Monsieur Hollande, les PME n ont plus le temps d attendre
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Monsieur Hollande, les PME n'ont plus le temps d'attendre

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Monsieur Hollande, les PME n'ont plus le temps d'attendre Le malaise gronde chez les patrons de TPE et PME. Entre inquiétude et exaspération, ils ne comprennent plus les règles du jeu gouvernemental. Jean-François Roubaud, président de la CGPME, tire la sonnette d'alarme et adresse un plaidoyer pour les entreprises au Président de la République. Monsieur le Président de la République. A l ’ i ssue de s él ectio ns e uropée nn es v ou s av ez an no ncé "plus de rapidité dans la mise en œuvr e de s m esu r es ". Paul Claudel disait " ce n’ es t po i nt l e t e m ps qu i m an qu e, c ’ est no us qu i lui manquons". C ’ est bi en l à le r i s q ue à l ’ he ure où l es dé f ai l l an ces d’ en t r ep r i ses a t t ei g ne n t de s so m m e t s. Les TPE/PME françaises sont actuellement mises à rude épreuve. On peut se rassurer en voyant un retournement, un frémissement ou un demi- t ou r . M ai s ce n’ es t pa s ce que nous entendons de l a pa r t de s che f s d’ en t r ep r i se . A u co ntr ai r e , l ’ i nq ui étude gran di t et l ’ ex asp érat i on gagne du terrain. Les discours lénifiants sur la baisse des charges ou les simplifications administratives restent virtuels.

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Publié le 25 juin 2014
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Langue Français

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Monsieur Hollande, les PME n'ont plus le temps d'attendre

Le malaise gronde chez les patrons de TPE et PME. Entre inquiétude et exaspération, ils ne
comprennent plus les règles du jeu gouvernemental. Jean-François Roubaud, président de la
CGPME, tire la sonnette d'alarme et adresse un plaidoyer pour les entreprises au Président
de la République.

Monsieur le Président de la République.
A l ’ i ssue de s él ectio ns e uropée nn es v ou s av ez an no ncé "plus de rapidité dans la mise en
œuvr e de s m esu r es ". Paul Claudel disait " ce n’ es t po i nt l e t e m ps qu i m an qu e, c ’ est no us qu i
lui manquons".
C ’ est bi en l à le r i s q ue à l ’ he ure où l es dé f ai l l an ces d’ en t r ep r i ses a t t ei g ne n t de s so m m e t s.
Les TPE/PME françaises sont actuellement mises à rude épreuve. On peut se rassurer en
voyant un retournement, un frémissement ou un demi- t ou r . M ai s ce n’ es t pa s ce que nous
entendons de l a pa r t de s che f s d’ en t r ep r i se . A u co ntr ai r e , l ’ i nq ui étude gran di t et l ’ ex asp érat i on
gagne du terrain.
Les discours lénifiants sur la baisse des charges ou les simplifications administratives restent
virtuels. Seul le CICE est passé du discours aux actes.
A l ’ i n v erse l es m esu r es an t i en t r ep r i ses pl eu v en t com m e au t an t de m au v ai ses no u v el l es
an no nci atr i ces d’ un e t e m pê t e. D é j à l es e f f e t s de c ert ai ne s m e sures , bien réelles celles-là, se
font sentir.
La sup pressi on de s ai de s et l es no uv el l es con t r ai ntes su r l ’ ap prent i ssa g e on t en t r ai né un r ecu l
de près de 10 % de s j eu ne s en ap pren t i ssa g e. Q u’ à cel a ne t i en ne , on v a pl us l oi n et l ’ on
adopte une Loi qui aura pour c on sé q ue nce de r e nd r e pl us di f f i ci l e l ’ emba uch e de s t a g i ai r es,
q ui , de t ou t e f a çon , c’ est bi en con nu , son t ex pl oi t és.
La f i scal i satio n de s he ur es sup pl émen t ai r es a d urem en t i m pa ct é l e po u v oi r d’ ach at de no s
sal arié s. Q u’ i m po r t e, l a pa r t pa t r on al e de s co m pl émentaires santé subira le même sort dans
l ’ i nd i f f érence g én éral e . L es em pl oy eu r s n’ on t q u’ à au g m en t er l es sal ai r es !
M a i s t ou t cel a n’ est r i en pa r r ap po r t à l a v éritabl e arm ad a an t i empl oi q ui est en t r ai n de s e
mettre en place.
Interdire, sauf dérogation s, l es con t r ats de t r av ai l de m oi ns de 24 he u r es h eb do m ad ai r es c’ est
se priv er de pl usi eu r s cen t ai ne s de m i l l i ers d’ empl oi s al ors q ue no t r e pa y s co m pt e
actuellement près de 2 millions de personnes travaillant moins de 24 heures par semaines !
Un pays qui affiche plus de 3 millions de chômeurs va interdire le travail à mi-temps !
P r es q ue au ssi f o r t , l a m i se en pl ace d’ un co m pte i nd i v i du e l de pé ni bi l i t é ex i g ea nt l a t en ue d e
f i che s po u r cha q ue sal ari é. M ême C ou r t el i ne n’ au r ai t osé l ’ i m ag i ne r .
1

