Les hauts niveaux de base du Pliocène - article ; n°3 ; vol.28, pg 205-221
18 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les hauts niveaux de base du Pliocène - article ; n°3 ; vol.28, pg 205-221

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
18 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1953 - Volume 28 - Numéro 3 - Pages 205-221
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1953
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henri Baulig
Les hauts niveaux de base du Pliocène
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 28 n°3, 1953. pp. 205-221.
Citer ce document / Cite this document :
Baulig Henri. Les hauts niveaux de base du Pliocène. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 28 n°3, 1953. pp. 205-221.
doi : 10.3406/geoca.1953.1349
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1953_num_28_3_1349HAUTS NIVEAUX DE BASE DU PLIOCÈNE LES
par Henri Baulig
Dans un livre paru il y a un quart de siècle : Le Plateau Central de la
France et sa bordure méditerranéenne, 1928, j'ai décrit, dans le Bas-Languedoc,
la Basse-Provence et la région intermédiaire du Bas-Rhône, des restes, étendus
sur plus de 200 km., de plusieurs surfaces d'aplanissement subaérien qui,
développées par rapport à des niveaux de base très voisins, pour les plates-
formes principales, des altitudes absolues 380, 280, 180 m., ne semblent avoir
subi depuis aucune déformation ni dénivellation appréciable. J'ai été amené
à dater ces surfaces du « Pliocène supérieur », entendant par là la phase
régressive par laquelle s'achève cette période. On remarquera que ces conclu
sions sont tout à fait indépendantes des recherches de Lamothe et Depéret,
qui ne considéraient, à l'appui de leurs conceptions, que les rivages et les
terrasses alluviales (1).
Or les forages profonds exécutés par la Société Nationale des Pétroles du
Languedoc dans la Camargue et les régions adjacentes, ainsi que les recherc
hes, effectuées par la Compagnie Nationale du Rhône pour la construction
du canal latéral, ont fourni de précieux renseignements sur les dépôts plio
cenes et leurs conditions de gisement, qui viennent d'être
publiés en partie et commentés d'une part par Georges Denizot (2) et de
l'autre par André Bonnet et Christiane Duboul-Ravazet (3). Or, d'après ces
auteurs, les données nouvelles ruineraient définitivement mes conclusions.
M. Denizot assure que la région a subi des déformations « avant, pendant et
après le Pliocène » ; M. Bonnet et Mme Duboul, que « la surface figurant le
niveau marin au maximum de la transgression pliocène... a été disloquée
ou basculée en bloc au cours d'une phase tectonique récente et peut-être même
actuelle ». Comme on a peine à croire que les conclusions, apparemment
correctes, de la géomorphologie, puissent être en contradiction avec celles,
supposées elles aussi correctes, de la stratigraphie, il est indiqué, après
avoir rappelé sur quoi se fondent mes conclusions de 1928, de soumettre à la
critique l'interprétation qui est offerte des données nouvelles. Dans l'exposé
nécessairement succinct des raisons qui m'ont conduit, après de longues
recherches et des méditations souvent reprises, à des thèses scandaleusement
hérétiques, je me permettrai de renvoyer le lecteur à telle ou telle de mes
publications antérieures : il y trouvera, s'il le désire, avec les références,
le détail de l'argumentation et la preuve qu'elle n'a pas été inventée pour les
besoins présents de la cause (4).
(1) Voir Le Plateau Central, pp. 489-502, notamment le dernier alinéa.
(2) Le Pliocène dans la vallée du Rhône (Rev. de Géogr. de Lyon, XXVII, 1952, n° 4,
pp. 327-358).
(3) Contribution à la connaissance du Pliocène du Bas-Rhône (Bull. Soc. Géol. Fr.,
6e Sér., II, 1952, pp. 123-130).
(4) Notamment: Le Plateau Central..., 1928 (abrégé en Pi. C.) — Les hauts niveaux
d'érosion eustatique dans le Bassin de Paris (Ann. de Géogr., XXXVII, 1928, pp. 289-305
et 385-406) (abrégé en Hts Niv.). — The changing sea-level, 1935 (abrégé en Sea-level).
