Libération du mercredi 24 novembre 2010, naissance de ...
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1,30 EURO. PREMIÈRE ÉDITION NO9186 CORÉES: LA PEUR DE L’ESCALADE PAGES 8-9
MERCREDI 24 NOVEMBRE 2010 AUJOURDHUI AVEC«LIBÉ»
WWW.LIBERATION.FR
Sarkozyauxjournalistes «Amispédophiles, àdemain!» «Libération» publie l’intégralité de l’intervention musclée et confidentielle du chef de l’Etat face aux journalistes, vendredi, à Lisbonne. PAGES 2-4
CINEMA TOUS LES FILMS, 8 PAGES CENTRALES
«HARRYPOTTER» LAFINJUSTIFIE LESMOYENS IMPRIMÉ EN FRANCE / PRINTED IN FRANCEAllemagne2,10 €, Autriche2,80 €, Belgique1,40 €, Canada4,25 $, Danemark25 Kr,DOM2,20 €, Espagne2 €, Etats-Unis4,50 $, Finlande2,40 €, Grande-Bretagne1,60 £,Grèce2,50 €, Irlande2,25 €, Israël18 ILS, Italie2,20 €, Luxembourg1,50 €, Maroc15 Dh, Norvège25 Kr, Pays-Bas2,10 €, Portugal (cont.)2,20 €, Slovénie2,50 €, Suède22 Kr, Suisse3 FS, TOM400 CFP, Tunisie1700 DT, Zone CFA1 800 CFA.
2EVENEMENT
LIBÉRATIONMERCREDI24EVBMERNO2010
Nicolas Sarkozy, vendredi, à Lisbonne, lors du sommet de l’Otan, avec son conseiller en communication Franck Louvrier (veste fermée).PHOTO ELODIE GRÉGOIRE . ABACAPRESSE.COM En voulant dénoncer les accusations portées contrePRaArINALOCORSCI,AËPHARLGSGORI lui dans l’affaire Karachi, le Président qualifieetISABELLE ROBERTS unjournalistede«pédophile».DesproplosEtqauti.Inosgiolsetmrtenilesjinabpourourseuqide-irsorMpasldèdiunafalutllisrourjoTrs. ravivent le débat sur le style du chef deafo«eletnes»finnfeendtéuibr,é part et Lexpress.fr et désormais Sarkozy,confidencesrtiocjmruaoonetultairearnronrs.agnatuocéte(arépitalgrtéidà,dner.)eVrfburLiblesrctinenisnonueqrcaplauopsetsile»rmelcnnoeniofrt«esoduetmmldeanOtbsiLnnoerencontrequelSraokyzL,eépqi,,ebNreleuéiale---senn jusquàloutrancefopIrqpnaa«oituecuovetfreerhiafdc,nvs»rpoaclee,oneroccsg»,cfsmeomernbèetrilliceocncaAplednolaledtélnnedcsisoérerafemist.noeondxuommduopdspduàsoraé«oigacsRl«srhtauéliiocspeièasur,utleetdtbKtuléoiajaeriàte--,s qu’à descendre»,servi à un pê-REPÈRESOffcl«uaLeCamltu23AnirefS.v.é«SrDCiaEenar-ss2Tslea0-Ofto0oI8i,u,lPpNi,eoOcuv’onVlcahosonCS»arm,lOkuoilmeNnearzy»vietisaSeldnolalegri-eledusferrrseuiPeércletnneised Depuis qu’il fait de la politique, Nicolas Sarkozy est un adepte du «off». avec de mielleuxPour le plus enchaînant«bonjour»à l’assistance. Diffu-grand bonheur des journalistes qui ont souvent profité de ses confidences. Depuis qu’il sée sur le Web, la scène a été visionnée plus de 12 millions est président, les «offs» se sont raréfiés mais perdurent. Les journalistes conviennent de fois. Elle a été commentée par la presse du monde alors de sourcer les propos rapportés par des formules du type«l’Elysée affirme que…»entier et détournée dans des sketchs ou des manifs.
