Ensemble monumental de Lanuéjols (Lozère) - article ; n°1 ; vol.8, pg 275-294
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Description

Revue archéologique de Narbonnaise - Année 1975 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 275-294
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 57
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Jean-Claude Joulia
Ensemble monumental de Lanuéjols (Lozère)
In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 8, 1975. pp. 275-294.
Citer ce document / Cite this document :
Joulia Jean-Claude. Ensemble monumental de Lanuéjols (Lozère). In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 8, 1975.
pp. 275-294.
doi : 10.3406/ran.1975.982
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1975_num_8_1_982MONUMENTAL DE LANUEJOLS (Lozère)' ENSEMBLE
Cet ensemble, à l'extrémité duquel se dresse le monument bien connu, est situé dans le
Valdonnez, large dépression qui s'étend entre le Causse de Mende au Nord et les versants
abrupts du Mont Lozère au Sud.
L'édifice le mieux conservé (2) (fig. 1) possède encore les élévations complètes des niches
et de la cella des façades méridionale et orientale (3), mais la couverture a entièrement disparu,
à part celle de la niche orientale voûtée en berceau dont il reste quelques vestiges.
A une soixantaine de mètres en avant de cette construction furent découverts en contre
bas (environ 1,50 m à 2 m de dénivellation) les restes importants d'un autre bâtiment, dont
deux fragments de frise ornés d'amours et supportant des guirlandes de feuilles de laurier
imbriquées et de fruits avec lemnisques flottants. A l'angle de l'un d'eux, un aigle supporte
la guirlande.
Le premier monument est orienté. Il se déploie sur une longueur totale qui varie entre
7,95 m et 9,50 m suivant les façades ; en élévation, le maximum des hauteurs atteintes, non
compris la première assise du soubassement, est de 6,98 m (tableau). Il est bordé au Nord
et à l'Est par un canal servant à recueillir les eaux de pluie. Celui-ci est creusé dans une
vingtaine de dalles en calcaire, interrompu à l'angle Nord-Est par un petit bassin rectangulaire
taillé dans un seul bloc.
Au Nord-Ouest du monument, à l'angle extérieur formé par les murs de la niche et de
la cella, on note la présence de cinq dalles (fig. 2). Longeant le canal d'évacuation mais plus
hautes de 0,12 m, elles forment un pavage régulier qui s'étend sur toute la surface de l'angle
et s'avance vers l'Ouest sur une longueur totale de 4,74 m. Dans la même direction, surplombant
les premières, sont visibles d'autres dalles cramponnées entre elles sur lesquelles sont posés
trois socles (fig. 2). Ceux-ci se trouvent donc situés face au pilastre cornier de la façade anté
rieure, le premier faisant corps avec le soubassement du bâtiment. Ces trois blocs, hauts
( 1 ) La communication suivante est la première étape d'un travail de plus longue haleine, sous la direction
de MM. Fr. Braemer, J. Mallon, G. Picard et E. Will, qui devrait aboutir à une étude complète du monument
de Lanuéjols. Elle a donc seulement la prétention de reprendre, à partir de relevés précis, une rapide description
de l'édifice tout en posant quelques problèmes.
(2) Le monument se trouve à l'entrée du village de Lanuéjols (canton de Mende-département delà Lozère)
en contrebas de la route départementale actuelle. Un mur élevé l'entoure le protégeant de l'invasion des terres
drainées par les eaux de ruissellement. Un large espace permet de circuler autour du bâtiment.
(3) II manque les blocs d'angle des façades méridionale et orientale et certains blocs de l'entablement
de la niche orientale. La frise et la corniche de la façade septentrionale ont disparu, de même que
de la façade occidentale. ■
276 J.-CL. JOULIA
Fig. 1 . — Vue générale du monument.
Fig. 2. — Angle nord-ouest de l'édifice. MONUMENTAL DE LANUF.JOLS LOZERE 277 ENSEMBLE
\
2m
Fig. 3. — Plan schématique du monument de Lanuéjols.
de 0,55 m, présentent au niveau supérieur de leur face externe une mouluration identique
à celle qui court tout autour du soubassement du monument.