— Problèmes des Terrasses, 1949 (abrégé en Terr.). H. BAULIG 206
Les aplanissements en question, même quand ils sont proches de la mer —
et ils l'étaient davantage à l'époque des hauts niveaux pliocenes — ne sont pas
des plates-formes d'abrasion littorale (PI. C, pp. 443-450 ; Sea-level, pp. 18-20 ;
Terr., § 159-168). En effet : 1° Ils ne portent pas de dépôts marins connus;
mais ce fait est peu probant, car des dépôts superficiels non consolidés, non
protégés, ont peu de chance de se conserver avec leurs caractères distinctifs,
en particulier avec leurs fossiles. — 2° Des plates-formes d'abrasion larges
devraient se terminer au pied de falaises alignées : or cela n'est pas. —
3° Des plates-formes d'abrasion littorale devraient être moins régulières en
arrière des reliefs dominants, qui auraient servi de brise-lames : il n'en
est rien (5).
On vérifie, au contraire, que les aplanissements sont dans l'étroite dépen
dance de la lithologie : dans une même petite région de structure différenciée,
le niveau d'érosion supérieur est conservé dans la roche « dure », et le niveau
inférieur, bien développé seulement dans la roche « tendre » (6). Dans les
structures homogènes et massives, le niveau inférieur détache des vallons
qui s'insinuent dans le niveau supérieur. Ainsi, les surfaces s'entre-pénètrent :
elles ne sont pas seulement étagées, mais aussi emboîtées les unes dans les
autres. Ce sont des pénéplaines et même, par places, des plaines d'érosion
subaérienne, développées au cours de plusieurs cycles successifs, sous le
climat chaud et humide, à pluies de toutes saisons, qui a régné dans nos
pays à l'époque pliocène et jusqu'à l'approche du Quaternaire (7).
Ces surfaces, doucement onduleuses, se relèvent lentement suivant le cours
des rivières cévenoles, Ardèche, Cèze, Gardon, qui leur ont servi de niveaux
de base locaux et qui, vu leur charge grossière, ont dû toujours présenter
une pente sensible (PI. C, p. 449). De plus, elles présentent un relief local
qui peut atteindre exceptionnellement à l'amont quelques dizaines de mètres,
mais qui se réduit à l'aval, de sorte que les pentes s'adoucissent peu à peu
jusqu'au voisinage d'une même altitude absolue, puis s'accentuent soudain
dès que ce niveau est dépassé. Cette relation, très constante, vérifiée pour
chaque surface, ne peut s'expliquer que par la proximité d'un niveau de
base dont l'altitude peut, à mon avis, être déterminée à quelques mètres
près (Terr., § 173). On a remarqué depuis longtemps que les calcaires kars
tiques, abondamment représentés dans notre région, sont d'excellents indi
cateurs des niveaux cycliques : ne fournissant guère de débris solides et pas
du tout de débris grossiers, ils se prêtent à des aplanissements très poussés,
qui d'autre part, grâce à la perméabilité de la roche, échapperont longtemps
a l'érosion superficielle des cycles ultérieurs. Dans ces terrains, chaque cycle
débute par une phase karstique et s'achève par une. phase fluviale (PI. C,
pp. 446-448).
L'ensemble de ces faits amène à considérer ces surfaces comme des témoins
d'autant de cycles d'érosion introduits chacun soit par un soulèvement abso
lument uniforme de la terre sur des centaines de kilomètres de distance,
soit par un mouvement eustatique négatif sans « mouvement du sol ». La
(5) L'impuissance actuelle de l'érosion marine sur le rivage du golfe du Lion, pourtant
exposé de plein fouet aux vagues de Sud-Est, se marque dans l'absence de falaises au pied
des reliefs littoraux, Gardiole, montagne de Sète, Clape de Narbonne, ce qui s'explique
suffisamment par l'apport constant d'alluvions rhodaniennes qui surchargent les vagues et
les empêchent de s'attaquer aux reliefs rocheux. Or on sait que, depuis le Pontien au
moins, les alluvions du Rhône ont été constamment abondantes et grossières (PL C, pp.
449-450).
(6) Sauf dispositions structurales permettant, par exemple, la conservation de roches
« tendres » dans l'axe d'un synclinal.
(7 Voir Georges Depape, Recherches sur la flore pliocène de la vallée du Rhône. Thèse
Sciences, Paris, 1922. NIVEAUX DE BASE DU PLIOCÈNE 207 HAUTS
première hypothèse, sous cette forme rigoureuse, étant peu vraisemblable
et les mouvements épirogéniques ayant toujours été considérés comme di

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents