L asile des aliénés de Lafond à La Rochelle - article ; n°1 ; vol.7, pg 71-84
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Livraisons d'histoire de l'architecture - Année 2004 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 71-84
The Lafond lunatic asylum at La Rochelle, by Nicolas Meynen. Built in 1 829 at La Rochelle, the psychiatric hospital Marius Lacroix - formerly known as the Lafond lunatic asylum — constitutes a particularly interesting example in the history of hospital design. Resulting from a careful contemplation of medical, psychiatric and artis- tic factors, it prefigures a new type of draughtboard plan, which, during the nineteenth century, was to gain widespread acceptance beside the pavilion hospital defined in 1818 by Jean Etienne Dominique Esquirol, head doctor of the Charenton asylum.
« Die Lafond Irrenanstalt in La Rochelle », von Nicolas Meynen Das heutige psychiatrische Krankenhaus Marius Lacroix in La Rochelle, 1829 gebaut und früher als Lafond Irrenanstalt bekannt, ist ein besonders interessantes Beispiel in der Geschichte der Architektur von Heilanstalten. Aus einem sorgfältigen Abwägen medizinischer, psychiatrischer und künstlerischer Faktoren entstand dort ein schachbrettartiger Anlageplan, der im 19. Jahrhundert Schule machte, neben dem Pavillontyp, den Jean Etienne Dominique Esquirol, Chefarzt der Charenton Irrenanstalt 1818 schuf.
« L'asile des aliénés de Lafond à La Rochelle », par Nicolas Meynen Construit à La Rochelle en 1829, l'hôpital psychiatrique Marius Lacroix — anciennement maison des aliénés de Lafond - est un témoin particulièrement intéressant dans l'histoire de l'architecture hospitalière. Fruit d'une élaboration médicale, aliéniste et artistique, il préfigure un nouveau type de plan « en damier » qui va faire école au XIXe siècle à côté de l'hôpital «pavillonnaire» défini en 1818 par Jean-Étienne Dominique Esquirol, médecin-chef à l'asile de Charenton.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 95
Langue Français
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Extrait

Nicolas Meynen
L'asile des aliénés de Lafond à La Rochelle
In: Livraisons d'histoire de l'architecture. n°7, 1er semestre 2004. pp. 71-84.
Abstract
"The Lafond lunatic asylum at La Rochelle", by Nicolas Meynen. Built in 1 829 at La Rochelle, the psychiatric hospital Marius
Lacroix - formerly known as the Lafond lunatic asylum — constitutes a particularly interesting example in the history of hospital
design. Resulting from a careful contemplation of medical, psychiatric and artis- tic factors, it prefigures a new type of
draughtboard plan, which, during the nineteenth century, was to gain widespread acceptance beside the "pavilion" hospital
defined in 1818 by Jean Etienne Dominique Esquirol, head doctor of the Charenton asylum.
Zusammenfassung
« Die Lafond Irrenanstalt in La Rochelle », von Nicolas Meynen Das heutige psychiatrische Krankenhaus Marius Lacroix in La
Rochelle, 1829 gebaut und früher als Lafond Irrenanstalt bekannt, ist ein besonders interessantes Beispiel in der Geschichte der
Architektur von Heilanstalten. Aus einem sorgfältigen Abwägen medizinischer, psychiatrischer und künstlerischer Faktoren
entstand dort ein schachbrettartiger Anlageplan, der im 19. Jahrhundert Schule machte, neben dem Pavillontyp, den Jean
Etienne Dominique Esquirol, Chefarzt der Charenton Irrenanstalt 1818 schuf.
Résumé
« L'asile des aliénés de Lafond à La Rochelle », par Nicolas Meynen Construit à La Rochelle en 1829, l'hôpital psychiatrique
Marius Lacroix — anciennement maison des aliénés de Lafond - est un témoin particulièrement intéressant dans l'histoire de
l'architecture hospitalière. Fruit d'une élaboration médicale, aliéniste et artistique, il préfigure un nouveau type de plan « en
damier » qui va faire école au XIXe siècle à côté de l'hôpital «pavillonnaire» défini en 1818 par Jean-Étienne Dominique Esquirol,
médecin-chef à l'asile de Charenton.
Citer ce document / Cite this document :
Meynen Nicolas. L'asile des aliénés de Lafond à La Rochelle. In: Livraisons d'histoire de l'architecture. n°7, 1er semestre 2004.
pp. 71-84.
doi : 10.3406/lha.2004.965
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lha_1627-4970_2004_num_7_1_965Par Nicolas Meynen
L'ASILE DES ALIÉNÉS DE LAFOND A LA ROCHELLE
Nous n 'avons pas le droit de rendre malheureux
ceux que nous ne pouvons rendre bons.