Cet édifice offre le type de plan en croix libre (fig. 3), formée par une cella centrale sens
iblement carrée flanquée de trois niches rectangulaires sur les façades latérales et la façade
postérieure ( 1 ) . Les branches de la croix sont courtes et larges ; elles avaient peut-être la fonction
de trois arcosolia funéraires. La façade occidentale offre une ouverture extérieure de 2,18 m
de large, correspondant à la porte d'entrée de l'édifice ; elle présente sur les piédroits du
(1) Le plan de l'architecte départemental Tourette [Rapport fait à M. le Préfet de la Lozère sur le monument
de Lanuéjols dans Congrès Archéologique de France, 1857, p. 208), repris par E. Espérandieu (Recueil général
des bas-reliefs, statues et bustes de la Gaule Romaine, II, Paris, 1908, n° 1733, p. 471), celui de M. Balmelle
(Répertoire archéologique du département de la Lozère. Période Gallo-Romaine, 1937, p. 25) et celui de F. Benoit
(Un monument «préchrétien » du Bas-Empire. Le Mausolée de Lanuéjols (Lozère) dans Bulletin Monumental,
1941, p. 120) sont à remplacer par la figure 3 qui présente l'état actuel du monument. 278 J.-CL. JOULIA
chambranle une feuillure interne large de 0,10 m, légèrement ébrasée. Les angles extérieurs
constitués par les murs de la cella et des niches sont décorés de saillies formant en élévation
des pilastres couronnés de chapiteaux. L'épaisseur des murs varie, selon les côtés, entre 0,50 m
et 0,65 m. L'allure un peu irrégulière du plan est due aux différences que nous avons pu noter
dans les dimensions de l'édifice.
Le regretté F. Benoit a rapproché ce plan en croix libre du « plan tréflé usuel sous l'empire
dans les thermes, les habitations privées ou les castra » (1). Notre intention n'est pas ici d'étudier
l'évolution de ce type de plan ni d'en rechercher l'origine précise. Cependant nous pensons
qu'il est préférable d'orienter les recherches vers les monuments de l'architecture funéraire
impériale, parce que leur fonction est identique et qu'ils offrent fréquemment ce même type
de plan. Quelques exemples illustreront notre propos.
Le mausolée de Cassino (2) en Italie méridionale, attribué à la gens Ummidia et connu
sous le nom de chiesa del crociffisso, nous offre un premier exemple qui rappelle celui de
Lanuéjols ; sa partie centrale supporte une calotte hémisphérique et les branches de la croix
voûtées en berceau ont sans doute abrité des sépultures. Le tombeau de la Via Appia à Rome,
d'époque augustéenne, situé entre le Xe et XIe mille (3), présente des caractéristiques
analogues : quatre salles rectangulaires, voûtées en berceau, se détachent d'une pièce centrale
couronnée d'une calotte ; une porte aménagée à l'extrémité de l'une de ces branches permet
l'accès à l'intérieur de l'édifice tandis que les autres se terminent comme à Lanuéjols par des
murs droits. D'autres tombeaux du même genre nous sont connus par des dessins d'artistes
de la Renaissance. Ainsi le tombeau des Cercenii sur la Via Appia connu par des croquis
de P. Ligorio (4) : il se compose d'une petite salle carrée voûtée d'arêtes et précédée d'une
entrée ; trois arcosolia l'entourent, le tout formant en plan et en élévation les branches peu
développées d'une croix libre.
De nombreux exemples du même thème architectural nous sont aussi fournis par des
édifices dont la croix est enfermée dans une masse cubique, rectangulaire ou circulaire.
Citons dans l'architecture funéraire augustéenne le tombeau des Lucilii (5) sur la Via Salaria
à Rome, qui illustre le type de plan à croix inscrite dans une masse circulaire, le tombeau
de Priscilla (6) sur la Via Appia datant de la fin du Ier siècle, qui présente une croix inscrite dans
une masse cubique, et le tombeau des Servilii (7) situé sur la même voie et comportant égal
ement une chambre funéraire en croix grecque enfermée dans une masse cubique ; un couloir
circulaire entoure cette chambre. Un dessin de Giuliano de Sangallo reproduit le plan de
l'important mausolée dit Carceri Vecchie (8) près de Santa Maria Gapua Vetere, nous montrant
(1) F. Benoit, toc. cit., p. 123.
(2) G. T. Rivoira, Architettura romana, Milan, 1921, p. 277, fig. 267; cf. aussi L. Crema, Archittetura
romana, Turin, 1959, p. 269, fig. 305. — Selon L. Crema (p. 326) le revêtement externe en opus reticulalum

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