Gothiques et romans : la restauration des églises à Lyon au XIXe siècle - article ; n°1 ; vol.3, pg 37-55
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Livraisons d'histoire de l'architecture - Année 2002 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 37-55
Gothics and Romanesques: Churches restoration in the XIXth century Lyon, Philippe Dufieux. During the XIXth century, the Lyons churches were enlarged, restored or corrected. While the lonely Romanesque church of the town, Saint-Martin d'Ainay, underwent a restoration that aimed at reinforcing its Byzantine origins (1829-1855), the Gothic monuments were restored following a systematic logic, based on the Viollet-le-Duc theories. The diocesan Architect Antoine Desjardins (1814-1882) worked at transforming the Saint-Jean cathedral into an Île-de-France type one: an inspiring yard for further restorations driven on other Gothic churches, at the prejudice of the specific character of these constructions. The fame quest, when locally public interest merged into the fabric one, had then lead to a process far away from the simple and rigorous restoration.
Vertreter der Gotik und Romanik: Die Restaurierung der Lyoner Kirchen im 19. Jahrhundert, von Philippe Dufîeux Im 19. Jahrhundert wurden die Lyoner Kirchen vergröBert, restauriert oder ausgebessert. Während man bei der einzigen romanischen Kirche der Stadt, Saint-Martin d'Ainay, versucht, durch die Restaurierung die byzantinische Herkunft hervorzuheben, orientieren sich die Restaurierungsarbeiten bei den gotischen Bauwerken an den Theorien Viollet-le-Ducs. Der Diözesan-Architekt Antoine Desjardins (1814-1 882) versucht die Kathedrale Saint-Jean ( 1 845- 1861) in eine Kathedrale der Ile-de-France umzuwandeln. Sein Unternehmen beeinflusst die Restaurierungsarbeiten an den anderen gotischen Kirchen, zum Schaden des Charakters und des Aussehens der Gebàude. Die Suche nach GröBe, bei der sich das öffentliche Interesse sich vor Ort mit dem des Kirchenvorstandes verbindet, fuhrt zu einer Entwicklung, die nur noch wenig mit einer einfachen und wirklichen Restaurierung zu tun hat.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 61
Langue Français
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Extrait

Philippe Dufieux
Gothiques et romans : la restauration des églises à Lyon au
XIXe siècle
In: Livraisons d'histoire de l'architecture. n°3, 1er semestre 2002. pp. 37-55.
Résumé
Gothics and Romanesques: Churches restoration in the XIXth century Lyon, Philippe Dufieux. During the XIXth century, the
Lyons churches were enlarged, restored or corrected. While the lonely Romanesque church of the town, Saint-Martin d'Ainay,
underwent a restoration that aimed at reinforcing its Byzantine origins (1829-1855), the Gothic monuments were restored
following a systematic logic, based on the Viollet-le-Duc theories. The diocesan Architect Antoine Desjardins (1814-1882) worked
at transforming the Saint-Jean cathedral into an Île-de-France type one: an inspiring yard for further restorations driven on other
Gothic churches, at the prejudice of the specific character of these constructions. The fame quest, when locally public interest
merged into the fabric one, had then lead to a process far away from the simple and rigorous restoration.
Zusammenfassung
Vertreter der Gotik und Romanik: Die Restaurierung der Lyoner Kirchen im 19. Jahrhundert, von Philippe Dufîeux Im 19.
Jahrhundert wurden die Lyoner Kirchen vergröBert, restauriert oder ausgebessert. Während man bei der einzigen romanischen
Kirche der Stadt, Saint-Martin d'Ainay, versucht, durch die Restaurierung die byzantinische Herkunft hervorzuheben, orientieren
sich die Restaurierungsarbeiten bei den gotischen Bauwerken an den Theorien Viollet-le-Ducs. Der Diözesan-Architekt Antoine
Desjardins (1814-1 882) versucht die Kathedrale Saint-Jean ( 1 845- 1861) in eine Kathedrale der Ile-de-France umzuwandeln.
Sein Unternehmen beeinflusst die Restaurierungsarbeiten an den anderen gotischen Kirchen, zum Schaden des Charakters und
des Aussehens der Gebàude. Die Suche nach GröBe, bei der sich das öffentliche Interesse sich vor Ort mit dem des
Kirchenvorstandes verbindet, fuhrt zu einer Entwicklung, die nur noch wenig mit einer einfachen und wirklichen Restaurierung zu
tun hat.
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Dufieux Philippe. Gothiques et romans : la restauration des églises à Lyon au XIXe siècle. In: Livraisons d'histoire de
l'architecture. n°3, 1er semestre 2002. pp. 37-55.
