Deux puits gallo-romains à Levroux (Indre) - article ; n°1 ; vol.16, pg 25-48

Alain Ferdière, Olivier Buchsenschutz

Description

Revue archéologique du Centre de la France - Année 1977 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 25-48
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: REVUE_ARCHEOLOGIQUE_DU_CENTRE_DE_LA_FRANCE
• Publié le: 01 janvier 1977
• Nombre de lectures: 17
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Olivier Buchsenschutz
Alain Ferdière
Deux puits gallo-romains à Levroux (Indre)
In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 16, fascicule 1-2, 1977. pp. 25-48.
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Buchsenschutz Olivier, Ferdière Alain. Deux puits gallo-romains à Levroux (Indre). In: Revue archéologique du Centre de la
France. Tome 16, fascicule 1-2, 1977. pp. 25-48.
doi : 10.3406/racf.1977.2073
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/racf_0220-6617_1977_num_16_1_2073DEUX PUITS GALLO-ROMAINS A LEVROUX (Indre)
par Olivier Buchsenschutz et Alain Ferdière
Etude de la faune par Marielle Derville et François Poplin
Une fouille de sauvetage a permis en 1971 la mise au
jour d'un puits à eau parementé en pierres sèches et d'une
structure composée d'un puits à la base, et au sommet d'un
cône renversé occupé par une amphore globulaire entourée
de plusieurs vases écrasés en place, le tout taillé dans le
calcaire. Les deux structures ont livré de la céramique
commune datée par quelques éléments importés de l'époque
flavienne pour les deux structures, avec quelques éléments
plus anciens pour la première (augustéen). Au milieu d'une
faune classique pour cette période présence de 5 squelettes
de chien dont on peut déterminer approximativement la race.
L'homogénéité de la céramique trouvée au sommet du pre
mier puits suggère son utilisation comme dépotoir par un
potier.
En mars 1971, des travaux de terrassement pour la fondation d'une
maison ont révélé deux puits et coupé deux fossés. Monsieur G. Bauthamy
attira l'attention du propriétaire, Monsieur L. Morin, sur ces vestiges ;
ensemble ils découvrirent dans le premier niveau du puits 419 ED un important de tessons de céramique. Ils décidèrent alors d'aler
ter l'équipe archéologique. La fouille du puits 419 ED eut lieu à Pâques
1971, celle du puits 416 EE au mois de septembre de la même année 1.
Le site de Levroux se trouve au contact du Boischaut et de la Cham
pagne berrichonne2 ; l'ensemble que nous étudions ici est situé presque
à la limite Ouest de la ville actuelle, à égale distance de l'oppidum cel
tique et des « arènes » gallo-romaines (Planche I).
1. LES STRUCTURES
L'excavation creusée pour asseoir les fondations de la maison a
coupé un puits (419 ED) sur sa face Sud et trois fossés au profil en V
1. Nous remercions les jeunes Levrousains, le Groupe archéologique de la
Maison de la Jeunesse de Nanterre, les étudiants des universités de Paris 1, 4,
et 8 ainsi que leurs enseignants, J.-P. Démoule et A. et A. Schnapp qui ont
assuré la fouille.
2. Sur le site en général, voir la bibliographie publiée dans : A. et O.
Buchsenschutz, Etude préliminaire à la fouille de la colline des Tours, R.A.C.
n" 39-40, 1971, pp. 208-225, et Recherches sur le canton de Levroux, Paris-
Levroux, 1972, dactylographié, 160 p. O. BUCHSENSCHUTZ ET A. FERDIÈRE 26
\
Planche 1. — Plan de situation. DEUX PUITS GALLO-ROMAINS 27
3 H.
a E 28 O. BUCHSENSCHUTZ ET A. FERDIÈRE
sur ses faces Est et Ouest ; en outre un second puits, préservé grâce à
sa profondeur, a pu être fouillé sous la maison (Planche 2).
Les fossés n'ont pas pu être explorés ; si les deux coupes ont bien
montré qu'ils contenaient de la céramique romaine," on ne peut pas
affirmer pour autant leur antiquité.
1.1. Le puits U6EE :
Cette structure est située sous la maison, dans le cellier, seule partie
non bétonnée du sous-sol ; cette chance a permis d'en faire la fouille
malgré l'achèvement des travaux, qui ont cependant détruit les couches
superficielles sur 2 mètres d'épaisseur (Planches 3, 4, 5).
Elle se présente comme un entonnoir dont la partie supérieure éva
sée est comblée par de la terre, tandis que la partie inférieure cylindri