en,ebiutannécoterdietémertoneriafànoedrohxitatintseredvacenuimpelleqeiuspaaléDefsnenumuitqmemeeettuacnu,esuesn»?ldncou
En marge du sommet de l’Otan, le Président a réuni vendredi soir à Lisbonne des journalistes pour se défendre dans l’affaire Karachi. Une scène étonnante. «Sansrancune,lepédophile?» nze m vingt secondes de souf-OentqésidunpravecM.tillMepaepiusPproutnéiieéemarrrotpeade,-arntiaucaqlepeadeslneidmernrgtaspimaaldluardBuarl,lpseelnlqeMM.aBiaYt-ou?ii-lRe,etquejépubliqulf,eedirer,scodeidnfceendes,enêg,tesetuni journaliste. Onze minutes et vingt secondes de M. Léotard. En tant que ministre du Budget, jeUn journaliste :«Il semblerait qu’il y ait votre Nicolas Sarkozy tel qu’en lui-même, en marge n’ai jamais eu à en connaître ni de près ni de nom, que vous ayez donné votre aval à la créa-du dîner officiel de l’Otan de loin puisque même… même… la procédure de tion de deux sociétés au Luxembourg…» VERBATIM vous savez, par le ministre du Bud- validation,vendredi. Onze minutes etN.S.:«Ah, Luxembourg! Comme Clearstream!» vingt secondes d’un Prési- get sur proposition du directeur général des im-Un journaliste :«Non, je ne pensais pas à ça… dent obsédé par les affaires, en quasi-roue li- pôts, a été supprimée en 1992 par M. Charasse, Des sociétés par lesquelles seraient passées des bre, mi-détendu, mi-tendu, Karachi, Betten- rétrocommissions ?» court, Clearstream. Retranscription intégrale.Cela ne vous a pas suffiN.S.:«Mais jamais, mon pauvre, j’ai donné mon aval… Mais il y a une vMoicuhsarëélpDoanrdmezonau(Fxravinccteim2)e:«QesuqihcaraKiusdeuqe-tecClearstream et tout ça?qui dit que j’ai donné monpièce vous interpellent dans les derniers développe- Je suis pasF ecommencer?aval ?» aut rUn journaliste :aM«efinent,stem elle est dans le dossier du juge, oui.» ments ?»du tout agressif, d’abord je vousN.S.:«Une pièce avec le nom de Ni-àNivcooluass, jSealrekdoizryai:suovideliam,ejsPa«onrdn-coosevsdatnic,reofsiprasen veux pas, non, mais attends,colas Sarkozy qui dit ça? Mais enfin, fqruèraensd,jmeênmeel,eucrefsatiscupraiseulex.reLparomcohietiémadiess,vous me trouvez fâché?»écoutez, jamais. Je n’en ai aucun souvenir. Vous voyez le ministre du journaux disent que j’étais le trésorier de la octobre 1992. Je n’ai donc même pas eu à le Budget qui va signer un document pour donner campagne de Balladur. Monsieur Darmon, je faire. Vous voyez ce que je veux dire ? son aval à une société luxembourgeoise ? Pen-vous pose une question est-ce que j’ai été tré- «Alors, alors… on me dit, il y a eu des commis- dant deux ans, on m’a poursuivi pour l’affaire sorier de la campagne de Balladur ?» sions. Parfait. Personne n’a la moindre preuve Clearstream au Luxembourg. Tiens, c’était Van M.D. : quoi que ce soit, personne. Ah, il y a de l’ar-«Non.» de Ruymbeke[juge d’instruction, ndlr]aussi, N.S. :«Non, je ne veux gêner personne, mais gent liquide sur la campagne de M. Balladur, tiens… C’était le même, ah ça, c’est curieux…» c’est simple de vérifier quand même… Est-ce très bien, OK, dont les comptes ont été validésUn journaliste :«Vous pensez que c’est la que c’est pas difficile de vérifier? Est-ce que j’ai par le Conseil constitutionnel. Ah oui, mais même mécanique…» été trésorier ou pas? Je n’ai jamais été trésorier Sarkozy, c’était un soutien de Balladur, il estN.S.:«Ah! J’en sais rien, mais enfin, je ne suis de la campagne de Balladur. D’autres disent président de la République, donc il est dans le pas spécialiste du Luxembourg. Je n’ai pas de que j’ai été directeur de la campagne de Balla- coup… Qu’est-ce que vous voulez que je vous compte chez Clearstream. Mais vous vous ren-dur. Est-ce que j’ai été le directeur de la cam- dise? Est-ce qu’il n’y a pas un moment, je vous dez compte de ce que vous dites ?“Il semble-pagne de Balladur ? J’étais le porte-parole de le dis sans être agressé, est-ce que par mo-rait.”Vous êtes journaliste, dites-moi quelque Balladur. Bon, hein. Pourquoi ne pas être pré- ments, on peut être sérieux ? Est-ce qu’il y en chose…“Il semblerait”,c’est quoi ?» cis? Deuxième chose, je n’ai jamais été minis- a un seul parmi vous qui a vu un document quiUn journaliste:«Je dis“il semblerait”parce que tre de la Défense, je ne suis pas au courant des me mette en cause ni de près, ni de loin ? Mais moi je n’ai pas accès au dossier du juge…» contrats de sous-marins négociés à l’époque, moi, sous prétexte que je suis président de laN.S. :«Moi non plus. Le dossier du juge,
3
l’enregistrement des propos tenus par Nicolas Sarkozy, que le salut est au second degré, de même que le parallèle qu’il établit entre son propre sort et celui de journalistes qu’on soupçonnerait de pratiquer la pédophilie n’est pas une accusation, mais une sorte de métaphore, fort étrange au demeurant. On comprend encore que le Président puisse ressentir une forte irritation, alors que dans l’affaire de Karachi, comme nous l’avons écrit plusieurs fois, aucune preuve sérieuse ne vient démontrer qu’il aurait participé à un financement illégal. Pourtant, cette comparaison, outre qu’elle sied mal au «nouveau Sarkozy» dont il souhaite qu’on parle désormais, est de toute évidence douteuse. Elle vient surtout ponctuer un réquisitoire contre les journalistes qui pose question. Comme le journal intitulé «les Médias» n’existe pas, chacun doit répondre pour lui-même. Et donc répéter ici que dans l’affaire de Karachi,bération,iL qui suit ce dossier depuis le début et publie régulièrement des informations nouvelles, s’en tient strictement aux documents qui entrent en sa possession et se garde, justement, d’extrapoler. Au vrai, fait-on le procès des dérapages médiatiques, ou bien, de manière plus contestable, celui de la curiosité légitime qui anime nos enquêteurs et ceux des autres journaux ? Il est une manière simple de régler le différend : rendre publiques toutes les pièces afférentes à l’affaire. On quittera alors le domaine des procès injustes et des comparaisons outrancières.
ÉDITORIAL ParLAURENT JOFFRIN Douteux «Amis pédophiles, à demain !»On comprend
interpellation de Claire Chazal en saluer l’assemblée :«Amis pédo-de son discours, il s’est permis direct à la télé. Là, dans les coulis-LESSENTIELses du sommet de l’Otan, pour dé-pDhiislteisn,gàd.eTmouatine!n»terueentt.Eslrè.saes.clCCih«eutonumrodtepfeorrscoendneeln»g,ùootlreiboliusslseséuar LE CONTEXTErsséupiuocrleiuuqviuetchangersastitlnsemrapnrirtadoomielonncxaubulqridsus,tousce-sisélu«sos’ceiantgifasgeetnltance – selon lui – des soupçons pLaerslpercohpeofsdteenluEsteatn«off»leibecillnsdantuqriKefaafra-a(lent-atntmeocétitneevitcelli-mêetluommeme,cdnciseysedt)astltaistiuêverteedatsalritundretuEtdefchEyltaLédemésaeuelentiqi-prés chi, le président de la République vendredi font polémique. par les médias. dents’en prend au journaliste qui le taquée de la République ait tenu de«C’est pas questionne : es«Et vous, j’ai rien du rê L’ENJEUtout contre vous. Il semblerait quetlepsorentqutenarinniamneigs,poelunLdiibféfircaitlieoàn-seetlauestrde,àmiséiospeslo,unetsnesusàed-ltpeoslapeinequons Pour démontrer l’absurditévous soyez pédophile… Qui me l’apublie. Selons,esprExlsitôt finielémiques qui tirent tout vers le bas, des soupçons sur sondit ? J’en ai l’intime conviction […]la rencontre avec les journalistesqui avilissent tout, qui ne respectent implication dans l’affairePouvez-vous vous justifier ?»Et le à Lisbonne, l’Elysée a«fortement rien et qui conduisent finalement à Karachi, il s’amuse à traiterPrésident de filer sa finaude méta-insisté»pour que l’enregistrementdonner une piètre image d’une dé-des journalistes dephore pendant que sa troupe se soit effacé. Puisque rien ne s’étaitmocratie qui a besoin de femmes et «pédophiles».décompose, rapportele JDD.dit, mieux valait être prudent…d’hommes comme vous»,a déclaré Son dircom Franck Louvrier essaie Nicolas Sarkozy. Et puis il a dési-alors d’écourter sur l’air deCIBLE. gné sa cible.Hier, au congrès de l’asso-«Je veux dire à tous cheur du Guilvinec (Finistère), «Ouhlala, mais c’est qu’on a un ciation des maires de France (lireceux qui nous regardent, y compris entre autres pétages de plombs dîner, nous, faudrait pas que ça page 13), sans répondre aux atta-le système médiatique respectez : plus ou moins contrôlés. refroidisse». Un journaliste lance ques, Nicolas Sarkozy a fait savoirdonc ceux qui ont le courage de se à Sarkozy :«J’espère qu’on ne vousqu’avec sa mise en cause dans leprésenter devant le suffrage univer-COULISSES.Mais avec les journa-a pas coupé l’appétit.» par les journalistes «Karachigate»Sarkozy lâ-sel»,a déclaré le même Sarkozy listes, c’est spécial comme on l’a ché:«Mais non, c’est sans rancune,et la reprise de ses propos en off, Nicolas, qui passe son temps la vu la semaine dernière lors de sonhein, le pédophile ?» dans les médias. mainEt il finit par en avait gros sur la patate. Lors il
SUR LIBÉRATION.FR Retrouvez l’enregistrement intégral du point presse à Lisbonne de Nicolas Sarkozy en exclusivité sur http://www.liberation.fr/labo
«C’EST TOI QU’A DIT ÇA ? BEN DESCENDS» ?»«OUI OU NON, MADAME CHAZAL En novembre 2007, Nicolas Sarkozy est au Guilvinec, face à des Le 16 novembre dernier, lors de son entretien télévisé, interrogé marins-pêcheurs excédés par la hausse du prix du gazole qui tombe sur les expulsions des Roms et la Commission européenne, Nicolas pile en même temps que l’augmentation du salaire du chef de l’Etat. Sarkozy retourne les questions à ses intervieweurs et s’en prend à Les insultes pleuvent et un«Enculé !»jaillit côté pêcheurs. Sarkozy Claire Chazal :«Oui ou non, madame Chazal, la Commission a-t-elle s’exclame : dita dit ça ? C’est toi qu’a dit ça ? Ben descends un peu : “Ce qu’a fait la France est légal ?”«Qui [Silence]Oui ou non ? le dire, descends un peu.»Réponse du pêcheur, salée :«Si je des-[Silence]Je n’ai pas entendu votre réponse?»Et Claire Chazal de cends, je te mets un coup de boule, donc vaut mieux pas.»bredouiller :«Sans doute, oui, bien sûr.»
