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Manuella Desseauve Moussa Ag Assarid  
 
Veille de la Presse-2008 A l’attention de Faustine Carron
 NIGER :  Deux journalistes français, une rébellion touarègue et une guerre de l’uranium   
Manuella Desseauve Moussa Ag Assarid  
 sommaire    
Veille de la Presse-2008 A l’attention de Faustine Carron
Introduction  I.  CONTEXTE GEOPOLITIQUE .................................................................................................................... 4  A.  P ANORAMA SOCIO -ECONOMIQUE ................................................................................................................... 4  B.  U N GOUVERNEMENT , UNE ETHNIE , DES CONFLITS ......................................................................................... 6   II.  LA LECTURE DU POLITIQUEMENT CORRECT ................................................................................ 8  A.  D E NOMBREUSES SOURCES UTILISEES , PEU D ECLAIRAGES ........................................................................... 8  B.  L ES PROPOS OFFICIELS ..................................................................................................................................... 8   III.  LES DESSOUS DE L’AFFAIRE : DECODAGE ..................................................................................... 11  A.  « L’ URANIUM : UNE MALEDICTION POUR LES POPULATIONS QUI Y VIVENT  ............................................. 11  B.  L ES « BOUCS EMISSAIRES D UN ENJEU POLITICO -ECONOMIQUE ............................................................... 11  C.  L A REBELLION TOUT FEU TOUT FLAMME ...................................................................................................... 14   Conclusion
Manuella Desseauve Moussa Ag Assarid  
  Introduction
Veille de la Presse-2008 A l’attention de Faustine Carron
  Une ruée vers l’uranium :  40% de la production d’électricité de la France, un des pays les plus riches, provient du sous-sol du Niger, le pays le plus pauvre au monde. Le nord du Niger dispose de réserves d’uranium – source principale de combustible nucléaire – parmi les plus importantes du monde, mais n’en tire presque aucun avantage. Ces gisements sont jusqu’en 2007 exploitées depuis 1970 par la société française AREVA. Désormais le gouvernement nigérien tente de trouver d’autres partenaires et a délivré 120 permis d’exploration à des sociétés canadiennes, américaines, chinoises, indiennes et autres, au cours de cette dernière année seulement. Une rébellion touarègue pour plus de justice des profits générés les ressources de l’uranium secoue la région depuis un an et le gouvernement central interdit toute négociation et toute communication avec les rebelles. C’est sur ces  pistes brouillées que deux journalistes français se sont aventurés pour un faire un reportage sur la situation . Mais quelle est la raison d’une telle sensibilité entre le gouvernement nigérien et les rebelles de la communauté touarègue ? Quelle est l’implication de la France dans la complexité de ce dossier ?  
Manuella Desseauve Moussa Ag Assarid  
 
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I.  Contexte géopolitique  A. Panorama socio-économique  Le Niger se situe en Afrique de l’Ouest. Le pays est au carrefour de plusieurs pays frontaliers : l’Algérie, le Bénin, le Burkina Faso, le Tchad, la Libye, le Mali et le Nigeria. Cette position géographique fait de lui une terre de contact entre l’Afrique du Nord et l’Afrique noire. Le Niger dispose d’importantes ressources naturelles dont l’or, le fer, le charbon, l’uranium et le pétrole. Sa population se caractérise par une multiethnicité. En effet, se juxtapose sur le territoire : les Haoussas (centre et ouest), les Djermas et les Songhaïs (ouest), les Kanuris et les Boudoumas (extrême est), les Peuls (partout), les Toubous, les Arabes et les Touaregs (nord et nord-ouest du pays). La capitale du Niger est Niamey. Depuis 1999, Mamadou Tanja est le président de la 5 ème  République du Niger et dirige un régime semi-présidentiel. Son premier ministre, Seini Oumarou, est issu du Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD). Selon l’IDH des Nations Unies pour le développement, le Niger est le pays le plus pauvre du monde : l’espérance de vie est de 45 ans, 71% d’adultes ne savent pas lire et 60% de la population survit avec moins de un dollar par jour.   
