Coup d œil sur les villes américaines - article ; n°1 ; vol.30, pg 1-18
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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1955 - Volume 30 - Numéro 1 - Pages 1-18
L'aménagement des villes américaines est celui vers lequel tendent nos vieilles villes d'Europe ; un centre consacré aux affaires, et une banlieue de résidence de plus en plus diffuse. Mais nos villes sont marquées par leur passé et ne s'adaptent qu'incomplètement , tandis que les villes américaines sont non seulement plus neuves, mais davantage renouvelées sur toute leur étendue. Ce sont des techniques diverses qui commandent l'aspect des villes : technique des transports, du bâtiment, de la guerre etc.. La ville de New-York représente un exemple de grande ville aménagée en fonction des transports en commun, comme nos métropoles d'Europe : chemins de fer de banlieue, métropolitain, tramways, autobus, avec suburbs de résidence autour d'un centre d'affaires à l'échelle de la Ville. Los Angeles présente le cas plus moderne d'une ville aménagée sous le signe des transports particuliers, par automobiles personnelles : pas de transport en commun, émiettement des centres d'affaires, structure générale très lâche.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 50
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jules Blache
Coup d'œil sur les villes américaines
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 30 n°1, 1955. pp. 1-18.
Résumé
L'aménagement des villes américaines est celui vers lequel tendent nos vieilles villes d'Europe ; un centre consacré aux affaires,
et une banlieue de résidence de plus en plus diffuse. Mais nos villes sont marquées par leur passé et ne s'adaptent
qu'incomplètement , tandis que les villes américaines sont non seulement plus neuves, mais davantage renouvelées sur toute
leur étendue. Ce sont des techniques diverses qui commandent l'aspect des villes : technique des transports, du bâtiment, de la
guerre etc.. La ville de New-York représente un exemple de grande ville aménagée en fonction des transports en commun,
comme nos métropoles d'Europe : chemins de fer de banlieue, métropolitain, tramways, autobus, avec suburbs de résidence
autour d'un centre d'affaires à l'échelle de la Ville. Los Angeles présente le cas plus moderne d'une ville aménagée sous le signe
des transports particuliers, par automobiles personnelles : pas de transport en commun, émiettement des centres d'affaires,
structure générale très lâche.
Citer ce document / Cite this document :
Blache Jules. Coup d'œil sur les villes américaines. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 30 n°1, 1955. pp. 1-18.
doi : 10.3406/geoca.1955.1863
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1955_num_30_1_1863COUP D'ŒIL SUR LES VILLES AMÉRICAINES (i)
par Jules Blache
Résumé. L'aménagement des villes américaines est celui vers lequel ten
dent nos vieilles villes d'Europe ; un centre consacré aux affaires, et une
banlieue de résidence de plus en plus diffuse. Mais nos villes sont marquées
par leur passé et ne s'adaptent qu'incomplètement , tandis que les villes amér
icaines sont non seulement plus neuves, mais davantage renouvelées sur
toute leur étendue.
Ce sont des techniques diverses qui commandent l'aspect des villes: tech
nique des transports, du bâtiment, de la guerre etc.. La ville de New-York
représente un exemple de grande ville aménagée en fonction des transports
en commun, comme nos métropoles d'Europe : chemins de fer de banlieue,
métropolitain, tramways, autobus, avec suburbs de résidence autour d'un
centre d'affaires à l'échelle de la Ville. Los Angeles présente le cas plus mo
derne d'une ville aménagée sous le signe des transports particuliers, par
automobiles personnelles : pas de transport en commun, émiettement des
centres d'affaires, structure générale très lâche.
Au premier abord, le contraste entre la ville américaine et la ville euro
péenne saute aux yeux : un plan géométrique, des touffes de gratte-ciels au
milieu. Cet aspect n'est pas familier à la vieille Europe. Cependant les rues
en damier ne sont pas une invention américaine, et les gratte-ciels occupent
peu de place au total.
En revanche le contraste apparaît nettement si l'on songe que nos villes
qui sont de vieilles villes aménagées progressivement, et les villes améric
aines, plus neuves, relèvent dans leur totalité de techniques différentes.
Quelles techniques ? Nous verrons lesquelles, par l'examen du paysage
urbain.
LES PETITES VILLES
Pour fournir une première image de la ville américaine, nous envisagerons
une cité d'importance minime ou moyenne; jusqu'à 2GO.000 habitants. C'est
parmi celles-ci que le type se reproduit le mieux et parmi les grandes villes
que la variété apparaît.
1. Société de Géographie de Lyon, 3 avril 1954. I JULES BLACHE
La structure d'une telle ville diffère profondément des nôtres. Dans
nos villes on distingue à peu près toujours un noyau ancien où l'on trouve
dans les mêmes immeubles à la fois des appartements, des boutiques, des
bureaux. Ce noyau ancien s'entoure d'une zone plus neuve, plus exclusive
ment résidentielle, plus diffuse; et de quartiers industriels. La petite ville
américaine, elle, ne s'élabore pas progressivement autour d'un noyau ar
chaïque comme dans notre Europe conservatrice. Dépourvue d'élément
intérieur solide prêt à défier les siècles, elle s'augmente à la fois par exten
sion et par reconstruction sur place aux dépens d'immeubles à peu près
neufs. La physionomie de la ville se renouvelle en profondeur, et non pas
seulement en écorce.
Les immeubles un peu anciens sont rares, et remarqués. Ce sont quelques
maisons de l'âge colonial précieusement conservées à la ville comme à la
campagne, comme des monuments historiques : maisons d'habitation, ou
églises, quelques-unes bien modestes, voire en bois, tranchant sur le fond
de la ville toujours neuve, parce que toujours renouvelée. Ce sont
des « Capitules », orgueilleux sièges du Sénat dans les capitales; mais on
démolit volontiers même ces monuments de granit ou de marbre, pour faire
plus beau. Ce sont des bâtiments administratifs, à Washington, par exemple,
où ils sont nombreux, construits à la manière de nos plus beaux monuments
de pierre, et dont certains vous sont désignés comme vieux de quarante ans.
Si on ne les démolit pas, ils dureront autant que le Louvre, ou davantage.
Mais rien ne prouve que ces bâtiments eux-mêmes soient préservés. La
démolition représente aux U.S.A. une entreprise presque aussi active que
la construction. Il existe des entrepreneurs spécialisés, avec un matériel et
un personnel qualifiés, dans toutes les villes. De même que dans ce pays
depuis longtemps on raccommode bien rarement le linge et les vêtements,
de même on répare peu les immeubles. On les remplace. Et sans attendre
même qu'ils soient en mauvais état; on remplace un immeuble par unvautře
plus vaste, plus haut, répondant à un autre besoin, sitôt que ce besoin s'en
fait sentir. Il faut dire, comme corollaire, que l'immeuble, sauf cas excep
tionnels, est détruit d'un cœur léger parce qu'il a été construit à bon marché.
On construit pour une vie humaine, ou moins, à des prix très modérés, tan
dis que nous construisons pour les générations à venir, à grand prix. Nous
aurons l'occasion d'y revenir. Prenons seulement note de cette perpétuelle
germination et de ce perpétuel renouvellement sur toute l'étendue de la ville.
On ne s'expliquerait pas son aspect sans cette donnée fondamentale. Au total,
la ville américaine ne donne pas l'impression d'implantation solide, séculaire
des nôtres. Non seulement elle est plus neuve, mais elle se renouvelle cons
tamment. L'évolution du paysage urbain, lente chez nous, est précipitée là-
bas. Pour l'Américain qui vient à Paris après vingt ans d'absence, il ne
retrouvera pas de changements appréciables, sauf dans les quartiers périphé
riques, dans les moyens de transport urbain, la publicité, la signalisation.
Celui qui comme moi revoit New-York après 18 ans reconnaît que la ville
a poussé sur place. C'est un taillis qui devient futaie. Le New- York d'il y a
cent ans n'a laissé comme trace dans la ville que quelques très rares bât
iments isolés. Autant que l'âge de Saint-Louis dans le Paris actuel.
Ne confondons pas cette croissance interne et continue avec les transfor- LES VILLES AMERICAINES 3
mations profondes que le Préfet Haussmann sut imposer à Paris en moins
de 20 ans : c'était l'ouvrage de l'Etat expropriateur, démolisseur et urbaniste
des percées qu'il avait faites. Sauf dans l'île de la Cité, où il avait fait place
nette et bâti pour son compte, il a seulement ouvert des artères nouvelles,
sans renouveler le fond du vieux Paris, qui ne se rajeunit que lentement, et
incomplètement.
La ville américaine se divise essentielement en deux éléments : le centre
des affaires et la résidence (les usines, les docks, sont des extras en quelque
sorte facultatifs. Washington par exemple n'a pas de quartier d'usines). Chez
nous aussi, sans doute, la distinction entre le centre où l'on travaille et la
périphérie où l'on habite, existe, mais beaucoup moins tranchée, puisque,
dans le centre de la ville, il y a peu de maisons qui n'associent la résidence
aux affaires. Aux U.S.A., la séparation est nette: personne n'habite dans un
immeuble où se trouvent des magasins de vente, de

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