Politiques et management public - Année 1999 - Volume 17 - Numéro 2 - Pages 51-84Si les états dénationalisent et extemalisent aujourd'hui à très grande échelle à travers le monde, c'est parce qu'ils ont reconnu (en particulier sous les pressions du FMI) leur incapacité à être des gestionnaires performants, au-delà de leurs fonctions régaliennes ; principalement parce qu'ils sont pris dans des champs de forces tellement complexes qu'ils ne permettent ni l'optimisation, ni les indispensables reconfigurations au fil du temps. En fait, ce qui est en cause, c'est la pertinence et l'efficacité relative de la gestion publique par rapport à la situation effective des pays, en instantané et en dérivée. La logique des crédits votés, de la base intangible sur laquelle on rajoute des mesures nouvelles, est au cœur des rigidités structurelles des systèmes publics, parce qu'elle provoque (en principe) la reconduction à l'infini de niveaux de services, de modes de travail et de niveaux de moyens acquis sans factoriser de vecteur de progrès qui ne soit pas seulement intériorisé. Depuis le début du siècle, l'histoire managériale a été caractérisée par l'acquisition progressive d'une transparence accrue de la réalité opérationnelle des organisations et de leurs relations avec le monde extérieur. Certains pays s'abandonnent à la transparence et y voient un formidable levier d'efficacité. D'autres résistent fortement à cette dynamique. En fait, malgré le discours ambiant, il n'y a pas de vrai parti du progrès et du renouveau de l'Etat en dynamique dans notre pays. La question de fond, c'est de savoir si l'Etat procède de la démocratie ou si ce serait l'inverse. Et c'est sans doute à ce niveau que devrait commencer le processus de clarification. 34 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.