Projet de loi de Najat Vallaud-Belkacem pour l’égalité entre les femmes et les hommes
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Publié le 03 juillet 2013
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Langue Français

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Projet de loi pour l’galit entre les femmes  et les hommes
DOSSIER DE PRESSE MERCREDI 3 JUILLET 2013
femmes.gouv.fr
Sommaire
Synthèse
Pourquoi un projet de loi sur l’égalité ?
Les mesures du projet de loi
Faire progresser l’galit professionnelle entre les femmes et les hommes
Lutter contre la prcarit des femmes
Protger les femmes victimes de violences et garantir leur gale dignit dans la socit
Assurer une juste reprsentation des femmes dans la socit
Les chiffres clés -
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Synthèse
Le projet de loi est le premier texte  aborder l’galit dans toutes ses dimensions. Il dterminera pour la première fois les principes et les objectifs d’une approche intgre de l’galit, mêlant des mesures spcifiques et la prise en compte transversale des enjeux de l’galit dans toutes les politiques publiques. Cette approche intgre sera applicable  toutes les collectivits publiques : Etat, collectivits locales, tablissements publics nationaux ou locaux.
ASSuRER unE égAlIté DAnS l’EntREPRISE Et Au SEIn DES ménAgES Rformer le cong parental :  pour accroître le niveau d’emploi des femmes, favoriser un meilleur partage des responsabilits parentales et contribuer au dveloppement de l’offre d’accueil de la petite enfance, une priode (6 mois) du complment de libre choix d’activit sera rserve au second parent. Rendre la commande publique exemplaire : les entreprises de plus de 50 salaris ne pourront candidater  la commande publique que si elles sont en mesure d’attester qu’elles respectent leurs obligations lgales en matière d’galit professionnelle. Ne plus laisser les collaboratrices et collaborateurs libraux sans aucune protection : une priode de suspension de contrat et de protection est prvue dans le projet de loi pour  scuriser les parcours des collaboratrices et des collaborateurs qui souhaitent prendre leur cong de maternit ou leur cong de paternit et d’accueil de l’enfant. Exprimenter des dispositifs pour faciliter l’articulation des temps de vie :  titre exprimental, un nouveau cas de dblocage des sommes pargnes sur un compte pargne temps pourra être cr par accord d’entreprise afin de financer des prestations de services (garde d’enfants, le mnage ou l’aide  domicile…) dans le cadre du chèque emploi service universel. Tirer les consquences de la ngociation nationale interprofessionnelle sur la qualit de vie au travail et l’galit professionnelle : le texte de loi sera complt, au cours du dbat parlementaire, par les mesures prvues par les partenaires sociaux.
COnStRuIRE unE gARAntIE COntRE lES ImPAYéS DE PEnSIOnS AlImEntAIRES Construire un nouveau service public : 10 caisses d’allocation familiales exprimenteront un nouveau dispositif de garantie contre les impays de pensions alimentaires construit  partir de l’Allocation de Soutien Familial, en lien avec les juges aux affaires familiales. Moderniser notre conception de la solidarit :  dans le dispositif de garantie, la solidarit publique prendra le relais du parent dfaillant, mais les services publics se retourneront vers lui en faisant valoir des moyens de recouvrement renforcs. Il offrira de la scurit aux mères et pères isols, qui sont souvent en situation de prcarit, sans que l’argent public ne se substitue aux obligations parentales. Renforcer le conseil et la mdiation pour les familles : dans ces situations qui donnent lieu  de nombreux conflits, ils sont une vritable mission de service public.
PROtégER lES FEmmES COntRE t OutES lES VIOlEnCES Renforcer le dispositif d’ordonnance de protection :  La dlivrance des ordonnances sera acclre et sa dure maximale porte de 4  6 mois. La règle sera dsormais l’viction du conjoint violent du domicile et son maintien dans les lieux l’exception. Rendre drogatoire le recours  la mdiation pnale : elle ne sera dsormais possible, pour les violences conjugales, qu’ la demande expresse de la victime. Gnraliser le tlphone grand danger : ce dispositif exprimental a fait ses preuves ; il sera gnralis au 1er janvier 2014. Prvoir des mesures de suivi des auteurs spcifiques et adaptes : un stage d’ducation et de prvention de la rcidive pour les auteurs de violences sera cr. Mieux dfinir les violences psychologiques : la dfinition du dlit de harcèlement moral sera largie aux « comportements et propos » et plus seulement aux « agissements ». Ne plus faire payer les titres de sjour temporaires aux femmes battues : les femmes victimes de violences conjugales seront exonres des taxes et des droits de timbre lors de la dlivrance et le renouvellement de leurs titres de sjour.
généRAlISER lA PARIté Demander au Conseil Suprieur de l’Audiovisuel d’assurer le respect des droits des femmes dans les mdias :   ce titre, le CSA veillera par exemple  une juste reprsentation des femmes,  la promotion de l’galit entre les femmes et les hommes,  la lutte contre la diffusion de strotypes sexistes et d’images dgradantes. Doubler le taux de modulation des financements aux partis politiques qui ne respectent pas la parit aux lections lgislatives : alors que l’application de la loi de 2000 ne suffit plus  conduire vers la parit les partis politiques dans la prparation de leurs investitures, le texte double,  compter de 2017, le taux de modulation applicable. Inscrire la parit dans l’organisation du sport : le projet de loi tablit une obligation de parit pour les fdrations sportives dont plus d’un quart des licencis sont de chaque sexe. Etendre le principe de reprsentation quilibre  tous les tablissements publics :  la loi de 2012 leur sera applicable quelle que soient leur taille, ce qui inclut notamment les tablissements culturels. Renforcer la fminisation dans les chambres consulaires : la place des femmes dans les chambres locales de commerce et d’industrie sera renforce par le fait que les candidats titulaires et supplants seront dsormais de sexe diffrent.. Pour les chambres d’agriculture, la parit sera instaure  partir de 2025. Gnraliser progressivement la parit dans tous les commissions et instances consultatives et dlibratives de l’Etat : pour conduire ce travail de la façon la plus exhaustive, le projet de loi propose d’habiliter le gouvernement  intervenir par voie d’ordonnances.
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Pourquoi un projet de loi pour l’égalité ?
lA PREmIèRE lOI CADRE POuR l’égAlIté
« La liberté, l’égalité, la dignité des femmes, c’est une cause universelle. C’est l’une des grandes causes qui fait que nous sommes la République française (…). Ce n’est pas l’engagement d’une journée, ce n’est pas même le combat d’une année (…) cette cause là est la justification de tout mandat exercé au nom du peuple français et d’abord le mien. » François Hollande, 7 mars 2013.
Après la constitution du premier Gouvernement paritaire de l’histoire de la Rpublique et la rinstallation, après plus de vingt ans d’absence, d’un ministère de plein exercice charg des droits des femmes, le Prsident de la Rpublique manifestait ainsi, lors de la soire d’ouver-ture des clbrations de la Journe internationale des droits des femmes, que la politique des droits des femmes tait redevenue une priorit politique, mobilise autour d’une ambition, celle de l’galit relle entre les femmes et les hommes. La ralit, celle des chiffres comme celle ressentie par les Françaises et les Français, atteste en effet qu’en dpit d’indniables progrès, en dpit des textes internationaux ou, dans le droit interne, des modifications successives de la Constitution et de la lgislation consacrant l’ga-lit dans le champ professionnel, dans le champ de la reprsentation dans la vie politique ou sociale, l’galit reste un champ de conquête. Cette conquête ne pourra se faire que si elle implique la socit française dans son ensemble, aussi bien les hommes que les femmes. Après les droits civiques reconnus  la Libration, après les droits conomiques et sociaux des annes 70 et 80, il s’agit dsormais de dfinir les conditions d’une galit relle et concrète. Cette troisième gnration des droits des femmes repose sur un effort sans prcdent pour assurer l’effectivit des droits acquis d’une part, mais aussi sur un travail d’ducation et de changement des comportements pour agir sur la racine des ingalits. Ce travail, qui commence dès l’cole, doit se faire galement dans les institutions, dans les administrations, au sein de la famille, dans l’entreprise, dans les mdias et les associations. Parce que les ingalits sont prsentes partout, nous devons agir partout. Les ingalits se constituent dès la petite enfance, marquent encore les parcours et le deve-nir des femmes et des hommes: 80% des tâches domestiques continuent d’être assures par les femmes; un cart de rmunration de 27% spare toujours aujourd’hui les hommes et les femmes, lesquelles constituent 80% des salaris  temps partiel; il n’y a encore que huit femmes prsidentes d’universits; l’Assemble nationale ne compte que 26% de femmes, en dpit de la loi n° 2000-493 du 6 juin 2000 tendant  favoriser l’gal accès des femmes et des hommes aux mandats lectoraux et fonctions lectives. Seuls 14% des maires sont des femmes.
Les lois de 1983 (Roudy), 2001 (Gnisson), 2006, 2010 et 2011 abordaient l’galit profession-nelle ; la loi du 9 juillet 2010 abordait les violences faites aux femmes ; la loi du 6 juin 2000, la parit ; ce texte sera le premier  concerner toutes ces dimensions et  associer des mesures spcifiques et une logique transversale pour rpondre aux ingalits avec la même coh-rence que celles-ci revêtent. Ce projet de loi est le fruit d’une méthode de travail qui met l’galit au cœur du travail du gouvernement. Le comit interministriel aux droits des femmes (30 novembre 2012) a per-mis de mobiliser tous les Ministres autour des questions d’galit, dans une approche globale et transversale. L’article 1 du projet de loi fixera ainsi dans la loi les principes et les objectifs d’une approche intégrée de l’égalité . Il demande  toutes les collectivits publiques d’avoir une approche in-tgre de l’galit, mêlant la mobilisation du droit commun et des mesures spcifiques ainsi qu’un examen systmatique de l’effet sur l’galit de leurs politiques.
unE lOI POuR l’égAlIté RéEllE Les 25 articles du projet de loi ne traitent que des volutions qui sont ncessaires sur le plan juridique. Toute notre action n’est pas du ressort de la loi. Le texte est complmentaire des initiatives prises par le Ministère des droits des femmes :  Dcisions du comité interministériel des droits des femmes  (30 novembre 2012) et feuilles de routes ministrielles pour l’galit femmes-hommes ;  Plan contre les violences faites aux femmes ; circulaire en prparation sur le dpôt de plainte et le traitement des mains courantes en cas de violence faite aux femmes ;  Convention interministérielle pour l’égalité filles-garçons dans le système éducatif et lancement à la rentrée des « ABCD de l’égalité » ;  Mise en œuvre du dispositif de contrôle des entreprises pour le respect des disposi-tions du code du travail sur l’égalité (dcrets du 18 dcembre 2012 et plan de contrôle)  La conduite d’une vritable diplomatie des droits des femmes .
Il y a trois mots cls dans cette loi :  Effectivité : nous avons retenu des dispositions pour renforcer les mcanismes d’appli-cation des dispositions existantes (limitation de l’accès aux marchs publics pour les entreprises ne respectant pas l’galit professionnelle, renforcement de l’ordonnance de protection, principe de l’viction de l’auteur des violences du domicile conjugal…),  Innovation : la loi innove pour crer des incitations plus fortes (cong parental, stage d’ducation et de prvention des violences faites aux femmes, gnralisation des t-lphones grand danger incluant des dispositifs de golocalisation pour une efficacit accrue...)  Expérimentation :  garantie contre les impays de pensions, dblocage du compte pargne-temps pour financer des services  la personne.
Cette loi s’adresse  toutes et tous. Elle concernera toutes les femmes, pour les protger,
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pour changer la rpartition des charges familiales au sein du couple, pour leur offrir des opportunits. Cette loi pour l’égalité est une loi de progrès pour les femmes comme pour les hommes : c’est une loi pour que les hommes contribuent  l’galit. L’galit est une conquête pour toute la socit.
unE lOI POuR l’égAlIté DOmES tIquE Au sein d’un couple avec enfant, le temps de travail de la mère (rmunr et domestique) est suprieur  celui du père de trois heures par semaines. Les femmes ralisent près de trois quart (72 %) du travail domestique tel que le mesure l’INSEE. En 2010, les femmes consacrent en moyenne 4h par jour aux tâches domestiques, soit 1h45 de plus que les hommes. La croissance de l’emploi des femmes ne suffit pas : dans les couples où l’homme est en emploi et la femme travaille  temps plein, l’cart de dure consacre au travail domestique est de 1h30 par jour en moyenne. Les progrès ne se feront pas spontanment : en 25 ans, le temps de travail domestique quotidien des hommes a augment de 6 minutes. Dans la même priode leur temps libre a augment d’environ 19 minutes par jour. Nous devons briser un certain fatalisme : 77 % des français pensent que les tâches domestiques et l’ducation des enfants handicapent la carrière professionnelle des femmes mais 40 % des français jugent normal qu’elles assurent l’essentiel de ces rôles. On sait que plus il y a d’enfants dans le mnage, plus le partage des tâches domestiques est ingal. Les mères subissent une pnalit professionnelle  la naissance des enfants dont les pères sont exonrs : 40 % des mères changent de situation professionnelle  la naissance d’un enfant, contre seulement 6 % des pères. Une anne d’interruption de travail  la naissance d’un enfant conduit  une baisse de salaire annuel de 10 % une fois le retour  l’emploi effectu. Cette pnalit se poursuit une fois arriv l’âge de la retraite.
Assurer l’égalité dans l’entreprise et au sein des ménages
« Le congé de libre-choix d’activité, doit viser désormais deux objectifs : le pre-mier c’est de favoriser l’emploi des femmes et le second, de définir des méca-nismes qui rendent possible et même effectif le partage du congé entre le père et la mère. Cela sera la preuve de l’égalité. »    François Hollande, 7 mars 2013
RAPPEl Dans le secteur priv, les femmes ont un revenu salarial infrieur en moyenne de plus d’un quart  celui des hommes. Dans le public, il s’lève encore  18%. Si ces carts de salaires peuvent reflter les disparits de situation professionnelle entre les hommes et les femmes – les femmes occupant plus souvent des emplois  temps partiel ou sur des postes ou dans des secteurs moins rmunrateurs –, une partie trop importante correspond  de la discrimi-nation pure et simple.
lES ACtIOnS Déjà RéAlISéES : Accompagner, alerter, sanctionner les entreprises prives comme publiques : un outil in-dit – www.ega-pro.fr – leur donne les clefs pour raliser l’galit professionnelle. Une proc-dure de contrôle systmatique a t instaure, assortie d’instructions aux services de l’Etat. Les premières amendes sanctionnant les socits rcalcitrantes viennent d’être prononces. L’galit n’est plus seulement dans les textes, elle est dans les faits.
Plus de 1 600 accords ou plans d’action ont dj t dposs au 15 mai 2013. Près de  65% des entreprises de + de 1 000 salaris et 36% des entreprises de + de 300 salaris se sont d’ores et dj mises en conformit avec la loi en prsentant leur plan d’action pour l’galit entre les femmes et les hommes. Pour les entreprises ne respectant pas leurs obligations, près de 300 mises en demeures ont t adresses, dont 53 mises en demeures depuis le 1er janvier 2013. Deux pnalits financières ont t prononces en Aquitaine et en Ile-De-France.
Un seuil minimal de temps de travail de 24 heures par semaine et des horaires en continu ont t fixs pour limiter la prcarit du temps partiel, notamment pour les femmes. Les heures complmentaires sont dsormais majores dès la première heure. Pour lutter contre le plafond de verre, un classement des entreprises du SBF 120, selon le degr de fminisation des instances de direction, est dsormais publi chaque anne.
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Au-del, c’est aujourd’hui la difficile articulation des temps de vie personnelle et profession-nelle qui explique une grande partie des ingalits de carrière. En 2011, plus d’un quart des femmes ont arrêt leur activit  l’arrive d’un enfant, contre seulement 3% des hommes.
lES RéFORmES Les dispositions du projet de loi ci-prsent seront compltes par le gouvernement, par voie d’amendements, après la conclusion de la ngociation nationale interprofessionnelle sur la qualit de vie au travail et l’galit. Le projet d’accord en discussion prvoit en effet des volutions importantes pour rendre effective la ngociation d’entreprise sur l’galit, rduire les carts de rmunration, sensibiliser et former l’encadrement et amliorer l’articulation des temps de vie. Si un accord est sign, le gouvernement en tirera toutes les consquences. En l’absence d’accord, il prendra ses responsabilits.
Mesure 1 : La rforme du cong parental
lES ObjECtIFS DE lA RéFORmE 96% des bénéficiaires actuels de la prestation qui finance le congé parental (le Complément de Libre Choix d’Activité –CLCA-) sont des femmes. Seuls 18 000 pères y ont recours, sur un total de 540 000 bnficiaires. Dans la suite de la première grande confrence sociale, la Ministre des droits des femmes a prpar, en concertation avec les partenaires sociaux, une rforme du Complment Libre Choix d’Activit. Cette rforme poursuit trois objectifs : 1. Accroître le niveau d’emploi des femmes : La France se distingue de ses partenaires europens par la longueur de son cong parental. Cette dure loigne les femmes du march du travail, notamment quand elles sont peu qualifies. Depuis la grande conf-rence sociale, plusieurs territoires exprimentent de nouveaux dispositifs d’accompa-gnement au retour  l’emploi pour les femmes  l’issue du cong parental. Les rponses labores seront gnralises  l’ensemble du territoire après valuation. La rforme est donc indissociable des mesures qui seront mises en œuvre, sur la base des exprimentations en cours, pour accompagner le retour  l’emploi des allocataires du CLCA : entretien professionnel avant la reprise de poste, droits  la formation profes-sionnelle renforc, accès  la validation des acquis de l’exprience, priorit dans l’accès  un mode de garde. 2. Favoriser un meilleur partage des responsabilités parentales : lors de l’arrive d’un enfant, la rpartition des tâches au sein du mnage se dsquilibre au point que les femmes endossent les trois quart des tâches domestiques. Ce biais s’installe bien au-del des premières annes de l’enfant, pesant durablement sur les carrières profes-sionnelles des femmes. En moyenne, les femmes qui ont un enfant voient leur rmun-
ration dcrocher de 10% par rapport  celles des hommes. 40% des mères changent de situation professionnelle  la naissance d’un enfant, contre seulement 6% des pères. Le style de paternit – impliqu ou en retrait – se forme dès les premières annes de la vie de l’enfant. Les tudes soulignent les retombes extrêmement positives d’une participation prcoce des pères  l’ducation de leurs enfants (sur la socialisation en particulier, mais aussi sur le maintien durable du lien père-enfant en cas de sparation des couples). C’est aussi pour cela que pour ceux dont l’exercice du cong de paternit n’tait quasi-ment pas possible (les collaborateurs libraux), le texte prvoit une priode de protec-tion pour qu’ils puissent investir leur paternit. Les pères qui souhaitent s’investir auprès de leurs enfants sont confronts  des stro-types : l’accès  l’amnagement du temps est moins facile pour les hommes que pour les femmes (27 % des femmes obtiendraient le temps partiel sur simple demande contre 14 % des hommes ; 30% des pères qui n’ont pas pris le cong parental l’expliquent par les craintes d’impact ngatif sur leur carrière…). La mesure est indissociable de la mise en œuvre d’un vaste plan pour lutter contre les strotypes lis au sexe. 3. Contribuer au développement de l’offre d’accueil de la petite enfance : pour une partie des femmes le retrait du march du travail au moment de la naissance d’un enfant est un choix de vie, mais la moiti des femmes s’arrêtant de travailler  la naissance de leur enfant aurait souhait continuer  exercer leur activit, en particulier si elles avaient eu accès  un mode d’accueil. La rforme du CLCA est concomitante d’un plan ambitieux pour l’accueil de la petite en-fance. Ce plan a t prsent le 3 juin 2013 par le Premier Ministre : dvelopper 275.000 places d’accueil pour les enfants de moins de trois ans, dont 100.000 crations nettes de places en crèche et 75.000 solutions d’accueil supplmentaires  l’cole maternelle.
Avec cette réforme, les pouvoirs publics mettent enfin l’égalité au cœur de la conception même des dispositifs sociaux. Le cong parental et la prestation qui y est associe, le com-plment de libre choix d’activit (CLCA), prvoiront des incitations pour les pères  prendre part aux tâches lies aux premiers mois de l’enfant. Cette réforme est demandée par les familles. Pour presque la moiti des personnes inter-roges l’ide que, pour bnficier totalement du cong parental d’ducation, l’autre parent devrait galement arrêter ou rduire son activit pendant quelques semaines est une bonne ide, car cela permet une meilleure rpartition de la prise en charge de l’enfant. Et l’opinion favorable au partage est majoritaire chez les personnes en âge de bnficier de la rforme (les moins de 40 ans). Le gouvernement attend de cette rforme un rsultat quivalent  celui qu’a permis le sys-tème mis en œuvre avec succès en Allemagne  l’occasion de la cration du Elterngeld en 2007 (2 mois rservs au père sur 12) : trois ans après cette rforme, la proportion des pères prenant un cong parental y a t multiplie par six (passant de 3  21%). Si un rsultat si-milaire est atteint en France ce sont 100 000 pères qui prendront leur cong parental. C’est notre ambition : 100 000 pères en CLCA d’ici 2017. La réforme sera régulièrement évaluée au regard de cet objectif et, si besoin, réajustée.
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