Libéralisation des services de réseau et responsabilité publique : le cas de l électricité - article ; n°3 ; vol.19, pg 191-212
23 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Libéralisation des services de réseau et responsabilité publique : le cas de l'électricité - article ; n°3 ; vol.19, pg 191-212

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
23 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Politiques et management public - Année 2001 - Volume 19 - Numéro 3 - Pages 191-212
L'article analyse la libéralisation des services publics de réseau, le processus de (re) régulation induit et ses implications pour la (re)distribution des responsabilités publiques. Dans un premier temps, un modèle descriptif distingue les acteurs et les fonctions de la régulation au sein d'un secteur libéralisé. Les responsabilités politique et managériale y sont définies en se référant à la régulation de la concurrence, du service universel, des opérateurs et du patrimoine public. Le modèle proposé met un accent particulier sur les jeux croisés entre ces quatre éléments constitutifs de la régulation publique. Dans un second temps, une étude empin'que compare, pour le secteur de l'électricité, les modalités de libéralisation et de régulation en vigueur en Angleterre, en Norvège, en Allemagne, en France et en Suisse. En guise de conclusion à cette recherche exploratoire, quelques pistes pour analyser plus avant les effets de l'actuelle libéralisation des services publics de réseau sont proposées.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2001
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Frédéric Varone
Christophe Genoud
Libéralisation des services de réseau et responsabilité publique
: le cas de l'électricité
In: Politiques et management public, %vol. 19 n° 3, 2001. Les nouvelles exigences de la responsabilité publique.
Actes du dixième colloque international - Paris, jeudi 9 et vendredi 10 mars 2000 - Tome 2. pp. 191-212.
Résumé
L'article analyse la libéralisation des services publics de réseau, le processus de (re) régulation induit et ses implications pour la
(re)distribution des responsabilités publiques. Dans un premier temps, un modèle descriptif distingue les acteurs et les fonctions
de la régulation au sein d'un secteur libéralisé. Les responsabilités politique et managériale y sont définies en se référant à la
régulation de la concurrence, du service universel, des opérateurs et du patrimoine public. Le modèle proposé met un accent
particulier sur les jeux croisés entre ces quatre éléments constitutifs de la régulation publique. Dans un second temps, une étude
empin'que compare, pour le secteur de l'électricité, les modalités de libéralisation et de régulation en vigueur en Angleterre, en
Norvège, en Allemagne, en France et en Suisse. En guise de conclusion à cette recherche exploratoire, quelques pistes pour
analyser plus avant les effets de l'actuelle libéralisation des services publics de réseau sont proposées.
Citer ce document / Cite this document :
Varone Frédéric, Genoud Christophe. Libéralisation des services de réseau et responsabilité publique : le cas de l'électricité. In:
Politiques et management public, %vol. 19 n° 3, 2001. Les nouvelles exigences de la responsabilité publique. Actes du dixième
colloque international - Paris, jeudi 9 et vendredi 10 mars 2000 - Tome 2. pp. 191-212.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pomap_0758-1726_2001_num_19_3_2687.
.
LIBERALISATION DES SERVICES DE RESEAU ET RESPONSABILITE PUBLIQUE
LE CAS DE L'ELECTRICITE
Frédéric VARONE
Christophe GENOUD *
Résumé L'article analyse la libéralisation des services publics de réseau, le processus
de (re) régulation induit et ses implications pour la (re)distribution des
responsabilités publiques. Dans un premier temps, un modèle descriptif
distingue les acteurs et les fonctions de la régulation au sein d'un secteur
libéralisé. Les responsabilités politique et managériale y sont définies en se
référant à la régulation de la concurrence, du service universel, des
opérateurs et du patrimoine public. Le modèle proposé met un accent
particulier sur les jeux croisés entre ces quatre éléments constitutifs de la
régulation publique. Dans un second temps, une étude empin'que compare,
pour le secteur de l'électricité, les modalités de libéralisation et de régulation
en vigueur en Angleterre, en Norvège, en Allemagne, en France et en Suisse.
En guise de conclusion à cette recherche exploratoire, quelques pistes pour
analyser plus avant les effets de l'actuelle libéralisation des services publics
de réseau sont proposées.
* Université catholique de Louvain.
** Institut de hautes études en administration publique, Lausanne.
Revue POLITIQUES ET MANAGEMENT PUBLIC, Volume 19, n° 3, septembre 2001
© Institut de Management Public - 2001 1 92 Frédéric VARONE et Christophe GENOUD
Libéralisation et Plusieurs services publics de réseau voient leur marché respectif s'ouvrir à la
(re)régulation concurrence (télécommunications, poste, électricité, chemins de fer, etc.). Le
degré et le rythme de ces réformes divergent significativement d'un secteur ou
d'un pays à l'autre. Contrairement à la prétendue émergence d'un mode de
gouvernance unique en Europe, l'Etat producteur de services publics se
transformant en un Etat régulateur neutre (Majone 1997), force est de
constater que, de facto, il n'y a convergence ni sur la portée de la
libéralisation, ni sur les modalités de régulation des secteurs concurrentiels.
Soulignons aussi d'emblée que les divers processus de libéralisation
sectoriels ne conduisent pas forcément à une privatisation - du statut et de la
propriété - des anciens monopolistes publics, même si l'amalgame entre
libéralisation, dérégulation et privatisation est trop souvent de mise1. La phase
de transition graduelle du monopole à la concurrence ne signifie nullement un
retrait unilatéral de l'Etat. Bien au contraire, une des conséquences
paradoxales de la libéralisation est une (re)régulation qui combine « marché
plus libre » et « plus de règles » (Bergman et al. 1998, Cox 1999, Eberlein
1999).
D'une part, l'Etat doit garantir le respect des règles du jeu par les opérateurs,
qu'ils soient publics ou privés. Cette régulation de premier ordre vise à
supprimer les barrières à une concurrence loyale et, par conséquent,
présuppose une application stricte du droit de la concurrence et des
réglementations spécifiques au secteur concerné. Elle renvoie à la régulation
économique au sens étroit, soit à la constitution et au maintien de marchés
concurrentiels. Outre des problèmes proprement juridiques (par ex. quelle
coordination entre le droit de la concurrence et les réglementations
sectorielles ?), les questions d'efficience et de responsabilité managériale des
autorités publiques apparaissent prioritaires ici.
D'autre part, une régulation de second ordre cherche à corriger les résultats
de la libéralisation et concerne donc ses effets (re)distributifs. A ce niveau, il
s'agit de désigner et - si volonté politique il y a - de compenser les perdants
de l'ouverture à la concurrence. Ce second volet a directement trait à la
conduite des politiques publiques substantielles touchées par le secteur
libéralisé et à tous les enjeux liés à la définition et au maintien d'un service
public, d'intérêt général et/ou universel2. Les problèmes inhérents à cette
régulation sociale impliquent une prise en compte plus large des effets de la
libéralisation sur l'offre et la demande de services de réseau (par ex. quel
service, à quel prix, pour quels usagers ?) Les questions d'efficacité et
1 « La privatisation se réfère à un changement dans la forme juridique des entreprises publiques, qui passent
du statut d'entreprises publiques à celui d'entreprises privées, ou à la vente d'actions d'entreprises publiques.
La libéralisation implique l'assouplissement, voire l'abolition des restrictions de mise sur le marché, c'est-à-dire
une démonopolisation. La dérégulation concerne l'assouplissement, voire l'abrogation des lois, statuts ou
règles existants au moyen desquels l'Etat tente d'influencer le comportement du secteur privé. » (Eberlein
1999:206)
2 Un service public désigne tantôt l'organisme de production du service, tantôt la mission d'intérêt général
confiée à celui-ci. Un service d'intérêt général désigne les activités de service, marchand ou non, considérées
d'intérêt général par les autorités politiques et, pour cette raison, soumises à des obligations spécifiques. En
Europe, un service universel, parfois aussi appelé approvisionnement de base, désigne l'ensemble des
obligations qui visent à assurer partout l'accès de tous à certaines prestations essentielles, de qualité et à un
prix abordable. (Commission européenne, 1996 :6) Libéralisation des services de réseau et responsabilité 1 93
publique : le cas de l'électricité
d'équité, relevant traditionnellement de la responsabilité politique, sont ici au
centre des intérêts.
Cette distinction entre deux niveaux de régulation permet, à notre avis, de
cerner clairement les enjeux de la libéralisation - et de la réforme régulatrice
induite - quant à la (re)distribution des responsabilités managériale et politique
entre les acteurs publics d'un secteur libéralisé. Afin de comprendre les
actuelles transformations des services de réseau, nous élaborons un modèle
descriptif qui distingue les acteurs et les fonctions de la régulation publique.
Ceci nous conduit, en particulier, à identifier les composantes des

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents