le-devoir-28-septembre-2009 - ECONOMIE
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le-devoir-28-septembre-2009 - ECONOMIE

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Extrait

PERSPECTIVES Gagner la sortie Les gouvernements et leurs banques cen-trales ont mis du temps à saisir l’ampleur de la crise économique et à adopter les mesures d’aide nécessaires. Il leur sera aussi difficile, sinon plus encore de trouver la bonne façon de retirer ces mesures sans provoquer une r echutede l’économie ni une bousculade entre eux vers la sortie. es Canadiens sont bien placés pour se d’aLdopter des mesures de relance économique en souvenir combien il a été difficile de convaincre certains gouvernements réaction à la débandade des marchés financiers et à son impact sur l’économie réelle. Les experts conviennent aujourd’hui que, si ces milliards des gouvernements, mais aussi des banques cen-trales et des institutions financières internatio-nales, n’ont pas empêché l’une des pires crises mondiales de se produire, ils ont à tout le moins évité une répétition de la pire de toutes. Il semble toutefois complètement surréaliste que l’on parle déjà de «stratégie de sortie» à pro-pos de ces mesures alors que la plupart des pays ont atteint, au mieux, le fond du baril, et que tout indique que le nombre de chômeurs continuera d’augmenter encore l’an prochain. La question est pourtant débattue depuis des mois par les experts et les diri-geants politiques, et constituait l’un des enjeux centraux du sommet du G20 de la semaine dernière à Pittsburgh. Il y a de bonnes raisons à cela. Du côté des banques cen-trales, on ne sait que trop bien que l’actuelle crise économique ÉRIC est entre autres le résultat des DESROSIERS politiques monétaires trop ac-commodantes adoptées après l’éclatement de la précédente bulle technologique. Ces faibles taux d’intérêt n’avaient pourtant aucu-ne commune mesure avec l’orgie de liquidités in-jectées depuis des mois dans l’économie mondiale. Du côté des gouvernements, on s’alarme de plus en plus de l’état des finances publiques qui se dété-riorent à vue d’œil, et l’on voudrait bien s’attaquer au plus tôt à leur redressement. La première difficulté est de trouver le bon mo-ment pour agir. Plus on attend, plus le gouffre des finances publiques se creuse et plus l’on court le risque de ressusciter le démon de l’inflation et nourrir la prochaine bulle spéculative. Mais si l’on agit trop vite, on risque aussi de tuer dans l’œuf cette timide reprise qui montre le bout de son nez et faire replonger l’économie en récession comme on l’avait fait au milieu des années 30. Une banque centrale pourrait décider de com-mencer à resserrer les conditions monétaires pour prévenir l’apparition de nouvelle bulle spéculative alors que la crise de l’emploi ne s’est toujours pas résorbée. Ce coup de frein pourrait retarder la re-prise économique sur laquelle compte le gouverne-ment pour assainir ses finances en plus d’augmen-ter les taux d’intérêt s’appliquant à sa dette. La situation devient beaucoup plus compliquée quand on ajoute dans l’équation tous les autres pays. Tout le monde n’a pas été frappé aussi du-rement par la récession. Il serait normal que les pays les plus vigoureux souhaitent, par exemple, relever leurs taux d’intérêt pour contenir l’infla-tion. Ils deviendront toutefois, par le fait même, plus intéressants aux yeux des investisseurs et rendront plus difficile la quête de crédit des pays plus mal en point qu’eux. Les femmes et les enfants après moi! Il peut aussi y avoir un intérêt à se diriger vers la porte de sortie avant les autres. Comme tout le monde préférait réduire le rythme auquel se creu-se sa dette publique, un gouvernement pourrait dé-cider de mettre la pédale douce sur ses mesures de relance en disant que son économie bénéficiera de toute manière des mesures mises en place par les autres pays qui l’entourent. Et puis arrivera le jour où les pouvoirs publics voudront, par exemple, re-vendre sur les marchés tous ces actifs bancaires qu’ils ont achetés au pire de la crise financière. Il est alors certain que les premiers arrivés tireront un meilleur prix de leurs actifs que ceux qui se pré-senteront lorsque le marché sera saturé. «Une bousculade vers la sortie n’est pas mieux lors d’une crise financière mondiale et que dans un théâtre bondé», écrivait récemment dans une lettre aux journaux l’économiste Adam Posen du Peterson Institute for International Economics de Washington. La priorité, poursuivait-il, est de trouver la bonne séquence dans laquelle les nom-breuses mesures monétaires et fiscales dé-ployées ces derniers mois devront être réduites. Les gouvernements doivent aussi reconnaître le danger qui les guette et convenir de toute urgen-ce de mécanismes de coordination. Les dirigeants du G20 semblent, pour le mo-ment, avoir bien entendu cet appel.«Nous nous engageons à éviter de retirer prématurément nos mesures de relance économique. Parallèlement, nous préparerons nos stratégies de sortie de crise et, lorsque le bon moment sera arrivé, nous agirons de manière coordonnée et en coopération», ont-ils solennellement déclaré vendredi. La véritable question est évidemment de voir jusqu’à quel point ils sauront tenir parole. L’actuel-le crise a donné lieu à un degré exceptionnel de coopération entre les pays, mais elle n’a pas été exempte de comportements moins honorables. Et puis, pour que la stratégie de sortie fonctionne à long terme, il faudra aussi respecter bien d’autres promesses, comme celle de meilleures règles du marché financier, d’un développement écono-mique mondial mieux équilibré ou d’institutions internationales plus représentatives.
L ED E V O I R ,L EL U N D I2 8S E P T E M B R E2 0 0 9 ECONOMIE
ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR Raymond Jolicœur et François Bazinet ont mis au point la recette de Guru à force d’expérimentation. POR TRAIT Les gourous de l’énergie C L A U D ET U R C O T T Eforts de vente ont commencé auduction, afin d’assurer unenaturels. Les ventes de Guru y constance dans l’intégrité du pro-centre-ville de Montréal dans leaugmenteront de 50 % cette an-ares sont les collé-duit en ce qui a trait à son goût, àvoisinage de l’Université McGillnée. Depuis deux ans, un nou-giens qui, 30 ans plusson efficacité et à son caractèreauprès des dépanneurs, desveau distributeur s’occupe du tard, sont encore100 % naturel, sans aucun agentcasse-croûte, des épiceries etmarché général des dépan-aLffaaipRoiporurseodespuhectvat,requevneanecontleinruapesenoftriunoserc’était pour après le sport; il fal-quer la stratégie initiale du proches et qui font lade préservation, ce qui n’était pasquelques bars. C’était en som-neurs, des gymnases, etc. Par démonstration qu’enévident.«Des usines nous ont ditme un travail de porte-à-porte.ailleurs, Raymond Jolicœur s’est amis.que cela était impossible.»Mêmetait de rien. Gatorade,«On parinstallé à New York pour y appli-quatre Montréalais qui depuispour cette boisson est générale-lait éduquer les magasins sur cecentre-ville montréalais, c’est-à-10 ans ont bâti une entreprise,ment une canette allongée, la-qu’étaient les boissons énergi-dire le porte-à-porte de dépan-Guru, laquelle fait progressive-quelle était alors introuvable sursantes»neur en épicerie., explique Jolicœur. ment sa place dans le marchéle continent, à l’exception d’unLes ventes au Canada repré-Croissance des ventes des boissons énergisantes.seul fournisseur en Californie. Lasentent au moins 75 % des reve-C’est au collège Jean-de-Bré-production des boissons énergi-À la fin de la première