Antioche, fouilles profondes, 1934-1938 - article ; n°1 ; vol.111, pg 45-75
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1967 - Volume 111 - Numéro 1 - Pages 45-75
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Monsieur Jean Lassus
Antioche, fouilles profondes, 1934-1938
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 111e année, N. 1, 1967. pp. 45-
75.
Citer ce document / Cite this document :
Lassus Jean. Antioche, fouilles profondes, 1934-1938. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, 111e année, N. 1, 1967. pp. 45-75.
doi : 10.3406/crai.1967.12066
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1967_num_111_1_12066FOUILLES PROFONDES, 1934-1938 45 ANTIOCHE,
Enfin, je dépose, au nom de Jeanne Robert et au mien, notre Bulletin Épi-
graphique paru dans la Revue des Études Grecques de 1966. C'est déjà notre
vingt-sixième bulletin analytique et critique ».
SÉANCE DU 20 JAxNVIER
PRESIDENCE DE M. ANDRE DUPONT-SOMMER
MM. Ramon d'Abadal i de Vinyals et Ranuccio Bianchi-Bandi-
nelli remercient l'Académie de leur élection, le 6 janvier, comme
correspondants étrangers.
M. Jean Glénisson, secrétaire général du Comité français des
sciences historiques, transmet à l'Académie de la part de M. Jean
Schneider, président de ce comité, une circulaire émanant de
M. Michel François, secrétaire général du Comité international des
sciences au sujet de l'organisation du xnie congrès
international qui se tiendra à Moscou en 1970. Il est demandé aux
différents comités nationaux de proposer à M. Michel François
avant le 7 février les thèmes des rapports qui seront présentés à ce
congrès. Le Comité français sollicite des suggestions de la part des
membres de l'Académie.
L'Académie entend, en comité secret, la lecture du rapport du
Secrétaire Perpétuel sur l'état des publications de l'Académie
pendant le deuxième semestre de 19661.
M. Jean Lassus, correspondant de l'Académie, sous le patronage
de M. Louis Robert, expose les résultats de ses fouilles profondes
à Antioche.
COMMUNICATION
ANTIOCHE, FOUILLES PROFONDES, 1934-1938,
PAR M. JEAN LASSUS, CORRESPONDANT DE L* ACADÉMIE.
Il convient d'abord que je m'excuse de venir aujourd'hui présenter
à l'Académie des résultats de fouilles qui datent de trente ans. C'est
entre 1932 et 1939, en effet, que j'ai été chargé par MM. Dussaud
et Michon de représenter les Musées Nationaux dans l'équipe consti
tuée par l'Université de Princeton, pour fouiller Antioche-sur-
l'Oronte. Il est inutile d'évoquer les circonstances publiques —
trop connues — ou les événements personnels qui expliquent mon
retard. Les quatre volumes publiés à Princeton ne représentent,
1. Voir p. 75.
1967 4, COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 46
en effet, qu'une partie de nos découvertes, même si on y ajoute
l'ouvrage considérable de Doro Levi sur les mosaïques. Rien n'a
paru depuis la guerre, et j'avais été empêché de participer à la
rédaction des deux derniers volumes1.
Or, si les fouilles d'Antioche, de Daphné et de Séleucie ont surtout
livré des mosaïques, dont le Louvre possède une importante série,
c'est en somme le résultat des circonstances. Nous avions entrepris
une tâche plus complexe, de recherche topographique. Et ce sont
les conditions mêmes de cette tâche qui nous ont amenés d'une part
à retarder la publication de résultats partiels et incertains, d'autre
part à nous laisser parfois tenter par des découvertes plus faciles :
nous travaillions pour des musées...
Le site d'Antioche en effet est presque dans sa totalité enseveli
sous une impressionnante couche de terre. Au centre de la ville
(PL i, 2) le niveau du xie-xne siècle, reconquête byzantine et croi
sades, est déjà à 4 mètres de profondeur ; la ville de Justinien est
à 7 mètres, la ville romaine à 8 m. 50, et les niveaux hellénistiques
descendent au-dessous de 11 mètres. C'est dire que, pour dégager
1 mètre carré de sol du nie siècle avant notre ère, il faut enlever
une quinzaine de mètres cubes de terre, et traverser une dizaine
de niveaux constitués. Un sondage du genre de ceux que je vais
vous présenter, soit une tranchée de 30 mètres de long sur 10 mètres
de large, demande de deux à trois mois de travail avec quatre-vingts
ouvriers. C'est que la ville a subi dans son histoire une impression
nante série de catastrophes, des tremblements de terre effrayants,
dont les résultats, racontés par Evagrius ou Malalas, éveillaient le
scepticisme des critiques, et se sont trouvés, vous le verrez, crue
llement vérifiés. Il faut aussi penser à des épreuves de moindre
envergure, comme cette tempête que nous avons subie en 1934, à
la suite de laquelle la plaine fut inondée, la route coupée. Et les
terres et les rochers arrachés de la montagne recouvrirent le sol
d'une couche qui, au centre de la ville antique, de part et d'autre
du torrent Parmenios, atteignait 30 centimètres2.
Ajoutons que, après chaque destruction, les architectes n'ont pas
hésité à emprunter des matériaux aux niveaux antérieurs, achevant
l'arrachement des monuments abattus. Enfin nous avons souvent
retrouvé, au fond de nos fouilles, les tunnels creusés par des carriers
1. Antioch-on-the-Orontes (Publications of the Committee for the Excavations of
Antioch and its Vicinity), 1. The Excavations of 1932, éd. by G.W. Elderkin, Princeton,
1934; 2. The Excavations, 1933-1936, éd. by R. Stillwell, Princeton, 1938; 3. The Excavat
ions, 1937-1939, éd. by R. Stillwell, Princeton, 1941 ; 4. pt. 1, Ceramics and Islamic
Coins, éd. by F. O. Waagé, Princeton, 1948; 4. pt. 2, Greek, Roman, Byzantine and
Crusader's Coins, by Dorothy B. Waagé, Princeton, 1952 ; Doro Levi, Antioch Mosaic
Pavements, Princeton 1947, 2 vol.
2. Antioch, 3, p. 5 (W. A. Campbell). I'LANCHK 1.
2. l.a fin du sondage. Le contremaître est sur le sol hellénistique 1. Antioche. l'holographie aérienne de la ville moderne. primitif, à 11 m. 25 au-dessous de la rue moderne. Les photoOn voit en haut la route droite, qui vient dWlep, et
graphies qui illustrent cet article font partie de la collection dont l'axe se retrouve à travers les irrégularités de la
du Committee for the Excavation of Antioch (Fodeel Saba). rue principale actuelle. On reconnaît les blocs antiques
dans l'implantation orthogonale des ruelles. La savonn
erie où a eu lieu le premier sondage est le dernier
édifice, à la sortie de la ville, à droite. \J
48 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
modernes, qui exploitaient systématiquement, par exemple, les
magnifiques blocs du rebord des portiques antiques.
Le premier directeur technique des fouilles, Clarence Fisher,
avait prévu ces difficultés : il avait préféré travailler au bord du
fleuve, loin du pied de la montagne, dans l'île antique : en fait, les
niveaux étaient cette fois accessibles, et la mosaïque du jugement
de Paris qui est au Louvre, n'était pas à plus de 2 mètres au-dessous
du sol. Mais l'eau apparut immédiatement ; et, dans les années
suivantes, nous n'avons jamais plus pu atteindre, dans cette région,
même le niveau du 111e siècle de notre ère1.
Il est d'autant plus remarquable que, malgré ces obstacles, il ait
été possible avant les fouilles d'avoir une idée de la topographie
de la ville. Il y avait deux manières d'aborder le problème. La pre
mière nous a valu un chef-d'œuvre, une magnifique étude publiée
en 1837 par Ottfried Mùller, Antiquitates Antiochenae. Par une
analyse minutieuse de toutes les descriptions antiques, le savant
allemand était arrivé, sans avoir visité le site, à une reconstitution
du plan de la ville romaine, non seulement vraisemblable, mais,
on peut bien le dire, suffisamment exacte pour pouvoir servir de
base de travail2.
L'autre méthode était toute différente. Deux de mes camarades
de l'Institut français de Damas, hélas bien trop tôt disparus, Jean
Sauvaget, préparant son grand ouvrage sur Alep, et Jacques Weu-
lersse, dans une étude de géographie humaine sur l'Antioche
moderne3, avaient utilisé les plans cadastraux et les photographies
aériennes (PI. i, 1) : il en était résulté une mise en place du quadril
lage orthogonal de la ville antique. Malgré l'épaisseur des remblais,
les r

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