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4EVENEMENT
personne n’y a accès. Remarquez, il com- Et je m’explique sur quoi ? Ecoutez… Quand “Faites votre travail.” C’est à vous de voir si munique avec tous les journalistes. Et ce brave même, c’est curieux. Ça remonte à 1994. Bien- c’est sérieux. C’est à vous de faire votre tra-M. Millon – c’est “off” ce que je vous dis – qui tôt dix-sept ans. Bon, s’il y avait quelque chose vail… D’ailleurs, vous le savez bien que ce n’est dit qu’il a une intime conviction. Une intime sur moi, ça se serait trouvé vous croyez pas ? pas sérieux… C’est à vous de faire votre travail, conviction, ah bon. On lui dit, si j’ai bien lu : Non ? En dix-sept ans ? Enfin… Sous prétexte vous me demandez de faire quoi? Je ne suis pas “Mais alors ça se base sur quoi ?” “Des rapportsque j’ai soutenu M. Balladur… Oui, je l’ai sou- journaliste enquêteur, vous avez le droit d’en-oraux des services.”Ah bon, quels services ? tenu. Attendez, c’était quoi l’autre jour sur J’étais son porte-parole. Un type sérieux quêter… Quels services? Qu’il dise un nom, un service. comme Bruno Dive écrivait dansSud-Ouestquoi je devais me justifier? C’était le chauffeur Mais personne, aucun service. “Ah, moi j’aiSarkozy est le trésorier de la campagne«Nicolas de MmeBettencourt qui tenait de la gouver-l’intime conviction que vous êtes un malhon-de Balladur.» nante aujourd’hui décédée de MEt il est journaliste politique, spé-mecoenttBetru nête.” Sur quoi ? Les rapports oraux des servi- cialiste… Mon Dieu, qu’est-ce que ça serait s’il – c’était, comment s’appelle-t-il, Media-ces. Mais quels services ? C’est la DGSE ? C’est ne l’était pas ? Qu’est-ce que vous voulez que part ? – que j’avais demandé de l’argent à les Renseignements généraux ? C’est la DST ? je vous dise? Mettez-vous à ma place, c’est vo- MmeBettencourt. Et tout une après-midi, on Et à la DGSE, c’est monsieur Untel. tre métier quand même. Enfin, écoutez… Cela a dû diffuser un communiqué de l’Elysée pour «Vous comprenez, c’est incroyable, c’est in- ne vous a pas suffi Clearstream et tout ça? Faut savoir ce qu’on répondait au chauffeur de croyable. Et après, moi, je dois me justifier. Et recommencer ? MmeBettencourt qui tenait de la gouvernante votre confrère, très sympathique:“Il semblerait depas du tout agressif, d’abord je vous en«Je suis  MmeBettencourt, aujourd’hui décédée, que que vous ayez donné votre accord pour la création demandé de l’argent à M j’avaisveux pas, non, mais attends, vous me trouvezmeBetten-de deux sociétés luxembourgeoises.” court… ? D’abord, le pauvre, il n’est pas pédo- fâchéMais il con- C’était la semaine dernière…» naît pas le nom des sociétés, il ne sait pas si il phile.[Rires]Non, je ne le pense pas, mais…Un journaliste:«Est-ce que…» C’est pas un fait. Il me dit… enN.S.:«Ça n’arrête pas. Je ne parle pas du grand complot ou quoi, ce serait ridicule. Tant que Attenudoeiz,cétaitquoilautrejourplus je le connais, je l’apprécie, vous donnez de l’importance… Donnez de l’importance quand vous voyez des faits. Rap-sCuértqaitlejechdaeuvfafiesumredjeustifier?jldieaaluiusxatoeurosmciscuéaiblnetéticqsoolunneuàtxealevnomtcuibeosousnauxtry,itgeizelutodmisiooeesnndndi.téepelez-vous de MmeThibout, la fameuse[ex-comptable de Liliane Bettencourt, ndlr],que vous MmeBettencourt qui tenait de lajrasrusjxuodtuendaJneéepeyrismartezéedviaenucuaianendounilt-a-Yrtàenutnuqmino-edi mandé de l’argent à MmeBettencourt pendant gouevjearvnaaisntdeeamujaonudréddheuliadrégceéndtée»téslociébouruxemes?segiotpmocerdxuedes,avantdevousrenvnitgnamecuomnautrequmentouàuniénurtsajenodierréssdeioctecnd ujours après que MmeThibout n’avait pas dit ça qà Mediapart, que MmeThibout a commencé sa y a un document qui me met en cause en quoi Alors peut-être que le ministère l’a fait à un déposition à la police en disant“la romance de que ce soit, et moi je réponds… Ce qui ferait, si moment, j’ai été ministre du Budget deux ans,Mediapart”,j’ai fait deux 20 heures, deux je parlais “on”: “Nicolas Sarkozy dément avoir peut-être, mais moi, non, jamais ! Vous com- 13 heures là-dessus… Que ça vous serve de le-donné son accord.” Mais écoutez, on est dans prenez, je ne sais pas, je n’en sais rien. Mais re- çon, aussi. Ce n’est pas à moi de faire votre en-un monde de fous, quand même. Il n’y en a pas connaissez que la question ainsi posée est un quête, c’est à vous, vous êtes des grands gar-un seul parmi vous qui croit que je vais organi- petit peu vague pour se justifier, vous compre- çons… professionnels. C’est à vous de voir si ser des commissions et des rétrocommissions nez…[Un conseiller du Président lui propose devous êtes manipulés ou pas. Pas à moi…» sur des sous-marins au Pakistan, c’est in-mettre un terme à l’échange]Oui, on va dîner.»Un journaliste:«Est-ce que vous êtes d’accord croyable et ça devient le premier sujet à la télé-Un journaliste :«J’espère qu’on ne vous a pas pour qu’on lève le secret sur tout un tas de do-vision. Et vous –j’ai rien du tout contre vous–, coupé l’appétit.» cuments qui permettraient peut-être de tirer “il semblerait que vous soyez pédophile…” QuiN.S. :«Mais non. C’est sans rancune, hein, le ça au clair ?» tout me l’a dit ? “J’en ai l’intime conviction. Les pédophile ?»[Rires collectifs]N.S. :«Mais tout à fait, mais tout à fait. Je ne services. De source orale. Pouvez-vous vousUn journaliste: suis«Et sur l’Irlande, où est-ce que pas d’accord pour qu’on déclassifie le… le… justifier ?” Et ça devient : “Non, je ne suis pas nous en sommes maintenant ?» m’enfin, écoutez… On ne va pas tout déclassi-pédophile.Autre journaliste :«On revient aux sujets sé- fier pour que les services secrets du monde se «Mais attendez… faut être sérieux quand même. rieux…»[Rires collectifs]disent “l’information qu’on donne, ça va sor-Soit vous avez quelque chose et dans ce cas-làN.S. : tir”.«Ne vous trompez pas, c’est un sujet sé- Je ne suis pas… J’ai le sens de l’Etat. Mais j’y réponds bien volontiers. Soit vous n’avez rieux. On ne va pas courir en permanence pour les documents… A ma connaissance, il n’y rien et parlez-moi de choses intéressantes… Un après la dernière boule puante comme ça. en a pas un seul qui ait été refusé.» jour, c’est sur MmeBettencourt, un jour c’est sur vous êtes des gens sérieux, vous êtes Ecoutez,Un journaliste :«Bernard Accoyer refuse de Karachi, un troisième c’est sur Clearstream. Un des professionnels. Soit on vous donne des piè- mettre sur la place publique…» quatrième, c’est sur des comptes que j’aurais ces et vous me demandez de me justifier, soit,N.S. :«Mais Bernard Accoyer, c’est Bernard en Suisse. Sortez-moi une bonne fois pour tou- dans ce cas-là, vous considérez que c’est de la Accoyer…» tes ce que vous avez et parlons-en, mais vous manipulation, point. Vous n’avez pas besoinUn journaliste:«Vous dites il n’y en a pas un…» ne pouvez pas être instrumentalisés –vous qui de moi pour ça, quand même…»N.S. :«Oui mais pas un de l’Etat, pas un seul faites un métier sérieux – tous les jours surUn journaliste : de l’Etat… Enfin! Ecoutez, ça m’a fait plaisir de«Vous pensez que tout ça est n’importe quoi. Sur les déclarations d’un avocat une cabale ? Vous y voyez des arrière-pensées vous voir…[Bruits de chaises]Amis pédophiles, excité. Soit il y a quelque chose, dans ce cas-là politiques ?» à demain !»[Rires collectifs] je m’explique bien volontiers. Soit il n’y a rien…N.S. :«Mais non, c’est pas ce que je dis. Je dis :Recueilli parDAVID DUFRESNE