doi : 10.3406/lha.2002.898
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lha_1627-4970_2002_num_3_1_898par Philippe DUFIEUX
GOTHIQUES ET ROMANS:
LA RESTAURATION DES ÉGLISES À LYON AU XIXe SIÈCLE1
Au cours du siège de Lyon en 1793, les monuments publics et les églises ont beau
coup souffert du vandalisme et des dégradations : les bombardements touchent les
voûtes de Saint-Nizier, l'église Saint- Bonaventure est transformée en halle aux grains
et la cathédrale sert au culte de la Raison. Les biens ecclésiastiques saisis puis vendus
à la Révolution ne sont pas entretenus durant la vingtaine d'années qui sépare
l'Ancien Régime du Concordat, et à la Restauration, leur état général devient
critique. Le rétablissement du culte catholique entraîne une première campagne de
restauration qui se réduit surtout à remettre les édifices en état. Ces travaux sont
conduits par des architectes formés à l'école de l'Ancien Régime et, à leur décharge,
ils n'ont à vrai dire ni les connaissances scientifiques et techniques ni le plus souvent
les moyens financiers de réaliser de véritables restaurations monumentales. Avant la
célèbre définition de Viollet-le-Duc, aucune règle n'est véritablement énoncée:
restaurer c'est réparer. Selon Quatremère de Quincy, c'est aussi reconstituer les parties
d'un monument à l'aide de documents qui font autorité, donc faire appel aux scien
ces de l'histoire. Au début des années 1840, les églises de Lyon font l'objet d'une
seconde campagne de restauration conduite par une nouvelle génération de maîtres
d'ceuvre, à l'appui d'une archéologie mieux maîtrisée. Au XIXe siècle, la restauration
et la réhabilitation se confondent longtemps avec l'achèvement et l'embellissement.
À partir des années 1840, Lyon devient un vaste chantier religieux. Les églises sont
restaurées, agrandies et, pour certaines d'entre elles, achevées. Entre 1840 et 1875,
dix-sept églises nouvelles sont mises en chantier, les trois-quarts d'entre elles
correspondent à des créations nouvelles et se situent essentiellement dans les
faubourgs de Lyon comme la Croix-Rousse et sur la rive gauche du Rhône. Tandis
que les architectes lyonnais exercent avec plus ou moins de bonheur leurs talents de
restaurateurs sur Saint-Bonaventure, Saint-Nizier ou encore Saint-Paul, Saint-Martin
d'Ainay devient le grand chantier des Monuments historiques dès 1 844. De la restau
ration à l'embellissement, il n'y a parfois qu'un pas à franchir et la tentation est grande
pour les maîtres d'ceuvre d'imprimer leur personnalité en s'employant à achever les
constructions. En 1847, le cardinal de Bonald, archevêque de Lyon, ne manque pas
de saluer les efforts réalisés depuis quelques années en rendant hommage aux libé-
1. Bien que d'une optique différente de la nôtre, la thèse de Nathalie Mathian aborde aussi la question
de la restauration des églises à Lyon au XIXe siècle. Il faut regretter que ce travail ne soit pas consult
able. Nathalie Mathian, Du monument historique au site. Évolution de la notion de patrimoine à Lyon
(1800-1940), thèse de doctorat, Université Lyon II, 1994, 3 vol.
Livrauorh) à'hutoire de l'architecture n° J 38 PHILIPPE DUFIEUX
ralités des autorités civiles ainsi qu'au talent des architectes2. En réalité, les maîtres
d'œuvre adoptent des attitudes diverses face à la construction médiévale.
Saint-Martin d'Ainay ou le roman- byzantin magnifié
Les souvenirs attachés à l'abbaye de Saint-Martin d'Ainay, seule église romane
conservée à Lyon au XIXe siècle, remontent à la plus haute Antiquité. La tradition
rapporte que les colonnes de l'autel des Trois Gaules furent réemployées dans la cons
truction des Xe et XIIe siècles et ces éléments accréditent l'idée que l'ensemble abbat
ial fut construit sur le lieu du martyre des chrétiens de Lyon en 177. De plus, la
chapelle Sainte-Blandine, accolée à l'église, passe pour le lieu d'incarcération de la
jeune martyre au IVe siècle. A défaut de vestiges gallo-romains, Saint-Martin d'Ainay
demeure longtemps le seul monument reliant Lyon au prestige d'une double fonda
tion romaine et chrétienne. Depuis 1827, la fabrique réclame l'agrandissement de
l'église rendu nécessaire par l'augmentation de la population dans le quartier de
Perrache. En 1829, l'architecte Jean Pollet (floréal an III — 1839) se propose de cons
truire une chapelle au nord du sanctuaire, d'agrandir le chœur en le repoussant
jusqu'à la rue du pont d'Ainay, de réparer les voûtes et enfin créer une nouvelle
chapelle en pendant de celle des fonts baptismaux. Mais son projet ne semble pas
remporter l'assentiment de la fabrique puisqu'en 1829, il est demandé au maire de
Lyon les moyens d'une transformation plus importante3. Le nouveau devis (40
732,20 francs) comprend la construction d'une chapelle sur le flanc nord de l'église,
la reconstruction des voûtes de la grande nef et des bas-côtés dont l'état de ruine
menace la sûreté publique4. Pollet remplace les charpentes apparentes qui couvraient
l'édifice par des voûtes en brique, tandis que les nefs latérales sont doublées en modif
iant profondément le caractère de la façade où le porche en saillie est accosté de
deux ailes établies en prolongement des collatéraux. Ces divers travaux devaient
rendre à l'église un état proche du XIIe siècle, sur le modèle de sa partie la plus
ancienne, c'est-à-dire la chapelle Sainte-Blandine. Cette transformation vaut aussi
pour les parties postérieures de l'édifice dont les fenêtres, modifiées au XVe siècle,
sont rétablies en plein cintre5. En façade, l'architecte ouvre deux portes latérales et
réalise des travaux au portail principal. La méthode très contestable de ces travaux,
réalisés sans aucune autorisation, est sévèrement critiquée par le conseil des bâtiments
civils6. A la suite de cette affaire, le Conseil en appelle au ministre pour qu'à l'avenir,
2. Lettre circulaire de Son Ém. Mgr le cardinal de Bonald, archevêque de Lyon et de Vienne, adressée au
clergé de son

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