Vers une dimension sociale dans la libéralisation des échanges internationaux : la dialectique O.M.C-O.I.T. - article ; n°4 ; vol.12, pg 17-34
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Revue française d'économie - Année 1997 - Volume 12 - Numéro 4 - Pages 17-34
One of the issues underlying the creation of the I.L.O., the question of the link between workers' rights and working conditions and trade liberalization, is now under discussion within the I.L.O. as well as within the W.T.O. The lacunae in empirical knowledge maintain the controversy on the necessity of establishing such a link. Ongoing work, and in particular a series of country case studies, should help to defuse this controversy. In the meantime, the author looks into the problem by reference to the objectives and institutional rules of the two Organizations. From the W.T.O.'s point of view, the question is whether the basic agreements which are silent on the subject could be interpreted or amended in order to include certain guarantees of workers' rights. Even if one can take the view that the rules relating to the liberalization of trade should find their natural prolongation in the guarantee of certain fundamental rules concerning the free functioning of the labour market, it is doubtful that matters could evolve in this direction in the foreseeable future, in view of the outcome of the Ministerial Conference at Singapore and also in view of the need of consensus for the amendment of these agreements. From the I.L.O.'s point of view, the question is whether the liberalization of trade affects its capacity to pursue, through the solely voluntary means available to it, its objectives of social progress despite the intense competition fostered by trade liberalization. From recent discussions, the idea has emerged that universal respect for certain fundamental workers' rights constitutes an essential, if not sufficient, condition if social progress is to advance in parallel with trade to the extent that those rights the people concerned to claim a share in the progress generated such liberalization. The I.L.O. to have the capacity to promote universal respect without leaving constitutional framework through formal Declaration which might adopted in 1998. Other means of incitement to social progress, such as the mobilization consumers through social could also be set up without abandoning the voluntary framework an international labour but there would need to be a political will which is still absent.
En partie à l'origine de la création de l'О.I.Т, la question du lien entre les droits des travailleurs et conditions de travail et la libéralisation du commerce est maintenant en débat dans cette Organisation ainsi qu'à l'О.М.С. Le caractère lacunaire des connaissances empiriques entretient la polémique sur la nécessité d'établir un tel lien. Différents travaux en cours, en particulier une série d'études par pays à l'O.I.T, devrait aider à la désamorcer. En attendant leur résultat, l'auteur examine comment le problème se pose au regard des objectifs et règles institutionnels respectifs des deux Organisations. Du point de vue de L'О.М.С. la question est de savoir si les accords de base qui sont muets à ce sujet pourraient être interprétés ou modifiés pour y inclure certaines garanties des droits des travailleurs. Si l'on peut concevoir que les règles relatives à la libéralisation des échanges devraient trouver leur prolongement naturel dans la garantie de certaines règles fondamentales concernant le libre fonctionnement du marché du travail, il est douteux qu'une évolu- tion puisse se faire dans un avenir prévisible en ce sens, compte tenu du résultat de la Conférence Ministérielle de Singapour et du consensus nécessaire à la modification des dits accords. Du point de vue de l'O.I.T., la question est de savoir si la libéralisation des échanges affecte sa capacité à poursuivre, avec ses seuls moyens volontaires, ses objectifs de progrès social malgré la concurrence accrue engendrée par la libéralisation des échanges. Des débats récents, se dégage l'idée que le respect universel de certains droits fondamentaux des travailleurs est une condition essentielle, sinon suffisante, pour que le progrès social se poursuive parallèlement à la libéralisation des échanges, dans la mesure où ces droits permettent aux intéressés eux-mêmes de revendiquer leur juste part dans les progrès engendrés par la libéralisation des échanges. L'O.I.T. paraît avoir la capacité de promouvoir ce respect universel, sans sortir de son cadre constitutionnel par le truchement d'une déclaration solennelle qu'il serait question d'adopter en 1998. D'autres moyens d'émulation au progrès social très efficaces tels que la mobilisation des consommateurs par un label social, pourraient également être mis en place sans sortir du cadre volontaire d'une convention internationale du travail, mais il y faudrait une volonté politique encore absente.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 6
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Francis Maupain
Vers une dimension sociale dans la libéralisation des échanges
internationaux : la dialectique O.M.C-O.I.T.
In: Revue française d'économie. Volume 12 N°4, 1997. pp. 17-34.
Citer ce document / Cite this document :
Maupain Francis. Vers une dimension sociale dans la libéralisation des échanges internationaux : la dialectique O.M.C-O.I.T. In:
Revue française d'économie. Volume 12 N°4, 1997. pp. 17-34.
doi : 10.3406/rfeco.1997.1032
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1997_num_12_4_1032Abstract
One of the issues underlying the creation of the I.L.O., the question of the link between workers' rights
and working conditions and trade liberalization, is now under discussion within the I.L.O. as well as
within the W.T.O. The lacunae in empirical knowledge maintain the controversy on the necessity of
establishing such a link. Ongoing work, and in particular a series of country case studies, should help to
defuse this controversy. In the meantime, the author looks into the problem by reference to the
objectives and institutional rules of the two Organizations. From the W.T.O.'s point of view, the question
is whether the basic agreements which are silent on the subject could be interpreted or amended in
order to include certain guarantees of workers' rights. Even if one can take the view that the rules
relating to the liberalization of trade should find their natural prolongation in the guarantee of certain
fundamental rules concerning the free functioning of the labour market, it is doubtful that matters could
evolve in this direction in the foreseeable future, in view of the outcome of the Ministerial Conference at
Singapore and also in view of the need of consensus for the amendment of these agreements. From the
I.L.O.'s point of view, the question is whether the liberalization of trade affects its capacity to pursue,
through the solely voluntary means available to it, its objectives of social progress despite the intense
competition fostered by trade liberalization. From recent discussions, the idea has emerged that
universal respect for certain fundamental workers' rights constitutes an essential, if not sufficient,
condition if social progress is to advance in parallel with trade to the extent that those rights the people
concerned to claim a share in the progress generated such liberalization. The I.L.O. to have the
capacity to promote universal respect without leaving constitutional framework through formal
Declaration which might adopted in 1998. Other means of incitement to social progress, such as the
mobilization consumers through social could also be set up without abandoning the voluntary framework
an international labour but there would need to be a political will which is still absent.
Résumé
En partie à l'origine de la création de l'О.I.Т, la question du lien entre les droits des travailleurs et
conditions de travail et la libéralisation du commerce est maintenant en débat dans cette Organisation
ainsi qu'à l'О.М.С. Le caractère lacunaire des connaissances empiriques entretient la polémique sur la
nécessité d'établir un tel lien. Différents travaux en cours, en particulier une série d'études par pays à
l'O.I.T, devrait aider à la désamorcer. En attendant leur résultat, l'auteur examine comment le problème
se pose au regard des objectifs et règles institutionnels respectifs des deux Organisations. Du point de
vue de L'О.М.С. la question est de savoir si les accords de base qui sont muets à ce sujet pourraient
être interprétés ou modifiés pour y inclure certaines garanties des droits des travailleurs. Si l'on peut
concevoir que les règles relatives à la libéralisation des échanges devraient trouver leur prolongement
naturel dans la garantie de certaines règles fondamentales concernant le libre fonctionnement du
marché du travail, il est douteux qu'une évolu- tion puisse se faire dans un avenir prévisible en ce sens,
compte tenu du résultat de la Conférence Ministérielle de Singapour et du consensus nécessaire à la
modification des dits accords. Du point de vue de l'O.I.T., la question est de savoir si la libéralisation
des échanges affecte sa capacité à poursuivre, avec ses seuls moyens volontaires, ses objectifs de
progrès social malgré la concurrence accrue engendrée par la libéralisation des échanges. Des débats
récents, se dégage l'idée que le respect universel de certains droits fondamentaux des travailleurs est
une condition essentielle, sinon suffisante, pour que le progrès social se poursuive parallèlement à la
libéralisation des échanges, dans la mesure où ces droits permettent aux intéressés eux-mêmes de
revendiquer leur juste part dans les progrès engendrés par la libéralisation des échanges. L'O.I.T. paraît
avoir la capacité de promouvoir ce respect universel, sans sortir de son cadre constitutionnel par le
truchement d'une déclaration solennelle qu'il serait question d'adopter en 1998. D'autres moyens
d'émulation au progrès social très efficaces tels que la mobilisation des consommateurs par un label
social, pourraient également être mis en place sans sortir du cadre volontaire d'une convention
internationale du travail, mais il y faudrait une volonté politique encore absente.Francis
MAUPAIN
Vers une dimension
sociale dans la
libéralisation des
échanges internationaux :
la dialectique
O.M.C.-O.I.T.
N partir ^^Ц^^^des discussions qui se ^H sont déroulées ous aborderons au sein ce du sujet groupe à 18 Francis Maupain
de travail que le conseil d'administration de l'Organisation
internationale du travail a établi depuis 1994 pour débattre pré
cisément de la dimension sociale du commerce international,
mais en exprimant un point de vue qui n'engage en rien cette
organisation.
Un mot d'abord pour expliquer pourquoi ce sujet, qui à
première vue intéresse l'avenir du système commercial interna
tional, est à l'heure actuelle surtout discuté à l'O.I.T. La réponse
tient tout simplement au fait que cette question affecte aussi les
objectifs de l'O.I.T., que nous évoquerons donc brièvement.
Ces objectifs, définis au chapitre 13 du traité de Vers
ailles, devenu constitution de ГО.1.Х, sont inspirés à la fois de
considérations humanistes et très pragmatiques. Ils visent bien
sûr, d'une part, à faire progresser concrètement les conditions de
travail et la justice sociale par la concertation entre les trois par
ties prenantes, c'est-à-dire les gouvernements, les employeurs et
les travailleurs de chaque pays, mais ils visent aussi d'autre part,
par l'action internationale, à éviter que la concurrence interna
tionale n'entrave les efforts menés par chacun de ces pays en direc
tion du progrès social. Tel est le sens du célèbre attendu du pré
ambule de cette constitution selon lequel « la non-adoption par
une nation quelconque d'un régime de travail réellement humain
fait obstacle aux efforts des autres nations désireuses d'amélior
er le sort des travailleurs dans leur propre pays ».
Pour atteindre ses objectifs, ГО.1.Т. fut dotée d'une struc
ture tripartite très originale sinon révolutionnaire (aux yeux des
partisans de la révolution bolchevique, elle représentait à vrai dire
plutôt le symbole honni de la collaboration de classes !) et de
moyens qui le sont moins. Au lieu de la législation internatio
nale directement applicable - que ses pères fondateurs avaient
d'abord imaginée —, les réalités imposèrent un système essen
tiellement volontariste qui vise à faire progresser les législations
nationales à travers des conventions internationales dont la rat
ification est — même s'ils sont tenus de rendre compte à l'Orga
nisation de leur action — laissée à la discrétion des Etats membres.
Si la disparition récente de la plupart des régimes com
munistes a montré la validité du pari réformiste que l'Organi- Francis Maupain 19
sation avait fait deux ans à peine après la révolution bolche
vique, la globalisation de l'économie, qui s'est accélérée depuis,
semble, à travers la concurrence universelle qu'elle engendre,
remettre en question sa capacité de prévenir le phénomène de
« démotivation » sociale évoqué dans son préambule. Certains
pays, au premier rang desquels les Etats-Unis et la France, ont
estimé que pour réaliser une uniformité minimale en matière
sociale, il convenait d'aller au-delà des moyens volontaires dont
elle est dot

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