Présidentielle 2017 : L Islam doit-il être un thème de campagne majeur ?
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Contribution au débat N°10

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Publié le 31 octobre 2016
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Langue Français

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92 -Contribution au débat d’actualité N°10 Publié le 30 août 2016 par un adhérent du MRC 92
Présidentielle 2017 : L'Islam doit-il être un thème de campagne majeur ?
A moins d'un an de l'élection présidentielle, en cette fin d'été, l'Islam déchire la France. La politique est brouillée entre ceux considérant les attentats de Nice ou le Burkini comme un hors-sujet sur l'Islam, ceux qui préfèrent ne pas du tout en parler, ou ceux qui en ont déjà fait un thème central de campagne, parfois avec grossièreté. L'Islam, un sujet trop sensible pour en parler ? Et bien justement parlons-en...
Cet été a senti le souffre. Les attentats du 14 juillet à Nice ont relancé des hostilités caniculaires puis vint le débat sur le port du Burkini sur les plages. Une trame de fond : celui de l'Islam. Sur le sujet, le monde politique et la France ont été agités par des débats souvent loin d'être solaires. Avant l'élection présidentielle de 2017, une question semble légitime : l'Islam sera-t-il au centre des débats ? Au risque de ne plus évoquer la loi travail, le chômage, le problème de l'agriculture ?
Burkini or not Burkini ?
Allons tout de suite pleinement dans le dernier sujet brûlant : celui duBurkini. Cette mode consistant pour les femmes à se draper, à la plage ou à la piscine, d'un maillot de bain style "Burqa" soft...vont énoncer que toute cette D'aucuns polémique a été mise en scène pour pointer du doigt, de nouveau, la religion musulmane.
"Je mets au défi l'ensemble des candidats à la présidentielle de faire une campagne sans parler d'Islam (...) On parle de femmes qui vont à la plage se baigner avec leurs enfants. Quel rapport avec l'intégrisme ?"Marwann Muhammad, directeur du collectif contre l'islamophobie en France, sur BFM TV, le vendredi 27 août.
Pas faux, dans le sens oùDAESH et Al-Qaïda ne soutiennent absolument pas le port du Burkini. Sauf qu'il y a un biais à ce raisonnement :le Burkini, n'est rien d'autre qu'une tenue de régression morale - mais libre - de conservateurs musulmans ou de radicaux (pas forcément proches de DAESH donc, puisque des organisations islamistes trouvent la tenue encore trop impudique). Ainsi, les défenseurs du Burkini font référence à une attaque contre l'Islam, dans sa généralité, à tous ceux qui osent s'attaquer à cette "mode". Aussi, ils soutiennent généralement l'idée d'une France perpétuellement "raciste" où la laïcité serait coupable de nous interroger sur les pratiques et paroles des différents courants de l'Islam.
Autre obstacle au raisonnement de Marwann Muhammad :il est évident que la campagne présidentielle ne peut qu'évoquer l'Islam.
Notre France a été attaquée et meurtrie par des attentats voulus, souhaités et revendiqués par une organisation, Daech, qui se réclame d'un certain Islam.
En ces temps troubles, dans un été qui a vécu l'horreur de l'attaque de Nice,cette démocratisation morale du Burkini, désirée par des conservateurs de l'Islam et soutenue par des associations(comme le Collectif contre l'islamophobie en France)est bien malvenue.
La loi doit défendre le port du Burkini mais la France doit s'attaquer à son principe moral
Evidemment, le Burkini peut être portée légalement par les femmes sur les plages. Cela ne fait aucun doute.d'ailleurs, des tenues non religieuses, ressemblant au Burkini, sont Puisque, autorisées sur les lieux publics. En ce sens,la décision du conseil d'Etat de suspendre l'interdiction du Burkini sur les plages de Villeneuve-Loubet n'est pas une surprise. En revanche,il s'agit d'un véritable défi pour la France. Celui de marginaliser moralement et philosophiquement le Burkini, utilisé non par pudeur, comme évoqué par certaines complaisances, mais bien pour montrer la force d'un certain Islam sur la société, dans une volonté d'attaquer les évolutions des libertés de la femme (voir ci-dessous).Et cela ne pourra se faire en utilisant simplement la force juridique. A cet égard, l'école, par sa fonction émancipatrice, doit jouer son rôle pour les générations futures.Malheureusement, c'est sans compter sur les évolutions de celle-ci,vers l'abandon d'un savoir rigoureux commun pour tou(te)s les citoyen(ne)s.Egalement,cela passe par la parole publique et philosophique qui doit lutter contre certaines complaisances. Des agenouillements absurdes, telle que l'association "Osez le féminisme" qui voit dans le Burkini, la défense "des droits des femmes "...Ou lorsque certains penseurs, tels qu'Edwy Plenel (malgré tout mon respect concernant son courage journalistique), utilisent le parallèle du Burkini avec la tenue commune des citoyens au début du XXe siècle. Une époque où les femmes et les hommes n'avaient pas les mêmes droits et découvraient à peine la liberté de nager en mer...Serions-nous naïfs sur le symbole moral du Burkini ?
Le Burkini a bel et bien une signification
D'aucuns vont évoquer la liberté de chacun de porter ce que bon lui semble. Principe heureusement partagé par la grande majorité de la communauté nationale française. Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt.Une bonne partiedes défenseurs du Burkini n'ont en réalité que la volonté de marginaliser petit à petit les pratiques des autres femmes, moins pudiques.Le Burkini est ainsi posé, par ces défenseurs, comme le modèle de pudeur de la femme musulmane(puis sur le long terme de toutes les femmes) - qui n'aurait d'autres recours que d'aller se baigner ainsi, pour ne pas insulter sa religion.S'instaure insidieusement l'idée que, sans le Burkini, les femmes auront davantage la culpabilité de dévoiler leur corps voire, selon certains discours... de provoquer le viol.avec cette association de Exemple Marseille, Smile13 (défendant la privatisation de piscines pour les nageuses en Burkini), qui a osé commenter sur les réseaux sociaux :"Le but du Birkini n'est pas de tenter vu que c'est une tenue ample, donc pas de viol. Par contre, les femmes en bikini, elles, risquent plus le viol (sic)."
Faute d'autorité, l'Islam se cherche
Le Burkini est un symbole et il traduit un Islam troublé. Un Islam qui est en train de vivre une lente mutation. Entre celui qui accepte les conservatismes, le retour en arrière de certaines pratiques (phénomène assez nouveau. Exemple : les musulmanes d'Afghanistan des années 70 couraient les rues en jupes...) ou celui qui accepte la loi de la République et des Etats comme supérieure, en se désolidarisant totalement des attitudes régressives.
L'Islam, une patate chaude que les élites se renvoient
La gauche n'a jamais pensé l'Islam, ni voulu le débat sur celui-ci par électoralisme, peur d'être taxée d'islamophobe (terme à la mode). La gauche a même été très complaisante vis-à-vis d'associations plus que controversées. Parmi celles-ci : les Indigènes de la République (PIR), qui voient des islamophobes partout...
La droite, elle, n'a pas fait un meilleur travail, si ce n'est de profiter des événements pour se montrer dans des postures grossières, totalement en décalage avec ses pratiques, lorsqu'elle était au gouvernement : s'est-elle opposée à la nomination dans le Conseil français du culte musulman, créé par l'Etat en 2003, sous Nicolas Sarkozy, de proches intégristes, dont l'UIOF (Union des organisations islamiques de France) ? N'a-t-elle pas privilégié des rapprochements et des investissements qatariens, dontles liens avec des organisations Djihadistes sont connus?
Le débat sur l'Islam est loin d'être terminé, et semble bel et bien un thème principal, pour la prochaine présidentielle, même si certains le refuseront.
Jonas
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