« 2012 » : l apocalypse passée au crible des experts
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« 2012 » : l'apocalypse passée au crible des experts

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Langue Français

Extrait

« 2012 » : l
apocalypse passée au crible des experts
Sources
: Sciences et Avenir n° 753 de novembre 2009 (Azar Khalatbari, David Larousserie, Sylvie Rouat)
Fin du monde : la science face aux croyances
Alors que les prophéties annonçant l'apocalypse pour 2012 se propagent, « Sciences et Avenir » décrypte le mécanisme
de la rumeur et la confronte à l'expertise scientifique.
Sur Internet, au cinéma... les prévisions sur l'imminence d'un cataclysme prétendent s'appuyer
sur une vérité scientifique.
« Sciences et Avenir » démonte ces théories bâties sur toutes sortes de croyances.
Préparez-vous à survivre une nouvelle fois à la fin du monde !
Après les cataclysmes annoncés de l'an 1000 et de l'an 2000, voici que des Cassandre nous promettent un nouveau cap
à franchir : le 21 décembre 2012.
S'appuyant sur la fin du calendrier maya, des auteurs, réalisateurs et une myriade de sites Internet prédisent
la disparition de l'humanité au moment du solstice d'hiver de 2012 à la suite d'une succession de catastrophes
naturelles. Hollywood s'est même emparé du sujet et nous propose, en ce mois de novembre, de trembler
à la sortie mondiale de « 2012 », un film catastrophe à gros budget réalisé par Roland Emmerich (réalisateur
du « Jour d'après » et d' « Independence Day »).
Devant l'ampleur du phénomène, et interrogé par certains de ses lecteurs, « Sciences et Avenir » a décidé de prendre
ce sujet au sérieux, d'autant qu'il fait appel à des arguments prétendument scientifiques pour emporter l'adhésion
du grand public. Nous avons soumis l'ensemble des preuves avancées aux meilleurs spécialistes.
Résultat, sans grande surprise : aucune des catastrophes annoncées ne nous menace à l'horizon de 2012.
Mais cet examen nous a surtout permis de mettre au jour les mécanismes à l'
œuvre
dans la fabrication de ces rumeurs
particulièrement habiles : prise individuellement, chaque pièce du puzzle a un fond de vérité scientifique,
mais les arguments sont gauchis pour les faire entrer de force dans un schéma général et fournir des bases plausibles
à un scénario fantaisiste.
Interrogé, Harald Kloser, le scénariste du film « 2012 », le reconnaît d'ailleurs bien volontiers : dans notre film,
la science donne seulement une aura de crédibilité.
Et Roland Emmerich, le réalisateur, de confirmer avec humour : la prophétie de 2012 n'a rien à voir avec la science,
mais avec la croyance.
Si le spectre de la fin du monde ressurgit régulièrement dans nos sociétés, c'est que nous aimons nous faire peur
par une dramatisation excessive du futur, analyse le sociologue Wiktor Stoczkowski.
Mais ces peurs n'apparaissent jamais au hasard.
Le spectre a d'autant plus de force aujourd'hui que l'écosystème terrestre, que nous contribuons nous-mêmes
à dégrader, n'a jamais été aussi menacé, souligne le philosophe Dominique Lecourt.
Ce contexte de crise agit-il sur les mêmes ressorts que ceux des mouvements apocalyptiques du début du christianisme?
Pas si sûr. André Vauchez, historien et membre de l'Institut, nous rappelle que les visions apocalyptiques chrétiennes
et judaïques n'avaient pas pour finalité le catastrophisme.
Elles aspiraient à l'avènement d'une nouvelle ère de justice et de paix, qui succéderait à une période de violences,
censée faire table rase du passé. Pour ces sociétés, l'apocalypse devait permettre un changement radical de la société.
A l'inverse, « 2012 » ne nous offre pas de lendemains qui chantent. Une apocalypse pessimiste, peu séduisante donc.
Si la prophétie de 2012 prête à sourire, sommes-nous pour autant assurés d'échapper toujours à la fin du monde ?
Non, comme l'établissent des hypothèses scientifiques, sérieuses celles-ci.
A coup de statistiques, elles dessinent la possibilité d'une fin apocalyptique : chute d'astéroïde, réveil d'un volcanisme
géant, emballement de l'effet de serre...
Autant de fléaux qui, par le passé, ont déjà provoqué des extinctions massives et qui pourraient se renouveler.
L'histoire humaine pourrait alors s'achever. Mais cette catastrophe préparerait en quelque sorte le terrain
pour un nouveau départ, conclut le géologue Jean Dercourt.
Les crises sont des périodes de renouvellement de la vie, des périodes d'évolution accélérée, génératrices d'espèces.
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