Vauvenargues '
Longtemps en France, comme dans le reste de l'Europe, les insensés, ceux que
l'on nommera encore par la suite les « fous », furent abandonnés sans secours et
sans refuge par la société. L'hôpital des aliénés de La Rochelle fut fondé dans le
village de Lafond situé aux portes de la ville en 1829 quelques années avant la
loi du 30 juin 18382 qui ordonna la construction dans chaque département d'un
établissement propre à favoriser la guérison des malades. Si l'organisation architec
turale est fidèle aux prescriptions fixées à la demande du roi par l'aliéniste Jean-
Étienne Dominique Esquirol en 18 183, elle s'en éloigne cependant en abandon
nant le principe absolu de l'isolement et de l'indépendance des quartiers. Ainsi, en
réunissant en un seul corps des habitations destinées à plusieurs quartiers, l'asile de
Lafond exprime très tôt une nouvelle tendance de l'art de construire les asiles, à
côté du groupe de ceux qui reproduisent dans leur plus grande pureté le système
pavillonnaire d'Esquirol dont une des meilleures interprétations, à l'exception de
l'hôpital de Charenton, est l'hôpital psychiatrique du Mans « un petit chef-d'œuvre
de néo-classicisme à l'italienne » construit par Félix Delarue de 1828 à 18364.
1. Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues, Réflexions et maximes, rééd., Paris, Le Livre de poche,
1971, 317 p., p. 40.
2. Cette loi, préparée par Ferrus et Esquirol, allait mettre un terme aux mesures discrétionnaires frap
pant les aliénés en réglementant les droits et devoirs que la société avait vis-à-vis d'eux. Elle fut
complétée notamment par l'ordonnance du 18 décembre 1839. Aucun de ces deux textes ne pres
crivait de mesures architecturales. Cette législation dont le but était essentiellement médical et cha
ritable s'inscrivait dans la politique d'extension et de modernisation de l'équipement hospitalier
lancé par Louis-Philippe en 1832. Elle servit de modèle à toute l'Europe. Jean Imbert, « L'architec
ture hospitalière à Paris au XIXe siècle », Société française d'histoire des hôpitaux, n° 57, Lyon, 1988,
p. 3-4.
3. Jean-Étienne Dominique Esquirol, Des établissements des aliénés en France et des moyens d'améliorer
le sort des infortunés, mémoire présenté au ministre de l'Intérieur en septembre 1818, Paris, 1819.
Voir là-dessus, Jean-Michel Leniaud, « Un champ d'application du rationalisme architectural : les
asiles d'aliénés dans la première moitié du XIXe siècle », L 'Information psychiatrique, vol. 56, n° 6,
juillet 1980, p. 747-761 ; et du même auteur, «Architecture psychiatrique et patrimoine monum
ental», Soins psychiatriques, n" 142-143, août-septembre 1992, p. 59-62.
4. Jean-Michel Leniaud, « L'utopie psychiatrique : l'asile d'aliénés du Mans », « Demain sera meill
eur... » Hôpital et utopies. Musée de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, septembre 2001-mars
2002, Paris, 2002, p. 103-109.
Livraiaoru d'histoire de l'architecture n° 7 72 NICOLAS MEYNEN
L'élaboration d'une réflexion architecturale adaptée
Dans la réflexion sur l'organisation hospitalière spécifique au « traitement moral »
de « la plus terrible des infirmités », le conseil général de la Charente-Inférieure fut
parmi les premiers à expérimenter un nouveau programme de construction5. À son
propos, on peut relever les caractères de l'utopie psychiatrique6.
Une construction nécessaire
Avant d'être réunis à l'asile de Lafond, les aliénés de la Charente-Inférieure
étaient soit placés à l'hôpital général de La Rochelle, dans les hospices de Rochefort
et de Saintes ainsi qu'à la prison départementale, soit au compte du département,
à Cadillac et à Bicêtre7. En raison du mauvais état des locaux qui accueillaient les
fous, le conseil général, dans sa session de 1820, insista auprès du préfet pour faire
construire des loges nouvelles dans les bâtiments du dépôt de mendicité :
« Quelques cachots étroits et obscurs construits dans des cours resserrées et où l'air
pénètre difficilement sont tout ce que l'hôpital général de La Rochelle nous offre
de ressources. Entassés par deux ou trois dans une même loge à l'hôpital, d'autres
sont retenus dans les prisons8. » L'intérêt porté à l'assistance publique est né dans
les dernières décennies de l'Ancien Régime. Ce mouvement humanitaire, nourri de
l'idéal philanthropique des Lumières, réapparaît dans la circulaire ministérielle du
16 juillet 1819 qui indique aux préfets la position du gouvernement quant à l'amé
lioration du sort des aliénés. Le nouveau préfet du département de la Charente-
Inférieure, Louis Pépin de Bellisle, suspendit l'exécution du projet d'appropriation
qu'il jugea incomplet, privilégiant, ainsi qu'il s'en explique dans sa lettre du 10 jan
vier 1822 au ministre de l'Intérieur, la construction d'un édifice entièrement neuP.
Les premières études
L'idée de transporter les malades dans un local central au village de Lafond
remontait à la session du conseil général du 18 août 1821. Le choix de ce site
s'explique tout d'abord parce que la ville de La Rochelle intra-muros n'avait pas
5. Jean-Baptiste Maximien Parchappe de Vimay a réuni les différents programmes dans son ouvrage :
Des Principes à suivre dans la fondation et dans la construction des salles d'asile, Paris, 1851-1853,
320 p. Sur cet auteur, voir la thèse de Lucile Grand, Maximien Parchappe de Vinay (1800-1866),
inspecteur général des asiles d'aliénés et du service sanitaire des prisons, Paris, École nationale des
chartes, 1995, 3 vol.
6. Jean-Michel Leniaud relèv

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