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Philippe Morillon : «La route pour l'adhésion de la Turquie sera ...

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EUROPE.Toujours l’épine turque : à la veille du sommet de Copenhague, l’ancien général député européen UDFrevient sur cet élargissement qui passe mal. Philippe Morillon : «La route pour l’adhésion de la Turquie sera longue»
poids de l’armée dans les affaires publiques. Ensui-te, parce que la réflexion doit continuer. Personne ne peut dire à quoi elle aboutira, sinon à un par-tenariat privilégié. Car, avant tout, ce sont des inté-rêts géo-économiques et stratégiques qui sont en jeu. Enfin, je ne suis pas persuadé que les Turcs ont intérêt à cette adhésion. Il À Copenhague, les Quinzefaut faire cesser une cer-devraient fixer une date pour; la Tur-taine hypocrisie l’ouverture de négociationsquie dans l’Union d’adhésion avec la Turquie.amènerait une autre Union C’est une bonne chose ?et une autre Turquie. Avoir une date ne veutLes chefs d’État européens donc rien dire. Il y a troisseraient-ils de grands hypo-ans, quand j’ai préparécrites? mon rapport au ParlementCeux qui soutiennent cet-européen, j’ai écrit que late demande pensent avant route ouverte au sommettout l’Union européenne d’Helsinki pour l’adhésioncomme une zone de libre-de la Turquie serait longue.échange. Mais ce n’est pas Ce propos reste valablecela le projet de l’Europe. aujourd’hui. Tout d’abordL’Union telle que nous la car aucune des trois pré-rêvons, dans les pas des conditions que nous avionspères fondateurs, a voca-fixées pour l’ouverture detion à préserver les identi-négociations n’a été rem-tés. Pour cette raison, plie :une solution pourl’Europe ne sera jamais les Chypre, la protection desÉtats-Unis d’Amérique. La minorités (kurde notam-construction européenne ment), la diminution duest un équilibre. Nous vou-COPENHAGUE : LES 10 ET LÕINTRUS ŠUn Sommet européen a toujours besoin d’un zeste de dramatisation pour tromper l’ennui et le manque d’enthousiasme qui se dégage souvent de telles manifesta-tions. La réunion de Copenhague des 13 et 14 décembre des chefs de gouvernement européen ne faillit pas à cette règle. Sauf coup de théâtre, elle donnera la touche finale à l’adhésion de nouveaux États membres à l’Union dont (1) le nombre est déterminé, dix, la date définie (2004) et dont quelques modalités financières restent encore à négocier, au forceps. La Bulgarie et la Roumanie verront leur dossier repoussé à l’horizon 2007. Les Quinze doivent surtout résoudre une question fort épineuse: comment dire diplomatiquement à la Turquie, un des plus anciens États associés à l’Europe (depuis 1963) que sa candidature, réitérée en 1987, sera examinée... plus tard?
(1) Les trois Baltes (Lettonie, Lituanie, Estonie), les quatre anciens pays du « tri-angle » Visegrad (Pologne, Hongrie, Tchéquie, Slovaquie), un État issu de l’ex-Yougoslavie (la Slovénie) et deux îles État méditerranéennes (Malte et Chypre).
lons doter un ensemble, où diversité et richesse éco-nomique soient préservées, d’un pouvoir de façon à être un acteur sur la scène internationale et faire face à la mondialisation. Voilà notre volonté, notre vision. Cela signifie un abandon partiel de souveraineté pour certaines tâches que nous ne pouvons accomplir tout seul (environnement, défense…). Cela montre également les limites. Mais cette adhésion, les Turcs la réclament à corps et à cris… Qui veut vraiment adhé-rer ?Il y a, en Turquie, une classe politique et une intel-ligentsia économique qui sont attirées par l’Union européenne. Les militaires (1) élevés dans le kémalisme, qui imprègne encore for-tement l’État, sont-ils prêts à consentir à un abandon de souveraineté nationa-le. Les milieux religieux sont-ils prêts à accepter l’in-tégralité de la Charte des droits fondamentaux? Quant au peuple, il n’a pas du tout été consulté. Dans cette affaire, ici comme là-bas d’ailleurs, rien n’a jamais été démocratique. Tout a été décidé dans le secret des cabinets minis-tériels. Il faudra bien un jour consulter les peuples turc comme européens. Cela veut-il dire que l’on fer-me la porte aux Turcs? Il est clair que nous avons une réflexion à mener sur la question des frontières qui va bien au-delà de cet-te demande. Mais on ne peut pas claquer la porte aux Turcs. Ce serait terri-blement maladroit après le raz-de-marée électoral.
T TESDETURCS ? Selon le Général Morillon, « la Turquie dans l’Union amènerait une autre Union et une autre Turquie ». Cela irait également contrepays de la Méditerranée] pour tout ce que nous avons ini-définir un partenariat pri-tié comme dialogue avecvilégié avec nos voisins du l’islam. J’avais demandéMaghreb et du Proche-dans mon rapport que lesOrient. Turcs constituent un forum de réflexion qui rassemble hommes politiques, mili-PROPOS RECUEILLIS PAR eux d’affaires, société civi-NICOLAS GROS-VERHEYDE le (et autorités religieuses).¿ BRUXELLES Ce forum est en cours de constitution. Nous devons (1) De 1919 à 1922 la lutte de « libé-relancer le processus de Bar-ration » est menée par Mustafa Kemal, dit Atatürk. Le kémalisme est une celone [ndlr: dialogue-asso-idéologie laïque, républicaine, visant ciation entre l’Europe et lesau développement du pays. PRO ET ANTI-TURCS ŠSi Athènes, Londres et Rome souhaitent une date rapide pour lancer les négociations avec la Turquie, Paris et Berlin sont plus mesurés. Ils proposent, sous certaines conditions, la date de 2005. Du côté du Parlement européen, la réticen-ce est davantage de mise. Le parti populaire européen, emmené par l’Allemand Hans-Gert Pöttering est, avec cer-taines nuances, globalement opposé à l’ouverture de négo-ciations. Au nom des Verts, Daniel Cohn-Bendit estime que «le kémalisme intégriste n’est pas compatible avec l’adhé-sion». Les socialistes sont plus enthousiastes même si le président du groupe, l’Espagnol Enrique Baron juge «à titre personnel» l’ouverture des négociations prématurée. Seuls en fait, les libéraux, présidés par l’Anglais Graham Watson estiment urgent d’avoir «une date rapidement».
11 N∞ 3040 DU 12 D…CEMBRE 2002T…MOIGNAGE CHR…TIEN
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