année,nus de Guru et le Québec de-beuf que les liens d’amitié se sontsantes de Guru fut donc confiée àGuru avait tout de même vendumeure son château fort. Une développés entre Raymond Joli-une entreprise californienne. Lesun million de canettes, dont lenouvelle stratégie de vente en cœur, François Bazinet, Joe Za-fondateurs achetaient les ingré-prix de détail allait de 1,99 $ àligne s’ouvre sur un marché kher et Éric Graveline. La vie au-dients, faisaient les mélanges de2,29 $ l’unité. Cela a généré dessans limites. La livraison est rait pu facilement les éloigner lessaveurs et personne n’avait la re-revenus d’environ un milliongratuite en Amérique du Nord, uns des autres. Le premier s’estcette au complet.pour l’entreprise. Pendant lesmais il y a aussi des ventes en spécialisé en administration et a«L’évolution du projet, c’estEurope et en Asie.neuf années suivantes, la crois-fait carrière notamment dans lanous deux.Rendus à cette étape,Pour ce qui est de la produc-sance des ventes a été de 20 à commercialisation de produitsles deux autres amis ont commen-30 % par année. En utilisant unetion, Guru, après un an en Califor-emballés pour des compagniescé à y croire. Nous avons puisénie, a confié celle-ci à une sociétémoyenne de 25 %, on arrive au-d’aliments et de boissons. Le se-dans nos économies», se rappelleeuropéenne à qui les boissonsjourd’hui à un chiffre d’affaires cond est devenu mannequinRaymond Jolicœur, qui fut alorsqui pourrait se situer à une dizai-énergisantes sont plus familières. pour les plus grands couturiersle seul à travailler à temps pleinne de millions. AlimentationPuis en 2005, Guru a trouvé au du monde, avant de devenir pro-dans cette nouvelle entreprise. IlCouche-Tard a été en 2001 la pre-Minnesota une entreprise de pro-priétaire de bars à Montréal, eny est maintenant le vice-prési-mière chaîne à offrir les produitsduction qui répondait à ses at-copar tenariatavec Zakher, undent au marketing. Les quatrede Guru dans tous ses dépan-tentes. Guru compte tout au plus gestionnaire professionnel qui al-fondateurs offraient un bel équi-neurs au Québec. L’arrivée de25 employés et un réseau d’une lait devenir président de Guru.libre, deux étant de nature créati-Red Bull au Québec en 2004 a ac-vingtaine de courtiers; elle possè-Enfin, le dernier membre duve et entrepreneuriale, les deuxcentué considérablement la noto-de un entrepôt au Canada et deux quatuor menait une carrière autresétant des gestionnaires etriété des boissons énergisantes.sur les côtes Est et Ouest améri-dans les ser vices d’investisse-des financiers. À ces quatre par-«Le marché a explosé et ça nous acaines. Un sondage récent ments bancaires qui l’a mené àaidés. Il fallaitmontre que sa clientèle est com-Toronto et à New York.expliquer enposée«de gens bien équilibrés qui «En 10 ans,les consommateurs Bazinet fut le premier à s’inté-q u o icherchent à s’accomplir»n o u s. Il y a resser aux boissons énergi-se sont mis à faire le lien entre la santéé t i o n sd i f f é -plus d’hommes que de femmes, santes, qu’il a découvertes aurents. Les pro-des personnes aux carrières«sé-et l’alimentation et, à partir de 2005, cours de ses voyages en Europeb i o l o -rieuses»d u i t s, comme des ingénieurs, et au Japon. Comment se fait-ilgiques étaientdes médecins. Ce sont des gens on a beaucoup mis l’accent sur le côté que de tels produits n’existentdevenus à lauqui boivent Gur«entre sept pas en Amérique du Nord, se di-mode. Avant,heures du matin et sept heures du 100 % naturel et bio de nos produits» sait-il? Il en a discuté avec Joli-on demeuraitsoir». Au Québec, on a entendu cœur, qui avait déjà acquis unetenaires initiaux et égaux se sontdiscrets sur le fait que nos produitscertaines critiques affirmant que expertise dans le secteur de l’ali-joints depuis deux ans une ving-étaient naturels, parce qu’il y avaitces boissons non alcoolisées pou-mentation chez Kraft et dans ce-taine d’autres actionnaires, amisEnune connotation négative.vaient provoquer des états de sur-lui des boissons chez Corby. Ilset membres de leurs familles.10 ans,les consommateurs se sontexcitation. Certaines écoles inter-en ont d’abord parlé par simpleAu-delà de la solidarité ami-mis à faire le lien entre la santé etdisent même la consommation curiosité. Toutefois, dans sescale, il y a là également un es-l’alimentation et, à partir dede ces boissons. M. Jolicœur ré-bars, Bazinet vendait déjà despoir de gain futur important,2005, on a beaucoup mis l’accentpond à cela que tout aliment «smart drinks» et Red Bull exis-comme le laissait entendre unsur le côté 100 % naturel et bio deconsommé à l’excès peut être tait en Europe depuis 1987. Unear ticleparu dans lenos produits.»New Yorkdommageable. Il nie catégorique-question s’est posée: fallait-il im-TimesCette même année, Guru mentle 20 février 2008, dansqu’une boisson énergisante porter ces boissons?lequel Craig Margulies, un psy-s’est tournée vers le marchépuisse équivaloir à six cafés. De Jolicœur et Bazinet, qui ontchologue industriel, racontaitaméricain en l’abordant par le ca-telles opinions reflètent, selon lui, vraiment été à l’origine de l’en-avoir quitté son emploi pour de-nal de l’alimentation naturelle. Sesun manque d’information et il en treprise, ont jugé qu’il seraitvenir représentant aux ventesboissons sont maintenant ven-conclut qu’il faut poursuivre le beaucoup plus agréable de déve-chez Guru. L’article comportaitdues dans le réseau des 300 ma-processus d’éducation des lopper une nouvelle boisson etla remarque suivante:«Celaconsommateurs et des médias.gasins de Whole Foods Market, une marque spécifique. Dès lepeut sembler étrange jusqu’aula plus importante chaîne de départ, en 1998, ils ont pensé àmoment où vous prenez en consi-vente de produits alimentairesLe Devoir concevoir une boisson faite àdération le fait que la dernière par tird’ingrédients naturels àsensation en matière de boisson 100 % et de produits biologiquesà Manhattan, Glacéau, avec son à base de jus de citron, de canneproduit Vitaminwater, a été ven-et de raisin.«On voulait apporterdue à Coca Cola l’an passé pour quelque chose d’original», raconteune somme de 4,1 milliards.» François Bazinet, aujourd’huiOn n’en est pas là chez Guru, vice-président, Création, demais quand on fait allusion à la Guru. En passant, le choix de cepossibilité d’un tel scénario, nom pour leur entreprise a étéMM. Bazinet et Jolicœur ne peu-inspiré par une déclaration devent s’empêcher d’afficher un Bill Gates, qui se présentait com-sourire discret avant de ser vir me«le gourou de la technologie».cette réponse:«Ce n’est pas notre Le nom est important d’un pointpriorité de vendre. Mais nous de vue de marketing pour toutavons des discussions souvent. On produit de consommation.est là pour bâtir la marque. On y va au jour le jour.» Mise au pointToutefois, rien ne se gagne fa-Pendant un an, les expériencescilement dans ce marché en de mise au point d’une boissonpleine effer vescence des bois-énergisante se sont poursuiviessons énergisantes, particulière-dans la cuisine de Raymond Joli-ment sur le marché américain. cœur.«On avait une bonne idée deGuru n’est propriétaire d’aucun ce qu’on voulait faire, mais il estgrand réseau de distribution, arrivé que des bouteilles explosent»le sont Coca Cola ou, comme se rappellent les deux compères.Pepsi. Sa méthode de pénétra-Il a fallu bien sûr faire appel à destion des marchés demeure es-professionnels de l’alimentation àsentiellement ce qu’elle est de-l’approche de l’étape de la pro-puis le début. En 1999, les ef-
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