Réflexions sur la crise actuelle (II) - article ; n°3 ; vol.2, pg 27-48
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Revue française d'économie - Année 1987 - Volume 2 - Numéro 3 - Pages 27-48
Economic theory, which seemed to analyse properly the post World War two era has been growing drastically late for ten years with regards to the numerous and considerable changes that disturbed contemporary societies. The article assumes that the problems of economic theory were unsolved because the concept of slump was aban- donned and because the analysis of growth were simultaneously almost forsaken. Starting from a simple analysis of growth, the author will try to determine the structural changes leading to the economical slow-down as well as the results of contemporary policies and will think about different alternative strategies.
La théorie économique qui était adaptée à l'analyse de la période guerre paraît depuis dix ans dramatiquement en retard par rapport multiples et importantes transformations qui ont affecté les sociétés contemporaines. L'article suggère que difficultés de la théorie tiennent pour une part à du concept de crise et à un délaissement simultané des analyses croissance. Grâce à une analyse de la croissance, l'auteur tente de les transformations structurelles conduisant au ralentissement ainsi que les effets des politiques actuelles, puis réfléchit à différentes alternatives.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Robert Boyer
Réflexions sur la crise actuelle (II)
In: Revue française d'économie. Volume 2 N°3, 1987. pp. 27-48.
Abstract
Economic theory, which seemed to analyse properly the post World War two era has been growing drastically late for ten years
with regards to the numerous and considerable changes that disturbed contemporary societies. The article assumes that the
problems of economic theory were unsolved because the concept of slump was aban- donned and because the analysis of
growth were simultaneously almost forsaken. Starting from a simple analysis of growth, the author will try to determine the
structural changes leading to the economical slow-down as well as the results of contemporary policies and will think about
different alternative strategies.
Résumé
La théorie économique qui était adaptée à l'analyse de la période guerre paraît depuis dix ans dramatiquement en retard par
rapport multiples et importantes transformations qui ont affecté les sociétés contemporaines. L'article suggère que difficultés de
la théorie tiennent pour une part à du concept de crise et à un délaissement simultané des analyses croissance. Grâce à une
analyse de la croissance, l'auteur tente de les transformations structurelles conduisant au ralentissement ainsi que les effets des
politiques actuelles, puis réfléchit à différentes alternatives.
Citer ce document / Cite this document :
Boyer Robert. Réflexions sur la crise actuelle (II). In: Revue française d'économie. Volume 2 N°3, 1987. pp. 27-48.
doi : 10.3406/rfeco.1987.1150
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1987_num_2_3_1150Robert
BOYER
Réflexions
sur la crise actuelle (II)
décrit techniques résulterait revue, dernière d'une le il lente modèle, convient résulte du initiés succès évolution présenté non après en même effet de 1945. des e dans blocage quelque de Au paramètres changements le sur-ajouter sentier précédent du deus cercle de ex-machina, structurels. moyen les institutionnels vertueux numéro conséquences terme de fordien Cette cette mais que et Robert Boyer 28
du développement des tendances longues qui découlent des
principes d'organisation et de la logique du système. C'est
conforme à une problématique qui insiste sur les transforma
tions historiques de longue période, la variabilité dans le
temps et l'espace des formes de régulation (R. Boyer [1986 c]).
Le blocage : la décennie douloureuse
Deux grandes séries d'évolutions concourent à ce renverse
ment.
— En premier lieu, le système technique donne des
signes d'épuisement. Le ralentissement de la productivité
apparente du travail se manifeste dans l'industrie manufactur
ière américaine dès 1967, mais non en Europe ou au Japon.
Pour ces pays, il faut attendre 1973 puis 1979 pour qu'inter
vienne une rupture des tendances, au demeurant modérée
(P. Dubois [1985]). Ce décalage n'est pas surprenant, car la
modernisation fordienne était loin d'être achevée hors des
Etats-Unis. Il est en outre logique que le grippage intervienne
d'abord dans le pays le plus avancé, pour se diffuser ensuite
aux autres économies, via le système international.
A priori, trois facteurs sont susceptibles d'expliquer
cette décélération. D'abord un effet de type schumpétérien :
toute grappe d'innovations bute à terme sur un ralentiss
ement endogène de sa diffusion, conformément à une évolu
tion de type logistique. Ensuite et surtout, un éclatement des
relations productivité-croissance (R. Boyer, P. Ralle [1986])
traduit la difficulté croissante dans la mobilisation de rende
ments d'échelle, dès lors que les marchés, autrefois porteurs,
ne sont plus aussi dynamiques et sont traversés par d'amples
et imprévisibles mouvements conjoncturels. Enfin, il sembler
ait qu'il faille de plus en plus d'investissements pour soutenir
une même progression de la productivité du travail : la dété
rioration de l'efficacité de l'investissement finit par se reporter Robert Boyer 29
sur le coefficient de capital (В. Billaudot [1980], D. Leach et
H. Wagstaff [1986]).
Dans la logique du modèle, ces changements struc
turels, impliquent un ralentissement simultané de la crois
sance et de la productivité, le long d'un sentier qui demeure
stable. Parallèlement, l'emploi décélère puis se contracte dès
lors que le rythme tendanciel de croissance se réduit de façon
significative. Mais il faut rendre compte de l'ensemble des
caractéristiques de la crise, à savoir la chute des profits et la
montée des instabilités, et donc introduire une autre série de
transformations structurelles.
— En second lieu, la demande globale tend à deve
nir de plus en plus élastique par rapport aux variations de la
productivité. En effet, le corollaire de la perte d'efficacité de
l'investissement n'est autre qu'un relèvement du facteur
d'accélération dans la formation de la demande des entrepris
es, dont le boom de 1969-1973 donne sans doute un exemp
le. A terme, pourtant, cet effet est tempéré par une autre
transformation affectant la répartition des revenus. A la fin
des années soixante, les salariés sont en position d'obtenir
une plus grande part des gains de productivité : indexation
complète et rapide par rapport au prix à la consommation,
nouvelle politique du salaire minimum de croissance, exten
sion de la couverture sociale dont les dispositions joueront à
plein pour la première fois au cours de la dernière décennie.
Les conséquences de ces changements s'avèrent
contradictoires. D'un côté, après le premier choc pétrolier, la
demande n'enregistre aucune chute cumulative (comme cela
avait été observé après 1929), car la consommation des ménag
es manifeste une remarquable inertie dans sa progression
(R. Boyer, J. Mistral [1978]). Mais, de l'autre, les capacités de
production et les gains de productivité ne parviennent pas à
conserver un rythme de croissance suffisant. D'où la perte de
stabilité dynamique du système. En outre, le partage des reve
nus évolue à la défaveur des entreprises, de sorte que la chute 30 Robert Boyer
de la rentabilité finit par peser sur les décisions d'investisse-
ment, en dépit même du relatif dynamisme de la consommat
ion finale. Sortant de la logique du modèle, il faudrait bien
sûr inclure les effets de l'accélération de l'inflation sur la stabil
ité monétaire et financière (M. Aglietta, A. Orléan [1982]) et
les conséquences des transformations des rapports de compéti
tivité sur la viabilité de relations commerciales international
es Q. Mistral [1981]).
En définitive, ces deux changements remettent en
cause les trois conditions de la croissance vertueuse précédem
ment décrite. D'abord le taux de profit enregistre une chute
qui, pour l'ensemble des pays de l'O.C.D.E., se manifeste net
tement dès la fin des années soixante (P.H. Armstrong &. alii
[1984]), même si la chronologie est propre à chaque écono
mie. Mais ce mouvement ne suffit pas à rendre compte des
enchaînements observés. En effet, il faut ensuite faire interve
nir les conséquences de l'épuisement des bases sociales et tech
niques du fordisme : la croissance et l'emploi ralentissent
significativement, les États-Unis seuls faisant exception.
Enfin, le basculement de la position relative de la loi de pro
grès technique et de la demande explique que les fluctuations
conjoncturelles ne soient plus auto-correctrices. En consé
quence, après une période d'hésitation et d'incertitude, émer
gent de nouvelles orientations pour les politiques économiq
ues, ce dont témoignent le recours à un encadrement des
salaires et/ou des prix et la séduction des conceptions monét
aristes en matière de politique économique.
C'est en ce sens que les années quatre-vingts mar
quent l'entrée dans une période de crise structurelle. Au cours
d'un tel épisode, la dynamique économique impulsée par le
mode de régulation entre en contradiction avec les formes
institutionnelles sur la base desquelles il opère. Cette qua
trième définition a pour intérêt de synthétiser les trois préc
édemment données. En outre, elle ne fait pas de l'effondr
ement de 1929 l

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