Population (milliers d’habitants) 13 957 Superficie (Km ² ) 1 265 640 Densité (habitants/Km ² ) 11 Croissance annuelle (%) 3.4 Espérance de vie à la naissance (années) 44.3 Population de moins de 15 ans (%) 49.0 Population de 65 ans et plus (%) 3.4 Taux d’urbanisation (%) 16.6 Taux brut de natalité (‰) 46.1 Indice Synthétique de Fécondité 7.91 Taux brut de mortalité (‰) 20.4 Taux de mortalité infantile (‰) 152.7 Taux de mortalité infanto juvénile (‰) 198.0 Taux de mortalité maternelle (%) 6.48 Population urbaine (%) 16.6 Taux d’alphabétisation des femmes (%) 15.1 Taux d’alphabétisation des hommes (%) 42.9 Indice de Développement Humain 0.281 PIB total (PPA ; millions de dollars) 10 951 PIB par habitant (PPA ; dollars) 872  Le Niger est le troisième producteur mondial d'uranium (8 % loin derrière le Canada et l'Australie). L'uranium représente aujourd'hui environs 35 % des exportations du Niger (80 % en 1970) et 5% du PNB sans compter toutes les activités induites : sous traitants, commerce, artisanat, tacherons. L'exploitation par la Somaïr se fait à ciel ouvert tandis que la Cominak
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 exploite la plus grande mine souterraine au monde de ce type à 250 mètres de profondeur. Sur le marché mondial, la livre d’uranium est passée de 10 $ en 2002 à 135 $ aujourd’hui dans certaines transactions. Jusqu’au début des années 2000, La France, avec son groupe Cogema devenu Areva, était la seule à exploiter les mines d’Arlit. Ces mines ont représenté jusqu’à 75 % de l’approvisionnement civil et militaire de la “consommation ” française.          
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 B. ouvernement, une ethnie dans un conflit  L’ethnie qui nous intéresse ici est le peuple touareg. Les Touaregs sont des nomades d’origine berbère. Ils fluctuent dans cinq pays de la zone sahélienne : le Burkina Faso, le Mali, la Libye, l’Algérie et le Niger. Au Niger, vivent environ un million de Touaregs. Pourtant, cette communauté est mise à l’écart politiquement et économiquement parlant. La situation touarègue s’explique en partie par la colonisation qui a bouleversé l’ordre social établi. En effet, avant la période coloniale, les Touaregs s’organisaient politiquement en système de confédération. L’organisation économique se fondait elle sur un commerce caravanier transsaharien. Les Touaregs échangeaient avec d’autres ethnies dans la complémentarité. L’administration coloniale s’est évertuée à casser les confédérations touarègues pour les transformer en des chefferies plus dociles. Un impôt sur les personnes et les bétails leur fut destiné. L’espace touareg fut morcelé à la constitution d’états indépendants (Niger, Mali…).  En 1973 et 1974, les sécheresses ont anéanti le cheptel touareg. Nombreux sont les Touaregs ayant migré vers les bidonvilles s’étant exilé vers d’autres pays. Dans les années 1980, la dictature de Seyni Kountché mit en place une lourde police politique dans les régions touarègues. Néanmoins, son successeur Ali Saïbou apaisa les mœurs à partir de 1987. Durant cette même décennie, le colonel libyen Mouammar Kadhafi appelle pour une « république touarègue . Il encourage de nombreux « ishomars  (chômeurs) nigériens à rejoindre la « légion islamique  libyenne. L’objectif était d’acquérir une formation militaire pour renverser les régimes de Niamey. Le colonel Ali Saïbou leur promit alors une aide à la réinsertion s’ils revenaient au pays. Néanmoins, cette aide n’est jamais venue.  Contrairement au Mali, la seule véritable rébellion au Niger fut celle de 1990. Avant cette date, certains touaregs venaient jusqu’à se réfugier au Niger. Cependant, le 7 mai 1990, de jeune touaregs nigériens issus de la légion islamique de Kadhafi se rendent à la caserne de Tchin-Tabaraden. Cette démarche tourna mal. Ils attaquèrent les gendarmes, tuèrent un gardien et s’enfuirent avec les armes. Ceci constitue le premier fait d’arme de la rébellion. L’armée réprima alors violemment cet acte. Ainsi, les militaires restant de la caserne tuèrent à Niamey tous les jeunes touaregs sur leur passage. Cette répression fit officiellement 70 morts mais on parle de plusieurs centaines de morts.  Mano Dayak structura le mouvement politique touareg. Il permit le 24 avril 1995 la signature d’un accord de paix (à Ouagadougou) entre le pouvoir central et les mouvements touaregs parrainé par l’Algérie, le Burkina Faso et la France.  Le 1 er  février 2007, les rebelles touaregs réalisaient leur première attaque, celle d’un casernement des FAN (Forces Armées Nigériennes). Ce fait d’armes engendra la mort de trois hommes chez les FAN. Le gouvernement nigérien refuse toute discussion avec le mouvement rebelle touareg qu’il qualifie de « ramassis de bandits, de coupeurs de route et de trafiquants de drogue  . Depuis le 18 avril 2007, « la rébellion s’est dotée d’une structure politique : le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) dirigé par Agaly Alambo  . ( Jeuneafrique.com , le 15 juillet 2007). Alambo a appartenu au Front de libération de l’Aïr et de l’Azawagh (FLAA) de Rhissa Ag Boula jusqu’en 1995. « Le Front de libération de l'Aïr et de l'Azawar (FLAA) est né en septembre 1991, après la conférence nationale censée sceller la
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Manuella Desseauve Moussa Ag Assarid   réconciliation et durant laquelle des participants applaudirent un officier de l'armée se vantant d'avoir participé aux assassinats des Touaregs. Les différentes tentatives de négociation entre le pouvoir et les combattants ont entraîné des scissions au sein du FLAA : création de l'Armée révolutionnaire de libération nationale après la trêve de juin 1993 ; création du Front de libération de Tamoust par M. Mano Dayak, en août 1993, et du Front populaire de libération du Sahara en janvier 1994.  ( Fragile Niger , Philippe Baqué)  A travers ces différents évènements, nous comprenons l’origine de l’animosité de la communauté touarègue envers le gouvernement. Néanmoins, ces faits intérieurs sont loin d’expliquer totalement la vague actuelle de rébellions touarègues. La seconde partie de l’explication se situe dans un contexte économique et international.   
Le conflit touareg Philippe Rekacewicz, Le Monde Diplomatique , avril 1995  
 
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 II.  La lecture du politiquement correct  A. De nombreuses sources utilisées, peu d’éclairages   Interview : Sidi Ali Lansari : économiste nigérien d’origine touarègue   Internet pour la presse africaine:  - Le Pays  (Burkina), afrique du nord.com , Afrik.com , afriquenligne.fr , afrique-souveraine.com - L’Express, « Voyage au cœur de la rébellion touarègue    Presse  - presse française : Le Monde , Libération , Le Figaro , Les Echos , Ouest France    presse africaine : Jeune Afrique -  Ouvrages :  - Mano DAYAK, Je suis né avec du sable dans les yeux , éditeur Fixot, 1996  - Emmanuel GREGOIRE, Touaregs du Niger : Le destin d’un mythe , édition Karthala, collection « Hommes et sociétés , janvier 1997.   Afin d’étudier ce fait d’actualité, nous avons essentiellement utilisé la presse écrite et Internet. Les médias français n’ont que peu ébruité l’affaire des deux journalistes français. Les articles étaient peu développés quant à la situation politique, bien souvent ils se répétaient sur les simples faits de l’arrestation puis du jugement. Langue de bois, censure politique ? Seuls un quotidien français Le Figaro , l’hebdomadaire Jeune Afrique et quelques journaux africains locaux ont émis certaines données permettant de faire état de certains dessous de l’affaire.  B. Les faits officiels  Des journalistes sont régulièrement arrêtés au Niger en raison d’un contact plus ou moins prolongé avec la rébellion. Le gouvernement nigérien cherche à « faire un black out total sur cette crise qui menace l’intégrité territoriale . ( Le Pays , Burkina Faso, le 24 décembre 2007) Le Niger est à cet effet surnommé le « Guantanamo  des journalistes. Un de leurs confrères, François Bergeron, fut déjà la cible du gouvernement nigérien. Il fut détenu pendant plus d’un mois à l’automne 2007. En outre, deux journalistes nigériens avaient été emprisonnés : Mamane Abou, directeur de publication de l’hebdomadaire privé « Le Républicain , et Oumarou Keita, directeur de la rédaction. Une plainte du gouvernement nigérien avait été déposée à leur encontre pour « publication de fausses nouvelles  et
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Manuella Desseauve Moussa Ag Assarid   « diffamation . Ils furent mis en liberté provisoire le 11 décembre 2006. Moussa Kaka, correspondant de RFI (Radio France Internationale) fut, lui, emprisonné le 26 septembre 2007 pour « complicité d’atteinte contre l’autorité de l’Etat . Des bandes d’écoute téléphoniques prouveraient ses liens avec le MNJ. Enfin, Ibrahim Manzo, directeur du bimensuel nigérien Aïr-Info, fut incarcéré le 9 octobre 2007 à Agadez dans le nord pour « association de malfaiteurs  et liens présumés avec les rebelles. ( AFP )  Le 17 décembre sont arrêtés au Niger deux journalistes français et leur chauffeur Al Hassane. Pierre Creisson et Thomas Dandois travaillent pour l’agence Camicas Productions . Ils étaient partis au Niger afin de réaliser un reportage pour la chaîne franco-allemande Arte  sur la grippe aviaire. Ils avaient obtenu un visa et une autorisation de tournage pour se rendre dans le centre-sud du Niger. Mais ces deux journalistes se sont aventurés dans le nord du pays, région très sensible puisque s’y trouvent les activistes de la rébellion touarègue du Mouvement Nigérien pour la Justice.  Les images filmées auraient « choqué  le pouvoir central, car elles montraient « des soldats à visage découvert et enchaînés  détenus depuis plusieurs mois par la rébellion. ( AFP , le 14 janvier 2008). Ils furent inculpés le 21 décembre « d’atteinte à la sûreté de l’Etat . Pierre creisson et Thomas Dandois furent incarcérés au camp pénal de Kollo situé à 20 Km de Niamey. « Leur chauffeur, son apprenti et le propriétaire du véhicule loué par nos confrères sont pour leur part inculpés de complicité.  ( Jeuneafrique.com , le 6 janvier 2007). Pour ce chef d’accusation, ils risquaient la peine de mort. Leurs avocats sont le français William Bourdon, le malien Mamadou Konaté et le nigérien Moussa Coulibaly. Le délai d’instruction le plus court au Niger est de deux ans.  Dimanche 13 janvier, Libération nous apprend qu’Anne Lauvergeon, patronne d’Areva, a signé sans condition le contrat nigérien pour l’exploitation de l’uranium. Areva s’est engagé à augmenter de 50% les prix de l’uranium et cela pendant deux ans. Une nouvelle augmentation sera appliquée en 2009. « En contrepartie, Areva a obtenu l’accord pour exploiter pendant 40 ans l’immense potentiel du gisement d’Imouaren. Le groupe français s’est engagé à investir 1 milliard d’euros dans le projet et à créer 1400 emplois.  ( Libération , lundi 14 janvier).  Le 14 janvier, le journal Les Echos  titrait « Manifestation de soutien pour les journalistes détenus au Niger . En effet, plus de 200 personnes ont revendiqué la mise en liberté des deux journalistes détenus sur l’esplanade du Trocadéro. « Robert Menard, secrétaire général de Reporter Sans Frontière, a déclaré qu’il plaiderait auprès des autorités pour que les deux journalistes « soient remis en liberté  en attendant la fin de la procédure  .  Le mardi 15 janvier 2008, Thomas Dandois fut entendu par un juge d’instruction nigérien, le mercredi 16, ce fut au tour de Pierre Cresson. Le délai d’instruction le plus court au Niger est de deux ans. Cécile Allegra, présidente de leur comité de soutien, nuançaient ce fait dans l’ A.P du 16 janvier 2008 en ces termes : « Toutefois, « on sait que la justice nigérienne est une justice relativement indépendante , a-t-elle ajouté, et « on essaie d’avoir confiance et de demander aux juges de se montrer équitable dans la décision qu’ils vont prendre.    (Déclaration de Cécile Allegra, présidente de leur comité de soutien, A.P ., 16 janvier 2008).
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 Ainsi, le vendredi 18 janvier 2008, « un juge d’instruction du Niger a ordonné la remise en liberté sous caution , les deux journalistes français « pourront être relâchés dès que la justice nigérienne aura obtenu le versement d’une caution de dix millions de francs CFA (15 000 euros) pour chacun des deux hommes.  ( Libération ). Ils ont récupéré leur passeport dès le paiement de la caution et ont pu regagner la France. Al-Hassane Abdourahman ,  le chauffeur des deux journalistes français Thomas Dandois  et  Pierre Creisson, a été remis en liberté sans avoir à payer de caution, le 22 janvier 2008, a appris Reporters sans frontières auprès de son avocat.  Ibrahim Manzo Diallo fut remis en liberté provisoire le 6 février 2008 à la suite de son procès en appel à la Cour d’appel de Zinder (900 Kms de Niamey). Le délibéré de Moussa Kaka interviendra, en principe, le 12 février 2008.
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 III.  Les dessous de l’affaire : decodage   A. « L’uranium : une malédiction pour les populations qui y vivent   Le Niger est riche en uranium. Il devrait pouvoir allègrement profiter de ces ressources naturelles. Pourtant, le gouvernement nigérien ne perçoit qu’une faible part des revenus de l’uranium. En effet, ce sont des sociétés étrangères qui détiennent les participations majoritaires des gisements d’uranium. En outre, les populations vivant aux alentours des sites miniers se révoltent contre les conditions de travail dangereuses ainsi que de l’exposition aux substances radioactives. (Afrique-souveraine.com)  Rhissa Ag Boula s’insurge contre cet enrichissement aux dépends de la communauté locale: « A partir de 2006, le gouvernement a distribué des concessions d’uranium comme des petits pains ! Canadiens, Australiens, Chinois, Indiens, Sud-Africains et Français, tout le monde a été servi. A eux seuls, les Chinois ont obtenu 40% des nouvelles concessions et ils construisent des cités minières, amenant avec eux leurs propres ouvriers. Au total, 120 permis d’exploitation ont été délivrés en un an, sans consulter la population et sans parler des conséquences sur l’environnement.   Une première rébellion touarègue avait déjà eu lieu lors de la hausse du cours de l’uranium qui avait été multiplié par deux (début avril 2007). « L'insurrection coïncide avec la hausse vertigineuse des cours mondiaux de l'uranium. Le subit regain d'intérêt des investisseurs internationaux pour le sous-sol de la région réveille au Niger toutes sortes d'appétits. Le Figaro , le 15 janvier 2008.  B. Les « boucs émissaires  d’un enjeu politico-économique  Le fil conducteur de ce fait d’actualité n’est autre qu’une ressource naturelle du Niger : l’uranium. Le nord du Niger constitue la base industrielle du pays. En effet, les mines se situent au nord du pays générant toute une industrie. Le Niger est le troisième producteur mondial d’uranium avec une production de 5000 tonnes par an. L’uranium nigérien est exploité depuis 1970 par un groupe français appelé aujourd’hui Areva. 40% des besoins français en uranium viennent du Niger. L’exploitation des deux mines nigériennes de Cominak et Somair fournissent un tiers des centrales nucléaires d’EDF. ( Libération , lundi 14 janvier). Le Niger fait donc partie des intérêts stratégiques de la France. Jusque là tout va bien.  Le moment où les choses se gâtent se situe à l’arrivée des chinois sur le territoire nigérien. Pauvres en matières premières, la Chine frappe aux portes des différents pays pour s’alimenter en ressources énergétiques. Les chinois s’intéressent à l’uranium du Niger et le gouvernement africain commence à leur donner une part du gâteau. « Pourquoi le groupe français Areva s’est-il vu retirer le monopole de l’exploitation de l’uranium ? Pendant de nombreuses années, nous avons suivi Areva dans la fixation des prix d’achat afin de
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