Quelques aspects du tourisme américain en France  - article ; n°397 ; vol.73, pg 297-318
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Quelques aspects du tourisme américain en France - article ; n°397 ; vol.73, pg 297-318

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Description

Annales de Géographie - Année 1964 - Volume 73 - Numéro 397 - Pages 297-318
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Ginier
Quelques aspects du tourisme américain en France
In: Annales de Géographie. 1964, t. 73, n°397. pp. 297-318.
Citer ce document / Cite this document :
Ginier Jean. Quelques aspects du tourisme américain en France . In: Annales de Géographie. 1964, t. 73, n°397. pp. 297-318.
doi : 10.3406/geo.1964.16626
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1964_num_73_397_16626Quelques aspects
du tourisme américain en France
par Jean Ginier
II existe une vieille tradition du tourisme américain en France :
André Siegfried remarquait que les citoyens des États-Unis semblent être
dès 1922 les initiateurs de la saison d'été sur les bords de la Méditerranée (l)1.
Mais les milliardaires et les « rois » du pétrole ou du bacon qui personnifiaient
ce tourisme avant la crise de 1929 se sont raréfiés. Et si les Américains
représentent encore l'élément le plus important de la clientèle des hôtels de
luxe, on note l'apparition des classes moyennes. Cette mutation est permise
en particulier par la création de la « classe touriste » dans les moyens de
transport et l'octroi de réductions sur les prix des traversées pendant les
périodes hors saison (off-season). « Le mythe selon lequel tous les Américains
qui voyagent sont riches, n'est rien d'autre qu'un mythe absolu », note
John Steinbeck (p. 111) qui intitule le chapitre de son livre : « Un méconnu :
le Touriste américain » (2). Dès 1953, Art Buchwald, le chroniqueur des
chaînes de radio et de télévision, soulignait la méconnaissance des parties en
présence : beaucoup de Français aimeraient que les Nord-Américains fussent
plus calmes et moins enclins à gémir et en revanche les Américains voudraient
les Français plus compréhensifs et moins antagonistes !
Cette étude vise à réunir les meilleurs des renseignements disponibles et
à mieux faire connaître les intentions d'une clientèle intéressante par sa
structure et les incidences sur l'économie que cela implique : déplacements
toujours plus massifs de personnes et de capitaux (3).
1. Ce chiffre et les suivants renvoient aux numéros de la bibliographie. ANNALES DE GÉOGRAPHIE 298
I. LA PROSPECTION DU MARCHÉ AMÉRICAIN
ET LE CHOIX TOURISTIQUE
Les Services officiels du Tourisme français accordent une attention toute
particulière à ce marché important (5). Le budget pour la campagne 1962-
1963 dépasse 800 000 dollars, soit 21 p. 100 du total consacré à l'étranger et
près de 8 fois les sommes destinées à l'Allemagne. La publicité en représente
le 1/5, réservé à la diffusion de brochures et de dépliants, d'appels par la
presse et la radio-télévision. La répartition géographique de ce matériel de
propagande fait apparaître les zones urbaines et riches des États-Unis, pour la
plupart sur les côtes.
TABLEAU I
Répartition du matériel de propagande
Représentations Diffusion Brochures
officielles (en kg) (nombre d'exemplaires)
New York 42 000 677 000
Chicago 8 000 98 000
79 San Francisco 7 000 Los Angeles 36 000
Miami 5 200 49
939 000
(sur un total mondial de
3 778 000 exemplaires).
59 000 A comparer : Londres 608 000
Montréal 25 000 316 000
La France consacre ainsi près du 1/4 de ses efforts à la prospection d'un
marché très sollicité par la concurrence étrangère. L'enquête Nowland a
obtenu une image synthétique du bureau français idéal, qui donne une idée
des tendances d'une clientèle très gâtée (17). Service public, le Tourisme
français doit faire à tout moment la preuve de son efficacité, de son exactitude
et de son désintéressement. Ni austère ni luxueux, il ne doit pas en, imposer :
« C'est déjà la France. » Le personnel cordial, mais respectueux, doit s'occuper
longuement des visiteurs et connaître concrètement son pays : l'Américain
aime le savoir « vécu » (« C'est plus sûr ») et se méfie des connaissances
livresques, bien que, paradoxalement, 34 p. 100 achètent un guide (dont
14 p. 100 le Michelin).
Le choix touristique de la France reste sujet à de grandes variations en
fonction des événements politiques (crise de Suez, grèves...) et de la clima- LE TOURISME AMÉRICAIN EN FRANCE 299
tologie (étés pluvieux). Cependant, dès la Libération, les Américains ont eu
de plus en plus tendance à inclure la France dans leur circuit européen et
plus des 3/4 d'entre eux entendent s'y arrêter plus ou moins longuement (14).
Préférence des touristes américains
pour divers pays
1949 1951-1960 Pays (en %) (en %)
France 54 75 à 88
Grande-Bretagne 50 43 à 51
Italie 37 à 75 28
Allemagne 27 25 à 60
II. LES MOYENS DE TRANSPORT CHOISIS
A mesure que croît le revenu national, la part des voyages d'agrément
(pleasure) tend à l'emporter sur les autres motifs de voyages (affaires, famille).
Les Américains, déjà habitués aux croisières vers les Bermudes et les Antilles,
se dirigent de plus en plus nombreux vers la « vieille Europe », qui revendique
dès 1957 plus des 2/3 du trafic outre-mer. Les passagers s'embarquent
surtout à New York (40 p. 100 du trafic) et Miami (28 p. 100) ainsi qu'à
Chicago et Détroit pour la région des Grands Lacs, Los Angeles et San
Francisco pour la côte Ouest et, depuis peu, Houston pour le Centre Sud.
Cette concentration au départ en une demi-douzaine d'aéroports est l'une
des caractéristiques de la politique aérienne des États-Unis et s'oppose à la
dispersion européenne avec deux douzaines de centres... de Reykjavik à
Madrid et de Glasgow à Milan (21).
L'évolution du trafic dans l'Atlantique Nord peut être qualifiée de
remarquable. Dès 1952, les chiffres des meilleures années d'avant la crise de
1929 étaient retrouvés, et le nombre des voyageurs — par avion et par
bateau — quintuplait de 1946 à 1959, passant de 500 000 à 2 400 000 (coeffi
cient 475). La voie maritime, célèbre par ses paquebots de prestige, doublait
(400 000 passagers en 1946 contre 880 000 en 1959). Mais c'est la voie aérienne
qui a connu une véritable révolution en multipliant ses clients par 15 (100 000
à 1 500 000), ce qui lui donne la part du lion, soit les 2/3 du trafic. Comme on
estime par ailleurs, d'après de nombreux sondages, que les touristes forment
65 à 75 p. 100 du total des personnes transportées, le chiffre d'un million
et demi de voyageurs ne paraît pas exagéré. ANNALES DE GÉOGRAPHIE 300
Les variations saisonnières
Gomment expliquer cette rapide évolution ? De nombreux facteurs
parfois insaisissables, comme la propagande de bouche à oreille, jouent un
rôle déterminant dans l'augmentation massive des courants touristiques dans
le sens États-Unis-Europe.
La technique a permis d'accélérer le phénomène avec l'utilisation d'un
matériel nouveau. Le rendement qu'un quadriréacteur Boeing 707 est trois
fois plus élevé que celui d'un quadrimoteur de type classique comme le DC 7
ou le Super Star. En 1961, Air France offrait 51 p. 100 de sièges de plus
qu'en 1960 et la société hollandaise K.L.M. près de 40 p. 100. Ainsi l'énorme
capacité des jets et leur vitesse de rotation plus grande, grâce à la simplicité
toute relative de leur entretien, permettent de résoudre en partie le grave
problème des variations saisonnières du trafic : en effet 70 p. 100 des
Américains traversent l'Atlantique durant les deux trimestres de la saison
d'été et le déséquilibre ne cesse d'augmenter entre le troisième et le premier
trimestre de l'année. Le rapport dépasse 3 pour l'avion, mais atteint 5,2 pour
le bateau, plus sensible aux conditions météorologiques.
Variations saisonnières du trafic aérien (13)
(% d'Américains)
42 traversent l'Atlantique au cours du 3e trimestre
27,1 — — — 2e —
18,1 — — — 4« —
12,8 — — — le» —
La très grande puissance des avions modernes a permis aussi la réduction
de la durée des voyages entre les deux continents : elle tombe de 20 h 35 en
1946 à 6 h 30 en 1960 : on pense joindre New York-Paris en 2 h 30 vers 1970
avec l'introduction de longs courriers supersoniques (type Concorde).
La d

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