Selon nos informations, l’Etat a accepté de dédommager en 2009 l’organisateur des rétrocommissions. Karachi:8millionspourlintermédiaireocculte u Jean-Marie Boivin, gérant de la so- privées et un officiel envoyé par Pa- parquet de Paris, montrent que les Aondmleindustriedelar-mnemenu,ttuahcnofonti-pulelstiqums-ivireIe.,sditrieenoreHffshétéoci«un haut fonction-Jsusnpeuqere20tembalég00,lpà,tisulsrueragésdnteieHonnel-sioitatuansirotàairrcopromesed conclu, le 24 janvier 2009, un ac- Alliot-Marie, Thierry Breton ou Ni- présentant les sociétés d’armement l’époque pour déterminer com- d’une structure comme celle-ci. cord avec Jean-Marie Boivin, le fi- colas Sarkozy.«DCN International SA, DCNS SA et Maisment ils solderaient leurs activités. pas après. Pourquoi attendre nancier qui coordonnait le verse-Ile de Man.Hier,Libérationa ob-Thales SA»,a conclu une transaction Et de quelle manière ils pourraient pour une transaction ? Hier à 2009 ment de commissions occultes tenu auprès du greffe de la Haute au terme de laquelle il accepte de être remerciés. l’Assemblée, le député Bernard Ca-dans le cadre de ventes d’armes, Cour de l’île de Man (Royaume- payer une«note d’honoraires émiseCorrompre. (PS), ancien rapporteur deFondée en 1994 sur zeneuve notamment celle des sous-marins Uni) la copie certifiée conformepar M.Boivin», dont«le montant estinstruction du ministre du Budget la mission d’information sur l’at-au Pakistan. Ledit accord prévoit de d’un jugement qui atteste de l’exis-de 8 millions d’euros». Et elle justifie de l’époque, Nicolas Sarkozy, Heine tentat de Karachi, a posé la ques-le dédommager à hauteur de 8 mil- tence de cet accord – une pièce qui ces émoluments par les bons offices SA a servi pendant des années à ali- tion au nouveau ministre de la Dé-lions d’euros, comme nous l’évo- n’est pas, à ce jour, versée au dos- de Jean-Marie Boivin qui«ont été Alain Juppé. C’est le nouveaumenter des circuits de commissions fense, quions ces dernières semaines. Au sier de Renaud Van Ruymbeke.assurés à travers la Société de dévelop-occultes liées aux grands contrats de la Justice, Michel Mer- ministre large de l’Irlande et de l’Angleterre, La décision de justice de l’île de Manpement international Heine SA». d’armement. En particulier, le cier, qui a pris le micro. Sans ré-se sont ainsi achevées les curieuses donne force de loi à un contrat du Des courriers saisis par les policiers contrat de vente des sous-marins pondre à sa question. tractations engagées dès 2006 entre 24 janvier 2009 entre des sociétés luxembourgeois, et transmis au au Pakistan, le 21 septembre 1994.GUILLAUME DASQUIÉ
LIBÉRATIONMCRERIDE24RBMEEVON2010
LE PRÉSIDENT SUR KARAÉCTHI:REVUE DE D AILS Dans cet entretien «off», Nicolas Sarkozy nie son implication dans l’affaire Karachi. Décryptage. w«Je ne suis pas au courant des contrats des sous-marins.» En 1994, le ministère du Budget, dirigé par Nicolas Sarkozy, s’est opposé à la signature du contrat pour la vente des sous-marins au Pakistan, comme l’a expliqué devant la mission d’information parlementaire Patricia Laplaud, alors à la direction du Budget. Le 22 mars 1993 (sept jours avant l arrivée d’Edouard Balladur à Matignon), une note du Budget y était déjà défavorable. La signature du contrat appartenait à la CIEEMG, organe spécialisé dans les ventes d’armes, sous tutelle du Premier ministre. w«Vous voyez le ministre du Budget […] signer un document pour donner son aval à une société luxembourgeoise?» En 2006, au ministère de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy a échangé des courriers –révélés en juin partirabéLion– avec les gérants de la société luxembourgeoise Heine, au sujet de l’avenir de cette structure offshore(dédiée aux commissions occultes de DCN). Un rapport de la police du Luxembourg transmis à Paris le 10 février 2010 indique que la société a été fondée en 1994 avec l’accord du ministère français du Budget. w«M. Millon qui dit qu’il a une intime conviction[sur les rétrocommissions],[…] ça se base sur quoi, des rapports oraux de services, quels services?» Sur procès-verbal, Charles Millon, ministre de la Défense en 1995, explique que l’enquête a été confiée à la DGSE. Ses rapports oraux ont emporté son «intime conviction». Mais«jamais la DGSE n’est parvenue à avoir une preuve tangible de ces dépôts»,iséct-e-.ilrpG.Da.
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