L église visigothe de Quintanilla de Las Viñas - article ; n°4 ; vol.99, pg 483-493
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Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1955 - Volume 99 - Numéro 4 - Pages 483-493
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Élie Lambert
L'église visigothe de Quintanilla de Las Viñas
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 99e année, N. 4, 1955. pp. 483-
493.
Citer ce document / Cite this document :
Lambert Élie. L'église visigothe de Quintanilla de Las Viñas. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, 99e année, N. 4, 1955. pp. 483-493.
doi : 10.3406/crai.1955.10511
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1955_num_99_4_10511l'église visigothe de quintanilla de las vi^as 483
ment Directeur de la xme circonscription archéologique qui englobe
le Vaucluse, la Drôme et l'Ardèche. Vous savez qu'un certain nombre
d'entre nous avaient songé à appeler M. le chanoine Sautel à un
siège de membre libre dans notre Académie et que sa santé l'a
empêché de renouveler sa candidature, au moment où celle-ci avait
le plus de chances de réussir. Si cette distinction ne s'est pas ajoutée
à celles qu'avait déjà réunies le chanoine Sautel, l'œuvre de ce bon
savant restera longtemps encore comme un témoignage visible
et compréhensible, même au public, de l'importante contribution
que sa science a faite à l'étude du passé de notre pays.
M. Élie Lambert entretient l'Académie de l'église visigothe de
Quintanilla de Las Vinas.
COMMUNICATION
l'église visigothe de quintanilla de las vinas,
par m. élie lambert, membre de l' académie.
En 1927, M. Monteverde, conservateur des monuments de la pro
vince de Burgos, attira l'attention sur une petite église de cette
province qui semblait à demi détruite, mais dont la partie encore
subsistante parut aussitôt remarquable; à la fois par la valeur de
son architecture, sans aucun doute ancienne, et par le caractère de
sa décoration sculptée, admirablement conservées l'une et l'autre
grâce à l'exceptionnelle qualité de la pierre avec laquelle l'œuvre
avait été construite. Et depuis ce moment les spécialistes les plus
qualifiés de l'art chrétien préroman dans la Péninsule hispanique
ont longuement discuté, sans jamais se mettre entièrement d'accord,
sur la date à laquelle ce curieux monument pourrait remonter, et
sur le sens qu'il y a lieu d'attribuer aux inscriptions qui sont encore
nettement visibles à l'extérieur d'un de ses murs1.
Cette petite église se trouve à côté du village de Quintanilla de
Lara, au cœur de la Vieille-Castille, près de l'ancienne cité qu'a
rendue célèbre au Moyen Age la légende des Sept Infants de Lara,
non loin des monastères fameux de Saint-Pierre d'Arlanza et de
Saint-Dominique de Silos. Sur un mamelon d'où la vue s'étend sur
une vallée typiquement castillane, elle est dominée vers le Nord
par de grandes falaises calcaires creusées de grottes où trouvèrent
abri, comme en maints endroits de la région sous ce climat très sec,
1. Ce monument a déjà fait l'objet d'une communication présentée à l'Académie
par M. le Professeur L. H. Grondijs, de l'Université d'Utrecht. (Comptes rendus des
Séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, année 1952, séance du 17 octobre,
p. 490-497). M. Grondijs y a vu alors une église manichéenne datant du milieu du vne siè
cle, et cette communication est illustrée de figures où l'on trouvera notamment une
partie de la frise à monogrammes et les deux bas-reliefs représentant le Soleil et la Lune. i
1
1
COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS - 1955 484
de nombreux ermites et aussi des monastères plus ou moins troglo-
dytiques dont un des mieux étudiés jusqu'ici est celui, incontesta
blement mozarabe, de San Millân de la Cogolla.
L'histoire de ce monument est à ses origines à peu près inconnue.
On sait seulement qu'il y eut là, dans la première moitié du xe siècle,
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Fïg. 1. — Las Vinas. Plan de l'église de Qulntanillà (d'après Iniguez).
sous le nom de Santa Maria de Lara, un couvent de Bénédictines
dont l'abbesse et les religieuses reçurent le 28 janvier 923 une
donation de la comtesse Noma Donna, mère du comte Fernân
Gonzalez, et des fils de cette noble dame. Mais à quand remonte la
construction de l'église ainsi parvenue jusqu'à nous ? C'est ce que
l'on ignore complètement en dehors des données que peut fournir l'église visigothe de quintanilla de las vinas 485
le monument lui-même. Et des opinions très différentes ont eu
cours à ce sujet.
Le P. Florez l'avait déjà mentionnée dans Y Espana Sagrada
comme ayant des inscriptions romaines1 ; et de même après lui
Ceân Bermûdez2, puis Hûbner3. Mais c'est seulement en 1927 que
l'intérêt archéologique de cette modeste chapelle apparut aux
historiens de l'art espagnol lorsque M. Monteverde en révéla la
valeur artistique, sanctionnée bientôt après, en 1929, par sa décla
ration comme monument national. Et deux thèses s'affrontèrent
alors. Les uns y virent une église mozarabe, qui aurait été édifiée
Fig. 2. — Las Vinas. Chevet de l'église de Quintanilla.
seulement sous la domination musulmane, ainsi Arthur Kingsley
Porter qui la data du deuxième quart du xe siècle4, puis, peu après,
le R. P. Justo Pérez de Urbel5 ; et de même encore le spécialiste de
l'art pré-roman espagnol Hellmut Schlunk dans un cours qu'il
professa à l'Université de Princeton en 1934-1935. Par contre,
D. Ricardo de Orueta y vit dès 1928 une œuvre visigothe remontant
au viie siècle6 ; D. Manuel Gômez Moreno exprima vers le même
temps une opinion semblable ; et finalement M. Schlunk s'y rallia
1. Espana Sagrada, tome II, p. 311, col. 622.
2. Sumario de las Inscripciones romanas que hay en Espana, Madrid, 1832, p. 181.
3. Corpus Inscriptionum Latinarum, Inscripliones Hispaniae Latinae, II, n° 2885 ;
et Inscriptionum Hispaniae Christianarum Suppkmentum, n° 387.
4. Spanish Romanesque Sculpture, 1928, p. 37-38.
5. Cf. Enciclopedia Espasa, tome VIII, 1933, Appendice, p. 1129-1130.
G. La ermita de Quintanilla de las Vinas, Archivo espaÂol de Arte y Arqueologia, IV,
1928, p. 169-178. RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS - 1955 COMPTES
par la suite pour faire de l'église de Quintanilla de las Vinas une des
œuvres les plus notables de l'art visigoth d'Espagne à côté de celles,
de San Juan de Banos et de San Pedro de la Nave1.
Telle qu'elle est parvenue jusqu'à nous, cette église ne comprend
aujourd'hui qu'une seule chapelle sur plan rectangulaire, qui devait
en constituer le sanctuaire, et, perpendiculairement aux murs nord
et sud de celle-ci, deux autres pans de mur qui sont sans nul doute
de la même époque et devaient délimiter vers l'Est un transept.
La petite église actuelle est en outre fermée au Nord et au Sud par
deux murs qui pourraient être également anciens et, à l'Ouest, par
un autre au moins en partie plus récent, pour lequel on a pu utiliser
d'ailleurs certains matériaux préparés dès l'origine. On a retrouvé
d'autre part dans des fouilles plus ou moins récemment effectuées
les fondations enfouies sous le sol de la moitié occidentale de l'église
primitive, mais d'une partie seulement de ces fondations. Il semble,
d'après ces fouilles, que, suivant tout au moins le projet initial,
l'édifice aurait comporté vers l'Ouest une nef centrale flanquée de
bas-côtés simples, et que l'ensemble aurait été en outre précédé de
ce côté de trois compartiments sur plan rectangulaire comme toutes
les parties de l'église. La nef centrale aurait .peut-être été couverte
en charpente, mais tout le reste aurait dû sans nul doute être voûté.
Cependant, le fait est que l'on n'a jamais retrouvé, — il s'en faut
de beaucoup, — la totalité des fondations des bras du transept ni
de toute la partie occidentale de l'église.
De toute manière, celle-ci comprenait donc, ou devait comprendre,
essentiellement un sanctuaire carré, un transept peut-être en forte
saillie, et une basilique à bas-côtés

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