De Caen à Bernay par monts et par vaux : itinéraire pour ceux qui ...
30 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

De Caen à Bernay par monts et par vaux : itinéraire pour ceux qui ...

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
30 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

De Caen à Bernay par monts et par vaux : itinéraire pour ceux qui ...

Informations

Publié par
Nombre de lectures 117
Langue Français

Extrait

  
  De Caen à Berna par monts et par vaux : itinéraire pour ceux qui se rendront au con rès provincial de l'Association normande le 2 uillet 1863 / par Arcisse de Caumont  
DE CAEN A BERNAY PAR MONTS ET PAR VAUX.  Quand le tem s est beau et ue l'air est ur, un eu vif sans être froid, e ne connais rien de lus a réable our un homme ui veut voir de rès le terrain, observer les récoltes, ouir des sites, étudier enfin son a s our le mieux aimer, que de prendre un petit sac, un album, un crayon et de partir à pied.  Tout le monde n'a pas de jambes, me direz-vous : cela est vrai ; mais on ne connaît pas assez les ressources ue l'on ossède uand on n'exerce as lus ue ne le font la lu art des ens ue e connais les instruments de locomotion donnés ar la nature ; et e rétends ue tel homme de cabinet, ui croit ne ouvoir faire u'une lieue à pied, en feraitsixen s'y prenant connue moi. [p. 4]  Tout mon secret consiste à aller doucement, sans m'échauffer, conformément au vieux roverbe : Qui vaiano vasano, qui vasanovalongtano, proverbe qui est toujours de mise malgré le progrès qui a changé tant de choses.  Mais où voulez-vous eu venir, me direz-vous ? Eh bien ! e vais vous ledéclarer carrément : e viens vous proposer d'aller à pied deCaen à Bernayau Congrès de l'Association normande. Je serais bien niais, vous le comprenez, si 'allais vous en a er à suivre les randes routes que nous connaissons tous depuis lon -temps ; ce n'est as ar les routes fra ées ue e veux vous conduire : le fait assuivre une route tracée au cordeau n'est d'un homme indépendant et libre e plus heureux, plus content de moi que quand a e vo e, et amais ne suis à vol d'oiseau, à travers champs,PAR MONTS ET PAR VAUX.  C'est en voyageant ainsi que j'ai vu les sites les plus pittoresques et que j'ai fait les plus jolis rêves de ma vie.  On ne sait as combien l'ima ination est active et combien on ense uand on marche... ! Si 'avais u écrire en marchant toutes les choses ui se sont succédé dans mon cerveau, 'aurais écrit des romans ui auraient fait concurrence à ceux de M. Octave Feuillet, des discours qui auraient pu le disputer à ceux de nos orateurs les [p. 5] lus célèbres ; malheureusement toute cette oésie, toute cette élo uence s'est évanouie uand 'ai cessé de marcher ! Ce sont surtout les idées musicales qui abondent quand on marche : 'aurais fait dix opéras si les motifs ui se ressaient et ue e fredonnais en marchant avaient été notés ar unsecrétaire invisible. Je dis invisible, car il faut être seul our avoir des ins irations de ce enre en marchant ; il faut être seul avec une muse ui inspire, mais que l'on ne voit pas.  Maintenant ue e vous ai fait, chers lecteurs, les confidents de toutes les ouissances ue 'é rouvais uand 'étais eune, car e dois dire ue ma oésie a uneu baissé, e vous en rendre votre bâton et à vous a e à diri er avec moi vers BernaPAR MONTS ET PAR VAUX e vais vous; en suivant à peu près la direction que indi uer. Vous ac uerrez de l'a étit, vous dormirez bien aux éta es et vous me remercierez, si vous avez le coura e de m'accom a ner, de vous avoir évité our la suite un rhume ou une autre indis osition. Une course à pied est effectivement très-hygiénique et nous préserve souvent de maladies graves.  Nous pouvons aller jusqu'au Mesnil-Mauger en chemin de fer : et c'est la que je commencerai avec vous ma
 
