Tableronde ens histoire memoire legislation 2006 01 21 pollens
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Table rondeLes lois de mémoireContestations, justificationsSamedi 21 janvier 2006Table des matièresIntroduction : Pourquoi cette table ronde, comment s’est-elle organisée ? . . . . . . . . . . 2Les participants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4Liens vers quelques sites : références, positions, pétitions, ressources . . . . . . . . . . . . . 5Transcription des débats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6Modératrice du débatSophie ErnstIntervenantsBruno BelhostePatrick GarciaBogumil JewsiewickiGilles ManceronPap NdiayePhilippe RaynaudPaul Thibaud1Introduction : Pourquoi cette table ronde, comment s’est-elle organisée?Sophie ErnstNous sommes ici pour analyser une situation confuse, celle des lois de mémoire et des débatspassionnés auxquels elles donnent lieu. Il y a un certain étonnement à voir comment, après un longtemps de relatif désintérêt politique pour ces questions, tout à coup émergent de façon explosiveet parfois virulente toutes sortes de conflits et de revendications quant à l’interprétation du passé.Chaque jour de cette dernière période apporte un rebondissement inattendu et une montée en puis-sance de problèmes qu’on aurait pu croire secondaires par rapport aux conflits d’intérêts portant surle présent et sur l’avenir.«Solviturnihilfaciendo»:c’estl’adageromainqu’utilisaientlespolitiquesformésauxhumanitésclassiques, quand ils estimaient qu’un ...

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Table ronde Les lois de mémoire Contestations, justifications
Table des matières
Samedi 21 janvier 2006
Introduction : Pourquoi cette table ronde, comment s’estelle organisée ? . . . . . . . . . . Les participants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Liens vers quelques sites : références, positions, pétitions, ressources . . . . . . . . . . . . . Transcription des débats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
SophieErnst
BrunoBelhoste PatrickGarcia BogumilJewsiewicki GillesManceron PapNdiaye PhilippeRaynaud PaulThibaud
Modératrice du débat
Intervenants
1
2 4 5 6
Introduction : Pourquoi cette table ronde, comment s’estelle organisée ? SophieErnst
Nous sommes ici pour analyser une situation confuse, celle des lois de mémoire et des débats passionnés auxquels elles donnent lieu. Il y a un certain étonnement à voir comment, après un long temps de relatif désintérêt politique pour ces questions, tout à coup émergent de façon explosive et parfois virulente toutes sortes de conflits et de revendications quant à l’interprétation du passé. Chaque jour de cette dernière période apporte un rebondissement inattendu et une montée en puis sance de problèmes qu’on aurait pu croire secondaires par rapport aux conflits d’intérêts portant sur le présent et sur l’avenir.
« Solvitur nihil faciendo » : c’est l’adage romain qu’utilisaient les politiques formés aux humanités classiques, quand ils estimaient qu’un problème se résoudrait de luimême, en laissant agir l’inertie du temps et l’absence de solutions, en évitant surtout de faire quoi que ce soit. Lorsqu’il est question de mémoire, de traumatisme historique, l’adage ne prévautil pas ? Le deuil est affaire de temps. Et pourtant non, nous avons appris de la psychanalyse que le deuil est un travail, et que les traumatismes qui n’ont pas trouvé de représentation consciente adéquate insistent et perturbent les équilibres du présent. Non solvitur nihil faciendo : les choses ne se résoudront pas si nous ne faisons rien ; nous sommes mis au défi d’assumer ces complexités et de trouver les modalités d’un apaisement qui ne soit pas superficiel. Nous pouvons même supposer que ce retard est cause de l’actuelle explosion désordonnée. Or, la situation actuelle est si embrouillée, les esprits tellement ulcérés qu’on peut craindre les possibilités de récupération par des idéologies extrémistes ; on en est arrivé à un point où l’on ne peut guère escompter d’apaisement simplement en ne faisant rien. La question coloniale est là et s’impose de telle façon qu’elle exige des réponses : cette question n’est pas celle, anachronique, de nos jugements sur la colonisation, positive ou négative, mais celle de notre rapport aux passés douloureux, difficiles à assumer, de notre capacité à les intégrer dans la mémoire nationale.
Les politiques ont leurs logiques propres et sans aucun doute, certains actes solennels sont à poser, des décisions doivent être prises ; tout en étant mus par le désir civique de participer à ce mouvement, nous pouvons agir sur un autre mode, celui dont nous faisons métier, qui est de pousser aussi loin qu’il est possible la clarification des raisons en jeu, l’élucidation des enjeux.
De fait, ces questions me passionnent et je discutais avec certains correspondants sur ces lois, constatant des désaccords, des prises de positions à l’opposé les unes des autres, mais aussi, toujours, des raisons fortes qui devaient prendre place dans le débat. C’est ce qui m’a poussée à organiser une table ronde, pour pouvoir mettre à plat des raisons, inciter les uns et les autres à pousser aussi loin que nécessaire leurs arguments, toujours avec un principe : l’attention aux arguments adverses, la prise en compte « du contraire et du droit du contraire » (Victor Klemperer). La liberté de débattre (c’est le nom de la pétition initiée par Paul Thibaud) mérite tout notre effort. Diverses prises de position publiques ont eu tendance à la présenter comme un acquis civilisationnel stable, caractéristique de « nos » valeurs : il ne faudrait pas méconnaître ce que cette liberté de débattre exige de vigilance et de combats renouvelés, de travail éducatif et d’exigences à l’égard de soimême.
e L’initiative est citoyenne et « philosophique », au sens de la philosophie auXVIIIsiècle. Com ment en sommesnous venus à organiser cette discussion ? En fait, il s’est bricolé une collaboration informelle où chacun a mis de ses forces. Patrick Garcia et Christian Delacroix, historiens et forma teurs, m’ont aidée à identifier les courants d’idées, à analyser les différentes sensibilités et à composer la table ronde ; de même pour Julien Landfried, directeur de l’observatoire du communautarisme et
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