Les Think Tanks dans le gouvernement britannique : développements depuis les années 1970 - article ; n°3 ; vol.14, pg 67-87
22 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les Think Tanks dans le gouvernement britannique : développements depuis les années 1970 - article ; n°3 ; vol.14, pg 67-87

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
22 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Politiques et management public - Année 1996 - Volume 14 - Numéro 3 - Pages 67-87
Cet article traite de la faiblesse systématique de l'élaboration de la politique au sein du gouvernement britannique et des efforts faits depuis les années 1970 pour renforcer la capacité d'analyser les politiques publiques, notamment les expériences avec les think tanks. La première partie de cet article se préoccupe de diagnostiquer plus précisément la nature du problème qui existe entre l'élaboration de politique générale, sa coordination et son orientation stratégique. La deuxième partie passe en revue les réformes technocrates des années 1970, surtout le Central Policy Review Staff (CPRS). La troisième partie examine l'essor et la chute des think tanks politiques plus idéologiques sous Mme Thatcher et M. Major. La dernière partie considère l'argument selon lequel l'amélioration de l'analyse des politiques publiques exige un changement dans l'organisation globale du système de gouvernement de Westminster.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

David Clark
Les Think Tanks dans le gouvernement britannique :
développements depuis les années 1970
In: Politiques et management public, vol. 14 n° 3, 1996. pp. 67-87.
Résumé
Cet article traite de la faiblesse systématique de l'élaboration de la politique au sein du gouvernement britannique et des efforts
faits depuis les années 1970 pour renforcer la capacité d'analyser les politiques publiques, notamment les expériences avec les
"think tanks". La première partie de cet article se préoccupe de diagnostiquer plus précisément la nature du problème qui existe
entre l'élaboration de politique générale, sa coordination et son orientation stratégique. La deuxième partie passe en revue les
réformes "technocrates" des années 1970, surtout le Central Policy Review Staff (CPRS). La troisième partie examine l'essor et
la chute des "think tanks politiques" plus idéologiques sous Mme Thatcher et M. Major. La dernière partie considère l'argument
selon lequel l'amélioration de l'analyse des politiques publiques exige un changement dans l'organisation globale du système de
gouvernement de Westminster.
Citer ce document / Cite this document :
Clark David. Les Think Tanks dans le gouvernement britannique : développements depuis les années 1970. In: Politiques et
management public, vol. 14 n° 3, 1996. pp. 67-87.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pomap_0758-1726_1996_num_14_3_2109THINK TANKS DANS LE GOUVERNEMENT BRITANNIQUE : DEVELOPPEMENTS LES
DEPUIS LES ANNEES 1970
David CLARK
Résumé Cet article traite de la faiblesse systématique de l'élaboration de la politique au sein du
gouvernement britannique et des efforts faits depuis les années 1970 pour renforcer la
capacité d'analyser les politiques publiques, notamment les expériences avec les
"think tanks". La première partie de cet article se préoccupe de diagnostiquer plus
précisément la nature du problème qui existe entre l'élaboration de politique générale,
sa coordination et son orientation stratégique. La deuxième partie passe en revue les
réformes "technocrates" des années 1970, surtout le Central Policy Review Staff
(CPRS). La troisième partie examine l'essor et la chute des "think tanks politiques"
plus idéologiques sous Mme Thatcher et M. Major. La dernière partie considère
l'argument selon lequel l'amélioration de l'analyse des politiques publiques exige un
changement dans l'organisation globale du système de gouvernement de
Westminster.
* Principal Lecturer in Government, Southampton Institute.
L'auteur tient à remercier ses collègues Matthew Fox et Alex Warleigh, qui ont facilité la traduction de cet
article.
Revue POLITIQUES ET MANAGEMENT PUBLIC, Volume 14, n° 3, septembre 1996.
© Institut de Management Public - 1996. David CLARK 68
LesThlnk Tanks La Grande-Bretagne est réputée pour la force de l'exécutif, basée sur la primauté du
dans le gouverne- Cabinet (Conseil des ministres) comme origine des décisions stratégiques et
ment britannique : coordinateur de la politique au sein du gouvernement. Paradoxalement, cette "force
les développements au centre" [Jordan, 27] est souvent associée à une certaine inefficacité au niveau des
depuis les années institutions et des processus de coordination de politique et de conseil, et à une
1970 faiblesse de base de l'Etat britannique en tant que système d'autorité