Quant au renforc e m en t d es pouv oi r s de l ’ i nsp ecti on du t r av ai l q ui , de m ai n, po u r r a ex i g er t ou s
l es do cumen t s q u’ i l sou ha i t e, q ue cela soit ou non prévu dans le Code du travail, et ordonner
au x f r ai s de l ’ en t r ep r i se d es ex pe r t i ses av an t , l e ca s éch éa nt , d’ a r r ê t er l ’ activ i t é, cel a r e lève de
la provocation avec un Code du travail qui fait plus de 3000 pages.
Tout se passe comme si les textes étaient pensés par, et pour, des entreprises avec des DRH,
de s r esp on sab l es de s r e l atio ns soci al es, de s C o m i t és d’ en t r ep r i ses . C e n’ est pa s l e cas de
l ’ i m m en se m aj o r i t é de s en t r ep r i ses do n t 97 % on t m oi ns de 20 sal a r i és. C e son t cel l es -là qui
créent des emplois, ce sont celles-là que représente la CGPME.
N ou s av on s l e sen t i m en t q u’ on éco u t e t ou j ours les mêmes dans une sorte de "socialement
correct" q ui a r r an g e t ou t l e m on de . I l f au t po u r t an t en t en dre l a v érité . S i l ’ on v eu t q u e l e s
entreprises embauchent, elles doivent pouvoir licencier. Elles ne doivent pas non plus craindre
de franchir ces fameux seuils sociaux synonymes de contraintes supplémentaires. Mais ne
nous trompons pas. Un employeur embauchera si son carnet de commande le permet, tous
l es P actes du m on de n’ y cha ng eron t r i en , sau f pe ut -être dans quelques grands groupes du
CAC 40 capables de prévoir leur plan de charges sur plusieurs années. Pis encore mais il faut
le dire, le travail au noir est en train de repartir par exemple dans le domaine des services à la
pe r son ne et l es t r av ai l l eu r s dé t ach és con t i nu en t d e sév i r au dé t r i m en t de n os en t r ep r i ses. C ’ est
cela la réalité que nous vivons.
" L ’ éco no m i qu ement cor r ect " n’ es t m al he ureu se m en t pa s en r es t e. O n no us as sèn e l es
dividendes et les marges des entreprises comme autant de gros mots en confondant là encore,
g r an de s et pe t i t es en t r ep r i ses. L’ en t r ep r en eu r q ui prend un r i s q ue sur ses biens propres et qui
se rémunère au travers des seuls dividendes mérite-t-il le matraquage fiscal dont il est
victime ? Savent-ils, les donneurs de leçons, q ue san s m a r g e de s en t r ep r i ses priv ée s i l n’ y a
pa s d’ i nv estisse m en t , p as d’ empl oi , pa s de système de protection sociale, pas de fonction
pu bl i q ue … E t po u r t an t l à en core , force est de constater que les dernières annonces fiscales
l ai ssen t de côté l es pl us pe t i t e s en t r ep r i ses. La ba i sse g én éral i sée de l ’ I S r écl amée pa r l a
CGPME attendra, comme at t en dra l e t au x r éd ui t d’ I S po ur l es r é sul t at s r é i ntégr és au cap i t al
des PME, au profit de mesures qui concernent moins de 10% des entreprises françaises.
A trop crier dans le désert nous perdons patience.
Il faut maintenant entendre ces TPE/PME qui font l a cr oi ssan ce et l ’ empl oi et ne pa s se
contenter de les saluer dans les discours. Nous réclamons des simples mesures de bon sens
inscrites dans la durée. Allons-nous en être réduits no us au ssi , co m m e v i en ne nt de l ’ an no nce r
les CCI dont beaucoup sont présidé es pa r de s ch e f s d’ en t r ep r i se m e m bre s de l a C G P ME, à
refuser de participer à "tous les travaux en cours avec le gouvernement" ? La Conférence
Sociale de juillet devra, cette fois-ci, prendre en compte nos demandes.
Notre rôle est de vous alerter avant qu ’ i l ne s oi t t r op t a r d.

Jean-François Roubaud
Président de la CGPME
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