de la demanda. El artículo presenta la estructura de un modelo
semejante y algunos resultados analíticos simples.
Zusammenfassung
Die Entwicklung des sogenannten "wage wedge" in Frankreich seit 1970,
von Yannick L'Horty, Renaud Méary, Nicolas Sobczak.
Unter "wage wedge" ist der Unterschied zwischen den realen Arbeitskosten des Arbeitgebers und der
Kaufkraft des Lohns nach Abzug sämtlicher Abgaben zu verstehen. Er hängt von der Höhe der Sozial-
und Steuerabgaben sowie von den Austauschrelationen ab, die die Verbraucherpreise, auf die die
Arbeitnehmer achten, und die Erzeugerpreise, denen das Interesse der Arbeitgeber gilt, in Verhältnis
setzen. Seit Beginn der siebziger Jahre hat der so gemessene "wage wedge" in Frankreich stark
zugenommen; denn 1970 betrugen die Arbeitskosten ca. 1,9-mal soviel wie der Lohn nach Abzug
sämtlicher Abgaben, während sich dieser Wert 1993 auf 2,3 beläuft. Zurückzufuhren ist diese
Steigerung im wesentlichen auf die Erhöhung der Sozialbeiträge. Die Zunahme des "wage wedge" kann
zwar den Anstieg der Arbeitslosigkeit erklären helfen, die Entwicklungsrichtung seiner Progression ist,so scheint es, jedoch weniger eindeutig.Un employeur est toujours favorable à une réduction
du coût du travail, tandis qu'un salarié souhaite Le coin salarial
détenir le niveau de salaire le plus élevé possible. Il
s'agit là d'un constat élémentaire : les deux points de en France vue, spontanément, coïncident mal. Cet antagonisme
recouvre une ligne de séparation fondamentale chez
depuis 1970 les économistes dans l'explication du chômage. De
façon caricaturale, disons que les classiques donnent
davantage raison à l'employeur. Ils privilégient le
côté offre et rendent compte du chômage par un coût
du travail excessif. De leur côté, les keynésiens
Yannick L'Horty(*} soutiennent plutôt le point de vue du salarié
puisqu'une baisse du revenu réduit la demande et
Renaud Méary***5 élève ainsi le chômage. Même si en réalité les choses
ne sont pas aussi simples, l'opposition semble
irréductible. Il existe pourtant un moyen de Nicolas Sobczak(*)
réconcilier les deux points de vue. Pour réduire le
coût du travail sans toucher aux salaires, la solution
pour certains serait de réduire les charges. En
limitant les cotisations sociales, il serait possible de
satisfaire à la fois les employeurs et les salariés et de
favoriser ainsi l'offre sans affecter la demande.
Toutefois, si l'on poursuit cette perspective, il n'y a
pas de raison de limiter l'attention aux seules
charges sociales. Ce qui intéresse l'employeur, c'est
le coût réel du travail, y compris les prélèvements
sociaux sur salaires, apprécié par rapport aux prix de
sa production. Le salarié, quant à lui, est sensible au
pouvoir d'achat de son revenu, net de tout
prélèvement fiscal et social, apprécié par rapport au
prix à la consommation. Lorsque l'on s'intéresse à la
distance entre le point de vue de l'employeur et celui
du salarié, c'est l'ensemble de ces éléments qu'il
faut prendre en compte. Cet "écart de point de vue"
peut être synthétisé par le calcul d'un coin salarial
(wedge) qui est la somme de deux composantes :
d'un côté le coin fiscal (tax wedge) constitué des
prélèvements sociaux et fiscaux directs, mais aussi
indirects, dans la mesure où les prix de
consommation intègrent la TVA et des droits
d'accises ; de l'autre, les prélèvements par
l'extérieur, qui correspondent aux termes de
l'échange, dont la présence est justifiée par le fait
qu'employeurs et consommateurs ne prennent pas en
compte le même déflateur. En effet, en l'absence
d'illusion monétaire, les producteurs vont souhaiter
que le coût du travail soit indexé sur leur prix de
production, alors que les salariés souhaitent indexer
leur rémunération sur les prix de consommation, qui
(*) Bureau de la Politique économique de la direction de la intègre les évolutions du prix des importations. Si les
Prévision. prix d'importation augmentent plus vite que les prix
(**) Ensae. de production, à l'issue par exemple d'un choc
pétrolier, les consommateurs sont confrontés à une Les auteurs tiennent à remercier J.Ph. Cotis, J.P. Laffargue, inflation plus forte que celle que connaissent les P. Morin et A. Quinet pour leurs commentaires constructifs sur producteurs et le coin s'élargit. Il en va de même si une première version de cette étude. Ils remercient également
les taux de TVA s'élèvent. Ph. Brunei, V. Champagne, G.F. Leclerc et M. Martinez pour
leurs remarques, ainsi que J.M. Astor du bureau des Transferts
sociaux, R. Rodriguez et A. Sommier du des Études Lorsque l'on adopte cette perspective plus vaste et fiscales pour l'aide qu'ils ont apportée dans l'élaboration des que l'on considère l'ensemble des composantes du données. Naturellement, ils conservent l'entière responsabilité
coin sur les salaires, les effets de cet "écart de point des erreurs qui pourraient subsister.
de vue" sur la formation des salaires et du chômage
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