Un nouveau champ d investigation pour l économie internationale: les biens intermédiaires - article ; n°4 ; vol.6, pg 3-51
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Un nouveau champ d'investigation pour l'économie internationale: les biens intermédiaires - article ; n°4 ; vol.6, pg 3-51

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Revue française d'économie - Année 1991 - Volume 6 - Numéro 4 - Pages 3-51
Intermediate products, which constitute the bulk of international trade, have been studied in the pure theory of international trade only since 30 years. The introduction of such products in models of specialization has given the opportunity to identify theoretical weaknesses of the previous models and to derive new results. When the comparative advantage is a vertical one, free trade in intermediates increases allocative efficiency, whereas an horizontal advantage justify international trade in final products. In the perspective of these new results, new definitions of specialization and protection have to be given. Finally, the paper investigates the foundations and the results of related measures like domestic content protection and offshore assembly provisions.
Les biens intermédiaires, qui constituent la plus grande part du commerce international, n'ont été intégrés à la théorie pure du commerce international que depuis une trentaine d'années. L'introduction de cette catégorie de produits dans les modèles de spécialisation a été l'occasion de repérer certaines faiblesses des modèles existants et d'obtenir de nouveaux résultats. Lorsque l'avantage comparatif est de nature verticale, le libre-échange de biens intermédiaires est à l'origine d'un gain net d'efficience dans l'allocation des ressources. A l'opposé, un avantage comparatif horizontal est créateur d'échanges de biens finals. Dans ce nouveau contexte, de nouvelles définitions de la spécialisation et de la protection doivent être recherchées. L'article examine pour finir les fondements et les résultats des politiques économiques concernées par ces nouveaux développements, comme les taux d'intégration locale et les clauses de perfectionnement passif.
49 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Lionel Fontagné
Un nouveau champ d'investigation pour l'économie
internationale: les biens intermédiaires
In: Revue française d'économie. Volume 6 N°4, 1991. pp. 3-51.
Abstract
Intermediate products, which constitute the bulk of international trade, have been studied in the pure theory of international trade
only since 30 years. The introduction of such products in models of specialization has given the opportunity to identify theoretical
weaknesses of the previous models and to derive new results. When the comparative advantage is a vertical one, free trade in
intermediates increases allocative efficiency, whereas an horizontal advantage justify international trade in final products. In the
perspective of these new results, new definitions of specialization and protection have to be given. Finally, the paper investigates
the foundations and the results of related measures like domestic content protection and offshore assembly provisions.
Résumé
Les biens intermédiaires, qui constituent la plus grande part du commerce international, n'ont été intégrés à la théorie pure du
commerce international que depuis une trentaine d'années. L'introduction de cette catégorie de produits dans les modèles de
spécialisation a été l'occasion de repérer certaines faiblesses des modèles existants et d'obtenir de nouveaux résultats. Lorsque
l'avantage comparatif est de nature verticale, le libre-échange de biens intermédiaires est à l'origine d'un gain net d'efficience
dans l'allocation des ressources. A l'opposé, un avantage comparatif horizontal est créateur d'échanges de biens finals. Dans ce
nouveau contexte, de nouvelles définitions de la spécialisation et de la protection doivent être recherchées. L'article examine
pour finir les fondements et les résultats des politiques économiques concernées par ces nouveaux développements, comme les
taux d'intégration locale et les clauses de perfectionnement passif.
Citer ce document / Cite this document :
Fontagné Lionel. Un nouveau champ d'investigation pour l'économie internationale: les biens intermédiaires. In: Revue
française d'économie. Volume 6 N°4, 1991. pp. 3-51.
doi : 10.3406/rfeco.1991.1294
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1991_num_6_4_1294Lionel
FONTAGNÉ
Un nouveau champ
d'investigation pour
l'économie
internationale : les
biens intermédiaires
constitué l'a souvent d'un considéré ensemble dans 'échange homogène les présentations international de biens simplifiées1. comme n'est pas on 4 Lionel Fontagné
On peut en effet scinder l'ensemble des biens échangés en
deux groupes.
— Ceux destinés à la consommation finale, i.e. à
une «destruction», forment le premier groupe: dans
l'hypothèse2 d'une immobilité des facteurs primaires
concourant à leur production et si ces biens n'incorporent
pas de biens du second groupe, on peut établir une relation
directe entre les contraintes d'offre (les techniques de pro
duction) et les capacités technologiques ou les ressources
du pays en facteurs de production primaires (travail, ca
pital...). Faut-il rappeler que les deux grands paradigmes
de l'avantage comparatif sont basés sur cet a priori?
L'échange international procure alors un gain d'efficacité
grâce à la spécialisation sur les productions pour lesquelles
chaque pays est relativement plus efficace (paradigme « ri-
cardien» de l'avantage comparatif technologique) ou qui
incorporent en quantités relativement plus grandes le fac
teur primaire dont chaque pays est relativement abondam
ment doté (paradigme factoriel de l'avantage comparatif
associé aux travaux fondateurs de Heckscher et Ohlin). On
voit généralement dans ce gain d'efficacité, s'ajoutant à la
possibilité de consommer à des prix relatifs différents des
prix d'autarcie, la justification du libre-échange.
— La deuxième catégorie de biens à identifier est
constituée de produits qui ne seront pas «détruits» dans
un processus de consommation finale après avoir participé
à l'échange international mais seront au contraire tran
sformés ou incorporés à des biens de la première catégorie.
Nous appellerons intermédiaires les biens
du second groupe dont nous retiendrons la définition sui
vante : les biens intermédiaires sont des biens produits,
réintroduits dans le processus productif et disparaissant au
cours de celui-ci ; biens produits à la différence des facteurs
primaires ; biens disparaissant dans le processus, à la di
fférence des capitaux. Lionel Fontagné 5
Masquées par la nécessité d'approfondir le pr
ogramme de recherche initial des internationalistes,
l'échange du premier groupe de produits, ces questions
n'ont commencé à être débattues qu'à partir des travaux
deJ.Vanek [1963] même si L.W. McKenzie [1954] avait
envisagé le problème. L'analyse de l'échange de biens i
ntermédiaires s'est alors érigée en véritable programme de
recherche spécifique au sein des travaux des internation
alistes. S'il fallait rechercher dans la littérature une ment
ion explicite ou non de cette problématique c'est vraisem
blablement à D.Ricardo et F.W. Taussig qu'il faudrait
remonter3. L'auteur des Principes ne considérait-il pas le
blé, bien salaire, comme la consommation intermédiaire
par excellence ? L'intérêt d'importer le blé rejoint alors le
principe découvert par F.W. Taussig dans son Tariff His
tory : si la protection de l'amont des processus impose une
surprotection compensatrice de l'aval comme le relève
Taussig, à l'inverse la déprotection de l'amont, i.e. des
biens intermédiaires, restaure les conditions d'offre en
aval.
L'intérêt de cette problématique est attesté par la
structure du commerce mondial et la nature des avantages
comparatifs des pays : de façon précoce Yates [1959] avait
défendu l'idée selon laquelle 70 % du commerce mondial
étaient constitués de biens intermédiaires. Plus récemment
les résultats suivants ont pu être obtenus4 :
— en moyenne, toute exportation d'un montant de 100
ECU vers les pays partenaires impose en retour une im
portation intermédiaire de 10 ECU en provenance de ceux-
ci pour les membres de la C.E.E. ;
— les importations françaises sont constituées de deux-
tiers d'importations intermédiaires, chiffre sensiblement
équivalent à celui observé pour les autres pays européens ;
— on observe une hausse généralisée et significative des
contenus en biens intermédiaires des productions finales 6 Lionel Fontagné
dans la C.E.E. depuis 1959 et ce indépendamment des
chocs pétroliers5 ;
— en dehors de l'Europe le même phénomène est attesté
pour les Etats-Unis, où le progrès technique a été « import-
using» sur la période 1960-80, et dans nombre d'autres
pays pour lesquelles des études ont été effectuées : Japon,
Norvège, Mexique... ;
— considérant pour 20 pays les 4 filières de production
textile-habillement, sidérurgie, bois, électronique grand
public, l'avantage/désavantage comparatif révélé pour l'e
nsemble d'une filière ne représente qu'une observation sur
6, les 5 autres correspondant à des avantages/désavantages
localisés sur certains segments de filière, amont ou aval.
Le présent article se propose de présenter de f
açon synthétique et non formalisée l'état actuel d'avance
ment de ce programme de recherche et les conséquences
des résultats désormais établis pour la politique écono
mique. Cette tâche est rendue nécessaire par le caractère
souvent hermétique et disparate de la littérature sur la
question : les références s'inscrivent dans de multiples do
maines de recherche (théorie pure du commerce internat
ional, théorie de la protection, analyses empiriques du
commerce international, modélisation macroéconom
ique...) et supposent dans chacun de ces domaines d'im
portants pré-requis. Qui plus est, les biens intermédiaires
n'ont fait à ce jour qu'une entrée timide dans les grands
manuels d'économie internationale, à l'inverse des autre

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