course pédestre.
[p. 6]  MNIESL-MAUGER donc le train à Mesnil-Mau uitte m'a chemine vers l'é er, e. — Je lise ; elle est remar uable ar sa belle tour romane : on en trouverait eu d'aussi élé antes et d'aussi bien conservées, même dans les contrées où la pierre de taille est abondante, elle est ornée d'arcatures ; le toit ou p ramide terminale, en bois couvert d'ardoises est d'un effet agréable.  L'é lise actuelle, dont uel ues arties sont du XIIIe. siècle et uelautres de la fin du XV ues e., ossède une rande nef construite au siècle dernier sous l'administration d'un curé nommé Forma e, mort en 1757 : alors l'église tombait en ruines, on fut oblige de l'interdire et le service divin se fit à Ecajeul. On voit très-bien les re rises ui furent faites à cette é o ue : toute la décoration intérieure a artient au st le du XVIIIe. siècle. Des arcs surbaissés, portes par des piliers carrés assez minces, séparent la nef principale des ailes.  Dans le choeur, on remarque sur une grande dalle l'inscription tumulaire du restaurateur de l'église.  Les fonts ba tismaux sont en lomb, dans le st le du XVe anneaux, ornés chacun. siècle ; ils sont à huit d'une arcature à feuilles de choux, au centre de la uelle se distin uent trois fi urines, et divises le uns des autres par des contreforts. Le diamètre du font est d'environ 75 centimètres ; le réservoir est partagé en deux-parties.  Parmi les statuettes appliquées sur les panneaux, on [p. 7] distingue sainte Barbe, saint Étienne, patron de la paroisse ; la Sainte-Vierge, saint Laurent, etc.  Mesnil-Mauger était doyenné du diocèse de Lisieux.  La cure se divisait en deux ortions : la remière à la nomination du Cha itre de Lisieux, la deuxième à la nomination de l'abbaye de Ste.-Barbe-en-Auge.  Mesnil-Mauger comprenait plusieurs fiefs. Nous laisserons à gauche le beau châteaudu Coin, dont nous avons parlé dans leBulletin monumental.  MONT-A-LA-VIGNE. — L'éminence que nous apercevons devant nous est celle duMont-à-la-Vi ne :diri eons-nous de ce côté. Le château du Mont-à-la-Vigne n'a plus sa sévérité d'autrefois. Une tourelle et quelques détails montrent seulement ce qu'il fut, et les. annales des guerres de religion attestent qu'il a joué un rôle au XVIe. siècle.  J'ai lu uel ue art ue le sei neur au uel il a artenait alors faisait des risonniers our les rendre, mo ennant ran on, à leurs familles. Ce etit commerce était malheureusement tro souvent usité à cette é o ue, et les guerres de religion n'avaient rien de religieux dans leurs procédés.  Au ourd'hui, le château du Mont-à-la-Vi ne est habité ar les hôtes les lus aimables et dont chacun voudrait être le prisonnier.  Notre temps vaut un peu mieux que le XVIe. siècle, comme vous le voyez.  Mais avant de uitter le Mont-à-la-Vi ne, observons le anorama et recueillons-nous. Quand on veut vo a er avec fruit, il faut se recueillir de temps en temps afin de se rendre compte de ce que l'on a vu. [p. 8]
[p. 9]
 Ces points d'arrêt sont nécessaires dans les voyages comme les alinéas dans un livre.
 La remière uestion ue doit s'adresser un homme ui observe, et ui ne vo a e as en étourdi, est celle-ci : J'ai arcouru en chemin de fer us u'à Mézidon une laine unie ; de uis Mézidon et même au nord du chemin, bien avant d'arriver à cette station, 'ai vu des coteaux ondulés à l'extrémité de la plaine. Je me trouve à Mesnil-Mau er au milieu de ces coteaux verdo ants lantés, et l'as ect de ces contrées est bien différent de celui de la plaine.Pourquoi ce changement ? 
 Le éolo ue va vous répondre : le chan ement remarquable qui vous a frappé vient de ce que vous avez passé d'une formation sur une autre : vous étiez, dans la plaine, sur la pierre blanche que l'on nommegrande oolitheet dont tous les murs et les maisons sont construits. Maintenant vous êtes au milieu des ar iles d'Oxford, ou de Dives, qui n'offrent pas de pierres et qui ont été facilement attaquées par les ruisseaux des vallées.
 Ces argiles étant postérieures au calcaire de la plaine de Caen et reposant sur lui, elles forment des éminences ui le dominent, et donnent au canton dans le uel nous avons mis ied à terre un as ect ondulé et montueux. Comme tous les faits éolo i ues s'ex li uent mieux ar des fi ures ue ar des mots, en voici une qui nous montrera ce que nous allons trouver de Mesnil-Mau er à Cambremer où e compte vous faire dé eûner, et à Manerbe où nous irons ensuite.
 Nous devons, comme vous le vo ez ar cette cou e, asser successivement sur les ar iles d'Oxford dont e vous parlais tout à l'heure ; sur lecoral-rag, calcaire dont je ne vous ai pas encore parlé, et nous monterons ensuite
[p. 10]
sur la craie, autre calcaire ue nous observerons uand nous a rocherons de la Tou ue. N'antici ons as sur les faits qui se présenteront à nos yeux pendant le voyage : nous cheminons, quant à présent, dans l'argile d'Oxford.
 La seconde question que doit se faire un homme réfléchi et bienadvisé, qui est arrivé de Caen à Mesnil-Mauger, est celle-ci :parcourues avant d'arriver à Mézidon et qui forment laPourquoi toutes les terres que j'ai laine de Caen sont-elles labourées, tandis que celles au milieu desquelles nous sommes sont toutes herbées ? 
 Voici la ré onse : c'est ue les terres ui recouvrent la rande oolithe sont erméables, faciles à labourer, tandis que les terres éminemment ar ileuses qui dépendent de la formation oxfordienne, et qui dominent dans le canton de Mézidon, retiennent l'humidité et conviennent parfaitement aux herbages ; elles sont d'ailleurs collantes et difficiles à labourer, et quoiqu'elles puissent produire des céréales et des prairies artificielles, elles demandent
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents