Mémoires de Louise Michel écrits par elle-même
351 pages
Français

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Description

extrait : On peut repousser ses idées, blâmer ses actes 

Informations

Publié par
Nombre de lectures 26
EAN13 9782824711973
Licence : Libre de droits
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

LOU ISE MICH EL
MÉMOI RES DE LOU ISE
MICH EL ÉCRI TS P AR
ELLE-MÊME
BI BEBO O KLOU ISE MICH EL
MÉMOI RES DE LOU ISE
MICH EL ÉCRI TS P AR
ELLE-MÊME
1886
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1197-3
BI BEBO OK
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Sour ces :
– B.N.F .
– Éfélé
Ont contribué à cee é dition :
– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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compris à Bib eb o ok.P RÉF A CE DE L’ÉDI T EU R
   des noms si r etentissants et d’une notoriété telle qu’il suffit
de les mer e sur la couv ertur e d’un liv r e sans qu’il soit né cessair eI de présenter l’auteur au public.
Et p ourtant je cr ois utile de fair e pré cé der ces Mémoires d’une courte
préface .
T out le monde connaît, ou cr oit connaîtr e l’ e x-dép orté e de 1871, l’ e
xp ensionnair e de la maison centrale de Cler mont, la prisonnièr e de vant
laquelle viennent enfin de s’ ouv rir les p ortes de Saint-Lazar e .
Mais il y a deux Louise Michel  : celle de la lég ende et celle de la ré alité ,
qui n’ ont l’une av e c l’autr e aucun p oint de r essemblance .
Pour bien des g ens, et — p our quoi ne p as l’av ouer — p our la grande
majorité du public, et surtout en pr o vince , Louise Michel est une sorte
d’ép ouvantail, une impito yable virag o , une ogr esse , un monstr e à figur e
humaine , disp osé e à semer p artout le fer , le feu, le p étr ole et la dy namite . . .
A u b esoin on l’accuserait de mang er tout cr us les p etits enfants. . .
V oilà la lég ende .
Combien différ ente est la ré alité  :
Ceux qui l’appr o chent p our la pr emièr e fois sont tout stup éfaits de se
tr ouv er en face d’une femme à l’ab ord sy mp athique , à la v oix douce , aux
1Mémoir es de Louise Michel é c rits p ar elle-même Chapitr e
y eux p étillants d’intellig ence et r espirant la b onté . Dès qu’ on a causé un
quart d’heur e av e c elle , toutes les pré v entions s’ effacent, tous les p artis
pris disp araissent  : on se tr ouv e subjugué , char mé , fasciné , conquis.
On p eut r ep ousser ses idé es, blâmer ses actes  ; on ne saurait s’
empêcher de l’aimer et de r esp e cter , même dans leur s é carts, les convictions
ardentes et sincèr es qui l’animent.
Cee violente anar chiste est une sé ductrice . Les dir e cteur s et les
emplo yés des nombr euses prisons trav er sé es p ar elle sont tous de v enus
ses amis  ; les r eligieuses elles-mêmes de Saint-Lazar e vivaient av e c cee
athé e , av e c cee far ouche ré v olutionnair e en p arfaite intellig ence .
C’ est qu’il y a, en effet, chez elle — que M ˡˡᵉ Louise Michel me p
ardonne  ! — quelque chose de la sœur de charité . Elle est l’abnég ation et
le dé v ouement incar nés. Sans s’ en douter , sans s’ en ap er ce v oir , elle joue
autour d’ elle le rôle d’une pr o vidence . Oublieuse de ses pr opr es b esoins
et de ses pr opr es ennuis, elle ne se pré o ccup e que des chagrins ou des
b esoins des autr es.
C’ est p our les autr es — p ar ents, amis ou étrang er s — qu’ elle vit et
qu’ elle travaille . Et le p arloir de Saint-Lazar e , où elle r e ce vait de
nombr euses visites quotidiennes, était de v enu une sorte de bur e au de charité
en même temps qu’un bur e au de placement, car la prisonnièr e du fond
de sa cellule s’ing éniait p our tr ouv er des emplois à ceux qui étaient sans
ouv rag e et p our donner du p ain à ceux qui avaient faim. . . Elle multipliait
les cor r esp ondances, n’hésitait p as à imp ortuner ses amis — qui ne s’ en
plaignaient jamais — à plaider p our ses pr otég és.
L’ane cdote suivante donnera la mesur e de sa b onté  :
Il y tr ois ans, elle allait fair e une série de confér ences à Ly on et dans les
autr es villes de la région du Rhône . Partie av e c une r ob e toute neuv e , elle
r e vint, quinze jour s plus tard, au grand scandale de sa p auv r e mèr e , av e c
un simple jup on  ; la r ob e de cachemir e noir avait disp ar u  ! N’ayant plus
d’ar g ent elle l’avait donné e à Saint-Étienne à une malheur euse femme qui
n’ en avait p as, r enouv elant ainsi la lég ende de saint Martin. . .
Encor e l’é vê que de T our s ne donnait-il que la moitié de son mante au  ;
Louise Michel offrait sa r ob e tout entièr e  !
J’ai p arlé de sa mèr e . Ah  ! v oilà encor e un des côtés touchants de M ˡˡᵉ
Michel. En lisant ses Mémoires , on v er ra à quel p oint est dé v elopp é chez
2Mémoir es de Louise Michel é c rits p ar elle-même Chapitr e
elle le sentiment de la piété filiale . C’était une véritable adoration. Cee
femme , à quarante ans p assés, était soumise comme une p etite fille de dix
ans de vant l’autorité mater nelle . Enfant ter rible , p arfois, il est v rai  !. . .
Ayant r e cour s, p our ép ar gner à sa digne mèr e une inquiétude et une
ang oisse au milieu de ses p érilleuses av entur es, à une foule d’inno cents
subterfug es et de p etits mensong es  !
Rien qu’ en l’ entendant dir e  : « Maman », on se sentait ému  ; on ne
se souv enait plus qu’ elle était ar rivé e à la maturité . Elle a conser vé une
jeunesse de cœur et d’allur es, une fraîcheur de sentiments qui lui donnent
un char me incr o yable  : câline , tendr e , affe ctueuse , se laissant gr onder p ar
ses amis, et les tour mentant, de son côté , av e c une mutinerie de jeune fille .
V oilà p our la femme  :
ant à son rôle p olitique , il ne saurait me conv enir de l’appré cier
ici, en tête de ces p ag es où, av e c sa franchise ordinair e , av e c un dé cousu
sy stématique qui ne lui messie d p as et des néglig ences v oulues de for me
et de style qui donnent à tout ce qu’ elle é crit une originalité p articulièr e ,
elle raconte sa vie , ses impr essions, ses p ensé es, ses actes, ses souffrances,
ses do ctrines.
En é ditant ce liv r e , qui s’adr esse à tout le monde , aux adv er sair es de
l’auteur comme à ses amis, je n’ai ni à blâmer ni à appr ouv er  ; ni à
endosser ni à dé cliner la r esp onsabilité de ce qu’il contient. Les le cteur s
jug er ont,

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