gouvernementale ou de pouvoir public. Ces deux défauts, le premier de culture et le
deuxième d'organisation, sont jugés par leurs critiques comme "pathologiques" ; les
deux pathologies sont invoquées comme explications pour les échecs de politique de
la Grande-Bretagne depuis 1945 [Gamble, 14 ; Johnson, 23 ; Marquand, 32]. Cet
article traite essentiellement de la faiblesse systématique de l'élaboration de la
politique au sein du gouvernement et des efforts faits au cours des deux dernières
décennies pour remédier à ce problème de fonctionnement au cœur de l'exécutif,
surtout depuis les années 1980, époque caractérisée par une centralisation de plus en
plus aiguë du pouvoir politique et administratif.
La première partie de cet article cherche à diagnostiquer plus précisément la nature
du problème existant au sein de l'administration britannique entre l'élaboration de
politique générale, sa coordination et son orientation stratégique. La deuxième partie
passe en revue les points principaux des remèdes appliqués aux institutions et aux
procédures dans les années 1970 pour régler le problème : les conseillers spéciaux ;
le Central Policy Review Staff (CPRS), mieux connu sous le nom de 'Think Tank*
(centrale à matière grise) ; et le 'Policy Unit (bureau politique) du Premier ministre".
Dans une certaine mesure nous pouvons considérer ces réformes comme une
adaptation partielle de ces institutions au caractère particulièrement français, le
cabinet du ministre et le Commissariat Général du Plan. La troisième partie donne un
aperçu général de la thérapie appliquée sous les gouvernements radicaux
conservateurs de Mme Thatcher et de M. Major, dans le but d'améliorer la qualité des
conseils de politiques analytiques et stratégiques. Elle examine, en plus, différents
diagnostics qui, comme le "Thatcherisme", ont qualifié de "douleur irradiée" [Jordan,
25] le malaise ressenti dans la coordination de politique générale. Ceux-ci insistent
également sur le fait qu'un changement de la nature et de la qualité de pilotage de
toute politique générale exige un dans l'organisation globale du système
de gouvernement de Westminster.
Whitehall avant L'analyse du cœur de l'exécutif proposée dans cette section repose sur le modèle de
Thatcher la "coordination bureaucratique" [Dunleavy et Rhodes, 9], qui accuse le contrôle très
(légèrement limité exercé par le Cabinet et par les ministres sur l'appareil d'Etat. Selon cette
caricaturé) perspective, chaque ministère détermine la politique appropriée à son propre
domaine, toute coordination depuis le centre étant quasiment absente. Les choix de
politique sont pour la plupart faits par des fonctionnaires (technocrates) en détermi- Think Tanks dans le gouvernement britannique : 69 Les
développements depuis les années 1970
nant l'ordre du jour et, par la suite, en traitant à leur façon, dans Whitehall, les diverses
questions1.
Les ministres et leurs fonctionnaires
A l'opposé de la France, les décisions de politique du gouvernement britannique sont
conditionnées par des normes culturelles qui mettent l'accent sur une conception
pluraliste plutôt qu'unitaire de l'autorité publique. La pratique d'élaboration de politique
place au premier rang la quête d'un compromis entre les intérêts des interlocuteurs
privilégiés. Le style de politique normale en Grande-Bretagne, où les administrations
reconnaissent les groupes pertinents d'un certain secteur de politique et où, dans la
mesure du possible, elles cherchent à les rassembler autour de politiques acceptées,
a été appelé "complaisance bureaucratique" [Jordan et Richardson, 26]. Dans la
constitution britannique, la relation entre les ministres et leurs fonctionnaires est
soumise à l'idée que le ministre doit répondre devant le Parlement des politiques de
son ministère et de leur mise en place.
En réalité, les ministres sont énormément débordés de travail et ne peuvent consacrer
que des périodes de temps et une énergie limitées à la gestion de leur ministère et de
ses politiques. Les ministres ne sont pas seulement les responsables politiques de
leur ministère, ce qui implique déjà leur représentation au Parlement, ce sont aussi
des élus ; ils sont donc obligés de s'occuper des problèmes de leurs électeurs de
circonscription. D'ailleurs ils font partie du Cabinet et de ses committees (conseils
restreints). Ils doivent être assistés pour que leurs services se conforment bien aux
vues et objectifs de leurs politiques. Traditionnellement, cette aide se manifeste par la
collaboration de l'administration. Chaque ministre a un Private Office (Secrétariat
particulier) dans lequel travaillent des fonctionnaires de carrière. Il se compose d'un
secrétaire particulier et de quelques adjoints faisant partie du m&

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents