Quinze fables sur la transition énergétique
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1Quinze fables sur la transition énergétique . Par Michel Gay 24 février 2014 Pendant plusieurs années, le public a été systématiquement informé d'une manière partiale, et même 2 fausse, sur le sujet des énergies renouvelables (EnR), notamment les éoliennes et le photovoltaïque. Cette mauvaise information, voire cette désinformation, a masqué la réalité et a conduit à des représentations irréalistes des possibilités, des limites, des dangers et des coûts de ces "nouveaux" moyens de production d'énergie. Cet aveuglement organisé a entrainé des choix désastreux qui ont aujourd'hui de graves conséquences financières et sociales dans la mise en place d'une "transition énergétique" dont l'objectif premier affiché est de consommer moins d'énergie fossile (pétrole, gaz, charbon). Cette réduction permettrait également d'émettre moins de CO2 qui serait responsable d'un réchauffement climatique selon le GIEC (Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat). La vague de peur que les médias et certaines organisations antinucléaires ont créée à partir de la catastrophe de Tchernobyl et de Fukushima profite à certains partis politiques qui l’ont entretenue mais elle a compromis les chances d'une politique de l'énergie cohérente.

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Publié le 17 mars 2014
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Langue Français

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1 Quinze fables sur la transition énergétique. Par Michel Gay 24 février 2014 Pendant plusieurs années, le public a été systématiquement informé d'une manière partiale, et même 2 fausse, sur le sujet des énergies renouvelables(EnR), notamment les éoliennes et le photovoltaïque. Cette mauvaise information, voire cette désinformation, a masqué la réalité et a conduit à des représentations irréalistes des possibilités, des limites, des dangers et des coûts de ces "nouveaux" moyens de production d'énergie. Cet aveuglement organisé a entrainé des choix désastreux qui ont aujourd'hui de graves conséquences financières et sociales dans la mise en place d'une "transition énergétique" dont l'objectif premier affiché est de consommer moins d'énergie fossile (pétrole, gaz, charbon). Cette réduction permettrait également d'émettre moins de CO2 qui serait responsable d'un réchauffement climatique selon le GIEC (Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat). La vague de peur que les médias et certaines organisations antinucléaires ont créée à partir de la catastrophe de Tchernobyl et de Fukushima profite à certains partis politiques qui l’ont entretenue mais elle a compromis les chances d'une politique de l'énergie cohérente. En Allemagne, l’arrêt précipité et définitif de plusieurs centrales nucléaires dont la durée de vie venait juste d’être prolongée, ramène ce grand pays à l'époque du gaz et du charbon tout en mettant en avant les énergies renouvelables payées au prix fort. Maintenant, les Allemands peuvent faire un feu de cheminée pour chauffer leur maison avec les brochures fraîchement imprimées sur le réchauffement climatique. N°1 : La fable du modèle énergétique allemand Les brusques mises à l’arrêt de sept réacteurs en Allemagne (alors qu'elle n’est menacée ni par des tremblements de terre, ni par des tsunamis) ont suscité un grand étonnement à l’étranger. Au final, par son retour à une électricité au charbon et au gaz, l’Allemagne a brisé son image de modèle de défenseur du climat bien qu'elle tente de passer pour vertueuse en mettant en avant ses éoliennes et ses panneaux photovoltaïques acquis à grands frais. Ses émissions de CO2 par habitant augmentent et les objectifs climatiques nationaux promis sont devenus caducs. Aujourd'hui, 20% de la production d'électricité en Allemagne provient toujours des centrales nucléaires. Si cette production devait être remplacée pour moitié par la production de centrales à charbon et à gaz autochtones alors, en 2018, ce seul secteur allemand de l’énergie émettra 62 3 millions de tonnes de CO2 supplémentaires. Ce qui est encore présenté haut et fort comme un exemple à suivre suscite de plus en plus un certain embarras. De plus, les répercussions d’un effondrement du réseau allemand sur l’ensemble du réseau électrique européen est à craindre à cause de la production erratique des EnR.. Un véritable tournant énergétique au plan mondial pourrait survenir lorsque seront développées à grande échelle les centrales de quatrième génération actuellement en cours de développement dans le monde et en France (démonstrateur ASTRID). L’Allemagne ne peut jouer aucun rôle dans ce 1 Inspiré par "Treize et deux contes de fée sur le tournant énergétique" écrit le 19 juillet 2011 par un scientifique allemand, le Dr Günter Keil. L’original en français peut être trouvé sur le site de Sauvons le climat. 2 L'hydroélectricité est une énergie renouvelable de grande valeur qui n'est pas incluse dans le terme EnR. 3 www.bdi.eu/pressemitteilungen_energiekostenstudie_24_04_2011.htm
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tournant énergétique (sauf à travers l'Europe) puisque le développement de réacteurs est 4 politiquement interdit depuis des années et que l’Allemagne s’est retirée du cercle des treize nations participant auprogramme GIF IV (Generation IV international Forum). Entre temps, la rhétorique incantatoire sur les gigantesques opportunités d’exportation d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques s'est effondrée car les clients ont appris à les construire eux-mêmes (notamment la Chine) et ces deux filières connaissent de nombreuses faillites. Elles licencient massivement en Allemagne et en France. N°2 : La fable de l’inutilité des sept centrales nucléaires allemandes mises à l’arrêt Parce qu’aucun"blackout"national n'est survenu après l’arrêt soudain des sept plus vieilles centrales nucléaires allemandes, un grand cri de joie s'est élevé aussi bien au SPD en Allemagne que chez les Verts en Europe. Ainsi, selon le point de vue de ces "experts énergétiques" autoproclamés, il était démontré que ces centrales nucléaires – et peut-être d’autres encore – étaient complètement superflues puisque la coupure de ces 8 GW de puissance fournie n'avait pas provoqué un effondrement du réseau. Il ne leur était pas venu à l’idée que les opérateurs ne faisaient pas fonctionner ces centrales seulement comme un passe-temps, ni pour irriter les écologistes, mais bien parce qu’ils vendaient ce courant en Allemagne mais aussi en Europe. Fut aussi ignoré le fait que les opérateurs ont joué sur tous les registres pour éviter un effondrement du réseau en collaboration avec leur voisins européens qui n'avaient pas été consultés.Les opérateurs renoncèrent pour partie aux travaux de maintenance et d’entretien sur le réseau très haute tension car en cas d'un arrêt, même temporaire, le risque d'un effondrement généralisé du réseau aurait été trop élevé. Même des chantiers en cours sur des centrales ont été affectées. Les centrales à gaz et à charbon ont fonctionné à plein régime et les travaux de maintenance ont été remis à plus tard pour prévenir les ruptures d’approvisionnement. Les tenants de la sortie du nucléaire minimisent ces tensions et soulignent les exportations allemandes d'électricité. C'est une tromperie car personne ne peut être vraiment fier de ces exportations. A chaque fois que le vent souffle fort et qu'il y a du soleil, le réseau allemand menace de s'effondrer du fait de la surproduction d'électricité. Le courant en excès doit être vendu à l'étranger à n'importe quel prix. Les opérateurs sont contraints d'acheter ce courant éolien. On aboutit ainsi à la déstabilisation des réseaux voisins et à des prix … négatifs. Les producteurs paient des opérateurs pour consommer leur électricité, quitte à la volatiliser en chaleur. Ainsi RTE peut être amené à couper certaines lignes haute tension pour dissiper l'électricité "en trop" en faisant chauffer les lignes restantes qui se comportent comme d'immenses radiateurs à l'air libre ! Une autre partie de ces exportations provient des centrales à charbon allemandes qui tournent à plein régime grâce à un prix du charbon en baisse suite à l'exploitation du gaz de schiste aux USA. C'est l'une des conséquences démentes de ce déploiement de surcapacités gigantesques de production d'électricité éolienne et photovoltaïque en Allemagne, déploiement qui se poursuit à un rythme accéléré avec des subventions garanties. Les centrales à charbon fonctionnent davantage et 20 nouvelles centrales sont en construction. L'Allemagne se vante d'avoir 300 ans de réserve de charbon dans son sous sol (la France n'a plus de charbon ni de gaz, sauf éventuellement un peu de gaz de schiste qu'on exploitera peut-être un jour). Les voisins de l'Allemagne peuvent maintenant payer avec eux leur "tournant énergétique" (Energiewende). 4 Argentine, Brésil, Canada, Chine, Euratom, France, Japon, Corée, Russie, Afrique du Sud, Suisse, Grande-Bretagne, Etats-Unis.
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N°3 : La fable du faible coût de la transition énergétique, (notamment en Allemagne dont certains, en France, voudraient s'inspirer) Les hommes politiques partisans de la transition énergétique prétendent que les surcoûts seront modérés. Ils sont bien conscients que les citoyens ne se laisseront pas convaincre s’ils se retrouvent plumés par des augmentations de tarifs exorbitantes. L’acceptation sociale de la politique de réduction du nucléaire diminue fortement quand cette éventualité est évoquée. Pour cette raison, il est important de minimiser les conséquences de cette politique par des calculs optimistes afin de conserver l’adhésion des citoyens. L’hypothèse sous-jacente est qu’une fois que tout sera décidé et réalisé, les gens finiront bien par l’accepter. Il y a pléthore de calculs optimistes voire enjolivés à l’extrême dans lesquels les évaluationsdes coûts liées à la transition énergétique (associée pour certains à l’abandon du nucléaire) varient d’un facteur un à cent. Ces expertises sont bien sûr décorées de termes scientifiques. Toutefois la plus grande partie d’entre elles ne mérite pas d’être qualifiées d’expertises comme le montre la dispersion incroyable des résultats. Il s’agit bien plus d’un travail de charlatans et d’expertises de complaisance destinés à aveugler l'opinion publique et les décideurs politiques qu'un travail scientifique sérieux. L’économie de l’énergie est un domaine où les lois des mathématiques et de la physique s'appliquent. Si le travail est fait sérieusement, on peut avoir une fourchette de résultats avec des écarts d'un facteur 1,5 à 2mais jamais de 100. Les Russes trouvent merveilleux le "tournant énergétique" à l’allemande. Grâce aux divers gouvernements allemands, les Russes ont obtenu une confortable situation de monopole en Allemagne qui a renoncé depuis plusieurs années à la construction d’un terminal GNL (gaz naturel liquéfié) à Wilhelmshaven. Celui-ci aurait permis le déchargement de gaz naturel en provenance d’autres pays producteurs, par exemple d'Afrique. Qu’en est-il avec le charbon ? Eric Schmitz, président de l’association des importateurs de charbon avait dit : « Si nous voulions remplacer en totalité la capacité des centrales nucléaires arrêtées par du charbon, il faudrait chaque trimestre importer jusqu'à trois millions de tonnes supplémentaires de charbon». En parallèle,le président du syndicat de l’industrie IGBCE (Mines, Chimie, Energie) Michael Vassiliadis avait exigé un retour massif à la production électrique charbonnière (lignite et houille) en cas d’abandon du nucléaire. A l'évidence, le gouvernement allemand a vu l'opportunité de mettre en accord sa volonté d’abandon du nucléaire avec les désirs de ses syndicats. Cependant, il semble que le gouvernement allemand soit aujourd'hui engagé dans une impasse. Jusqu'à présent, il n'a pas dit qu’il faudrait construire beaucoup de nouvelles centrales au charbon pour remplacer cette production électrique nucléaire manquante à la suite de sa décision. Les Verts, à qui on voudrait plaire, n'aiment malheureusement pas non plus les centrales au charbon. Et donc cette pénible situation s'éternise. Le gouvernement sera bien finalement obligé d’utiliser l’option charbon, s’il ne veut pas faire une nouvelle fois machine arrière, ou il devra augmenter ses importations de gaz de Russie, ce qui plait beaucoup à "Gazprom". Dans tous les cas, il va devoir abandonner ses objectifs environnementaux jusqu’ici sacrés. Le président de l'entreprise d'électricité E.On (M. Teyssen) avait craint que l’augmentation des prix de l’électricité n’entraîne une désindustrialisation. « Lorsque les industries grosses consommatrices 5 d’énergie nous quitteront, les dommages à l’économie seront terribles». N°4 : La fable du bénéfice environnemental des énergies renouvelables Dans cet ensemble, on trouve les éoliennes, le PV, le chauffage solaire thermique, l’utilisation énergétique de la biomasse et la géothermie.
5 Witschaftwoche 1er Mai 2011 ; http://wiwo.de/t/a/464720
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Il y a déjà eu une marche arrière dans la promotion des biocarburants. Les discours défendant le carburant automobile « E10» (carburant automobile contenant au moins 10% de biocarburant) ne prétendent déjà plus que ce carburant sera utile à l’environnement. Des critiques se sont élevées de tous côtés. La combustion dans nos moteur de denrées alimentaires n'est pas souhaitable alors que vont croissants les prix agricoles, la faim, le déboisement des forêts tropicales pour le déploiement de palmeraies, l’usage de gigantesques surfaces, les monocultures, le recul de la biodiversité, les utilisations massives d’engrais, en partie à cause de cette politique. Cette technique énergétique nuisible aux hommes et à l’environnement et dont le bilan CO2 est négatif, ne mérite même pas le label «renouvelable ». Les tentatives pour promouvoir l’usage de carburants de seconde ou de troisième génération à partir de la biomasse (sans consommation de denrées alimentaires) en sont encore au stade de l’expérimentation et relèvent encore des technologies de l’espoir pour ne pas dire du rêve. Elles ne peuvent pas être prises en compte sérieusement car leur maturité technique et commerciale est encore hypothétique. Le biogaz appartient aux techniques qui sont porteuses d’espoir dans le cadre de la transition énergétique, dans la mesure où – au contraire de l’électricité éolienne ou solaire – on peut produire à tout instant du courant à partir de biogaz, bien que l’injection dans le réseau gazier en serait un usage bien plus efficace. Ce serait une moindre bêtise, même s'il reste encore très couteux. La production électrique « renouvelable », littéralement à n'importe quel prix (notamment avec le photovoltaïque) est devenue un principe de politique énergétique d'une partie de l'Europe. La France aurait dû favoriser le solaire thermique, le chauffage à granulé, les pompes à chaleur, la modernisation des installations de chauffage ou l’usage déporté de la chaleur ( y compris issue de centrales nucléaires) plutôt que de se polariser sur la réduction de la production d’électricité. Cela aurait été une politique énergétique guidée par le bon sens et non par l'idéologie. Les EnR présentées comme décentralisées, sont depuis longtemps sur la voie de la grosse technique industrielle à cause de leur emprise territoriale et visuelle incomparablement plus grande que les centrales conventionnelles. De ce fait, les EnRsont entrées en conflit avec les citoyens. Le bénéfice environnemental des EnR est souvent négatif et parfois écologiquement catastrophique par leurs effets collatéraux. N° 5 : La fable du gros potentiel d'économies d'énergies Un des piliers des prévisions enjolivées et d'un optimisme illimité concernant les EnR est le conte de fée de l'énorme potentiel d'économie d'énergie réalisable, et particulièrement d'électricité. Car si, dans le concept de la transition énergétique, on inclut de grandes possibilités fictives d'économies d'énergie, cela a de remarquables avantages. On a besoin de moins d'EnR qui ont des difficultés à répondre aux besoins en énergies des populations, et aussi de moins de stockage d'électricité pour atteindre, au moins sur le papier, les buts qu'on a imaginés. Ce n'est donc pas une surprise que, là aussi dans le concept énergétique européen et français, on trouve des phrases comme : "Il y a un potentiel considérable d'économies d'énergies et d'électricité pouvant aller jusqu'à "X" (selon les cas) milliards d'euros par an". Parmi les objectifs quantitatifs du concept énergétique établi par la Commission européenne, on trouve donc la diminution de la consommation d'énergie comme l'une des prescriptions les plus importantes : "La diminution pour 2020 de 20% de la consommation primaire d'énergie par rapport à 1990 et, pour 2050 une diminution de 50% ". Pour faire des économies d'énergie, l'Europe a défini une politique énergétique "ambitieuse". C'est un adjectif volontiers utilisé à la place de "irréaliste". Sur ce point, les chiffres souhaités dans le concept énergétique pour la réduction de la consommation d'électricité sont très éloignés de la réalité. On constate certes une efficacité améliorée de l'utilisation de l'électricité, mais aussi une consommation accrue du fait de nouvelles utilisations additionnelles.
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Dans les faits : - lorsque l'activité économique d'un pays augmente, la consommation d'électricité croit. Seules des crises peuvent interrompre provisoirement cette croissance ; - la diminution de la consommation spécifique d'énergie ralentit la croissance de la consommation d'électricité, mais cela reste une croissance (sauf à supprimer les entreprises et l'industrie ce qui est aussi un objectif pour certains extrémistes "Verts"). N°6 : La fable des nouveaux moyens de stockage de l'électricité Cette production d'électricité des énergies renouvelables éolienne et solaire dépendantes du temps et de l'heure (donc fluctuantes et non fiables) est un vrai cauchemar pour les opérateurs du réseau. Elle déstabilise le réseau à cause de ses oscillations rapides et elle menace l'approvisionnement en électricité. L'Europe ne s'en est pas aperçue. Cela a fait "tilt" une première fois en 2012 quand il devint impossible de ne pas entendre les mises en garde. L'Europe avait vraiment un problème avec l'électricité "écologique" (éolienne et photovoltaïque). Elle a alors reconnu qu'il faudrait des moyens de stockage d'électricité gigantesques lorsque les centrales conventionnelles ne suffisaient plus à compenser ces fluctuations. Cela a fait "tilt" aussitôt une deuxième fois : on ne disposait pas de ces moyens de stockage. Certes, on a quelques stations de transfert d'énergie par pompage (STEP), mais leur capacité de stockage ne couvre qu'une très faible part des besoins, sauf dans de "petits" pays montagneux comme la Norvège (5 millions d'habitants) et la Suisse (7 millions d'habitants). La France possède davantage de capacités de stockage par STEP que la Suisse mais elle compte … 60 millions d'habitants. Même en supposant encore que tous les réservoirs des STEP soient presque vides au début de la période à fort vent – une hypothèse irréaliste – ces réservoirs ne pourraient stocker que quelques pourcents de la quantité nécessaire. On n'aurait alors plus qu'à choisir entre déconnecter immédiatement les éoliennes ou faire s'écrouler le réseau. En construisant toutes les STEP là où il est encore possible de le faire (c'est-à-dire dans deux ou trois endroits en France), on n'augmenterait que très peu la capacité de stockage. Cependant, les protestations des citoyens ont laissé peu d'espoir à cette faible progression entrevue. C'est pourtant la seule technique de stockage massif d'énergie disponible avec des pertes limitées de 20 à 25 %. Que faire ? Après cette prise de conscience désagréable, un gouvernement qui conduit une politique énergétique raisonnable, aurait arrêté le déploiement de nouvelles installations éoliennes aussi bien que photovoltaïques. Mais c'est le contraire qui se produisit : poursuite des encouragements à l'installation d'éoliennes, notamment off-shore (encore pire) et de PV. La rhétorique gouvernementale promet des nouvelles techniques de stockage qu'il faudra toutefois d'abord inventer et développer. Certains ont commencé à répandre la fable du "saut technologique" avec des stockages d'électricité nouveaux (encore à inventer) qui résoudraient bientôt le problème. Les grands stockages d'électricité rentables sont toujours le lapin dans le grand chapeau magique du concept. Mais il s'avère de plus en plus qu'il n'y a pas de lapin dans le chapeau. Il existe d'autres propositions pour de grands systèmes de stockage de l'électricité, mais qui se distinguent tous par des coûts élevés et, le plus souvent, avec des pertes de 70 à 80 %. Dit autrement, on ne récupère que 20 à 30 % de l'énergie qu'on a injectée dans le stockage. Qui paie ? Ainsi, parmi les projets onéreux de gaspillage de l'énergie on trouve l'électrolyse de l'eau (qui produit de l'hydrogène) à partir de l'électricité éolienne. On retransformerait ensuite l'hydrogène en électricité à l'aide de moteurs thermiques à hydrogène ou même avec des piles à combustible. De telles propositions sont présentées comme des technologies d'avenir, surtout pour obtenir des subventions… de l'Europe.
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Une caractéristique de toutes ces propositions est l'omission volontaire de toutes les données sur la constitution du prix du kilowattheure pour répondre à la demande d'un pays, et des coûts d'investissement nécessités par chaque kilowatt de puissance de l'installation. A cette lacune, on reconnait le manque de sérieux de ceux qui proposent ces techniques, avec la complaisance des journalistes. N°7 : La fable de la voiture électrique comme moyen de stockage du courant électrique On lit souvent: "Des millions de voitures électriques peuvent, avec leurs batteries, résoudre le problème de stockage du courant éolien et solaire". C'est une triple illusion : Première illusion : Dans les 20 prochaines années, il n'y aura pas un nombre suffisant de voitures électriques pour absorber les bouffées erratiques d'électricité des éoliennes. Malgré la foi dans le miracle technique des hommes politiques, quasiment tous assez éloignés des domaines techniques, il n'y aura pas de batteries adaptées au fonctionnement hivernal avec une capacité énergétique suffisante. Les mises en garde très explicites des spécialistes de chimie et de physique sont ignorées. Les limites physico-techniques des éléments de stockage de l'énergie ne peuvent pas être éliminées par de beaux discours politiques. Deuxième illusion : Même s'il y a un jour un grand nombre de voitures électriques, leurs propriétaires seront peu disposés à les mettre à la disposition des fournisseurs d'électricité pour charger et décharger la batterie de leur voiture en fonction des besoins, pour lisser les fluctuations de la production électrique.La durée de vie de la coûteuse batterie est déterminée par le nombre de charges-décharges, et non par son âge. Celui qui laisse son fournisseur d'électricité utiliser sa batterie comme dispositif de stockage chargeable et déchargeable à volonté, raccourcit notablement la durée de vie de sa batterie. Qui paiera les frais élevés d'utilisation et d'amortissement ? Troisième illusion : Pour les pays qui produisent des voitures "thermique", comme la France et l'Allemagne, la voiture électrique n'est certainement pas une chance mais plutôt un danger, ce dont le gouvernement ne s'aperçoit pas. Si l'on excepte la batterie et sa gestion électronique, qui peut très bien être fabriquée hors d'Europe, une voiture électrique est un produit relativement simple. Il n'y a pas besoin de nombreux éléments comme le bloc moteur (essence ou diesel), la boîte de vitesse, les compresseurs, le système d'injection, le pot catalytique, le démarreur, le système de refroidissement… Celui qui achète la batterie et construit des moteurs électriques (ce qui est simple) peut facilement produire des voitures électriques dont l'essentiel du coût va dans le montage. Alors chaque pays, à commencer par la Chine, sera capable de fabriquer lui-même ses voitures, comme il fabrique ses panneaux photovoltaïques ou ses éoliennes. En Europe, cela aura des conséquences pour une grande partie de la métallurgie et de la fabrication de machines outils et avant tout pour l'industrie automobile. La volonté des politiques de développer le transport automobile à propulsion électrique n'est pas une nouveauté : déjà, en 1992, le gouvernement enthousiaste du chancelier Kohl avait annoncé l'ère du véhicule électrique. Encouragé par une certaine Angela Merkel, ministre de l'environnement, le gouvernement avait procédé à un test en vraie grandeur des voitures électriques à Rügen. Et le ministre de l'intérieur Manfred Kanther avait fixé le but : qu'au moins 10 % des voitures neuves mises en circulation en 2000 soient des voitures électriques. En France, La Poste avait été incité par le gouvernement à acheter des centaines de Renault 4L électriques. Qui s'en souvient ? N°8 : La fable du soleil qui n'envoie pas de facture Le slogan "le soleil n'envoie pas de facture" est certainement le favori pour le gros lot du concours de l'abêtissement du peuple. Certains ont ironiquement noté que les époques géologiques du carbonifère
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n'envoient pas de facture non plus pour le charbon élaboré à ces époques, et que l'explosion cosmique qui a produit l'uranium a également gentiment renoncé à envoyer sa facture. Le soleil brille – quand il brille – avec une densité de puissance d'environ 1000 watts (sous forme de rayonnement) par mètre carré, à partir desquels la cellule photovoltaïque au silicium produit environ 110 à 150 watts électriques. L'espoir d'une amélioration significative dans le futur attendue depuis plus d'un siècle relève aujourd'hui de la foi dans les miracles (voir le conte du saut technologique). Même si les prix ont beaucoup baissé, l'achat de ce mètre carré coûte toujours cher. Les deux tiers de l'argent pour les cellules solaires partent en Chine. A la note salée pour le capteur lui-même s'ajoutent encore l'installation, l'onduleur, l'entretien, l'assurance. Cette baisse des prix des panneaux photovoltaïques serait due aux gros progrès des technologies de production. Mais la vérité est tout autre : la construction de cellules solaires en silicium cristallin se caractérise par une longue suite d'opérations difficiles, qui ne peuvent pas être effectuées de façon automatique. Toutes les étapes nécessitent du travail fait à la main par du personnel de laboratoire qualifié. Les petites installations qu'impose la technologie (sauf pour les unités d'implantation) et leur mise en œuvre interdisent une réduction des coûts par l'augmentation des volumes produits comme ceux qu'on peut obtenir dans tous les procédés techniques. Pour multiplier la production par dix, il faut dix fois plus d'installations et dix fois plus de personnel. Les salaires sont beaucoup plus élevés en Europe. La Chine a joué son atout du faible coût de sa main d'œuvre. On est donc rapidement arrivé à une chute des prix et à la conquête du marché du photovoltaïque par les fabricants chinois. ce qui n'a rien à voir avec la technologie. Certes, il y a eu aussi des progrès technologiques dans l'efficacité des cellules, mais cela n'a contribué que dans une faible mesure au recul des prix. On aurait pu prévoir la perte inévitable de cette technologie. On aurait ainsi évité ces discours prétentieux sur les milliers d'emplois "durables et non délocalisables" que l'industrie solaire allait créer. Au final, les consommateurs et les contribuables bernés ne subventionnent finalement que l'industrie chinoise. C'est ainsi que le photovoltaïque, qui était tout à fait adapté pour l'alimentation de lieux isolés comme les balises lumineuses en mer, les pavillons de chasse, les bornes téléphoniques dans les régions à faible densité de population ..., a été transformé en un gouffre financier. N°9 : La fable de l'électricité éolienne : "Le parc éoliende "X" MW peut alimenter "Y" milliers de ménages" Une telle affirmation fait régulièrement partie des communiqués de presse au sujet de toute inauguration de parc éolien. En réalité, même le plus grand parc éolien ne peut alimenter directement de manière fiable un seul ménage avec du courant électrique. Ceci vient de la disponibilité du vent dont l'imprévisibilité et l'extrême variabilité sont bien connues. On constate l'arrêt des éoliennes pendant des heures voire des jours à l'occasion des situations anticycloniques en été comme en hiver. Ceci signifierait des coupures de courant désagréables pour les particuliers et mortelles pour l'industrie. Il arrive que des opérateurs fassent tourner "de force" au moteur des éoliennes pour faire croire qu'elles produisent même par vent faible. Si on regarde la représentation graphique de la production d'électricité éolienne sur un an, même en "mutualisant" au niveau européen pour essayer d'obtenir un "foisonnement" , on voit tout de suite en 6 observant ces soubresauts erratiques , à quel point cette manière d'obtenir de l'énergie est inadaptée pour l'alimentation d'un pays. Ces oscillations extrêmes ont des causes physiques et la politique n'y peut rien. La puissance d'une installation utilisant l'énergie du vent croît et décroît comme le cube de la vitesse du vent. Ainsi, si la vitesse du vent est divisée par deux alors la puissance délivrée par l'éolienne est 6 http://www.sauvonsleclimat.org/images/articles/pdf_files/etudes/131120_Flocard_FoisonnementEolienTexte.pdf
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divisé par huit. Donc si l'éolienne délivre sa puissance maximale (c'est toujours cette puissance-là qu'on mentionne), il reste 12,5% de sa puissance. Quand il y a encore moins de vent, il n'y a pratiquement plus de courant produit. C'est pourquoi ces machines ne produisent une puissance digne de ce nom que par vents assez forts – et elles se déconnectent brusquement quand la puissance du vent dépasse la valeur maximale admise. C'est alors le cauchemar des opérateurs du réseau car un coup de vent soudain peut provoquer l'arrêt de centaines d'éoliennes qui jusque là délivraient leur puissance maximale. On ne peut pas démarrer une centrale de réserve aussi vite que ça. Début 2014, la "puissance installée" en France est de plus de 8 GW (8000 MW). Donc il devrait être facile de remplacer complètement (c'est-à-dire continuellement et de manière fiable toute l'année) 4 ou 5réacteurs nucléaires EPR de 1,6 GW (5 x 1,6 GW = 8 GW). Ce n'est hélas qu'une fable écologique de plus. Au cours de l'année 2013, pendant de nombreuses semaines en jours cumulés, la puissance injectée dans le réseau par l'ensemble des éoliennes en France (totalisant une puissance de plus de 8 GW) n'a même pas atteint la puissance d'une seule future centrale nucléaire EPR de 1,6 GW. 7 Par exemple, en décembre 2013, le mois le plus venté de l'année 2013 selon RTE , les plus de 8000 MW d'éoliennes installées (8133 MW exactement) ont fourni environ 800 MW (10 % de leur puissance totale) pendant 10 jours du 3 au 13 décembre avec une pointe violente de puissance à prés de 5000 MW le 05 décembre et trois "effondrements" à quasiment rien en journée (parfois moins de 100 MW) les 3, 9 et 10 décembre 2013. Ce fut également le cas (moins de 10%) en novembre 2013 les 8, 17, 18, 27, 28 et 29 novembre… et tous les autres mois. Et si elles avaient dû remplacer seulement quatre de ces centrales de production de base (6400 MW), l'ensemble de la production éolienne française n'y serait parvenue que quelques heures dans l'année, dont le 19 décembre à minuit et le 23 décembre à 21h00. C'est pour cette raison qu' aucune centrale électrique n'a pu être remplacée, malgré les milliards collectés par des taxes obligatoires payées par les clients qui ont subventionné ces parcs éoliens. Le seul véritable avantage des éoliennes est l'économie du combustible réalisée par les pays ayant beaucoup de centrales conventionnelles fossiles réduisant momentanément leur puissance, comme le Danemark ou l'Allemagne. L'énorme désavantage est la capacité de production électrique installée en doublon, ce qui pousse à la consommation de combustibles fossiles et le prix de l'électricité vers le haut. Il n'existe pas de moyens de stockage de l'énergie électrique éolienne qui pourraient stabiliser le réseau et, sauf miracle sur lequel il est difficile d'asseoir une politique de l'énergie, il n'y en aura pas avant très longtemps, et peut-être jamais. N°10 : La fable de la production d'électricité par géothermie Vouloir produire du courant à partir d'eau chaude venant des profondeurs est passible de poursuites pour non-sens aggravé et dilapidation de l'argent public. C'est une approche sans espoir de vouloir tricher avec les lois de la physique : avec une différence de température d'environ 80 degrés entre l'eau chaude venant du puits à environ 100 degrés et la source froide de la centrale à vapeur à basse pression, le rendement énergétique de la transformation de chaleur en énergie électrique est tellement faible que les démonstrateurs construits ne peuvent produire que des quantités minimes de courant. C'est pour cela que les descriptions de tels projets évitent très soigneusement toute donnée sur le rendement électrique et les coûts du kWh produit. Le principe semble être : plus le projet est insensé et sans espoir, et plus il faut le subventionner. Il y a là une certaine logique puisque ces projets ne seraient pas viables sans l'argent des contribuables.
7 Aperçu sur l'électricité de RTE, décembre 2013 : 33,4% de facteur de charge en décembre alors que la moyenne annuelle est de 23%.
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N°11 : La fable du saut technologique Les politiciens évoquent avec aisance les futurs sauts technologiques présentés comme certains quand ils veulent balayer la triste réalité de l'absence de techniques pour structurer la transition énergétique. En réalité, en dehors de la micro-électronique et de l'informatique capables d'améliorations rapides, les développements techniques ont généralement besoin de 10 à 30 ans pour atteindre le marché, parfois même de beaucoup plus. Quelques exemples : - la première application de pompes à chaleur a eu lieu en Suisse dans les années 40 ; - la première voiture électrique existait déjà il y a plus de 100 ans ; - des cellules photovoltaïques en silicium ont été produites pour la première fois dans les Bell Labs en 1953 ; - des véhicules équipés de piles à combustible comme convertisseurs de carburant en courant existaient en Allemagne dès 1970 ; - le moteur Stirling qui est proposé actuellement pour des habitations comme unité miniature de conversion chaleur - électricité (moteur avec génératrice) a été inventé par le pasteur Robert Stirling en 1816. Il est utilisé depuis 1996 pour la propulsion des sous-marins suédois de la classe Gotland ; - des éoliennes pour produire du courant existent depuis au moins 80 ans. Si un politicien parle de futurs sauts technologiques, il montre seulement qu'il est à court d'arguments et qu'il pense pouvoir agir sur les réalités physiques par de beaux discours. La faute majeure des politiques énergétiques a été de privilégier l'idéologie en mettant sur le marché des technologies inadaptées et coûteuses avec des milliards d'euros de subventions payées malgré eux par les contribuables et les consommateurs. Le devoir d'un état est plutôt de définir un cadre clair pour le développement de techniques que de prescrire ces techniques. N°12 : La fable du bénéfice de la décentralisation Depuis longtemps est propagée la vision d'innombrables petits producteurs de courant dans les habitations comme structure idéale pour l'alimentation électrique dans notre pays. On établirait ainsi un contre-modèle à la grosse technologie, dont il est toujours sous entendu qu'elle serait méchante. Dans un tel réseau décentralisé, le nombre élevé de producteurs raccordés à de nombreuses petites unités de production assurerait "gentiment" une fiabilité de fourniture semblable à celle de notre réseau internet actuel. Il n'est pas interdit de le faire. Essayez donc de produire vous-même votre électricité (au fait, avec quoi et à quel coût ?) et vous comprendrez pourquoi personne ne le fait et que chacun vend son électricité "décentralisée" et subventionnée à EDF auquel il reste raccordé... Le système de production décentralisée de courant n'a pas d'avantage pour l'intérêt général et souffre de défauts majeurs dont le coût et une production inadaptée au besoin. N°13 : La fable du miracle des emplois : les énergies "renouvelables" créent de nombreux emplois Cet argument est constamment utilisé, mais c'est précisément le contraire de cette affirmation qui se produit. Tout emploi créé par des subventions détruit d'autres emplois dans le reste de l'économie par les charges que ces subventions font peser sur les autres. Le photovoltaïque particulièrement cher est même celui qui détruit plus d'emplois par emploi écologique subventionné qui, le plus souvent, s'avère temporaire.
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Le mécanisme de ce processus de destruction est simple : les subventions pour des entreprises ou des produits qui n'auraient aucune chance sur le marché libre privent les citoyens d'argent qu'ils dépenseraient autrement pour la consommation, les investissements, les services etc. Ceci détruit des emplois dans ces branches. S'y ajoute le fait que les emplois créés ainsi artificiellement dans l'industrie "verte" ne sont majoritairement pas durables. Des licenciements massifs ont eu lieu en Espagne et en Allemagne dans l'éolien et le PV. Les coûts élevés des énergies renouvelables (hors hydraulique) contribuent à augmenter le prix de l'électricité dans les entreprises. Elles intègrent l'augmentation du coût de l'énergie dans leurs coûts de production qui deviennent moins concurrentiels et elles sont ensuite parfois amenées à licencier. Les espoirs de stimuler les exportations de l'industrie par les "renouvelables" se sont évanouis depuis longtemps. N°14 : La fable de l'électricité écologique Des citoyens pensent bien faire en versant de l'argent dans des entreprises "vertes" pour contribuer à améliorer un peu le monde. C'est certes méritoire. Cependant, l'argent dépensé généreusement attire des personnes qui aimeraient en profiter sans se soucier de ces louables intentions. Des sommes d'argent sont versées pour le parrainage d'une chauve-souris au Venezuela ou pour financer quelques mètres carrés de forêt tropicale au Costa Rica. Une partie de ces causes peut être sérieuse, mais le terme "stupid money" (l'argent idiot) est devenu familier outre-mer pour le financement sans discernement de ces projets de bienfaisance. En Europe, on peut aussi rendre son pays soi-disant plus vert par sa facture d'électricité, à condition d'être client d'un des fournisseurs de courant électrique écologique. D’un point de vue technique, on est d'abord troublé : la prise électrique de tout client fournit partout le même courant dont la provenance ne sera connue qu'en fin d'année quand, le bilan fait, on saura quel producteur a fourni quel courant. Quelles sont ces offres "d'éco-courant" ? Et qu'est-ce qui se cache derrière ? Que le client reçoive à 100% du courant hydraulique ou éolien acheté par ce fournisseur est impossible physiquement. De même, il est impossible que cet achat permette à un client crédule, ni à aucun autre client d'ailleurs, de recevoir sur sa prise ne serait-ce qu’un minuscule supplément de courant "renouvelable".Ceci est empêché par la loi qui oblige les exploitants des réseaux publics à acheter en priorité (donc totalement) le courant produit à partir des sources d'énergies renouvelables au tarif fixé par la loi. Ensuite, ils doivent revendre ce courant sur les marchés de l’électricité. Ceci veut dire que tout le courant "renouvelable" est acheté aux producteurs. Il ne reste aucun courant "renouvelable" qui pourrait être acheté et revendu en sus. Il est également impossible que le client d'éco-courant décide lui-même quel courant est produit pour lui. Il reçoit actuellement, comme tous les autres clients, environ 10% "d'éco-courant" issu principalement des barrages et pas une miette de plus. Le fournisseur d'éco-courant peut s’engager à investir ses bénéfices dans de nouveaux équipements pour la production d'EnR. Ceci est bien vu par les associations écologistes. Ce dont il est question, ce n'est pas du montant payé par le client d'éco-courant (la majeure partie va au fournisseur), mais uniquement du bénéfice, s'il y en a un. Le commerce d'éco-courant ne conduit donc pas à davantage d'éco-courant, ni chez les producteurs ni chez les consommateurs, mais il bénéficie financièrement aux commerciaux qui distribuent ces contrats. Les choses se passent ainsi quand des mécanismes bien intentionnés de subventions se heurtent à la réalité du marché. Si on veut dire les choses gentiment, l'amour pour l'éco-courant est un penchant sympathique qui enrichit des entreprises astucieuses.
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N°15 : La fable des déchets nucléaires dont "on ne sait pas quoi faire" Aujourd'hui, 90% en quantités des déchets radioactifs ont déjà un site de stockage définitif. Pour les 10% restants (haute et moyenne activité à vie longue), il y a une bonne probabilité, à une échéance encore incertaine, que grâce aux travaux préliminaires approfondis effectués jusqu’à maintenant, on choisisse le site ultime approprié pour le stockage géologique des déchets ultimes. C'est la solution reconnue internationalement comme la meilleure. Une décision pourrait être prise par le Parlement en 2015. Ce pourrait être le site de Bure, en Moselle avec un stockage définitif à 500 m sous la surface. Ce serait dire adieu à l'argument sans fin de la question de la gestion des déchets nucléaires. Mais on n’a pas l’impression que les antinucléaires le souhaite sincèrement puisqu'un des épouvantails qu'ils agitent pour demander l'arrêt du nucléaire est justement la gestion des déchets nucléaires. Il est bien commode de proclamer partout "qu'on ne sait pas quoi faire des déchets nucléaires" et dans le même temps de s'opposer à toutes les solutions proposées dans l'espoir de "constiper" la filière. Constat : La politique de la peur répandue par des activistes antinucléaires est désormais une réalité. Il n'y a pas d'élément permettant d'entrevoir un retour à une politique raisonnable pour plusieurs années. Seule la survenue d'évènements qui commenceraient à avoir des répercussions politiques pourrait amener un retour à la raison. De grands pays se sont égarés et ont ruiné des pans entiers de leur économie à cause de choix 8 dogmatiques désastreux, comme la Russie avec la période du "Lyssenkisme " ou la Chine avec "Le grand bond en avant" de Mao. Mais c'est un fait unique dans l'histoire du monde qu'une grande région comme l'Europe, à la pointe de la science et de l'industrie, se ruine économiquement par des raisonnements fondés sur des dogmes idéologiques et par des peurs sans fondements réels. Cependant, l'auteur de ces lignes, pour être en accord avec lui-même, se sent le devoir d'informer autant qu'il le peut ces concitoyens sur ce vaste sujet puisqu'il a la possibilité intellectuelle de le faire et qu'il peut y consacrer un peu d'argent et … de temps.
8 Wikipédia : Lelyssenkismeest une politique de contrôle de la génétique et de l'agriculture mise en place en Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) par Trofim Lyssenko et ses successeurs. Développée à partir de la fin des années 1920, Elle est mise en application au cours des années 1930 lorsque Lyssenko, soutenu par les autorités soviétiques, prend la tête de l'Académie Lénine des sciences agronomiques. La politique a été maintenue officiellement jusqu'en 1964. De nos jours, le lyssenkisme est régulièrement utilisé métaphoriquement pour dénoncer la manipulation ou la déformation de la méthode scientifique pour soutenir une conclusion pré-déterminée, souvent liée à un objectif social ou politique.
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