que est envahie par l'eau. Au centre du cône gît une amphore sphérique
entourée de poterie diverses écrasées sur place, ainsi que d'un nombre
assez faible de clous, de déchets de fonderie de fer, d'ossements, et de
tuiles.
La partie inférieure, dont le diamètre est très variable (90 à 120 cm),
est creusée comme le cône directement dans le « tuf » 3 calcaire, sauf
en certains points où la paroi est tapissée de blocs de grès : nous sup
posons que cette construction était un puits analogue à celui que nous
décrivons ci-dessous ; son parement aurait disparu partiellement lors
que l'amphore a été déposée dans la partie supérieure. On peut constater
sur la planche 6 que le puits a livré moins de matériel métallique et
d'ossements que le sommet de la structure. Le groupe 2 réunit les objets
dont on ne peut pas affirmer l'appartenance à l'un des deux ensembles.
1.2. Le puits U9 ED :
Ce puits a été détruit par les travaux sur une profondeur de 2 m ;
sa margelle et les premières assises du parement ont dû disparaître
depuis longtemps, car il n'était pas visible en surface avant la construc
tion de la maison. Creusé dans le tuf, il présente un diamètre de 80 cm
en moyenne. Il est parementé de pierres de grès non taillées mais so
igneusement triées, dont les dimensions varient de 15 à 40 cm ; là où
nous avons pu l'observer, ce parement est large de 20 cm, cette épais
seur étant occupée par un ou plusieurs blocs de pierre ; il garnit le
puits sur toute sa profondeur, qui a atteint 7 m ; le fonds a la forme
d'une cuvette (Planche 7).
Les objets découverts n'ont pas pu être cotés en place, à cause de
la présence de l'eau qu'il a fallu pomper constamment ; ils ont été divi
sés en trois groupes :
1) Matériel recueilli par MM. Morin et Bauthamy pendant les tr
avaux (au-dessus d'un bouchon de gros blocs de grès) ;
2) matériel recueilli dans l'eau et les terres de remplissage, entre
le bouchon de pierres et le dépôt du fond ;
3) matériel recueilli dans une couche de sable fin qui, selon nous,
s'est déposée lorsque le puits était encore en service.
3. Ce terme désigne un conglomérat de petits blocs de calcaire qui forme
le sous-sol de la Champagne (Jurassique 3 b, rauracien). 1m
/.*•.•
— 3 — — t''.'':'.
50 0 1 00 1
LEV416EE
Planche 3. — Coupe de la structure 416 EE Planche 4. — Plan de la structure 416 EE
et délimitation des couches. 1. = 136,85 m ; 2. = 136,56 ; 3 = 134,30. to 5. — Photographie du sommet de la structure 41 fi EK. Planciie DEUX PUITS GALLO-ROMAINS 31
2 100 .
50
TCéOsFeCI TCêOsFeCI T Ce Os Te Cl
Planche 6. — Quantité d'objets -par couche dans la structure 416 EE :
Tuiles, Céramique, 'Os, Fer (déchets de fonte), Clous. 32 O. BUCHSENSCHUTZ ET A. FERDIERE
Planche 7. — Coupe du puits 419 ED : 1. = terre arable ; 2. = mur moderne
3. = « tuf » ; 4. = dépôt de sable de la couche 3. DEUX PUITS GALLO-ROMAINS 33
2. LE MATERIEL
2.1. La céramique et le verre :
2.1.1. La structure M6 EE : Trois couches ont été distinguées à la
fouille, mais la céramique peut être regroupée en deux ensembles :
A) Le remplissage général du puits, de bas en haut, qui ne semble
pas comporter, d'après l'étude typologique des fragments qu'il
contient, de phases chronologiques distinctes.
B) A la partie supérieure, ce qui semble être le dépôt volontaire
d'une amphore entourée d'un groupe de vases, en réutilisation,
de nature indéterminée, du puits.
— Groupe A :
Eléments importés :
1 bord d'assiette en sigillée de la Gaule du Sud, forme Drag. 15/17 :
Tibère-Claude ? *.
1 bord de sigillée (Gaule du Sud), forme Drag. 35/36 ou Ritt. 12 :
deuxième moitié du Ier siècle4.
1 fragment de céramique « métallisée » : Ier siècle ? 5
1de gobelet à paroi fine, engobe rouge interne, gris externe,
décor de chevrons type « Beuvray » : i*r siècle, préflavien 6.
Céramique courante. On notera plus particulièrement :
2 bords de jatte à bord rentrant grise, engobée et lissée (noire), n"
069 et 071 ; type proche de la production de Pouillé, i*r siècle 7, et du
type 317 de Gose 8, flavien.
5 cols de cruches, nos 061, 062, 063, 065, 066, de type à peu près semb
lable, en céramique à cuisson oxydante, rouge